Résumé Le Provencal du 04 juin 1956 |
Dernière victoire de l'O.M. qui bat LILLE (2-1) au terme d'un match indécis jusqu'à la fin |
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Une modeste chambrée a pris place autour du rectangle d'herbe du Stade-Vél quand M. Miel appelle les deux équipes lesquels se présentent ainsi que nous l'avions annoncé, c'est-à-dire que Lille, privé de Douis, aligne ses militaires, et qu'à l'O.M., Palluch blessée, a laissé sa place à Molla. Le temps est splendide, ce qui explique d'ailleurs que les Marseillais soient venus en nombre si réduit assister à cet ultime rencontre du championnat de Division nationale 1955-56. Lille attaque C'est l'O.M., jouant en bleu, qui attaque et d'entrée Lemaître descend, mais Scotti veille au grain et arrête. Puis, après deux interventions faciles de Van Gool, Rustichelli, à la 7me minute, adresse un centre qui termine sa course sur le haut de la cage lilloise. - Moins d'une minute plus tard, Predal lâche la balle et Vincent shootant vers les buts vides, donne le frisson aux supporters locaux. Rustichelli marque A la 9me minute, Andersson le shoote, Van Gool repousse sur la tête de l'avant-centre local. La balle revient en jeu et passe devant la ligne au moment où Rustichelli accourt. Un heading et c'est le but. O.M.1 - Lille. 0. Tout aussitôt Durand manque d'aggraver le score, Bieganski renvoyant sur la ligne. À la 16me minute, sur corner donné par Vincent, pour Walzack botte au-dessus alors que Predal est encore mal placée. À la 19me minute, Predal ne peut que regarder passer une balle centrer par Vincent et c'est au tour de Lefevre de raté l'occasion d'un rien. Puis Rustichelli inquiète Van Gool à deux reprises, mais le rythme du jeu a baissé ; Lemaître shoote de près dans une forêt de jambes. Predal stoppe le même Lemaître auprès d'une belle envolée, et Rustichelli décoche un bolide impressionnant. Constantino confirme A la 28me minute, Rustichelli en position d'avant-centre, botte dans un paquet de joueurs. Constantino, qui test rabattu, surgit et marque sans coup férir en coin pour : |
O.M. 2 -Lille. 0. À la 33me minute, Bourbotte descend, dribble, marque un temps d'arrêt... et prend toute la défense à contre-pied par un tir du gauche qui laisse Predal pantois : O.M.2 - Lille.1. La mi-temps est sifflée sur ce score, la balle ayant voyagé d'un camp à l'autre sans résultat concret. Dès la reprise, Walzack centre sur la tête de Lemaitre mais Predal et à la parade. Vincent trop seul Lille fourni des méritoires efforts pour tenter d'égaliser, mais dans son quintette offensif Vincent est beaucoup trop seul. Il a perte Predal à deux reprises en quelques minutes. Vainement... Si, à la 70me minute, Rustichelli shoote au but, c'est la une des rares manifestations olympiennes dans le domaine de l'attaque. La foule conspue ses favoris, qui ont nettement baissé de rythme. À la 75me minute, Andersson affiche une maladresse incroyable devant Van Gool et le public hurle son désappointement. À la 82me minute, servi par Bieganski, Vincent transmet superbement à Lemaitre. Mais l'inter se fait prendre la balle par Predal accouru, perdant ainsi une belle chance d'égaliser. Trois minutes plus tard, Lefevre bénéficie sans succès d'un coup franc. Le reste deux minutes à jouer quand Vincent déborde au sprint. Predal sort. Les deux joueurs se heurtent et restent étendus. Le lillois, le plus touché et emporté hors du champ de jeu. Mais lui aussi a eu plus de peur que de mal. Et la fin arrive sur la victoire des locaux. Georges LEOST |
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L'O.M. débuta en trombe assura son succès et faiblit |
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C'est à l'issue d'un match qui resta indécis jusqu'au coup de sifflet final de M. Miel qui le Lille O.S.C. s'est octroyé le droit de disputer les barrages. Bordeaux ayant été battu, à Monaco, par un score beaucoup plus net que celui qui sanctionna les débats du Stade-Vél. Ceci laisse supposer que les représentants du grand club du Nord n'ont pas convaincu. C'est effectivement ce qui s'est produit. L'O.M. démarra au sprint est pris tout aussitôt un net ascendant sur son adversaire du jour. Le public apprécie ainsi l'exhibition de ses préférés durant le premier half en général et en son début en particulier. Ainsi le but réussi par Rustichelli, de la tête, à la 9me minute, fut-il enregistré sans surprise. Quand Lefevre rata sa reprise d'un centre rendu extrêmement dangereux par la faute de Predal devant Vincent, on vit dans ce loupé la manifestation de la maladresse des avants visiteurs. Le second point, obtenu par Constantino à la 28me minute, ne constitua pas non plus un paradoxe : l'O.M. dominé trop. Par contre, lorsqu'à la 32me minute, Bourbotte sauve l'honneur après avoir mis hors de position toute la défense phocéenne, on porta ce but à l'actif des Lillois sans pour autant être fermement convaincu d'un redressement possible. |
Si, finalement, Lemaître et Vincent eurent aux minutes 82 et 88 la possibilité d'égaliser, il faut bien tenir compte du ralentissement sensible du rythme de la rencontre. Après la pause, dépêchant Constantino et plus encore Mercurio en défense, les Marseillais n'eurent pas le même comportement. Des mécontents - on avait entrevu un score fleuve - allèrent jusqu'à crier au scandale, à la "combine" ! Cela en oubliant que l'O.M. avait fait le forcing depuis le début, que le match de Montpellier avait rendu lourdes certaines jambes, que la chaleur se faisait rudement sentir en cette fin de saison, qu'Andersson enfin avait devant lui le meilleur Lillois Bieganski. Par ailleurs, Marseille menant par 2 à 1, avait, comme le public l'impression que Lille ne marquerait plus. Comme, dans ce cas, espérer un match "à la mort" de joueurs fatigués, sûrs de leur succès ? Voilà dans les grandes lignes ce que fut cette rencontre qui nous montra un Constantino redevenu lui-même, un Bieganski sûr et décidé, un Vincent dépaysé et seul. Maigre bilan ? Mais qu'attendre d'une confrontation jouée dans de telles conditions ? |
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LILLE : "Pas question de céder Vincent" |
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Les Lillois, contrairement à ce que l'on imagine en regagner leurs vestiaires heureux, malgré leur ultime revers. En effet, dès le coup de sifflet final et avant qu'ils ne quittent la pelouse, le speaker du Stade-Vélodrome avait annoncé le résultat de Monaco - Bordeaux et ce résultat leur permettait d'entrevoir en fin de compte, leur maintien en Division Nationale. Voilà pourquoi, au lieu de trouver des mines renfrognées à notre entrée aux vestiaires, nous ne vivent que des visages souriants et détendus. M. Dassonville, le secrétaire général du club, qui était abattu à la mi-temps, il avait appris que Bordeaux se trouvait alors à égalité avec Monaco (1 but à 1) avait retrouvé tous ses espoirs. Aussi, c'est d'un ton dégagé qu'il nous déclara : "Je respire maintenant, car nous sommes certains de disputer les barrages. "Par la même occasion, je tiens à démentir formellement tous les bruits qui circulent à propos de Jean Vincent. "Une chose est formelle. Nous ne céderons à personne notre international même si nous devions opérer en Division II la saison prochaine". Acceptons le démenti mais attendons néanmoins la fin des... transferts. Quant à l'avant-centre losciste il se refusa et pour cause, à infirmer ou confirmer les paroles de son dirigeant. |
Il se borna à nous de dire laconiquement : "Ce n'est pas en jouant de cette façon que nous pouvions enlever le match". Les Olympiens fiévreux Chez les olympiens, ou nous nous rendîmes ensuite, régnait une assez grande déception, aussi bien du côté des joueurs, que du côté des dirigeants. Because, l'hostilité du public envers eux. Jean Robin, entraîneur de l'équipe, était peut-être le plus touché par les coups de sifflet des spectateurs. "Si le match avait été achevé, comme certains le croyaient et le croient encore, nous n'aurions JAMAIS mené par 2 buts à zéro, bien au contraire et nous n'aurions pas finalement gagné. "La vérité éclate donc aux yeux de tous, sauf aux yeux de ceux qui s'efforcent de nous rabaisser. "D'ailleurs, si ce même public avait encouragé un peu mieux les joueurs au cours de la saison qui s'achève, peut-être qu'alors nous aurions fini encore plus près de Nice et qui sait ?" Jean Robin, on le constatera n'était pas content du tout. Avouons qu'il avait de bonnes raisons pour ne pas l'être. |