Résumé Le Provencal du 28 février 1958 |
Incidents à Valenciennes, où l'O.M., est battu 2-1 Les Marseillais déposent une réclamation officielle auprès de la Ligue Nationale (De notre envoyé spécial : Lucien D'APO) |
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VALENCIENNES (par téléphone) - L'Olympique de Marseille ne rapporte rien de sa campagne dans le Nord, si ce n'est les regrets. Par deux fois, à Reims, dimanche, comme hier à Valenciennes, les événements auraient pu suivre un cours plus favorable aux onze marseillais et, partant, améliorer une position qui demeure équivoque. Mais le verdict d'un match ne laisse que peu de place à la discussion. L'O.M. l'a pourtant ouverte à propos de cette rencontre de Valenciennes. Les arguments des dirigeants marseillais reposent sur des bases qui nous paraissent suffisamment solide. Il s'agit d'abord de l'État du terrain. C'est en effet sur une pelouse transformée en un véritable cloaque, où se mêlaient l'eau, la boue et la neige, que les deux équipes abordèrent les 90 minutes de cette seconde édition. Pour donner une idée de l'épaisseur de ce mélange, disons qu'en plusieurs points du terrain les chaussures des joueurs disparaissaient complètement. Quant au ballon, il parcourait des distances qui variaient avec la quantité du dit mélange. Les deux équipes étaient bien décidées à renvoyer une fois encore leur explication. L'arbitre estimant le terrain jouable, en décida autrement. Le match était trop important pour que les Marseillais acceptent cette décision sans un mot. Ils continuèrent de protester. Par contre, les Nordistes, plus habillent à patauger dans la boue, se rangèrent aux ordres de l'arbitre, leur réclamation du début étant une réclamation de principe. On comprend d'ailleurs et les uns et les autres. Il n'en demeure pas moins vrai que les conditions essentielles de régularité étaient à observer. Nous sommes nets pour dire qu'à notre avis ce terrain de Valenciennes n'était pas, hier, de nature à permettre une confrontation valable et régulière entre les deux équipes. Nous écrivions avant le match : c'est un sou qu'on lance en l'air. Disons qu'il est retombé du mauvais côté pour l'O.M. Une histoire de fou Nous ne vous donnerons pas un film de ce match comme nous le faisions d'habitude. Vous dire de quelle manière les vingt deux joueurs ont poussé le ballon dans ce marais valenciennois ne correspondrait à rien. De jeu, il n'y en eut pas. C'était d'abord, et avant toute chose, l'assassinat du jeu. Un crime, convenons-en, commis en état de légitime défense. |
Valenciennes domina la plupart du temps, affirmant, on le comprend aisément, plus de sûreté sur cette terre mouvante et dangereuse ; ce qui n'empêche d'ailleurs pas les Marseillais de se montrer excessivement dangereux dans leurs contre-attaques. Mais on sentait, aussi bien d'un côté que de l'autre, que tout cela ne tenait à rien. Un coup de pied manqué, une glissade, une balle bloquée par une flaque d'eau changeaient à tout instant les aspects du jeu. Et ce match de Division Nationale, disputer devant 1.431 spectateurs (recette 320.000 frs) tournait quelquefois à la comédie. But d'ALAUZUN C'est l'O.M. qui obtient le premier but, à la 3me minute de jeu. Une attaque de Vescovali partie de la droite conduisait le jeune ailier marseillais à quelques mètres de la cage défendue par Scheffer. Il rabattait alors cette balle vers le centre, face au but, dans les pieds d'Alauzun, qui ne laissa aucune chance au goal valenciennois. La réplique des Valenciennois fut immédiate mais sans succès. Ce n'est qu'à la 40me minute que Valenciennes obtient l'égalisation, à la suite d'un coup franc botté par Kryske et que Van Rhyjn, en embuscade, reprit de très près. La balle pénétra dans le but de Predal après avoir ricoché sur le montant droit. Quatre minutes après Cauvelier donnait une longue passe en cloche à Fouillen, qui, à son tour lobait Marcel pour servir Chiarelli. Mais ce dernier seul et manifestement hors-jeu, n'était pas sanctionné. À quelques mètres des buts et marqua imparablement. Le score ne devait plus changer malgré une longue série de tirs au but des Valenciennois, malgré un coup franc très dangereux de Scotti et surtout malgré cette phase qui, dans la dernière minute, vit Vescovali échouer d'un cheveu dans sa tentative d'égalisation. Mais un incident très grave, consécutif au second but, avait éclaté sur la touche. Nous vous dirons par ailleurs ce qui motiva les multiples réclamations officielles de l'O.M. au terme de ce match, dont les conséquences sont certainement soulevées quelques discussions aiguës au sein de la Ligue nationale. Car il n'est pas dans les intentions de M. Zaraya de s'incliner et d'accepter le résultat sans autre forme de procès. |
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M. ZARAYA à la Ligue : "Nous avons été abusés" |
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VALENCIENNES - M. Zaraya sitôt débarqué du train du Nord s'est rendu à la réunion de la Ligue Professionnelle. Il avait en main le texte de la réclamation que Roger Scotti, capitaine de l'équipe, a formulé à la fin du match. Cette réclamation porte sur la régularité de la désignation du juge de touche qui accorda le but, après avoir reconnu la faute. Ce juge de touche, non désigné, ainsi que son collègue, par la Ligue Nationale, avait été installé dans son rôle par l'Union Sportive de Valenciennes-Anzin. Il était originaire de la localité. Tout cela, l'O.M. ne le savait pas. Il s'agit d'un arbitre de Ligue, non reconnu, on le sait, par le règlement du Championnat de Division Nationale. M. Zaraya a réclamé également contre la décision de l'arbitre qui autorisa finalement la rencontre sur un terrain impossible. Le match fut arrêté dix minutes durant la mi-temps et la police dut intervenir. |
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Jean-Jacques Marcel "Le but de Valenciennes n'était pas valable" |
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VALENCIENNES - Les onze joueurs sont dans une colère noire quand ils regagnent le vestiaire. Nous avons été trompés à Reims. Nous le sommes ici encore. Il est impossible que Chiarelli ait été dans une position valable lorsqu'il marqua son but. Il était devant moi et j'étais le dernier défenseur. On nous dira que nous avons mauvais esprit, que nos colères coïncident toujours avec nos défaites. Mais il y a tout de même des choses qui dépassent la logique et la régularité. Ainsi parla Jean-Jacques Marcel, au nom de ses camarades. Les autres étaient évidemment beaucoup moins nuancés dans leurs explications. |
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Nota : <<<< match initial : 26 janvier 1958 >>>> Malgré les réclamations de l'OM, le club sera débouté et le score restera inchangé. |
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