Résumé Le Provencal du 21 janvier 1955 |
LES ATTAQUANTS STEPHANOIS ONT DEROUTE LE ONZE OLYMPIEN QUI JOUA POURTANT AVEC VOLONTE L'O.M. ESSUIE UNE NOUVELLE DEFAITE A ST ETIENNE qui triomphe nettement (3 à 0) (De notre correspondant particulier : Pierre LEGALERY) |
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SAINT-ETIENNE (C.F.) - L'équipe de Marseille ainsi : Angel, Palluch et Salem ; Scotti, Johansson et Mesas ; Rustichelli, Luzy, Andersson, Marcel et Le Gall. Celle de Saint-Étienne est aussi composée de Ferrière, Wicart, Wassmer, Domingo, De Cecco et Ferry ; Vernier, Rachid, Foix, Ibanez et Baudino. D'entrée, Saint-Étienne est dangereux, et Angel doit intervenir deux fois, coup sur coup. Puis Wicart est pénalisé pour une faute sur Le Gall. Mais Domingo intercepte le coup franc. Peu après, Luzy profite d'une occasion créée par Le Gall, mais il place sa balle au-dessus du but d'un joli shoot. Marseille paraît maintenant s'être remis d'un début assez difficile, et les défenseurs stéphanois doivent à leur tour s'employer. Marcel déborde Domingo, mais rate son tir. Cependant, sur un mauvais dégagement du gardien de but Ferrière, Wassmer, l'arrière gauche, laisse échapper Rustichelli. L'ailier droit marseillais déborde, et marque à la 8e minute, mais le but est annulé par l'arbitre qui prétend que l'ailier droit marseillais a chargé irrégulièrement l'arrière stéphanois. Les Marseillais protestent sans obtenir satisfaction. À la 10e minute, Andersson se crée une belle occasion en échappant à son garde du corps. Mais son tir qui est pourtant puissant et précis, passe de peu à côté de la cage. Ibanez s'échappe du milieu du terrain. Angel sort à sa rencontre, il est dribblé. Mais alors que la cage est vide devant lui, l'inter stéphanois croise trop son tir, et Palluch qui accourt, réussit à repousser la balle sur la ligne de but. C'est une belle occasion manquée pour les Stéphanois. Joli shoot de Foix de la droite. Angel plonge et ne peut bloquer la balle. Mais Palluch qui accourt sauve une fois de plus son but. Duel Foix - Johansson Foix entame un duel formidable avec Johansson, le promenant surtout sur les ailes. Encore un joli shoot de Domingo bien arrêté par Angel. Mais les Marseillais reprennent la direction des opérations, et c'est au tour de la défense stéphanoise d'être à l'ouvrage. Pourtant le score ne sera pas modifié jusqu'à la mi-temps. À la mi-temps, en fait au gardien de but stéphanois, touché à l'épaule, une infiltration de novocaïne pour calmer sa douleur, et il reprend le match à sa place. Dès le coup d'envoi, Marcel s'échappe à l'aile droite. Il rabat et tire. Le gardien de but stéphanois est à la parade et arrête en se couchant sur le ballon. Plusieurs coups francs que l'arbitre distribue avec générosité, sont tirés de part et d'autre. Sur l'un de ceux-ci, Foix expédie un joli tir, mais Angel, au prix d'une belle détente, réussit à capter la balle. But stéphanois Peu après, Ibanez est fauché par Mesas, mais Domingo tire le coup franc contre le mur des Marseillais. Puis Johansson fauche Foix. Sur le coup franc qui suit, le même Johansson dégage en touche. Mais sur cette action il est puni d'un coup franc pour avoir bousculé Foix. C'est ce dernier qui tire le coup de pied de pénalités en position d'ailier droit. |
La balle plonge devant le but marseillais : Rachid rate sa reprise. Domingo, qui est derrière lui en fait autant, mais il a pourtant touché la balle, qui roule dans le coin du but marseillais, alors que Angel, masqué, est surpris. Saint-Étienne mène par ce but réussi à la 9me minute. Les Marseillais réagissent et vont répliquer par deux bons shoots de Luzy qui sont bien arrêtés par le gardien de but. Mais sur une action de Rustichelli, Andersson à quelques mètres du but, et aux prises avec le gardien stéphanois, qui réussit à faire passer la balle au-dessus de son but. Mais l'arbitre avait sifflé un hors-jeu d'Andersson. Pourtant, alors qu'en place le ballon, le gardien de but de stéphanois ne se relève pas. On doit arrêter le match pour lui prodiguer des soins. Il a une épaule luxée. Il conserve pourtant sa place, et le jeu reprend. Les joueurs stéphanois activent maintenant l'allure pour éviter, tout en se massant en défense, que les shoots marseillais ne viennent qu'inquiéter un gardien de but, qui ne semble avoir plus qu'une main. Deuxième but Alors que les Marseillais dominent, l'inter gauche stéphanois crochette Mesas, et donne la balle à l'inter droit Rachid, qui de cinq mètres, place dans le coin des buts de Marseille, malgré un joli plongeant d'Angel, Saint-Étienne mène par 2 à 0. Les Marseillais ne se découragent pas malgré leur handicap à la marque, et le rythme du match devient endiablé. L'arrière central Johansson conduit une belle contre-attaque, que Domingo ne peut stopper, qu'en s'aidant de la main. Sur le coup franc, Ferrière doit intervenir en plongeant dans les pieds de Luzy. Ce même Luzy, peu après est encore très dangereux, et il est bousculé dans la surface de réparation par Domingo, tandis que le gardien s'empare de la balle sans que l'arbitre siffla faute. Troisième but A la 19e minute, les Stéphanois marque leur 3me but, qui sera le plus joli de la partie. C'est l'ailier gauche Baudino qui conduit l'attaque et qui déplace le jeu sur l'avant-centre Foix. Ce dernier, avec Johnson à ses trousses, exécute trois feintes impeccables, qui mettent hors de position l'arrière central marseillais et d'un très joli tir du gauche il expédie la balle sur l'angle du poteau : elle ricoche dans le but, 3 à 0. La victoire des Stéphanois ne fait plus aucun doute ; pourtant les Marseillais luttent toujours ils ne réussiront pas cependant à marquer. Pourtant, un tir très dur de Marcel paraît devoir faire mouche à quelques minutes de la fin. Mais le gardien stéphanois effectuait un plongeon ahurissant et il réussit à dévier la balle que l'on voyait déjà dans le but. |
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Les défenseurs marseillais furent souvent manoeuvrés par les petits avants stéphanois |
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Les Marseillais sur un terrain gras et glissant ont subit la loi des Stéphanois, qui, déchaînés, voulaient absolument gagner ce match de retard pour améliorer leur classement. Plus lourds, les défenseurs marseillais furent très souvent manoeuvrés par les rapides petits avants adverses, qui les prenaient à contre-pied, sur un sol qui avantageait les petits gabarits, et les bons dribbleurs. Pourtant, ils ne baissèrent jamais les bras et luttèrent jusqu'à la fin sans laisser de trêve aux Stéphanois qui, songeant aux matches qu'ils devront jouer dimanche prochain, avaient tendance à ralentir leur action. Il est certain que la fatigue d'un long de déplacement à Strasbourg et d'un match jouait à dix contre onze, s'est fait sérieusement sentir chez les Marseillais. L'arbitrage très mauvais de M. Zuzsek n'a pas, lui non plus, favorisé les Marseillais, puisqu'il leur a refusé un but marqué en première mi-temps par Rustichelli alors que ce dernier était entré en possession du ballon par une charge correcte, épaule contre épaule. Les meilleurs joueurs ont été à Marseille : Angel, qui n'eut aucune part de responsabilité sur les trois buts et qui effectua quelques arrêts superbes ; Palluch, qui fut le meilleur arrière ; Johansson, bien que ce dernier ait peiné beaucoup devant un avant-centre extrêmement brillant et difficile à marquer ; Mesas qui courut beaucoup ; Marcel, qui fut le plus dangereux des avants grâce a ses dribbles parfaits et à de très bon tir ; Rustichelli et enfin Lusy, qui travailla beaucoup. Salem fut très gêné par le terrain glissant ; Le Gall ne fut jamais prendre en défaut le rapide Wicart et Scotti paru être le plus fatigué les joueurs marseillais. Les Stéphanois ont joué un match transcendant comme ils ne l'avaient pas fait depuis longtemps. La recette s'est élevée à 1.600.340 francs pour 7.658 spectateurs. |
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ROLHION " Ils se ressaisiront dimanche contre Nîmes" |
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Aux vestiaires des Marseillais on n'était pas trop déçu par cette défaite, car la victoire stéphanoise fut nette. Pourtant Angel nous dit : "Sur ce premier but que j'ai encaissé Domingo eut une grosse part de chance, car il rata sa reprise et au lieu du shoot que j'attendais, la balle est arrivée mollement près du poteau, dans un angle où elle ne serait jamais allée sans la maladresse de mon adversaire". Rustichelli enchaîne : "J'estime que le but que j'ai marqué était parfaitement valable. J'avais déséquilibré Wassner, alors que ce dernier était en possession du ballon en le chargeant épaule contre épaule, ce qui est la seule charge tolérée". Et Gransart, qui était remplaçant de conclure : "Nous aurions donc pu mener par 1 à 0 à la mi-temps sans la malchance, et si cela nous était arrivé, il aurait été difficile aux Stéphanois de remonter ce handicap et de nous battre". Pourtant l'entraîneur Rolhion et catégorique : "Les Stéphanois je le reconnais on mérité leur victoire. Ils ont été plus combatifs et plus rapides que nous joueurs, qui ont accusé la fatigue du match de dimanche à Strasbourg. Je n'ai pourtant rien à leur reprocher. Ils ont lutté de tout leur coeur. "Voyez-vous, je crois qu'il faut à mes hommes pour qu'ils gagnent, les encouragements de notre public et aussi le soleil. Ils se ressaisiront dimanche et vous verrez que nous battrons Nîmes à Marseille". |