Résumé Le Provencal

du 11 mai 1956

BORDEAUX sans puncheur

MALGRE un temps qui avait tendance à s'assombrir depuis le milieu de la matinée, une bonne foule avait pris place autour du rectangle d'herbe du boulevard Michelet, quand les équipes de l'O.M. et de Bordeaux pénétrèrent sur le terrain balayé par un vent intermittent. Contre toute attente, c'est Grimonpon (et non Dubeilleix) qui opère sous le maillot 2, à Bordeaux.

Aucun autre changement n'est à signaler.

Les visiteurs engagent et, d'entrée manifestent leurs intentions : ils savent que tout doit être tenté pour arracher au moins un point.

Aussi note-t-on sans surprise deux attaques bien construites de Bordeaux.

A la deuxième minute, le danger se précise. Doit plaçant un shoot notamment vicieux. Predal stoppe pourtant en plongeant.

Peu après De Harder shoote une balle qui rate cette fois l'objectif.

À la 4me minute, c'est Kargu qui envoie la balle au-dessus de la barre après avoir été servi par Guillas.

Bordeaux parti à fond conjugue non sans bonheur sans toutefois parvenir à conclure.

À la 5me minute l'O.M. se reprend et Rustichelli et à deux doigts d'intercepter une passe en retrait effectuée trop mollement par Garriga à l'intention de son keeper Bernard.

Quatre minutes après, Scotti botte remarquablement un coup franc. Bernard arrêt de façon impeccable.

Si le jeu se stabilisait quelque peu, c'est Bordeaux qui porte à son actif les actions les plus dangereuses pour l'adversaire.

A la 11me minute Kargu, des 25 mètres ajuste un tir puissant. Predal pare. Après le premier corner (12e) concédé par l'O.M. sur un tir de De Kubber, Bernard ne doit qu'au prix d'une magistrale envolée de faire avorter un essai de Scotti bottant un coup franc accordé à Constantino.

À la 17me minute, De Harder a encore le but au bout du pied, il shoote, malheureusement pour lui à côté.

Cependant à la 23me minute après un shoot sans conviction de Kargu, Rustichelli adresse un coup franc. Bernard sort, bondit, ne peut intercepter et Marcel, trompé par le rebond manque... d'un cheveu son heading.

À la 27me minute se situe une action confuse à laquelle Predal met fin par un arrêt. La qualité et le rythme du jeu baissent. Le public conspue les joueurs et la mi-temps arrive sur le score de 0 à 0.

Bordeaux exerce à la reprise une pression stérile : Kargu rate la cage d'un coup de tête. Doye place un ras de terre à côté. Novatarski botte dans les mains de Predal qui stoppe un bolide de De Harder.

À la 59me minute Rustichelli servi par Andersson déborde de manière très classique et, dans sa foulée, déclenche un tir qui laisse Bernard sans réaction.

À la 68me minute, alors que Bordeaux semble subir son sort, Rustichelli effectue un remarqua travail, sème Grimonpon, alerte Constantino dont le shoot croisé bat encore Bernard.

La 80me minute, Bernard dégage... dans les pieds de Rustichelli. Le contre finit sa course dans les filets girondins !

C'est fini : Bordeaux a bien perdu.

Le renouveau de CONSTANTINO

On attendait un match à la "cravache" des Girondins. On a assista en fait à deux éclairs au début de chaque mi-temps.

Mais cela ne suffit pas à secouer la trompeur. Combinant bien, de façon alerte, les Bordelais ne purent pratiquement jamais mettre Predal en réel danger.

Le but réussi par Rustichelli coupa littéralement les jambes aux visiteurs. Le second fut inscrit alors que l'on n'y croyait plus chez les "marine et blanc". Quant au troisième, le fait d'une erreur monumentale de Bernard, il n'eut aucune incidence ; il était trop tard depuis longtemps !

L'O.M. eut le tort, le public le lui montra, de s'endormir pour se réveiller qu'après 59 minutes de jeu.

Les locaux acceptèrent de céder la direction du jeu à leurs rivaux, au départ, puis ils se contentèrent de contrôler les efforts des boys de Gérard, sans pour autant tenter de prendre le dessus sur eux.

Le premier but leur permis de respirer, le second les libéra complètement au point de s'amuser.

Un match facile pour eux, malgré son début laborieux.

Un sujet de satisfaction pourtant : le renouveau de Constantino, meilleur olympien du jour avec Rustichelli pour ses deux buts, Andersson pour son travail préparatoire, Marcel, Scotti et Predal.

À Bordeaux l'aile De Harder - Doye se montra... et succomba beaucoup trop rapidement au découragement.

Georges LEOST