Résumé Le Provencal du 28 février 1955 |
Pauvre football au Stade-Vél ou l'O.M. et Metz ne peuvent se départager (1-1) Les Olympiens marquent sur corner par Ben Barek Et les Messins égalisent sur faute de la défense locale |
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À l'appel de M. Bureloux, les équipes représentatives de Marseille et de Metz se présentent dans la formation prévue. Les 14.000 spectateurs qui ont tenu à profiter de cet après-midi printanier pour assister aux évolutions des Olympiens ont manifesté bruyamment leur façon de penser. Le public veut bien être bon l'enfant, mais il en veut pour son argent... et souligné qu'il est venu là pour assister au rachat des locaux. Le vent et le soleil sont au rendez-vous et l'O.M. donne le premier coup de pied dans la balle. Kuhnapfel blessé Les Marseillais, aussitôt se lancent à l'attaque des buts de Corazza qui, sur une combinaison Ben Barek - Rustichelli - Luzy, stoppe le ballon devant le dernier nommé. Le début de match permet de constater que l'O.M. joue assez contracté. Et cela est d'autant plus visible que la défense adverse affiche une détermination et une organisation qui font échec aux actions hachées des attaquants phocéens. On note à l'issue du premier quart d'heure un essai malheureux du centre avant méridional et un sauvetage de Gransart devant l'ailier Hess. C'est à cet instant que l'autre ailier messin Kuhnapfel se blesse. Il traînera sa jambe jusqu'à la fin. Les efforts de Le Gall et Luzy. À la 20e minute, Luzy shoote un corner avec précision et Corazza doit faire appel à toute son adresse pour s'emparer du cuir sur la tête de Ben Barek. La balle voyage d'un camp à l'autre et Palluch repousse in extremis le danger personnifié par Hess. Coup sur coup, Le Gall se distingue à deux reprises mais vainement : le démarquage est inexistant et les équipiers du possesseur de la sphère le regardent évoluer... Luzy prend pourtant ses responsabilités et place des 22 mètres un tir que la foule apprécie au ras de la barre. |
Une belle action Le Gall - Rustichelli puis une autre Luzy - Andersson - Luzy, avec tir dans la foulée du dernier cité une reprise de volée Imbernon, dont la trajectoire passe au-dessus du cadre blanc d'Angel, un tir de Vandooren, un splendide corner de Luzy que Corazza réduit à néant en tombant à la renverse et c'est la pause, sous les sifflets des spectateurs mécontents à juste titre. À la reprise d'entrée, Angel doit intervenir. Michel Luzy tire successivement un coup franc puis place un centre mais sans aucun résultat. Ben Barek marque... À la 54e minute, pourtant, Marcel glisse la balle à Vandooren sur coup franc. À travers une forêt de jambes, le demi gauche shoote avec violence et précision... mais le goal mosellan est là. Il se détend sur sa ligne est maîtrise la boule ! Deux minutes plus tard Luzy obtient un corner à la suite d'un shoot soudain que Corazza ne peut parer. Le Gall donne le coup de pied de réparation et la balle arrive sur le front de Ben Barek qui s'empresse de la placer dans les filets des visiteurs. ... et Imbernon égalisé L'O.M. a réussi à exploiter cette phase de jeu pour marquer et si sa production est un peu moins mauvaise que durant le premier half, celle du F.C.M. enregistre la même amélioration. Le rythme devient plus rapide : les Lorrains ont été fouettés. Ils multiplient les efforts et après un tir au ras de terre de Sbroglia, Johansson hésite à dégager une balle capricieuse. Angel sort, Imbernon surgit pour marquer dans la cage vide. Le score est acquis. Angel plongera sur une balle qui frôle le montant. Corazza s'allongera pour faire échouer une tentative de Rustichelli, Vandooren bottera une dernière fois vers les buts messins et M. Bureloux sifflera la fin d'une rencontre sans intérêt et marquer par le fiasco olympien. Georges LEOST |
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A LA DERIVE |
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À VRAI DIRE, il faut que le public marseillais ait une patiente affection pour son équipe locale. Il lui faut un coeur ou la rancune, le dépit, la déception, voire le désespoir n'ont pas de place, pour qu'il poursuive chaque dimanche ce pèlerinage de fidélité. Le spectacle d'hier fut désolant, affligeant. On ne trouva que pendant toute une petite minute, l'occasion de battre des mains. Le reste du temps, on les levait au ciel. L'O.M. et décidément tomber dans l'ornière où se brisent les essieux. Le match que livrèrent les onze équipiers de Division Nationale ressemblait à ces compositions françaises que le pire cancre du collège rend à son professeur, vierge de texte, mais remplies de tâches. Les passes manquées de Jean-Jacques Marcel, les erreurs de marquage et de déplacement de Gransart, de Johansson, même, le jeu brouillon de Le Gall, les affolantes hésitations de Rustichelli, l'immobilisme provoqué d'Andersson, l'insuffisance prévue de Ben Barek, l'erreur d'Angel, ne pouvaient certes pas être compensés par l'énergie indisciplinée que le tandem Vandooren-Lusy déploya, ni par la folle audace et la constance de Palluch. Il y a des compensations qui ne peuvent se faire. On nous dira que tous ont joué après une bonne volonté qu'il ne nous viendra pas à l'idée de discuter d'ailleurs. On nous dira que Metz, s'attacha par son jeu si spécial à démolir le système olympien. Peut-être ! Mais en toute chose, il y a la vérité et le salut ne se trouve que dans sa recherche. Oui, le mal dont souffre l'O.M. et d'une gravité alarmante. Il est encore plus profond qu'on ne le croit. L'O.M. n'a plus d'âme et moins encore de méthode. En critiquera Andersson, oui. Il est resté gelé comme une banquise. Il n'a rien fait pour aller chercher des balles, mais a-t-on fait quelque chose pour lui en donner ? L'a-t-on mis, une fois, une fois seulement, en position de shoot ? Nous ne défendons pas Andersson, mais plus exactement le rôle qu'il joue. Tout comme nous dirons de Ben Barek qu'à côté d'un match sans personnalité, il a quand même et tout de même réussi le seul but olympien. De simples mises au point qui ne sont pas des excuses... Mais les joueurs ne sont pas seuls responsables si l'on veut bien admettre qu'une équipe a à sa tête des dirigeants et un entraîneur. Le foyer de discussion n'est pas ailleurs. Il faut avoir le courage de l'allumer. Même s'il y a des explosifs cachés sous les brindilles. Lucien D'APO |
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Le plus mauvais match 1955 de l'O.M. qui n'a pas exploité son avantage numérique |
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Il s'avère d'autant moins aisé de juger le jeu pratiqué au cours de ce match décevant au possible, mièvre, sans caractère qu'il n'y en eut pas ! On attendait mieux, beaucoup mieux, les deux -onze- en présence... De l'O.M. surtout. Parce que, enfin, c'était à l'O.M. d'abattre ses cartes, avec des atouts sensiblement supérieurs à ceux des Messins... réduits à neuf par suite des blessures (encore !) de Hess et Kuhnapfel. Les ambitions lorraines au départ, n'étaient qu'assez limitées. Et c'est pourquoi le nul leur a donné satisfaction. Brutalement sans doute, mais en restant dans le domaine de la vérité la plus stricte, on peut écrire qu'il y eut pas de jeu parce que les Olympiens ne jouèrent pas. Dès le début, Metz montra une merveilleuse organisation de défensive. À cinq joueurs, sans doute, mais cela est chose courant et il existe des moyens de percer ce béton. Or, l'O.M. prouva son incapacité de franchir le mur en battant Corazza, sur corner. Un corner bien tiré, certainement, par Le Gall, mais un corner tout de même. Et si l'attaque marseillaise n'a pas su battre le goal visiteur sur de véritables phases de jeu, sa défense ne fut pas exploiter l'avantage né de la mise hors de combat des ailiers adverses, dont l'un dès le premier quart d'heure. |
Voilà qui est grave : l'O.M. avait de belles chances de s'imposer. S'il n'en a pas été ainsi, c'est parce que la production des boys de Rolhion fut frappée d'impuissance, riche en maladresse. Et la revue de détails n'a rien de brillant ! Angel a sa part de responsabilité sur le but, comme Johansson, auteur d'une double hésitation. Palluch c'est souvent montré sous un jour meilleur. Marcel ? Il a été si malheureux que nous ne voudrions pas l'accablé... compte tenu de ces sorties antérieures. Vandooren ne donna une démonstration convaincante de ses possibilités de demi. Ben Barek a effectué une rentrée assez effacée. Dans de telles conditions, il était difficile d'être sensationnel. Et puis, il a marqué le but ! L'aile droite Luzy - Le Gall a constitué, enfin la seule satisfaction de cette rencontre. Chez les Messins, Corazza, très bon ; Dosdat, Sbroglia et Wadoux ont émergé d'un ensemble énergique et surtout valeureux par sa défense. G.L. |
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L'O.M. SONGE... A LA FINALE DE LA COUPE DRAGO ! |
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Alors que les joueurs, moroses, se rhabillaient avec des gestes d'automates, dans un silence impressionnant, les dirigeants olympiens, oubliant déjà le demi échec qui venait d'être sanctionné par un peu flatteur 1 à 1, songeait au prochain matche. C'est ainsi qu'un des membres du comité des Cinq à dit : - Nous avons fait un calcul qui nous a montré que la coupe Drago sur le plan financier, ne manque pas d'intérêt. Et d'avancer le chiffre qui pourrait être celui des recettes de l'O.M. si le club parvenait en finale. Voilà un stimulant. Mais il faudra, dimanche à Angers, contre Nantes, jouer un peu mieux que face à Metz. Pour commencer... G.L. |
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ON ETAIT ACCABLE DANS LES VESTIAIRES MARSSEILLAIS |
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Nous avons depuis le début de la saison bavardé avec les Olympiens, battus, dans les vestiaires, à l'issue d'un mauvais match. Hier, nous n'en avons pas eu le loisir, parce que les vaincus n'étaient pas particulièrement loquaces : même par l'aveu pur et simple de la mauvaise prestation. On était accablé. Le fait est qu'il y avait de quoi l'être. Marcel se fait penser sa main abîmée à Aix, reconnaissait qui n'était pas facile de briser le béton adverse. Et il souligne : "Corazza a vraiment fait une grande partie. J'ai cru que Roger (Vandooren) l'avait battu en début de seconde mi-temps". Vandooren de son côté explique : "Je voyais déjà la balle au fond des filets messins !" Une remarque, on soulignait dans ces vestiaires la grande partie jouée par Corazza. Nous avons même entendu cette phrase : "Si ce n'est pas malheureux ; sans ce goal nous étions assuré du succès", prononcé par un membre du comité des cinq. La production du goal ne fait donc pas partie du jeu ? Voilà une curieuse optique... Joie dans le camp lorrain évidemment, ou un dirigeant constatait : "Voilà un point précieux. Mais nous ne pouvons plus finir nos matches à onze". Tandis que Wadoux rappelle : "Nous avons eu un sursaut après le but de Ben Barek". |