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Résumé Le Provencal

du 23 avril 1955

L'attaque marseillaise commet de nombreuses maladresses et...

..l'O.M. est nettement battu à NANCY

NANCY (C.P.) - Terrain en bon état ; temps frais. Spectateurs 8.429. Recette : 1.942.020 francs.

Buts pour Nancy : Hédiard (8ème minute) ; Deladerriere (15éme minute) ; Bottollier (88ème minute).

Corner pour Nancy : 9 ; pour Marseille : 7.

Dès le coup d'envoi, Nancy se montre plus menaçant. Les Lorrains sont plus rapides que leurs adversaires sur la balle. D'ailleurs, ce sont eux qui, les premiers alertent la défense adverse.

À la 4me minute, leur ailier droit Hédiard venu en position d'extrême gauche, et bien servi par Piantoni. Hédiard effectue le premier shoot de la partie, légèrement à côté des buts gardés par Poncet. Nancy conserve le bénéfice du ballon.

À la 7me minute, la défense marseillaise de concéder son premier corner à la suite d'un tir de l'avant-centre. Bottolier, bien servi par son ailier gauche Bonato.

À peine le ballon est-il revenu en jeu, que Bottollier lance Hédiard. Celui-ci, malgré l'opposition de son adversaire direct Gransart, et après avoir perdu le ballon deux fois de suite sous l'action de l'arrière marseillais, s'empare finalement de la balle, et, à 15 mètres bat Poncet.

Enhardis par cette réussite, les Lorrains se montrent de plus en plus entreprenants, à tel point qu'on voit leurs demi-ailes monter à l'attaque. C'est d'ailleurs le demi gauche Collot qui, à la 11me minute, shoote sur la barre.

Jusque-là, Marseille parvient difficilement à desserrer l'étreinte qui pèse sur son plan.

À la 15ème minute, Hédiard lance Bottollier passe l'ailier droit

Bottollier, le long de la ligne de but, dribble l'arrière central de l'O.M., Molla, et centre sur Deladerriere qui, du pied gauche, prenant à contre-pied le gardien adverse, inscrit le deuxième but pour Nancy.

On note encore un beau shoot de l'ailier droit à Hédiard à la 18ème minute.

Premier tir olympien

Puis le jeu, jusque là alerte, plaisant, baisse de niveau, et les Marseillais, peu à peu remonte le courant. Et c'est toutefois qu'au bout d'une demi-heure de jeu qu'on relève le premier essai sérieux du au but de la part de l'attaque de l'O.M.

C'est Andersson qui effectue ce shoot, mais le ballon passe nettement à côté des buts gardés par Nagy.

Les Nancéiens sont encore menaçant.

À la 31me minute, à la suite d'un corner, le demi droit Aubert envoie une nouvelle fois la balle sur la barre.

Puis Poncet est à l'ouvrage sur un tir de Piantoni, à la 33me minute.

À la 37me minute, l'O.M. développe son attaque la plus dangereuse. Bien alerté par une balle venant de sa gauche, l'inter droit Jean-Jacques Marcel brosse la balle de la tête, et il s'en faut d'un rien pour que le goal nancéien ne soit battu.

2 à 0 à la mi-temps

La réplique est immédiate par un tir de Hédiard à la 36me minute, et un retourné magnifique de l'avant-centre nancéien Bottollier, à la 41me minute, sur lequel le gardien Poncet et visiblement mal à l'aise.

À la mi-temps, les Nancéiens mènent 2 à 0, et il semble que le succès leur est définitivement acquis.

Pourtant, en deuxième mi-temps, le football pratiqué par les locaux est nettement moins bon que celui qu'on a vu jusqu'à là. Marseille, notamment, sous l'impulsion de Gransart, Salem et Marcel, domine le plus souvent territorialement.

Mais les maladresses sont accumulées dans l'attaque marseillaise, qui ne réussit pas grand-chose de valable.

On peut toutefois noter un tir de Luzy, à la 70me minute et deux autres shoots de Marcel au 78me et 80me minute.

Les Nancéiens n'ont pas fait eux non plus, montre de grandes qualités offensives durant cette mi-temps, et l'on semble s'acheminer vers une victoire 2 à 0 de Nancy, lorsqu'à la 88me minute, Gransart concède un corner.

Celui-ci est tapé par l'international Piantoni et on voit Poncet s'élancer pour boxer la balle. Mais le gardien marseillais manque son coup et la balle retombe sur la tête de Bottollier, l'avant-centre de Nancy, qui n'a aucune peine à augmenter et clôturer la marque.

Marseille obtient bien un dernier corner à l'ultime minute, mais ce coup de pied de coin ne donne absolument rien et c'est sur la marque de 3 à 0 que les équipes s'en retournent aux vestiaires.

Paul PELOT

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Les Marseillais jouèrent

... pour "liquider" le calendrier

NANCY - Le succès de Nancy sur l'Olympique de Marseille assez détaché des choses du classement en cette ultime journée, ne peut pas se discuter. Il est la récompense qui était dévolue à l'équipe la plus entreprenante. Il est vrai que la menace des barrages pesait sur les épaules des footballeurs nancéiens avait constitué pour ceux-là un doping. Par contre en face, les Marseillais qui n'avaient plus rien à gagner ni à perdre, jouèrent ce match simplement pour liquider le calendrier.

C'est tout au moins l'impression que l'on a eue, surtout au cours de la première mi-temps, ou, pratiquement Marseille n'eut jamais la balle, et surtout ne l'eut jamais dans des conditions intéressantes.

En effet, seules deux occasions de tirs ont été utilisées par les Marseillais.

Par contre, leurs adversaires déclenchèrent de nombreux essais au but, qui furent couronnés par deux fois.

En seconde mi-temps certes, Marseille fit preuve de plus d'allant.

Les ailiers sous l'éteignoir

Mais là encore, la maladresse des attaquants se révèle évidemment. Seul Jean-Jacques Marcel, avec beaucoup d'abattage, se mit en relief dans une ligne d'attaque ou les deux ailiers, et surtout Luzy restèrent sous l'éteignoir.

D'autre part, Andersson, d'ailleurs claqué au bout d'une heure de jeu, ne put jamais passer son garde du corps, le Gallois Griffiths. Andersson essaya bien d'aller de droite à gauche pour semer son adversaire direct, mais il n'y réussit jamais.

Reste dans cette ligne d'attaque Scotti dont c'était la rentrée. Il fut peut-être un excellent distributeur de jeu opérant la plupart du temps en retrait. Mais ce retrait, à notre sens, était trop prononcé, et jamais le demi aile adverse, qui surveillait Scotti, en la circonstance Aubert, ne se laissa prendre au piège. Si bien que Scotti dut se contenter d'envoyer des services de ça et là, sans jamais lui-même occuper une position bien périlleuse pour la défense nancéienne.

La défense de l'O.M., elle, a encaissé trois buts. Disons tout de suite qu'ils furent réussis à la suite d'actions véritablement impossibles à arrêter.

Certes Poncet possède une responsabilité sur le dernier but, mais déjà la défaite marseillaise fut consommée.

Les meilleurs joueurs marseillais ont été à notre envie Gransart, qui étala son tempérament offensif en 2me mi-temps, comme pour réveiller ses camarades, Salem, qui réussit un bon match et parvint surtout à contrecarrer la débordant d'activité de son adversaire direct Deladerriere et Marcel, comme nous l'avons dit, pour ses essais au but beaucoup plus fréquents que ceux de ses camarades.

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Roger ROLHION :

"Mon équipe n'a pas été très heureuse"

Aux vestiaires marseillais, il ne régnait ni joie, ni déception, pour la raison que l'on connaît et que nous avons exposée plus haut, puisque Marseille et sauvé.

Toutefois, Rolhion, l'entraîneur, constatait qu'à nouveau son équipe n'avait pas été très heureuse à l'extérieur. Il pouvait aussi faire remarquer que son aile gauche avait été relativement moins sollicitée que la droite, ce en quoi il avait raison.

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J.J. MARCEL :

"Nous ne voulions pas

jouer les assassins"

Jean-Jacques Marcel nous résumait la situation ainsi sous la douche :

"Après tout, que nous importait cette rencontre. Et puis l'équipe d'en face qui en voulait davantage es tsauvée. C'est l'essentiel. Nous ne voulions pas jouer les assassins, tout en respectant la loi du sport".

 

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