Résumé Le Provencal du 28 novembre 1954 |
L'O.M. s'incline à LILLE, au terme d'un match difficile ANDERSSON marque après 6 minutes de jeu... mais Lille égalise par LEFEVRE et gagne grâce à CLAUWS (Par téléphone, de votre envoyé spécial : Georges LEOST) |
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LILLE - Marseille engage par un temps gris, et le L.O.S.C sur le terrain gras, se lance à corps perdu vers les buts d'Angel, par Vincent et Lefevre. Mais c'est Gransart qui renvoie et à la 2me minute, Vandooren tire assez mollement vers la cage. Ruminski est là, il stoppe. Sur la contre-attaque, Lefevre, seul, veut changer de pied, hésite et tir nettement au-dessus. Le public s'échauffe. L'ambiance est créé. Les offensives se suivent ; chacune des deux équipes veut prendre l'avantage. Andersson marque A la 6me minute, Sommerlink ne un corner, mais Vandooren est pris de vitesse par Rustichelli qui passe à Andersson. Ruminski sort, manque son intervention, et le Suédois reprend victorieusement plaçant la balle dans le coin des buts vides. O.M. 1 - Lille 0. Peu après, Lemaître arrête Rustichelli en le poussant dans le dos à l'intérieur des 18 m. lillois, et on attend vainement le penalty. À la 9me minute, Lefevre don repousse le danger. À la 12me, Angel est en danger. Clauws botte vers la cage marseillaise, et Angel ne peut bloquer. Le public manifeste bruyamment son désappointement. C'est la troisième vocation manquée par les Dogues. C'est alors que Bourbotte pour Lille et Andersson pour l'O.M. sont sérieusement touché, ils ne seront en fait que d'une mince utilité. Lefevre peu après, tente sa chance. Mais le ballon rencontre le poing d'Angel, excellemment placé. L'O.M. L'O.M. ne s'en laisse pas conter. Ruminski s'en aperçoit en voyant Le Gall surgir devant lui, puis Andersson qui tire dehors, tandis que Lefevre gaspille encore la possibilité qui lui était donnée à la 22me minute, d'inquiéter Angel. Les spectateurs huent les locaux, d'autant que Clauws, sur centre de Lefevre, regarde passer la balle. A la 31me minute, une mêlée se produit devant les buts olympiens. On perd la balle de vue, et c'est encore le gardien qui met fin au péril. Lille qui domine, a eu depuis le début plus d'occasions que Marseille, mais à tout raté par manque de décision. Angel sauve A la 39e minute, Angel capte la sphère dans les pieds de Douis, sur le point de scorer : c'est du grand Pepito, calme, bien placé, sûr et clairvoyant. Avant la mi-temps, Marcel déboule, lancé par Rustichelli. Puis Andersson s'en va au sprint, mais est signalé hors-jeu. Quand le jeu reprend, l'O.M. attaque. Mais Lille se rebiffe vient dans le camp marseillais, ou Clauws est mis k.o. pour quelques instants, à la suite d'un choc avec Mesas. À la 49me minute, Douis passe avant-centre, crochète, mais sa balle passe près du coin supérieur du cadre blanc. |
Les Phocéens qui semblent vivre sur leur avance, n'en mènent pas moins des raids dangereux. C'est ainsi qu'un centre shoot de Mesas passe devant Ruminski sans réaction. Les visiteurs sont tous plus rapides que leurs adversaires, mous, sans conviction, au point que Bienganski, malgré une maladresse manifeste, se croit obligé gel. de botter sans précision vers An Lefevre égalise A la 57me minute, Vincent centre de la droite vers Lefevre, qui a la balle dans les mains, la lâche. Le cuir ricoche sur le po- reprend de la tête, Angel plonge, teau, puis sur le visage du portier marseillais dans le but. C'est légalisation. L'O.M. 1 - Lille 1. La foule exulte, scande : "Lille ! Lille !" Marseille repart à l'attaque. Pourtant, à la 64me minute, Van Cappelen transmet à Douis. Angel est battu, mais le ballon frappe le poteau. Lille se réveille magnifiquement, et il faut toute l'autorité de la défense olympienne pour annihiler plusieurs tentatives. Quatre minutes plus tard sur sanction sifflée contre Palluch, Douis place son heading dehors. La passion est à son comble, et l'arbitre appelle les capitaines pour calmer les esprits. Le stade même grand tapage. Il n'apprécie ni le jeu sec ni les maladresses lilloises. Lille poursuit sa domination mais sans résultat. Marseille constitue pourtant un danger certain par des poussées soudaines et rapides. À la 79me minute, cependant, Angel renvoie en tombant à genoux un tir de Lefevre. Au cours des secondes suivantes, Le Gall, échoue, gâchant une chance superbe, imitée en cela par Douis, qui ajuste mal une tête. Clauws donne l'avantage à Lille A la 85me minute, des 35 m., Clauws adresse une balle en cloche vers les buts marseillais. Angel saute, touche le ballon, qui pénètrent dans le coin après avoir été dévié par un olympien. Lille 2 - O.M. 1. Dans les derniers instants l'O.M. obtient deux corners, sans avoir en profité. Et c'est au contraire Lille qui se fait pressant par Vincent et Douis, tandis que Marseille ne peut plus qu'accepter cette défaite. La balle voyage dans les deux camps. L'énervement tombe, car la fin est proche. En effet, M. Mourat siffle l'issue de la rencontre favorable à Lille par 2 buts à 1. |
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LILLE a profité de la malchance d'ANGEL pour battre les Marseillais énervés |
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Si l'on s'en réfère à la physionomie de la rencontre, on constate en effet que les olympiens démarrèrent prudemment, observant en cela les consignes reçues de Roger Rolhion. Ce qui n'empêcha d'ailleurs pas Andersson de profiter d'une excellente occasion pour battre Ruminski. Par la suite alors que Marseille avait pris cet avantage, cette prudence resta de mise, et le jeu se déroulera à la faveur des visiteurs, incapables pourtant de consolider leur avance. Après le repos les événements évoluèrent. Et c'est Lille, qui domina assez nettement, gaspillant cependant de belles chances et marquant finalement par Lefevre à la 57e minute et Clauws à la 85e minute. En ces deux occasions Angel fut proprement trahi. D'abord la balle lui échappait pour aller contre le poteau avant de rebondir sur son visage et de pénétrer dans les buts. Ensuite le ballon fut détourné "in extremis" par un crane olympien qu'il a été impossible d'identifier avec certitude alors qu'Angel se trouvait à la parade, le tir ayant été déclenché des 35 mètres. Durant le début premier half, donc, Lille ne sut pas servir d'occasions non négociables pour, après la cause profiter de la malchance d'Angel... et du Marseillais qui se fit l'involontaire complice de Clauws. On peut donc distinguer deux périodes : la première marquait par la stérilité des avants nordistes et la réussite du plan défensif méridional ; la deuxième avec le relâchement des visiteurs à la suite du but égalisateur. Un relâchement accompagné d'un énervement que nous avions déjà constaté à Lyon et à Metz... Tant et si bien, et malgré la logique, quand on est en droit d'estimer que l'O.M. pouvait quitter le Stade Henri Jooris avec une victoire chiffrée par un but à zéro. Mais Lille qui avait gâché cinq ou six occasions bénéficia finalement de deux buts "tirés par les cheveux" G.L. |
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CE QU'ILS DISENT |
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Le choeur des Olympiens : "Nous avons encaissé deux buts malheureux" CONSTERNATION évidemment dans les vestiaires olympiens à l'issue de la confrontation nettement perdue, mais que Marseille ne pouvait gagner en jouant comme il le fit. M. FRANCESCHETTI n'a pas le sourire en nous disant : "Un avertissement à Rustichelli ; un autre à Scotti. C'est un peu fort ! Et puis nous avons encaissé deux buts malheureux qui n'ont pas été amenés par des beaux mouvements". PALLUCH, calme, n'hésite pas à nous déclarer : "On devait gagner ce match. Les buts concédés étaient des buts bêtes. Ce n'était pas net". ANGEL est aussi véhément. En l'ancien il dit sa façon de penser, mais estimant aussi avoir été battu sans panache, il remarque : "Le second but, sur le shot de Clauws a été détourné par un marseillais. C'est un fantôme sans doute, puisque personne n'a rien vu. SALEM, regarde ses camarades se rhabiller traduit ainsi ses sentiments : "Lille n'a pas mal joué il a eu de la chance. Ah ! si Le Gall avait marqué le but qu'il eut au bout du pied à la 79me minute !" Quant à JOHANSSON, il tire de ce match des conclusions suivantes : "On a mal joué ; on s'est compliqué le jeu en seconde mi-temps. Pourtant, ce n'était pas tellement difficile. On voit donc que l'unanimité se fait au moins autour de la chance exploitée par Lille pour battre Angel à deux reprises. G.L. |