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Résumé Le Provencal

du 06 mai 1957

  

L'O.M. prend difficilement l'avantage

puis se fait rejoindre par Strasbourg (2-2)

(De notre envoyé spécial : Alain DELCROIX)

LYON - La vaste arène du Stade Municipal de Gerland à Lyon, et pratiquement déserte (2.800 spectateurs, 724.000 francs de recette) avant le coup d'envoi du quart de finale de Coupe Drago qui doit mettre aux prises l'Olympique de Marseille et le Racing de Strasbourg.

L'équipe alsacienne a été modifiée pour se mesurer aux Sudistes à la suite de la médiocre prestation fournie devant Nancy, le premier 1er mai :

Gardien de but : Barthelmebs ; arrières : Wendling et Hauss ; demis : Bruat, Borkowski, Haan ; avants : Funes, skiba, Luzy, Brezniak, Stojaspal.

Les Marseillais ont aligné tous les vainqueurs de Sedan.

MARCEL manque

une superbe occasion

A la première minute de jeu Molla donne une longue balle en avant à Marcel qui trompe Haan et tire dans sa foulée. Barthelmebs dégage au pied in-extremis. On peut dire que le but a été raté d'un rien.

Les deux formations n'ont pas l'air de rechercher l'estocade décisive, mais les gens de l'Est s'animent et à la 8me minute, Skiba décoche un tir violent que Domingo bloque de manière impeccable.

L'Autrichien Stojaspal paraît très lourd mais où est donc l'ancienne vedette du "Wunderteam" viennois ?

Après un quart d'heure, Strasbourg n'opère plus qu'à quatre avants. Luzy est chargé spécialement de surveiller Andersson et Borkowski devient arrière central volant.

Skiba (25me minute) tente sa chance mais Domingo se trouve à la parade.

Le match plutôt languissant et indolent provoque les lazzis des rares spectateurs.

Scotti met à son actif un heading trop haut (27me minute) et nous attendons encore la "furia" phocéenne qui tarde à éclater.

À la 36me minute Stojaspal glisse le cuir à Skiba, qui, de 35 mètres tente un essai. La balle à de l'effet, Domingo la lâche puis se rachète et la rattrape, mais il est trop tard, la sphère avait déjà dépassé la ligne blanche.

Strasbourg 1 - Marseille 0.

Ce but surprise des lanternes rouges ne va-t-il pas émoustiller les énergies marseillaises ? Mercurio réagit mais son ras de terre passe à côté. Andersson shoote ensuite dans les nuages (38me minute) puis Skiba perce, et doit se contenter d'un corner concédait par Gransart qui récidive bientôt.

La mi-temps arrive alors que Strasbourg mène à la marque (1 à0).

À la reprise (46me minute) Jensen ne peut reprendre que du bout du pied une balle magnifiquement donnée par Andersson.

MARCEL rétablit l'équilibre

A la 53me minute, Gransart exécute une montée offensive donne la balle à Mesas qui la laisse passer. Marcel en hérite et tire en force sur un groupe de joueurs alsaciens. La balle ricoche et lui revient dans les pieds. Avec beaucoup d'à propos, sans attendre une seconde, l'international décoche un ras de terre de 25 mètres qui prend Barthelmebs à contre-pied.

Le onze olympien respire mieux après avoir obtenu cette égalisation.

Le forcing qu'il a soutenu pendant 10 minutes, lui a rapporté, il faut maintenant persister dans la même voie s'il longtemps réellement imposer sa loi. Mesas à la 58me minute, centre sur Jensen, qui contrôla sa balle et expédie de volée sur Barthelmebs, nullement surpris.

Strasbourg réagit et Brezniak recevant la balle de Stojaspal exécute un tir croisé qui trompe le keeper marseillais, mais la balle s'écrase sur le montant. Brezniak lève les mains au ciel. Il prétend que la balle a pénétré dans la cage marseillaise mais l'arbitre M. Montillot ne l'écoute pas.

À la 71e minute de jeu, un incident éclate entre Palluch et Skiba qui se frictionnent les chevilles puis en viennent à échanger des coups de poing au visage. Le Polonais a prit l'initiative de ce pugilat, mais l'arbitre ne sort pas les deux belligérants et la partie reprend dans le calme retrouvé.

À la 76me minute Marcel fonce, le gardien adverse plonge dans ses pieds. Marcel a de nouveau la direction des opérations et Scotti organise avec bonheur le jeu de son équipe au centre du terrain.

À la 86e minute, Gransart réussit à envoyer en corner une balle que Stojaspal démarqué s'apprêtait à shooter. Curyl, Scotti donnent deux corners inefficaces et nous nous acheminons tout doucement vers la fin du temps réglementaire qui est sifflée sur le score de 1 à 1

Deux nouveaux buts

aux prolongations

Dès le début de la prolongation la fatigue se fait sentir dans les deux camps mais à la 103me minute de jeu, Scotti pénètre dans les 18 mètres adverses, la défense alsacienne hésite. Andersson surgit pour réceptionner le cuir et malgré l'opposition de Barthelmebs la loge à l'intérieur des filets.

Marseille 2 - Strasbourg 1.

L'Olympique dès lors entend vivre sur son avance, mais il ne monte pas une garde assez vigilante.

À la 116me minute, pourtant, Curyl manqua un but refusé par l'arbitre à la suite d'une phase assez trouble.

À la 117me minute, sur un corner de Brezniak, Stojaspal reprend la balle de la tête et centre sur Haan qui égalise d'un magnifique heading.

Marseille 2 - Strasbourg 2.

La fin de la partie est sifflée sur le score nul de 2 à 2.

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Le béton alsacien a gêné l'O.M.

Nous n'avons pas assisté à une rencontre de grande tenue au stade de Gerland. Les Marseillais ont démarré trop confiants devant les Strasbourgeois qu'ils avaient battus sans discussion possible à la Meinau, en championnat, le jour de Pâques...

Les Alsaciens, eux, de leur côté, en fait preuve d'un esprit beaucoup plus timoré puisque, dès les premières minutes, alors qu'il ne risquait rien dans cette épreuve de consolation, ils commencèrent à bétonner en ramenant Luzy. En agissant ainsi, il diminuait le potentiel offensif de leur attaque d'ordinaire pourtant pas très élevé.

Mais, au fil des minutes, les poulains d'Avellaneda se rendaient compte que la victoire pouvait leur revenir. En effet, affichaient une volonté et une énergie supérieure à celle de leurs adversaires et ces derniers battus dans le domaine physique s'efforçaient d'imposer leur loi grâce à une technique d'ensemble beaucoup plus poussée.

Mais si les "blancs" ont su préparer et concevoir leurs assauts au centre du terrain, ils ont manqué visiblement de puncheurs capables de faire trembler le gardien alsacien Barthelmebs. Et, au cours de la prolongation tous les Marseillais auraient dû mieux protéger Domingo et empêcher les Strasbourgeois de rejoindre à la marque, de façon aussi stupide et aussi inattendue, 180 secondes avant le coup de sifflet final.

L'Olympique de Marseille réellement moins brillant que devant Sedan, n'a pas toujours été fort bien inspiré mais néanmoins il y a eu la volonté de se battre.

Jean-Jacques Marcel fut l'animateur incontestable de ce onze. Il secoua la mollesse passagère de ses compagnons et réalisa des percées nerveuses incisives.

En attaque, il fut secondé parfois par Curyl qui se montra volontaire et accrocheur à souhait devant un puissant arrière.

Jensen ne fut pas très servi mais il fut moins en verve que ces derniers temps.

Dans la défense, Scotti, par son sang-froid, son sens de l'organisation, ressortit avec beaucoup d'autorité.

Mesas, lui, apporta un concours précieux par son indomptable activité.

Chez les Alsaciens nous avons noté la souplesse et le courage du gardien de but Barthelmebs, le tacle et la décision de Wendling, la bonne volonté et l'obstination de Bruat qui fut à l'origine de nombreuses contre-offensives dangereuses.

Strasbourg lanterne rouge peut être satisfait de sa performance.

    

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