Résumé Le Provencal du 26 septembre 1955 |
NOUVEL ECHEC DE L'O.M. DEVANT NANCY (1 à 2) Dominés, les Marseillais concèdent deux buts Et sauvent l'honneur devant les Lorrains repliés AUBERT, BOTTOIER, SCOTTI marquent L'arbitre refuse un but (79') de NIELSEN |
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Les deux formations s'alignent avec quelques modifications à l'appel de M. Bureloux, alors que le ciel est bleu et la température estivale. L'arrivée des Nancéiens sur le ground est accueillie par des applaudissements, l'entraîneur Camille Cottin a dû se passer des services de son arrière gauche Sieber. À l'O.M. Roger Rolhion présente une ligne médiane Mesas - Johansson - Marcel, Scotti étant inter gauche à la place de Constantino. Nancy engage et marque. Nancy engage et la défense locale est sans plus attendre à l'ouvrage. À la 2e minute, c'est pourtant Rustichelli qui perce et centre. Nagy intercepte au prix d'une détente magistrale devant Lombard accouru. L'O.M. ne s'en laisse pas compter et sous l'impulsion de Scotti, Rustichelli secoue le joug, obligeant le goal lorrain à s'employer. À la 7me, sur action de Keller, Johansson ne peut que détourner en corner. L'ailier Hédiart tire le coup de pied de coin. La balle s'élève, parvient au milieu d'un paquet de joueurs duquel le demi Aubert surgit pour adresser un heading vers la cage. Poncet, consterné, est battu. Nancy : 1 - O.M. : 0. Peu après, Scotti rate une belle occasion de placer son tir. Lombard se distingue L'O.M. se ressaisit et à la 14e sur une belle combinaison Lombard - Scotti - Nielsen le ballon passe de peu à côté. Dans les instants qui suivent, Bottolier s'échappe, tire. Poncet pare sans bloquer et c'est Gransart qui repousse la "sphère" partie en bolide en direction de la "cage" marseillaise sur essai de Bonato. À la 18e minute, Marcel met Nagy en difficulté sur une ouverture aérienne : le portier visiteur détourne du poing. Deux minutes plus tard, une tête de Marcel manque de peu le cadre blanc, puis Hédiart, qui a déboulé, botte derrière les filets et Chicha shoote trop faiblement, permettant à Nagy de stopper en plongeant. Bottolier bat Poncet Après un coup franc très bien adressé de Marcel, et sur lequel Nagy doit s'y prendre à deux fois pour arrêter la balle, Molla laisse partir Bottolier. L'intérieur droit n'a aucune peine à battre penser Poncet à la 29e minute, creusant ainsi l'écart. Nancy : 2 - O.M. : 0. Les lorrains poursuivent leurs actions dangereuses, en attaque, tandis que leur réseau défensif parvient toujours un repoussé les essais phocéens. Les avants des blancs répugnent d'ailleurs à shooter et seul Rustichelli se montrent à son avantage, Scotti et Nielsen se contentant de construire. |
La mi-temps survient après un exploit de Hédiart devant lequel Poncet lâche la balle, deux coups francs bien tirés par Scotti. Nielsen ailier A la reprise, Rolhion a remanié son team : Rustichelli devient avant-centre et Nielsen ailier. D'entrée Chicha tente sa chance... et à gaspiller lamentablement. À la 48e minute, Rustichelli l'imite le public manifeste son mécontentement. À la 51e minute, Mesas parvient à passer et obtient un corner sur lequel Scotti essaie de battre Nagy de la tête. Bien placé, le goal de Cottin planche et annihile cette tentative. Sur descente de Bottolier, Gransart repousse en retourné, pressé par Keller. Peu après, le même Bottolier tergiverse et permet aux Méridionaux d'éloigner le danger (55e minute). Trois minutes plus tard, Bonato dévale vers les buts de Poncet et Gransart intervient pour dégager en corner. Sur cette réparation, jouée par Hédiart, Poncet s'empare de la balle. Après quelques belles actions de Rustichelli, longuement applaudies par la foule, Lombard bénéficiant d'un corner, envoie la balle au centre. Posément, Scotti assure son heading, et si Nagy plonge, la balle est déjà arrêtée dans les filets nancéiens. Nous sommes à la 61e minute. Nancy : 2 - O.M. : 1. Les Marseillais reprennent espoir, mais jouent trop sur le centre, n'aérant pas le jeu. Pourtant à la 66e minute, Nagy doit s'envoler littéralement au-devant de Rustichelli, pour lui subtiliser in extremis le "cuir". Sur le renvoi, Molla sauve miraculeusement son camp. L'ambiance est retrouvée, la foule se passionne, les joueurs locaux ont trouvé leur second souffle. À la 72e minute, Nielsen sert Lombard dont le tir passe à côté, puis Poncet s'élance dans les pieds de Keller. L'arbitre refuse un but à l'O.M. A la 79e minute, après travail préparatoire de Rustichelli, Nielsen bat Nagy de la tête. M. Bureloux a vu une faute et refuse le but sous les huées du public qui crie "Au voleur !" Avant la fin, Poncet repousse des deux poings un essai de Bottolier. Nancy bétonne, ne laissant parfois à la vente qu'un seul joueur : Keller. Marcel rate la cage, Johansson fait échec à une tentative de Keller et le referee donne un dernier coup de sifflet sur la victoire méritée de Nancy. Georges LEOST |
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L'O.M. se reprit en seconde mi-temps |
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L'O.M. a perdu de justesse un match qui avait failli tourner en catastrophe. Tous les spectateurs virent même Nielsen marquer, à la 69e minute, de la tête, un but qui leur parut valable mais M. Bureloux ne voulut pas reconnaître le Danois s'étant aidé de la main. Il est difficile d'écrire que les Nancéiens n'ont pas mérité le gain du match, bien qu'ayant joué le béton. Les locaux après un début lamentable, lâchèrent du lest dès la 7me minute, à la suite d'une erreur monumentale de Johansson bien embarrasser devant Keller. À la 29me minute, les boys de Cottin portèrent à leur actif un nouveau but et il semblait aux spectateurs déçus que ce n'était là qu'un commencement. Rien ne tournait rond en effet, dans une équipe au sein de laquelle Marcel et Scotti tentaient vainement de mettre de l'ordre et où seul Rustichelli présentait un danger quelconque pour l'excellent Nagy. La mi-temps survient sur ce score de 2 à 0 et le jeu reprit alors que chacun se demandait de quelle importance serait le score final en faveur des rouges. La réapparition des équipes nous apporta une surprise ; le passage de Nielsen à l'aile et celui de Rustichelli au centre. Les Phocéens d'emblée, opérèrent de façon plus incisive, plus menaçante pour Nagy, d'autant que Cottin, estimant sans doute la marge de 2 buts suffisante, intimant à ses élèves lors de se replier sur les 18 mètres. Sous l'impulsion de Rustichelli et les Lorrains ne se battant plus que par contre-attaques, le quintette local obligea la défense visiteuse à s'atteler à un rude labeur. |
C'est ainsi qu'à la 61me minute, à la suite d'un des nombreux corners donnés contre Nancy, Lombard offrit à Scotti la balle qui sauva l'honneur des footballeurs de Rolhion. Si à la 79me minute, Nielsen battit encore Nagy, on sait que M. Bureloux refusa cette égalisation. Voilà, dans les grandes lignes ce que fut ce match au cours duquel les 45 premières minutes permirent aux Lorrains de se mettre en vedette, les 45 autres étant plus équilibrées. Mais répétons-le : Rustichelli apporta au centre la harde qu'il avait déployée à l'aile et Nancy confinée en défense, n'inquiéta pas beaucoup Poncet. Mais Camille Cottin aura sûrement compris que le béton est aussi une arme à double tranchant. Remarquons pourtant que les Provençaux avaient dû aligner un onze privé de Palluch, Constantino et Andersson. Sur le plan du métier, par exemple, pour ne considérer que cet angle, cela compte. Mais devant un team rapide, décidé, soudé, l'O.M. a, encore, afficher des défauts importants, qui par leurs manifestations, expliquent pourquoi les Olympiens peinent à l'extérieur. C'est ainsi que sa défense a joué sans cohésion, tout comme son attaque. Il est vrai répétant le, que Lombard faisait ses débuts que Nielsen ne s'est pas encore imposé en titulaire à part entière que Chicha a besoin de beaucoup progresser. Mais le "onze" marseillais a été invertébré, mal inspiré et souvent pris de vitesse ! |
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RUSTICHELLI, meilleur joueur de l'O.M. |
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Un olympien a, indiscutablement, et 90 minutes durant émergé d'un ensemble dominé puis porté en attaque par le repli massif dans leur camp de rivaux soucieux de préserver une victoire entrevue dès la 29me minute : Dominique Botticelli. À la 2me minute, en se frayant en force un passage dans le réseau défensif, Rustichelli, alors ailier droit, prouva qu'il possédait ce qui lui manquait jusqu'ici : la hargne. Avec les qualités qu'on lui connaît déjà, le footballeur du Rouet courut avec la vitesse que l'on sait, ratissa les balles, dribbla, centra, shoota, bref, fut parfait, constituant ainsi un péril constant pour la cage défendue par le spectaculaire Nagy. Devenu avant-centre, Rustichelli s'imposa tout autant. Il était manifestement dans un bon jour. Par ailleurs, Poncet, s'il ne pouvait pas grand-chose sur le second but de Bottolier, a sa responsabilité engagée sur le premier. En dehors de ces deux actions capitales, Poncet fut égal à lui-même ; lâchant une balle à la 41me minute, exécutant une belle parade à la 86me minute. À l'arrière Gransart accomplit sa tâche avec décision, sauvant son but en grand danger devant Bonato (15me minute). Johansson et Mola. Son vis-à-vis Molla, parti assez timidement, prit de l'assurance au fil des minutes. Il est juste de considérer, en appréciant la sortie de Molla, que le militaire eut à se mesurer au plus fort attaquant lorrain : Hédiart. Dans la ligne médiane, Mesas a paru plus à l'aise que jeudi devant Roubaix. Lui aussi eut une production qui alla crescendo, favorisée, il est vrai par le repli nancéien. |
Johansson n'a pas encore retrouvé tous ses moyens. Il est, notamment, à l'origine du premier but pour avoir détourné la balle en corner. Le Suédois sortit son épingle du jeu après le repos. C'est plus facile, évidemment. Par ailleurs son métier lui servit en plusieurs occasions, tout comme son sang-froid. Marcel, souvent sur la même ligne que ses arrières, ou même derrière travailla beaucoup. Mais il n'eut pas le loisir de donner libre cours à son tempérament offensif. Scotti sauva l'honneur, mettant de l'ordre dans la maison, construisant et ressortant du lot grâce à sa routine. Nielsen s'est dépensé, mais sans pouvoir conclure. Il joua surtout pour les autres et ne put placer son tir canon. Chicha fut inégale : l'allure était un peu vive pour lui, et la défense nancéienne est aguerrie. Lombard partit très vite et s'éteignit par la suite sans avoir ni convaincu, ni déçu. À Nancy, Nagy eut des envolées sensationnelles, Tazoppe, Griffiths, et Collot, aidés par Aubert et Rodin, montèrent une bonne garde, le demi centre s'illustrant partout. Hédiart fut le plus dangereux, Bottolier eut des mouvements bien inspirés, Keller pêcha par l'expérience, Piantoni joua un rôle effacé de bétonneurs et Bonato ne se montra guère. Mais le F.C.N. constitua un ensemble véritable, décidé, rapide. |
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L'arbitre a déclenché l'ire des joueurs et des dirigeants marseillais |
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Il régnait une grande effervescence, hier après midi, dans les sous-sols du Stade vélodrome, aussitôt après le match OM-Nancy. Les causes de cette effervescence, on les devine aisément, s'appelle M. Bureloux. Ce directeur du jeu, en effet, en refusant le but égalisateur à Nielsen, avait déclenché l'ire des dirigeants et du public marseillais. Dès qu'il eut franchi le tunnel, il fut courtoisement mais sévèrement apostrophé par M. Bicais qui ne lui cacha pas son mécontentement. Mais le referee, qui était le même qui officiait à Bordeaux, c'est-à-dire le responsable de la suspension de Palluch, fit semblant de ne pas entendre et se réfugia dans son vestiaire. Si les dirigeants olympiens étaient furieux, les joueurs l'étaient également. Cependant, ils reconnaissaient, du moins quelques-uns d'entre eux, qu'ils n'avaient pas bien joué en première mi-temps. Mesas, la lèvre ouverte par un coup de pied malheureux de son coéquipier Lombard, était sommairement pansé par Giraud, avant d'aller à "La Pergola" se faire poser des points de suture. Quant à l'entraîneur Rolhion, il ne cachait pas son mécontentement : "Nous avons très mal opéré en première mi-temps et pas shotté aux buts en seconde, lorsque nous dominions largement. Dans ces conditions, il etait difficile de remonter à la marque". Juste, très juste les observations de Rolhion. |