Résumé Le Provencal du 23 avril 1956 |
L'O.M. bat nettement TROYES, au jeu trop latéral (3-0) ANDERSSON et CONSTANTINO assurent le succès du onze OLYMPIEN |
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Le temps maussade n'a pas incité le public à venir en grand nombre au Stade Vel. à l'occasion de cette 28me journée de championnat. C'est ainsi que 5.981 spectateurs ont pris place autour du rectangle d'herbe quand M. Miel arbitre de la confrontation appelle les deux équipes qui se présentent sans modification. L' "Amicale Champenoise" a offert un bouquet aux deux capitaines, Marcel et Flamion et les hostilités débutent sous un ciel gris. L'O.M. engage et d'entrée Landi est mis à contribution à deux reprises. Andersson hors-jeu Après quelques échanges de balles au centre du terrain et deux interventions sur des actions qui ne présentent d'ailleurs aucun danger pour Predal, la défense locale est alertée par un retourner de Saghir. Johansson intervient et concède le premier corner de la partie. Si au 3me et 10me minute Gunnar Andersson bat Landi, l'arbitre a déjà sifflé off-side avant que le buteur de Mazargues ne déclenche son shoot. À la 17me minute, Rustichelli adresse dans sa foulée un tir tendu : Landi bien placé et attentif plonge et renvoi du poing. À la 38me minute, par contre quand Jensen - qui venait d'alerter Landi quelques secondes plus tôt - botte de près. Predal surpris est battu. Fort heureusement pour les poulains de Robin, le poteau éloigne le péril. Andersson marque Alors que le public manifeste son mécontentement devant le piétinement obstiné des blancs et après un essai vicieux de Thomas, que Predal pare sans peine, Marcel sert Rustichelli, lequel plonge vers Andersson. L'avant-centre lobe magnifiquement Landi et Durand venus à sa rencontre marque ainsi juste avant la fin du premier half. Dès la reprise l'O.M. multiplia ses efforts pour tenter de confirmer cet avantage et se heurta évidemment à la défense troyenne décidée. |
Tête de Constantino A la 53me minute, Mercurio donne un corner sur la tête de Marcel. Aucourt repousse in extremis le danger. Deux minutes plus tard, Troyes se dépensant sans compter mais trop latéralement, attaque par Devlaeminck. Impeccable Predal pare le shoot. À la 56me minute enfin, Rustichelli mise en possession du "cuir" à sa place d'ailier lutte avec Czapski, perd la balle, la reprend, bref effectue un travail acharné au terme duquel il centre sur le front de Constantino posté en embuscade à quelques mètres du poteau droit des buts champenois. Le heading du brésilien ne laisse aucune chance à Landi qui tend vainement les bras. Dribble et nouveau but d'Andersson L'O.M. a "assis" son succès et l'A.S.T. songe avant tout à éviter le désastre. C'est ainsi que Marcel aux alentours de la 60e minute est fauché à deux reprises au terme de montées offensives spectaculaires. Landi arrête bien à la 63me minute une tentative du Brignolais mais à la 65e Thuasne, Dielbold, le goal visiteur et Czapski, sont successivement dribblés par Andersson, lequel n'a plus qu'à pousser le ballon dans la cage désertée. L'intérêt de la rencontre décline et on note au hasard alors que les dés sont jetés, un arrêt de Predal devant Aucourt (66e) deux de Landi dans les pieds de Rustichelli (82e) puis face à Marcel (83e) et un bolide de Delcampe sur la barre (87e). C'est la fin ; Troyes est battu nettement. Georges LEOST |
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VOLONTE NOUVELLE |
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Ne parlons pas d'exploit à propos de cette victoire. La tâche était relativement facile pour le onze olympien qui avait tout de même à fournir quelques explications à son public après le récent échec de Lens. Donc, nous ne dresserons pas vers le ciel les trompettes de l'euphorie, mais nous noterons quelques points de satisfaction assez rassurants qui se dégagent de la volonté nouvelle de l'équipe entière. Et en premier lieu une condition physique que le match de Lens nous avait déjà révélée. Il est certain que les douloureuses obligations d'un entraînement réformé commencent à payer. Observez ceux des joueurs qui jusqu'ici avaient pour habitude de confondre football et tourisme et faites la comparaison en vous reportant deux mois en arrière. Suivez le jeu et vous noterez l'amélioration très nette de son mécanisme. Le voilà mieux réglé. Nous avions fait la même remarque, à Lens, à la fin de la première mi-temps. L'adversaire, c'est un fait, n'était pas le même. Ces satisfactions d'ordre collectif ne sont pas de nature à nous faire bondir de joie. Non, mais enfin le mouvement semble s'amorcer. Plus particulièrement, trois hommes au plus. Le premier s'appelle Constantino, ondulant quelquefois à travers la défense troyenne comme il le fit aux plus beaux jours de Nîmes. Ce n'était peut-être pas du grand Tino, mais il en restait quelque chose. Il a raté des passes, il a manqué des shoots, puis il a fabriqué quelques très jolis choses dont les autres ont profité. Le Brésilien revient en forme. |
Il faut le reconnaître, si son jeu a retrouvé une partie de son efficacité, c'est aussi grâce à sa position que Robin fixa à son inter. C'est d'ailleurs la seule qui lui convienne. Au tableau des citations, également Predal. Pour situer sa performance de Lens, disons qu'il a été moins brillant hier, que face aux avants nordistes. Vous aurez alors une idée de ses possibilités. Son assurance augmente, son autorité s'affirme indiscutablement, il rassure sa défense. Bien Predal. Enfin Andersson. On le garde pour le dessert. Dimanche dernier, il était blessé, il reste immobile ou presque dans le brouillard de Lens. Hier c'était mieux, beaucoup mieux ; avec un demi-centre pas très encombrant, il a retrouvé sa verve. De toutes manières son second but, il le signa comme pour nous rappeler qu'en regard de certaines toiles, il s'est aussi et surtout réussir des buts quasi impossibles. Et ceux-la seul Andersson les réussit. C'est tout de même à considérer. Lucien D'APO |
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L'O.M., en progrès, ne pouvait pas perdre devant TROYES, aux avants inefficaces |
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On pourrait croire, à la lecture du score qu'il a parlé en faveur de l'O.M., que les Marseillais ont acquis un succès brillant aux dépens de l'Association Sportive de Troyes. Ce n'était pas tout à fait exact, signalons-le, tout en reconnaissant que cette confrontation, outre les deux points de la victoire à apporter à Jean Robin quelque satisfaction. Il est d'autant plus nécessaires d'en tenir compte en relatant ce match, qu'elles ont, en fait, permit aux Phocéens de renouer avec le succès. Andersson - encore blessé à Lens - a réussi deux buts, le second à l'issue d'un travail exécuté en deux temps trois mouvements, et d'une manière devenue inhabituelle : en dribblant quatre joueurs ! Dans ce même ordre d'idées Constantino, dont nous avons souligné l'intérêt qu'il a su éveiller chez Jean Robin, à opérer avec constance, se trouvant de plus à point nommé, excellemment placé pour reprend de la tête une balle "travaillée" avec énergie par Dominique Rustichelli. |
Enfin, troisième sujet plaisant le comportement de Roland Predal, aux progrès certains. Lui avoir fait confiance est un mérite qui revient au coach local. Certes, il n'a rien, dans tout cela de sensationnel, d'incomparable. Mais on y décèle tout de même un changement, un renouveau. Cela a suffi à l'O.M. devant Troyes. On sait que Courtois a aligné un team amoindri, mais cela n'exprime pas la répugnance à shooter des avants troyens réduits pratiquement à quatre après la pause Saghir ayant été blessé. À la 38e minute - donc à 0-0 - Jensen avait failli battre Predal, le poteau suppléa le keeper locale. Pourtant, malgré la bonne qualité du football qu'il pratiqua en première mi-temps, Troyes ne pouvait espérer l'emporter. |
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ENTENDU AUX VESTIAIRES |
FLAMION : "Gagner ? impossible !" |
La joie régnait évidemment dans le camp olympien après ce match. Jean Robin nous dit le premier : - Je ne me plains pas, car il y a du mieux, bien que nous hésitions trop lors des démarrages et des tirs. Je suis satisfait aussi de la qualité technique de notre production. Roger Scotti résumait l'impression générale en nous confiant : - Cela a été plus facile qu'à Lens. Constantino sous la douche analysa ainsi sa sortie : - Elle a été, je crois, meilleur que précédemment, parce que j'ai pu opérer, à ma façon, c'est-à-dire en retrait. Roland Predal, qui n'était pas le moins heureux, remerciait : - Mes camarades m'ont fait confiance, facilitant ainsi la tâche. À quelques pas de là, Courtois reconnaissait : - Nous avons manqué notre chance en première mi-temps, mais je n'ai aucun tireur. Quant à Flamion, l'ex-olympien, il concédait : - Gagner était pratiquement impossible. Même si Jensen avait battu Predal en première mi-temps, si Andersson ne nous avait pas découragés avant le repos. |