RED STAR : 4

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Paris, 27 Janvier.

Le deuxième match de L'O.M. à Paris aura été aussi malheureux que le premier. Succomber par une marge aussi grande face aux Red Star n'est pas à vrai dire une surprise pour qui connaît tant soit peu les dessous du football. Il y a évidemment dans les rangs de l''O.M. un malaise qui favorise une crise morale qui semble s'accentuer. Le championnat de France ne présente plus d'intérêt pour les Olympiens et le match perdu dimanche sur le terrain de l'Huveaune a mis fin à une période d'optimisme qu'explique en partie l'échec d'aujourd'hui.

Je dis bien en partie car d'autres circonstances favorisèrent cet échec. D'abord et avant tout l'état déplorable du terrain, quoique l'on en dise, handicapa beaucoup plus des marseillais que les parisiens, ensuite Di Lorto, dès le début victime d'un violent choc, perdit la presque totalité de ses moyens. Cela ne serait évidemment capital si l'on pouvait remarquer une unité de direction ; or, depuis le début de la saison l'O.M. se complait dans l'instabilité ; sujette à des modifications constantes son équipe manque forcément d'équilibre, de confiance.

Crise morale chez les joueurs. Ce mal n'est d'ailleurs pas propre au grand club marseillais, l'excuse n'est évidemment pas suffisante.

Pour son match contre le Red Star, l'O.M. présentait un onze remanié ; Alcazar, Heisenhoffer, Bruhin disparaissant, les dirigeants avaient fait appel à Max Conchy insuffisamment au point, à Koenig, Schloupek. Pour ne pas être en reste le Red Star pour ne point interrompre ce qui devient une tradition avait également modifié son équipe. La réapparition de Chantrel n'est certes pas une innovation mais l'incorporation de Thurley dans le trio intermédiaire et semble-t-il un défi a la logique car jusqu'ici ce joueur a rendu de bons services au centre de la ligne d'attaque. Pour le remplacer, Destouches plus heureux que méritant, se signala tout de même par une activité qui reçu par trois fois sa récompense.

À vrai dire les trois buts obtenus par le nouvel avant-centre du Red Star sont consécutifs à des exploits personnels d'Aston qui posa de façon péremptoire au Comité de sélection sa candidature au poste d'ailier droit.

La partie disputée sur un sol marécageux restera péniblement... grasse dans la mémoire des joueurs. Les dribbles, feintes étaient vouées à l'échec. Tantôt freinée, tantôt glissante, la balle patinait ou voyageait selon la surface du sol. Manquant fréquemment leur but, les passes aboutissaient au petit bonheur, très souvent dans les pieds des adversaires. Il s'ensuivit très souvent des chutes, des heurts qui heureusement n'étaient pas graves. Seul Di Lorto portait les marques d'une friction avec des adversaires décidés. Par la suite il éprouva de grandes difficultés dans ses interventions. Dans la plénitude de ses moyens, Di Lorto aurait certainement contrarié les essais de Destouches ; peut-être même les auraient-ils avortés. Néanmoins il convient de reconnaître que le Red Star mérite pleinement sa victoire.

Au contraire de l'O.M., le club remonte le courant. On s'en aperçut à chaque sortie, encore que la bonne harmonie ne semble pas devoir régner en maîtresse absolue.

Aujourd'hui le Red Star avait tout à gagner, par son succès il peut regarder de loin avec sérénité la zone dangereuse. Pour l'O.M., il s'éloigne un peu plus des honneurs, mais on dit que le championnat ne l'intéressait plus... Alors on fait feu de tout bois ; on écrase Max Conchy sous le poids des responsabilités... Bruhin se repose cependant que Schloupek tient un rôle de simple figurant. Roviglione permuta avec M. Conchy qui par la suite pris la place de Zermani. Cavalli handicapé par une douleur musculaire occupa pendant la deuxième mi-temps le poste de demi, Charbit épaula M. Conchy. Indice visible et trop fréquent de cette instabilité que je signalais en début.

Après le match au vestiaire comme le disait " Qquelques joueurs sont fatigués ". Possible. Mais on est bien certain qu'il s'agisse de la fatigue physique ?

Le terrain, qui était couvert de neige, a été déblayé avant le match, mais est en partie recouvert d'eau. De ce fait, la balle est lourde et le terrain glissant. Le Red Star a le coup d'envoi et shoote au but, mais le gardien de Marseille arrête bien.

Aussitôt après, les Marseillais descendent vers les buts parisiens : Zermani centre, mais sa balle n'est pas reprise. Des deux côtés, on fait donner les ailes et Langilier et Zermani sont tour à tour dangereux.

En se présentant au devant d'un shoot, Di Lorto est blessé, mais peut reprendre sa place. Le Red Star domine alors nettement, mais par suite d'une glissade, les nombreux buts qui sont essayés ne peuvent rentrer ; d'ailleurs, le gardien marseillais est assez heureux pour en arrêter plusieurs dans des conditions vraiment acrobatiques.

Jusqu'à la mi-temps, rien n'est marqué et au repos le match est nul : 0 à 0.

Dès la reprise, l'avant parisien Rinel, qui avait été blessé, reprend sa place. Cinq minutes après, le gardien parisien ne parvient pas à bloquer un shoot et le marseillais Max Conchy n'a plus qu'à pousser la balle dans les buts. Marseille mène par 1 but à 0.

Mais cette avance ne sera que de courte durée car, dès la remise en jeu, Aston se rabat, centre et marque un but qui met les deux équipes à égalité.

À partir de ce moment, les parisiens dominent nettement et son maître du terrain. Ils obtiennent d'abord un coup franc sans résultat, mais une nouvelle descente d'Aston permet à celui-ci de servir Destouches qui marque un second but pour Red Star.

Un troisième but est marqué dans les mêmes conditions et jusqu'à la fin le Red Star domine. Toujours par l'aile d'Aston et sur le centre repris par Destouches, une nouvelle fois le gardien de but de marseillais est battu et la partie se termine sur le résultat de 4 buts à 1 en faveur du Red Star Olympique.