Résumé Le Provencal du 12 septembre 1955 |
Match heurté et confus à Bordeaux où Marseille s'incline par 1 but à 0 L'O.M. rate sa chance en tirant deux fois sur la barre ...et c'est finalement DOYE (sur corner) qui donne la victoire aux Girondins |
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BORDEAUX - Samedi le temps était maussade à Bordeaux. Hier matin, il s'est éclairci, le ciel était pur et dès hier le soleil était vraiment chaud. En dépit de cette température défavorable est réellement estivale, quinze mille spectateurs prirent le chemin du stade municipal. Pessimisme bordelais Chez les supporters bordelais, le vent était plutôt au pessimisme. À 16 h., les Girondins alignèrent sur le terrain : Bernard, Janczewski, Grimonpon, Kargu, Garriga, De Kuber, Skandor, Novotarski, Bessonart, Woniesko et Doye. Les Marseillais présente : Poncet, Gransart, Palluch, Marcel, Johansson, Scotti, Rustichelli, Constantino, Andersson, Chicha, Luzy. On note chez les Bordelais que les deux ailiers habituels forment l'aile droite. L'arbitrage de cette rencontre est confié à M. Bois. Tandis que l'O.M. et applaudi.. Bordeaux se fait copieusement sifflé. L'engagement est en faveur de Marseille mais à la première minute, Woniesko réussit un but alors qu'il était hors-jeu. Naturellement, ce point est refusé. Quelques instants plus tard Sander rate une belle occasion à 10 mètres des bois marseillais puis Andersson lance Constantino donc le tir monte vers les nuages. Skander passe Johansson perd du temps et Doye est contré par Gransart. Quelques instants plus tard, vers la 6e minute, un bolide d'Andersson donne le frisson à Bordeaux. Enfin, Scotti concède le premier corner sur une montée décidée de Kargu. Le coup de pied de réparation, et tiré par Skander sans résultat. Puis Bessonnart lance Novotarski et Poncet est obligée de dégager au point en corner (15e minute). Domination bordelaise A la 21me minute, dès 35 mètres, Novotarski qui expédie un bolide qui permet à Poncet de réaliser un plongeon très réussi. Ensuite, une percée d'Andersson désoriente les Maritimes mais hélas ! Chicha rate la réception de la balle (23me minute de jeu). Le jeu est animé et les deux adversaires se livrent à fond même parfois de façon décousue. À la suite d'une prise de rugby de Palluch sur Bessonart, l'arbitre accorde un coup franc au Bordelais qui est botté par Kargu de façon dangereuse (33me minute de jeu). À la 41me minute de jeu, le même élément botte en force. Poncet plonge et repousse le cuir. Bessonnart surgit mais tire au-dessus de la barre. Le public pousse un soupir de déception. À la 45me minute le jeu sur un coup franc bordelais, Poncet saute et assomme en retombant Palluch. La première mi-temps a été très acharnée et ne nous a pas offert un véritable spectacle, les avants bordelais se montrant plus entreprenant que ceux de Rolhion et tentant plus souvent leur chance mais leur ensemble les deux formations font preuve de beaucoup d'hésitation. L'O.M. veut estoquer Bordeaux La reprise va-t-elle nous réserver un changement radical de jeu ? On espère. |
L'Olympique démarre sur les "chapeaux de roue" et à la 47me minute de jeu, Luzy tira en force sur la transversale, alors que Bernard était battu. Puis Andersson oblige le keeper bordelais a plongé (48me minute). Est-ce le réveil de l'O.M. ? A la 49me minute de jeu, Andersson de près veut lober le gardien girondin mais son essai heurte encore la transversale. Enfin à la 50me minute, de jeu, Palluch littéralement déchaîné shoote avec force et Bernard dégage difficilement. À ce moment là Skander, l'ailier girondin, touchée par Scotti, se met à boiter. L'olympique fait feu des quatre fers mais ce n'est qu'un feu de paille. Doye marque A la 52me minute de jeu, Palluch concède un sixième corner en faveur de Bordeaux. C'est Novotarski qui le shoot. Woniesko récupère la sphère tire en force mais un défenseur olympien des dégage, trop faiblement car Doye s'empare de la balle et fusille Poncet. Bordeaux : 1 - O.M. : 0. Ce point a fouetté les énergies aquitaines. C'est ainsi que Bessonnart (56me minute) accomplit un exploit personnel mais son tir est trop haut. A la 60me minute, Andersson est bousculé dans la surface de réparation par Garriga et M. bois donne un coup franc à l'intérieur de cette surface. Les Bordelais font le mur et Scotti échoue. À la 67me minute, Bessonnart envoie un tir fulgurant que Poncet stoppe sans broncher. En fin de partie l'arrière gauche Palluch s'intègre dans son attaque car Skander n'a plus que l'apparence de figurant et c'est ainsi qu'à la 70me minute, il tire en profondeur et la balle frôle la barre. Mais brusquement (81me minute) Skander retrouve sa vélocité prend tous les défenseurs marseillais à contre-pied, Poncet sort pour dégager au pied et touche l'ailier bordelais. Palluch expulsé Ainsi donc à la 85me minute de jeu M. Bois très énergiquement indique à Palluch qu'il doit quitter le terrain. On suppose que ce dernier a dû critiquer l'une de ses décisions à la suite d'un coup franc qu'il avait donné en faveur de Novotarski alors qu'il n'avait pas commis la moindre faute. Palluch ne veut pas sortir. Marcel appelle en renfort M. Maria et M. Rolhion, il y a un véritable tumulte dans le stade qui conspue l'arrière marseillais. Finalement Palluch et écoute les exhortations de son entraîneur et le rejoint dans les vestiaires. L'ambiance s'échauffe. Le match devient dramatique. Constantino est touché par Woniesko qui se met à boiter à son tour. Puis Gransart fauche Woniesko. Les sifflets éclatent dans le stade. Les minutes passant rapidement et M. Blois siffla fin en ayant vraisemblablement écourté la rencontre partie. Dans les dernières secondes, Woniesko donne encore un coup de coude à Johansson qui paraît souffrir. Il était temps que ce match se termine car la bagarre risquait de dégénérer |
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BORDEAUX domina territorialement ...mais BERNARD fut chanceux (De notre envoyé spécial : Alain DELCROIX) |
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BORDEAUX (par téléphone) - Cette rencontre ne laissera pas un souvenir profond dans l'esprit des spectateurs, car elle ne fut pas d'un niveau technique très relevé. Par contre, dans le domaine des émotions elle donna satisfaction au plus difficile. La partie faillit mal se terminer et les derniers instants furent dramatiques. Il faut dire que la décision de M. Bois d'expulser Palluch fut vraiment trop sévère. Il aurait pu sanctionner les paroles peu amènes de l'arrière marseillais par un simple avertissement. Mais pour en revenir à la physionomie de ce choc, disons qu'il fut souvent heurté, confus, et on aurait pu le prendre pour un combat de Coupe de France. Bordeaux, il est vrai, avait un besoin urgent de vaincre, mais l'Olympique de Marseille, de son côté, encore invaincu, voulait ramener coûte que coûte un point sur la Canebière, ce qui explique en partie l'âpreté des un et des autres. En première mi-temps, les Girondins firent le forcing et dominèrent au point de vue territorial. Ils tentèrent souvent leur chance et leurs avants se montrèrent imprécis. |
À la reprise, les joueurs au maillot blanc démarrèrent en trombe et surprirent les maritimes, et si leurs tirs ne s'étaient pas écrasés sur la transversale, ils auraient empoché la victoire sans aucun doute. Mais ils ne purent réussir ce k.o. ultrarapide, car Bernard était littéralement protégé par la chance. Par la suite l'Olympique de Marseille joua plus calmement et ne retrouva plus la même veine. La défense girondine, dans l'ensemble, se montra puissante et décidée ; son attaque fut extrêmement volontaire, bien qu'elle ait besoin encore d'affûter ses shoots. À Marseille la défense fournit grosso modo une prestation moyenne, mais l'attaque qui s'était révélée très réalisatrice contre Metz, et qui avait fait naître de grands espoirs, s'est montrée réellement décevante, timorée et sans esprit d'entreprise. Elle a encore beaucoup de travail en perspective si elle veut se faire respecter chez adversaire. |
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CHICHA fut souvent dépassé par les événements |
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BORDEAUX - Dans les bois marseillais, Poncet a fourni une prestation très honorable, en deux occasions, notamment il sauva des situations désespérées. Gransart fut volontaire devant Doye, et enleva surtout des balles qui risquaient de se transformer en buts. Palluch ne fut pas toujours à son aise devant le rapide nouveau Novotarski, malgré tout, il fut très combatif. Marcel avec sa hargne habituelle poussa plusieurs pointes dangereuses. Johansson ne fut pas toujours à la fête devant Bessonart, mais son métier lui servit beaucoup. Scotti fit preuve d'un d'abattage et endigua plusieurs assauts divers. Rustichelli n'eut pas la vie facile devant Grimonpon. Constantino fournit une bonne 1re mi-temps et par la suite il baissa de pied. Andersson fut souvent à l'affût, mais ne put prendre le puissant Garriga en défaut. |
Chicha fut souvent dépassé par les événements. Enfin Luzy tenta de se battre avec coeur. Pour Bordeaux : Dans les rangs bordelais Bernard n'a eu pratiquement pas de shoot à stopper. Janczewski et Garriga furent satisfaisants. Ils montrèrent beaucoup d'activités, mais Kargu s'avéra le plus brillant des défenseurs et fut très précieux en défense comme en attaque dans l'équipe bordelaise. Bessonnart a surpris agréablement, même ses plus féroces détracteurs. Il fut véloce et fort intelligent. Skander a travaillé avec beaucoup de zèle. Enfin, Doye fut, dans l'ensemble de la partie, assez effacé mais il a eu le mérite du seul but bordelais. |
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CE QU'ILS DISENT |
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BORDEAUX - Naturellement dans les vestiaires marseillais, les esprits étaient assez surexcités. Pourtant, Poncet, très sportivement reconnut : "Nous ne pouvions pas gagner. Nous n'avons pas shooté une seule fois". Et Johansson surenchérissait : "Pour gagner au dehors, il faut rester calme !" Scotti de son côté déclaré : "Nous avons mal joué, c'est ce qui ressort le plus clairement de cette partie !" Quant à Palluch, il nous expliqua l'incident qui le mit aux prises avec l'arbitre et qui lui valut d'être expulsé du terrain : "J'ai fait remarquer à l'arbitre que c'était le deuxième avertissement qu'il donnait à Bessonnart, et qu'il n'avait pas l'air d'en tenir compte. Et j'ai ajouté qu'il devrait regarder sans chronomètre parce que l'ailier exagérait et perdait beaucoup de temps pour tirer son corner. Je ne comprends pas sa décision !" Dans les vestiaires bordelais, bien entendu, le vent était à l'optimisme et l'entraîneur Gérard nous dit simplement : "Aujourd'hui ils méritent un bon point. Tous mes hommes se sont accrochés". Novotarski lui, nous dit : "Vraiment, les Marseillais ne nous ont pas ménagés !" Ce n'était pas une partie pour fillettes !..." Woniesko de son côté s'exclamait : "Ce n'était pas du nougat !..." (sic) |