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Résumé du Petit Provencal

du 21 janvier 1935

 

Sochaux, gloire du football français

bat l'O.M. par 3 buts à 1

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Score lourd, si l'on songe aux longues minutes durant lesquelles l'équipe locale domine. Score régulier, si l'on tient compte des qualités réciproques des deux teams. D'une part, la technique, le jeu de haute facture, une mobilité surprenante, une vitesse d'exécution rare, un sens précis de la place et du jeu d'équipe. D'autre part, du brio, des actions personnelles, alliés à une temporisation énervante, à une imprécision décevante et un manque d'entente moins visible peut-être devant les équipes de moindre valeur, mais nettement marquée en face d'un team qui représente certainement ce qui se fait de mieux en France comme football professionnel.

Tout au cours des quatre-vingt-dix minutes de jeu, temps pendant lequel il n'y eut aucun relâchement et où le public fut constamment tenu en haleine par les exploits des deux " onze ", on assista au triomphe de la science sur la force non raffinée.

Sochaux brilla, hier par une défense impeccable, fort sûre par ses backs, qui firent preuve d'une maîtrise rare et d'une grande netteté. Mattler, notamment, compris le danger que représentait Kohut, et s'employa de son mieux presque toujours avec succès, à détruire ses actions. La ligne des demis, bien emmenée par Ross, se signala par son ardeur offensive autant que par son apport défensif. Les ailes doublant à merveille la défense, sur résister aux nombreux chocs de la furia locale. Avec une parfaite compréhension du jeu, ils surent chaque fois que l'occasion s'en présenta, créer des échappées. C'est par deux fois que, dominés, les Peugeotistes lancèrent leurs avants qui, toujours en position de départ, n'eurent aucune difficulté pour doubler la défense locale " trop jeune " et pas assez habituée à des rencontres de cette importance. C'est par deux fois disons-nous, que les avants de Sochaux partirent dans le trou et trouvèrent le chemin des filets locaux. Ross, en tant que pilier, brida toutes les velléités de Roviglione, qui nous parut, hier, en première mi-temps surtout, trop timoré et manquant d'esprit de décision tout au cours de la partie. La responsabilité des shoots semblait l'effrayer et il laissa à moins bien placée que lui des balles qui eût pu shooter, lorsque sa temporisation trop grande ne permit pas a ses vis-à-vis de tirer partie pour leur propre compte des balles péniblement amenées en position de tir.

Les avants de Sochaux formèrent enfin pack remarquable, sans trou ni fissures ; le brio intermédiaire notamment, Duhart, Courtois, Abeglin, fut incisif au possible, et combina fort bien avec deux ailiers, dont la rapidité qu'il s'agisse de Finot ou de Saint-Maurice surpris et le public et les joueurs locaux.

En face de ce team, L'O.M. se présenta avec ses qualités et aussi ses défauts. Di Lorto ne se sentit pas suffisamment soutenu par ses arrières. Ceux-ci ne possédent pas la confiance nécessaire l'un dans l'autre. Bien parti Cavalli baissa quelque peu sur la fin et commis plusieurs erreurs qui furent préjudiciables à l'équipe. Cavalli est un excellent joueur, certes, mais devant une équipe de la valeur de Sochaux, il faut reconnaître qu'il ne possède pas encore " suffisamment de bouteille ", chose qu'il acquerra, nous n'en doutons pas, avec beaucoup de facilité. Conchy fut, hier, très long à se mettre en train ; nous l'avons eu vu dans de meilleures conditions.

Les demis eurent fort à faire pour endiguer les attaques visiteuses. Les ailes firent une partie honorable. Bruhin joua une première mi-temps de défense, au rôle assez effacé, quoique utile. Son deuxième half lui permis de prendre le meilleur sur son vis-à-vis et d'imposer son jeu ; c'est grâce à son mordant, grâce a ses poussées en avant que L'O.M. joua un rôle si brillant d'attaquant.

Les avants furent notoirement surclassées. Kohut marqué par deux ou trois hommes de put pas toujours échapper à l'étreinte de l'adversaire.

Eisenhoffer ralentit l'allure, par ses passes latérales, alors qu'il fallait pousser en avant ; Roviglione, impressionné par la classe de ses vis-à-vis ne profita que rarement des occasions nombreuses pourtant, à lui fournies. Alcazar fut d'une grande imprécision et, tout comme Kohut, Zermani ne put pas toujours donner son maximum.

L'arbitrage de M. Raguin fut entaché de nombreuses fautes non sanctionnées, à Sochaux notamment. Loin de nous la pensée de vouloir, par la, enlever au mérite des vainqueurs, mais il eût été désirable que plus d'équité eut marqué l'arbitrage ; le succès de Sochaux en aurait été que plus grand, car le score, nous en sommes convaincus, leur fut resté favorable.

 

LA PARTIE

L'O.M. a le coup d'envoi ; Courtois obtient un corner que Bruhin dégage, Kohut s'échappe mais est bridé ; Alcazar attaque à son tour ; le ballon sort en 6 mètres. Sur le renvoi, Abelin tire une balle que Di Lorto bloque bien. Puis le goal local plonge dans les balles de la triplette adverse, mettant ainsi un terme heureux à une attaque fort bien menée.

C'est maintenant au tour de Wagner d'intervenir, sur un centre précis de Kohut. L'O.M. obtient un corner botté sans résultat par Zermani. Mattler se signala par la netteté de ces dégagements devant Kohut et Alcazar. L'O.M. domine territorialement, mais voici que Cavalli loupe au centre du terrain, Courtois s'empare de la balle, dribble Conchy et se présente seul devant Di Lorto, qui plonge trop tard pour empêcher le but. Sochaux, 1 ; O.M., 0.

Dès la remise en jeu, L'O.M. s'installe à nouveau en camp adverse. Sur un renvoi de Mattler, Finot descend, centre une balle reprise de la tête par Abeglen, qui oblige Di Lorto à intervenir.

Roviglione, dans une rapide incursion, obtient un nouveau corner que Wagner renvoie au poing. Sur nouvelle échappée de Coutois, l'avant-centre visiteur France vers les buts locaux ; Courtois tombent ainsi que Kohut, intervenu à ce moment-là, mais, de ce cafouillage, Courtois profite pour marquer un deuxième but dans les filets vides. La mi-temps et siffler trois minutes après.

Dès la remise en jeu, Wagner arrête un shoot d'Eisenhoffer, puis Courtois obtient un corner, mis à côté par Abeglen. Une attaque d'Alcazar, trop feinteur, est bloqué par Mattler. À de nombreuses reprises, les avants locaux en possession de la balle, se la font ravir par excès de temporisation. En excellente position, Roviglione fait une passe dans le vide, erreur dans compréhensible. Puis sur un centre de Kohut, repris à Roviglione de la tête ; Wagner bloque ce joli essai.

Sochaux, domine, se donne de l'air et amorce une belle attaque qui se termine par un shoot sur la barre d'Abeglen. C'est Courtois, qui est ensuite au-dessus, et l'O.M. s'installe à nouveau en camp adverse, et domine. Plusieurs occasions ne sont pas utilisées par les forwards Olympiens. Courtois, parti hors-jeu, a un shoot que la barre renvoie ; Ross, de 20 mètres, reprend et, à ras de terre, bat Di Lorto. Sochaux, 3 ; O.M., 0.

De nombreuses mains de Sochaux ne sont pas sanctionnées. Les visiteurs jouent presque constamment à cinq arrières et, avec beaucoup de rapidité, repartent à l'attaque quand l'occasion se présente. Un shoot de Bruhin, puis un revers d'Alcazar ne donne rien. Enfin un quarante-cinquième minute, Eisenhoffer sert à Roviglione, bien placé, une balle qui va dans les filets de Wagner. Sochaux, 3 ; O.M., 1.

Il ne reste que dix minutes, elles sont employées avaient coeur par les locaux et avec calme par Sochaux de sorte que malgré toute l'ardeur des Olympiens, plus rien ne sera marqué.

P . EVIN

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