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Résumé Le Provencal

du 21 février 1955

 

A REIMS, Les Marseillais n'ont pas connu de Waterloo et se sont montrés très courageux

L'O.M. S'INCLINE FINALEMENT DEVANT REIMS (2-0)

dont l'attaque ne fut brillante que par éclipse

(Compte rendu de notre envoyé spécial : ALAIN DELCROIX)

REIMS (Par téléphone) - Nous avions quitté Marseille avec un ciel bleu et une température à peu près clémente. Nous sommes arrivés à Reims pour voir un passage de Noël. Il a neigé toute la nuit de samedi à dimanche et hier matin, le square Colbert, situé devant la gare, était couvert d'un abondant manteau blanc.

Il tombait même encore de légers flocons et on pouvait se demander si la rencontre Reims - O.M. aurait lieu en définitive.

M. Robin nous affirme que même si le terrain était mauvais ses hommes avaient une chance dont ils devaient profiter.

À une heure de l'après-midi, le président de Reims, M. Germain nous rassura sur l'état du groupe : "Il est parfaitement jouable et même le choc des juniors Lille-Nancy peut se dérouler. Évidemment les footballeurs professionnels opéreront dans la gadoue !"

Reims - O.M. est une affiche qui habituellement fait recette en Champagne. N'oublions pas qu'il détient toujours le record du nombre de spectateurs au stade Delaune (22.000 personnes), mais hier, le mauvais temps a nui obligatoirement au succès financier de la rencontre. En effet, les routes avoisinant Reims étaient glissantes et couvertes de verglas et les amateurs habitant aux alentours avaient renoncé à gagner le stade rémois et dans ces conditions 6.000 spectateurs seulement garnissaient les gradins avant le coup d'envoi.

La pelouse est verte dans le centre et blanche sur les côtés, les joueurs peuvent s'apprêter à faire du patinage peut-être artistique et tenter d'imiter Alain Giletti.

Les équipes se présentent dans les formations annoncées :

GARDIEN DE BUT : Paul Sinibaldi.

ARRIERES : Zimny, Giraudo.

DEMIS : Penverne, Jonquet, Cicci.

AVANTS : Hidalgo, Glowaski, Kopa, Templin, Bliard.

L'O.M. présente son côté :

GARDIEN DE BUT : Angel.

ARRIERES: Gransart, Palluch.

DEMIS: Marcel, Johnson, Mesas.

AVANTS: Rustichelli, Vandooren, Andersson, Luzy, le Gall.

À Reims, Leblond non guéri d'une angine est absent.

À Marseille, Palluch est rétabli d'un bénin mal de gorge.

L'O.M. gagne le toss et occupe le côté gauche du terrain, Reims joue à droite.

Andersson attaque

Dès le coup d'envoi Andersson attaque avec conviction et exécute des percées magnifiques stoppées in extremis.

À la 3me minute Cicci fonce et ajusta un tir dangereux de 30 mètres environ. Angel plonge et détourne en corner. Le sol et glissant, mais les joueurs semblent s'y comporter avec une certaine aisance.

La 6me minute, Glowaski en bonne position de tir est bousculé. Il en résulte un corner en faveur de Reims, mais il ne donne aucun résultat.

Kopa très actif paraît décidé à se distinguer. Il dribble trois marseillais donne le cuir à Cicci qui le transmet à Bliard mais le tir de ce dernier et imprécis. Marcel intervient avec promptitude devant Templin qui paraît déchaîné. L'Olympique joue très replié dans l'espoir évident d'obtenir le match nul puis Marcel effectue une montée dangereuse, Vandooren joue très en arrière sur la ligne de ses demis et Reims fignole et perd un temps précieux. Le jeu malgré tout est très égal et l'O.M. surprend par sa volonté et son autorité.

Jonquet est surpris par Andersson et va mettre la balle en corner à la 19me minute ; c'est Rustichelli qui le tire sans succès puis Kopa se déchaîne donne la sphère à Glowaski qui centre sur Bliard lequel rate la réception. Angel a eu vraiment chaud.

Un timide rayon de soleil a fait son apparition sur le stade et les joueurs rencontres toujours des difficultés avec le sol. Kopa se met encore en évidence et obtient un corner devant Palluch.

Les Rémois accentuent leur pression et l'on voit même Zimny tenter sa chance de très loin. Angel est obligé de dégager au poing puis Marcel souffle la balle à Templin et lance ses avants.

Dans l'attaque de la balle, les Marseillais se montrent plus agressifs que leurs adversaires ce qui est un bon point en leur faveur.

Reims ouvre le score

On note encore une percée de Rustichelli qui botte dans sa foulée en force sur Paul Sinibaldi. La mi-temps semble devoir être sifflée sur un score nul lorsque à la 43me minute Bliard fonce à toute allure, donne la balle à Templin qui de très près en position d'inter gauche expédie dans le coin droit un tir violent. Angel n'esquisse pas un geste. C'est le premier but champenois.

REIMS : 1 - MARSEILLE : 0.

Quelques instants plus tard, Bliard tout seul devant les bois marseillais rate une occasion unique en expédiant son tir dans les nuages.

Tout de suite après la mi-temps, Kopa donne des frissons aux blancs en expédiant un bolide qui rate la cage marseillaise. Angel allait plonger (46me minute).

Reims semble appuyer sur l'accélérateur et vouloir accroître sa mince avance. Ensuite on voit Andersson bien lancé Luzy, ce dernier est bousculé par Jonquet et tombe. Les joueurs semblent s'énerver et avant de siffler un coup franc contre Palluch, M. Mourat le sermonne d'importance.

La défense marseillaise ne chôme toujours pas puis Andersson réalise une contre attaque qui est stoppée in extremis par Giraudo. À la 61me minute, le franco-suédois est pris en sandwich par Penverne et Jonquet il tombe lourdement et se met à boiter légèrement. Giraudo à son tour semble souffrir et lui aussi boîte. À la 67me minute Vandooren tente sa chance de loin et expédie la sphère à côté de la cage.

Marcel exécute un splendide percé de 40 mètres et quand il centre, personne n'est à la réception... Il y a 70 minutes que l'on joue.

Nous enregistrons alors un choc entre Palluch et Kopa, le Rémois courbé en de semble touché. Le marseillais est hué par la foule (76me minute) et Reims obtient un coup franc.

Mesas sorti du terrain

A la 78e minute Mesas heurte à peu près normalement Kopa mais l'arbitre M. Mourat s'énerve et oblige le Marseillais à sortir du terrain. Cette décision est grave. Certes le Marseillais ne joue pas tendrement mais à réduire le team olympien à 10 éléments, il y a une marge, sur tout que le Rémois se relève immédiatement.

Bliard ajoute un 2e but

A la 83me minute de jeu, Bliard de 25 mètres sur une passe magnifique Templin envoie un tir dangereux en cloche dans le coin gauche. Angel se détend en vain et la balle pénètre dans la cage.

REIMS : 2 O.M. : 0.

À la 87me minute, Andersson s'engouffre dans les 18 mètres rémois, il rentre la balle dans les filets mais il est sifflé hors-jeu et le but est refusé. C'est la déception dans le camp olympien. Mais le match est finit : le score reste inchangé, les Olympiens sont battus par 2 buts à 0, après un match au cours duquel, il faut le dire, ils se montrèrent courageux et décidés.

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Le béton marseillais a failli réussir

REIMS - L'Olympique de Marseille rencontrait hier après-midi au stade Delaune une équipe champenoise en pleine forme qui avait étrillé avec aisance la semaine dernière le Racing club de Paris, au Parc des Princes. Le danger était donc grand pour les Phocéens et on pouvait même redouter un véritable Waterloo. Mais les joueurs décidés de se racheter après leur élimination en Coupe de France mirent tout en oeuvre, dès les premières minutes pour tenter d'arracher au moins un point. D'ailleurs l'entraîneur Rolhion avait donné des consignes en ce sens.

Donc, l'on vit dès le coup d'envoi Vandooren opérer très replier et comme 4me demi. Marseille voulait jouer le béton pour contrer le fameux "ballet" champenois. Cette tactique faillit réussir, et les deux feux follets rémois s'énervèrent, et émoussèrent leur punch sur un véritable mur qui renvoyait avec sûreté.

À un moment donné en put croire même qu'il ne parviendrait pas à le franchir, car ils hésitaient et persistaient dans un jeu latéral spectaculaire, certes mais véritablement improductifs. En définitif, les champenois ne réussirent à trouver la faille que lorsqu'ils se mirent à shooter de loin.

L'Olympique a encore montré bien des défauts. En particulier son attaque ne s'est pas réaliser des montées groupées, harmonieuse. Mais il faut reconnaître diverses améliorations dans son cas. Son moral paraît régénéré ; chaque élément s'est battu avec courage ; les défenseurs en attaquaient la balle avec franchise, n'hésitant pas à utiliser le tackle. Ils ont su adresser dans l'ensemble de longues balles à leurs avants qui les disputèrent avec acharnement.

Évidemment, il n'était pas question pour les "blancs" de concurrencer les Rémois dans le domaine de la technique. Les Champenois sont actuellement des meilleurs tripoteurs de ballon que nous puissions trouver sur la pelouse de France et de Navarre. Mais Marseille a joué avec ardeur, c'est un progrès qu'il faut constater. Mais on est en droit d'en attendre d'autres de sa part.

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Comment ils ont joué

Andersson, Vandooren, Johansson et Marcel furent les plus en vue d'un onze énergique

REIMS - Les Marseillais ont défendu leurs chances avec énergie. Dans l'attaque, Andersson fut très combatif. Il suivit toujours les balles et faillit réussir un point.

Vandooren fut actif, surtout en première mi-temps ; dans un rôle défensif, il ennuya copieusement les Rémois. Johansson toujours calme et pondéré, s'accrocha à Kopa puis à Bliard et éclaira plus d'une situation douloureuse.

Jean-Jacques Marcel, avec un coeur énorme, se battit généreusement au centre du terrain. Il fut l'un des plus brillants.

À Reims, Kopa mérite sans contester le numéro 1. Omniprésent, couvrant sa balle avec brio, il est à l'origine de tous les dangereux assauts champenois.

En attaque, Bliard le seconda efficacement ainsi que Templin qui s'avéra très accrocheur.

En défense, nous avons pu le remarquer Jonquet au calme imperturbable, qui déblaya son camp avec faiblesse, et Penverne qui, en 2me mi-temps, conduisit les assauts de sa ligne offensive avec une véritable maestria

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Vandooren, le plus touché

Il n'y a pas de blessés graves à Marseille et Vandooren est le plus touché des Olympiens avec un genou enflé. Andersson a reçu un coup à la cheville et Mesas se plaint d'une balafre à la cuisse gauche. Le masseur Giraud estime qu'aucun blessé n'aura une longue incapacité

 

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