Résumé Le Provencal du 02 janvier 1957 |
L'O.M. débute en trombe puis contient LYON pendant 45 minutes mais s'incline sur deux coups de tête de FATTON en deuxième mi-temps (0-2) (De notre envoyé spécial : Jean PEYRACHE) |
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LYON (Par téléphone) - Il a plu toute la nuit sur le stade de Gerland, qui tarde à se remplir en ce 1er janvier 1957. Les virages notamment, sont absolument déserts à 3 minutes du coup d'envoi. Il est peu probable qu'ils accueillent le moindre spectateur, tant le ciel demeure lourd de menaces. Comme prévu, Lucien Troupel a conservé l'équipe victorieuse de Rennes deux jours auparavant, et Jean Robin aligne Scotti et Palluch qui remplacent numériquement Mercurio et Curyl blessés à Monaco. La pelouse saturée d'eau et parait à peine jouable. À l'heure fixée, les équipes font leur apparition sur le terrain, également acclamée. Andersson donne de coup d'envoi et, dès la première minute, Jensen descend sur la droite, mais il est pénalisé d'un coup franc. Deux minutes plus tard, c'est un hors-jeu qui stoppe Durand, alors qu'il semblait avoir pris Mouynet de vitesse. La quatrième minute voit une combinaison Molla-Jensen-Molla se terminer dehors sur un tir du Port de Boucain. Les cinq premières minutes nous ont donc permis de contempler un étonnant O.M. qui venait, en attaque, de faire feu des quatre fers. Ce sera tout pour le moment, car sous la remarquable impulsion d'Antonio et Ninel, l'Olympique Lyonnais se reprend et, dès la sixième minute, Predal sort aux devants de Kermali qui avait suivi un échange de balle entre Cossou et Fatton. Le dernier Marseillais va d'ailleurs, coup sur coup, repousser un coup franc contre Johansson tiré sur sa droite par Constantino et successivement repris par Ninel et Schultz. Les onze minutes sont à peine écoulées que, sur centre de Schultz, en position d'ailier droit, le même Predal plonge et bloque. Puis il plonge et repousse un autre centre shoot venu du même coin, mais qui a pour auteur Cossou. L'O.M. s'en tire sans mal Le moins que qu'on puisse dire est que l'O.M. vient de vivre dix minutes assez pénibles. En maintes circonstances (celles décrites plus haut), son gardien a tout simplement fait oublier Domingo sans que cette appréciation diminue en quoi que ce soit le titulaire. Puis, le jeu se stabilise et si (6me minute) Predal sauve sous la transversale un tir de Fatton, bien servi par Schultz, Jensen (18me minute) répond par un essai que Beetschen bloque difficilement en plongeant. Le jeu tout de même "stagne" dans le camp de l'O.M. ou Scotti s'est prudemment replié. Emoi chez les "blancs" lorsque (26me minute) Predal plonge sur essai d'Antonio et renvoi sur Kermali qui reprend au-dessus de la cage vide. Nouveau centre shoot de Schultz en position d'ailier gauche cette fois. Le goal marseillais effectue un magistral plongeon aérien et retombe, la balle serrée sous sa poitrine. Lyon fait le forcing, mais inexplicablement, Ninel tombe et sort, souffrant d'une cheville. Il sera, plus tard diagnostiqué une entorse avec distension des ligaments. L'O.M. contre-attaque, mais (35me minute), Andersson et Durand sont hors-jeu. Puis (39me minute) une combinaison Jensen-Molla-Andersson se termine par un tir de l'avant-centre au-dessus. |
Depuis la blessure de Ninel, le jeu est devenu heurtait et M. Husson perd quelque peu la tête. Le public houleux s'en prend à Palluch qui se fait pénaliser de deux coups francs dont le deuxième pour un fauchage trop visible sur la personne de Kermali qui sort quelques instants. Au repos, le score est nul et vierge. Mais en toute objectivité, les Lyonnais se sont crées de plus nombreuses occasions de tirs. Ils ont trouvé, malheureusement pour eux un goal intraitable et une défense organisée pour la circonstance, une défense comme Roger Scotti c'est l'organisée. 46e minute : but A la reprise, nous voyons apparaître Mesas à l'aile gauche de l'attaque marseillaise, mais Ninel est resté aux vestiaires, ce qui revient à dire que Lyon joue toujours à dix. Un coup de théâtre va pourtant marquer la 46me minute. Schultz qui se balade d'une aile à l'autre, et sur la gauche ou dispute une balle à Johansson. Il réussit à passer son garde du corps et centre. Quatre olympien, et Fatton sont là. Predal sort. Le cuir frappe le crâne d'un de ses coéquipiers, ce qui prend le goal en défaut et avant qu'il ait eu le temps de se rétablir la terre, Fatton, de la tête ouvre le score. Dès lors, Lyon a confiance et les raids Fatton-Schultz ou Kermali-Schultz se multiplient mais, dès lors aussi, l'O.M. mené à la marque n'a plus aucune raison de tenter uniquement de limiter les dégâts. Une offensive amorcée par Scotti est poursuivie par Durand sur Marcel (55me minute), se termine par un tir de ce dernier. Beestchen plonge et met en corner, alors qu'Andersson s'apprêtait à conclure. Trois minutes s'écoulent encore, puis sur tir de Mesas, servi par Marcel, le même Beestchen bloque à genoux. La fatigue apparaît Le terrain lourd commence à faire son effet sur les jambes des joueurs. Nous nous en rendons compte, à la 70me minute, lorsque Andersson, servi par Marcel sur la gauche, ne peut effectuer son crochet favori devant Knayer. Nous serons plus tard que le coup reçu à Monaco l'empêcha de forcer sur sa jambe droite. Auparavant (60me minute), un splendide relais de balle Kermali-Schultz s'était terminé par un shoot au-dessus du puissant avant-centre. Plus tard (75me minute), Predal plongera à l'horizontale et stoppera un véritable boulet de canon de Fatton. Fatton, à nouveau à la 86e minute L'O.M. va-t-il comme à Monaco, s'incliner sur le minimum ? On le croit, lorsqu'à trois minutes de la fin, Schultz ailier droit descend le long de la touche et centre assez bas sur Fatton qui, de la tête, à nouveau, trompe Predal est inscrit le dernier but, après que la balle ait heurté le montant gauche. C'est fini. L'Olympique Lyonnais a trop voulu sa victoire pour que l'on puisse la lui contester |
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Une nouvelle grande sortie de PREDAL |
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LYON (Par téléphone) - Peut-on adresser de nombreux reproches aux Olympiens marseillais ? Celui de leur entraîneur : "Vous avez joué de façon trop statique", résume raison de leur défaite. Il n'y eut pas chez les porteurs du maillot blanc ces redoublements soudains en cours d'action comme nous en vîmes entre les avants de pointe Lyonnais, Schultz, Fatton et Kermali qui semblaient avoir le don d'ubiquité. Consolons les hommes de Jean Robin et leurs supporters (dont un certain nombre se trouvaient au stade de Gerland), en rappelant qu'à Lyon (après Angers) nous avons attendu dire à la quasi-unanimité que les l'équipe locale venait de faire son meilleur match de la saison. L'habituelle vitalité marseillaise, celle qui nous avait fait si bonne impression à Reims par exemple s'est heurtée hier à une vitalité plus grande. Comment expliquer cela ? Par le fait sans doute que Lyon mieux reposé parce qu'il avait joué chez lui l'avant-veille, s'adapta mieux aussi au sol extrêmement lourd du stade de Gerland. Tout compte fait, et surtout compte tenu du fait que les hommes de Lucien Troupel avaient absolument besoin d'une seconde victoire en 48 heures pour les éloigner d'une zone dangereuse on peut considérer comme normale et honorable défaite olympienne. Predal impressionnant "Vous n'avez pas assez shooté aux bois", reprocha aussi Jean Robin à ses joueurs. On ne pouvait pas faire ce grief aux attaquants lyonnais qui, s'ils ne brillèrent pas toujours par leur précision, mirent suffisamment à contribution Roland Predal pour que l'on puisse décerner au goal le titre de meilleur joueur de son équipe. |
En second lieu, nous placerons Molla, qui abattit au poste de demi droit une besogne considérable. Nous pensons que Molla est un véritable demi-aile. Il serait dommage, en supposant que la saison prochaine liberté soit rendue à Palluch, de faire du Port de Boucain son successeur comme arrière gauche, car Molla voit clair. Il faut encourager son désir de construire, plutôt que faire trop rapidement de lui un destructeur. Johansson fut baladé d'une aile à l'autre par l'impulsif Schultz qui mit toute sa hargne à le passer pour faire inscrire à Fatton les deux buts du match. À la décharge d'ailleurs de toute la défense olympienne, disons qu'elle eut une tâche écrasante devant l'extraordinaire vitalité de ses opposants. Devant : des francs-tireurs Il est évident dans ces conditions que les possibilités des attaquants s'avérèrent bien minces. Inlassablement, le ballon capté par le diabolique Antonio ou le subtil Cossou revenait vers le but marseillais. Occupé surtout en défense, Scotti ne put que remplir son rôle de pourvoyeur. C'est dommage, car nous persistons à penser que Scotti et Marcel, qui se complètent si bien au poste de demis peuvent faire du meilleur travail encore à ceux d'intérieurs. Un bon point, à Durand, qui n'eut pas beaucoup les coudées franches face à Mignot, mais qui fut peut-être le plus dangereux avant marseillais, tandis que Jensen tenta souvent la diversion. Quant à Andersson, la blessure contractée à Monaco, plus que le terrain lourd, l'empêcha de rappeler de façon absolue qu'il est redevenu Andersson. |
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Commentaires sévères chez les Olympiens marseillais |
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L'O.M. reconnaissait sportivement sa défaite, mais avec quelques variantes dans les déclarations des dirigeants et des joueurs. Ainsi disait : M. Zaraya : "Ils ont voulu la victoire et je ne leur conteste pas. Mais je regrette les écarts de langage des dirigeants lyonnais car si le jeu a été heurté ce n'est pas uniquement notre faute". M. Bicais : "Nous aurions pu marquer des buts ; l'arbitre nous les aurait sûrement refusés tant il est apparu impressionné par les cris du public". (Note du rédacteur : "Dommage tout de même que l'O.M. n'est pas marqué... il est des buts qui sont difficilement refusables") Marcel à Predal : "Sais-tu, Roland, combien vous étiez sur le premier but ? Quatre Marseillais contre un Lyonnais et encore c'était le plus petit de l'équipe !" Jean Robin : "Nous avons perdu parce que nous avons fait du petit jeu trop statique et nos avants n'ont pas assez shooté aux buts". Predal : "J'ai été trompé sur le premier but, car la balle a rebondi sur la tête d'un coéquipier alors que je m'étais élancé pour la saisir". Andersson : "Le terrain était lourd mais cela était vrai pour tout le monde. Je ne pouvais pas forcer sur la jambe droite car, à Monaco, j'avais reçu un coup de pied sur la pâte d'oie". (Renseignements pris auprès du masseur, la patte d'oie et une réunion de trois muscles dans le genou). Albert Durand : "Dehors encore plus que chez nous, on reçoit des coups". Dans les vestiaires Lyonnais nous avons trouvé Lucien Troupel qui, analysait le jeu en faisant tout comme Jean Robin les à-côtés... de côté nous dit : "Nous avons tout de même fait une bonne partie. J'avais recommandé les contre-attaques. Je crois que compte tenu par-dessus le marché de la blessure de Ninel, nous avons bien mérité de gagner. À noter que cela fait la troisième fois, en dix jours, que nous jouons la plus grande partie d'un match à dix". |