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Résumé Le Provencal

du 03 février 1958

 

CANNES plus vite et plus ardent

a distancé l'O.M. dans la prolongation

(De notre envoyé spécial : Alain DELCROIX)

CANNES - La Croisette était très animée hier matin et les touristes, Français ou Américain profitaient des chauds rayons de Phoebus sans trop se préoccuper de football.

Pourtant, les amateurs locaux étaient heureux de voir ressusciter, grâce à la Coupe Drago, un derby qui fut il y a une dizaine d'années, passionné et classique.

À l'appel de l'arbitre, Marseille présente :

Predal ;

Gransart, Ramon ;

Leonetti, Johansson, Bruneton ;

Vescovali, Amalfi, allongea, Tournier, Palluch.

Cannes aligne :

Ferrand ;

Casoni, Richaud ;

Lui ; Piewa, Graffarola ;

Robuschi, Beraudo, Westwood, Lagon et Flament.

Cette première rencontre de Coupe Drago se dispute sous un soleil chaud et printanier, un ciel clair et radieux.

Au commencement de la rencontre, les deux formations semblent se réserver et placent leur duel sous le signe de la confusion, ce qui provoque déjà le désappointement du public azuréen peu nombreux, à peine 2.100 personnes se trouvent, dans l'enceinte des Hespérides.

À la 3me minute, Westwood glisse à Lagon, Predal bloque bien la balle.

Deux minutes plus tard, Amalfi tente sa chance de 30 mètres, sans résultat.

À la 15me minute, Bruneton contrôle la balle, la dévie sur Amalfi puis fonce, centre sur Vescovali. En position de hors-jeu celui-ci tire à bout portant sur Fernand, lequel repousse.

Amalfi et Leonetti se distinguent dans la préparation de l'offensive, mais on attend toujours le shoot qui fera frémir.

À la 19me minute, Lagon se précipite, Leonetti le stoppe avec vigueur et mais la balle en corner.

Le public crie au penalty mais celui-ci ne sera pas justifié.

À la 27me minute, dans un choc entre Flament et Leonetti, le Marseillais est touché au visage.

À la 28me minute, Robuschi expédie un bolide que Predal arrête avec autorité. Puis Westwood centre et Robuschi, de la tête, shoote sur le gardien marseillais.

L'attaque marseillaise sommeille et ne parvient pas à trouver le trou. Leonetti est élément le plus actif et le plus dangereux de son team.

À la 36me minute, Flament échappe à Gransart, centre sur Robuschi qui botte sur le montant gauche. Flament reprend mais Gransart repousse. L'O.M. a eu chaud !

L'O.M. n'a pas la cadence

A la 49me minute, Vescovali obtient un corner. Tournier le donne sans résultat. Le niveau du jeu demeure médiocre et l'O.M. qui a déjà été dominé en vitesse d'exécution, ne trouve pas une bonne cadence. Palluch est devenu avant-centre et Alauzun ailier gauche.

À la 57me minute, Palluch s'énerve et envoie un boulet en dehors de l'encadrement des bois adverses.

Le numéro de Yeso

Amalfi, à diverses reprises, exécute un brillant numéro de soliste et fait admirer son impeccable touche de balle. Malheureusement, ces centres ne sont pas exploités !

Pourtant, Vescovali expédie un tir tendu à la 70e minute sur Ferrand.

Puis, sur un corner donné merveilleusement par Amalfi, le tir échoit à Casoni qui manque de le détourner de la tête dans ses filets. Ferrand dégage in extremis du poing.

La stérilité continue à régner en maîtresse dans les deux camps.

À la 76me minute, Amalfi rate de peu le but. Son tir tendu et renvoyé en corner par Ferrand.

Flament ouvre le score.

À la 78me minute, sur contre-attaque, Flament reçoit une passe de Piewa et met hors de position la défense olympienne. Jouant le rôle d'avant-centre, il trompe Predal sorti à sa rencontre.

Cannes, 1 - Marseille, 0.

Flament, ensuite, sprinte et décoche encore un tir frôlant légèrement la transversale.

L'O.M. se rebiffe

L'O.M. cependant, se rebiffe et, à la 85me minute, Johansson donne à Amalfi qui transmet sur un plateau à Vescovali. Celui-ci démarqué à l'inter gauche, bat Fernand à mi-auteur.

Cannes, 1 - Marseille, 1.

On doit donc recourir à la prolongation.

Flament et Bruneton tentent leur chance tour à tour et, à la 101me minute, Beraudo centre sur Lagon qui prend Predal à contre-pied de 20 mètres.

Cannes, 2 - Marseille, 1.

Cannes accélère son rythme. Marseille est affolé et, à la 107e minute, Flament échappe à Johansson et à Gransart et lobe Predal.

Cannes, 3 - Marseille, 1.

À 110me minute, à la suite d'un choc entre Leonetti et Flament, ce dernier est touché aux reins mais se relève.

Enfin, à la 120e minute, Westwood centre de l'aile. Flament, Predal et Gransart sautent en même temps.

Flament fait un amorti et, d'un splendide retourné, marque dans la cage vide.

Cannes, 4 - Marseille, 1.

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L'O.M. n'avait que des individualités

CANNES - Comme au pied du Santa Cruz, à Oran, au stade Hespérides, l'Olympique de Marseille a souffert devant un modeste club de Deuxième Division. Sans gloire et sans panache, il est parvenu à égalité avec son adversaire à la fin du temps réglementaire. Mais, durant la prolongation, il a plié les genoux et, une fois encore, un il a bu le calice jusqu'à la lie. L'équipe de Paul Baron a su se montrer plus rapide que celle de Robin. Sa vitesse d'exécution a été nettement supérieure et elle a été plus ardente dans l'attaque de la balle. Son succès est amplement mérité.

L'Olympique n'avait que des individualités à opposer à un onze bien regroupés, solide et ayant surtout plus de sang, plus de fraîcheur l'inspiration.

Dans les buts de cannois, Ferrano s'est montré souple et clairvoyant. Casoni a eu de l'abattage et de la détente.

Dans la ligne offensive, Flament s'est avéré un redoutable puncheur puisqu'il a signé trois buts.

Lagon, a réalisé des percées incisives.

À Marseille, Yeso Amalfi s'est montré un organisateur hors ligne, qui a adressé à ses avants de pointe des balles en or, dont hélas qui ne surent pas profiter.

Jean-Louis Leonetti s'est montrait accrocheur, travailleur et a su mettre à son actif des montées offensives dangereuses.

Bruneton a été un demi véloce, vigilant et susceptible d'attaquer le porteur du ballon.

Quant à Vescovali, il fut le seul à trouver la faille des opposants.

Il est certain que l'Olympique de Marseille ne tenait pas à fournir des efforts démesurés pour cette rencontre de Coupe Drago. Toutefois, les Marseillais auraient été heureux de vaincre Cannes et de donner une leçon de football à ces représentants de la Deuxième Division, ne serait-ce que pour se prouver à eux-mêmes qu'ils étaient encore capables de remporter un succès. Malheureusement, une fois de plus, Marseille s'est incliné, sans excuse valable.

Dans ces conditions, on peut se poser la question : l'Olympique est-il capable même au complet, de remporter encore une victoire et même d'assurer son maintien en Division Nationale ?

  

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