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Résumé Le Provencal

du 25 août 1958

 

L'O.M. s'incline sans panache à LIMOGES (0-1)

FISCHBACH touché à la tête

L'attaque olympienne inexistante

(De notre envoyé spécial : Georges LEOST)

LIMOGES - C'est sous un ciel bas et par une température lourde que 10.883 limougeots (recette de 4.184.700 francs) prirent place autour de la verdoyante pelouse du Parc Municipal des Sports de Limoges, à l'occasion de la deuxième journée de championnat de France de Division Nationale.

Les bureaux de location avaient été pris d'assaut jusqu'à midi, bien que la nouvelle de l'abstention de Coffie (toujours souffrant), remplacé par l'amateur Boucher dans les rangs du L.F.C. ait été connue.

Mis en appétit par le succès des locaux sur Lyon, la foule tenait, en effet, applaudir ses préférés, tout en découvrant ce que l'on appelait ici avant le match la "constellation marseillaise".

Limoges attaque

Limoges engage et, après un essai infructueux d'Amalfi sur attaque de Delcampe, Ossey tente sa chance, mais sans surprendre Fischbach.

A la 2me minute, Delcampe décidément un peu libre, déborde encore.

A la 3me minute, Hatchi se présente devant Fischbach mais rate son shoot.

L'O.M., mal à l'aise, se donne du champ grâce à un coup franc de Farmanian. Coup franc d'ailleurs inopérant.

Au long des dix premières minutes, si les Phocéens ont obtenu un corner botté sans résultat par Amalfi, les Limougeots ont eu plusieurs occasions de mettre à contribution Camille Fischbach.

ESCHMANN surpris

A la 12me minute, la défense locale se dégage en concédant un corner. Amalfi le shoot. Abad sorti ne peut le parer et Eschmann surpris, doit se contenter de reprendre la balle faiblement, permettant ainsi à Burda de renvoyer.

L'O.M. a gaspillé là une belle chance, la plus belle de toutes depuis le coup d'envoi.

FISCHBACH aux abois.

À la 16me minute, par Delcampe (deux fois) et Thomas, Limoges met Fischbach en péril. La foule hurle, trépigne, mais la balle sort du terrain.

À la 19me minute, Marcel, devant Ossey dégage in extremis et sous le nez de Fischbach, une balle convoitée par Ossey. La défense marseillaise, sans cesse sollicitée, pare au plus pressé.

Eschmann, à la 21me minute, place un tir croisé mais sans grande conviction et Limoges garde la direction des opérations.

Sur la contre-attaque, Ossey est arrêté irrégulièrement. Konrady botte le coup franc au-dessus et Amalfi lui répond par un shoot puissant mais imprécis.

But de SAUVAGE

A la 26me minute, Sauvage crochette Gransart et tire dans un angle impossible. Fischbach plonge mais ne peut que détourner dans ses filets.

Limoges 1 : O.M. 0.

Les visiteurs se réveillent et Abad doit intervenir sur des actions d'Amalfi.

Fischbach n'est pas pour autant réduit au chômage et prend des risques énormes pour faire échec à Delcampe et Hatchi.

À la 35me minute, Bakalian shoote le 3me corner des Marseillais, sans succès.

À la 39me minute, Ossey, à quelques mètres de Fischbach, tente sa chance dans un an difficile et perd ainsi le bénéfice d'un bel effort collectif de toute la ligne d'attaque.

Avant la mi-temps Eschmann décoche un bolide, Abad se détend et concède un nouveau corner et c'est la pause sur le score de 1 à 0 en faveur de Limoges.

FISCHBACH sauvé

par le poteau

Dès la reprise, sur ouverture manquée de Farmanian, Konrady passe à Ossey à gauche, l'avant-centre shoote, Fischbach s'envole mais c'est le poteau qui renvoie !

Le public, on s'en doute, crie sa déception.

Sur corner d'Amalfi, à la 51me minute, Farmanian reprend superbement, Abad parait battus quand Tholon dégage en corner.

Limoges répond par un shoot dont la trajectoire frôle la barre il a Delcampe à son origine.

La rapidité de SAUVAGE

A la 54me minute, Sauvage mystifie bien Gransart et décoche un tir sur lequel Fischbach lâche la balle qu'il récupère à côté de lui.

Trois minutes plus tard Sauvage récidive, cette fois la balle passe au-dessus.

Puis c'est au tour de Boucher de surprendre Molla pour placer un centre que Ossey en embuscade ne peut reprendre.

FISCHBACH k.o.

A la 63me minute, Boucher seul, court vers Fischbach, qui semble tarder quelque peu à sortir. Le goal marseillais s'élance mais prend un coup et semble K.O..

Le match est interrompu pendant cinq minutes et, quand il reprend, Fischbach n'est visiblement plus en possession de tous ses moyens.

À la 66me minute, Célestin Oliver lance bien Tillon, mais Abad vole et bloque. Peu après Sauvage, seul, descend encore Fischbach vient à sa rencontre et si le shoote part, la balle sort accompagné par Marcel.

À la 72me minute, Fischbach proprement K.-O. debout quitte le terrain c'est Oliver qui endosse le maillot jaune.

À la 75me minute, tandis que Fischbach revient courageusement, Abad concède à Amalfi un corner.

Deux minutes plus tard, Amalfi oblige encore Abad à concéder un coup de pied en coin.

À la 80me minute, Sauvage trombe Gransart pour la énième fois et Fischbach bloque à genoux.

Une attaque de Konrady donne encore un corner à Limoges : Delcampe reprend au-dessus et c'est la fin.

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Le problème de l'attaque

olympienne reste entier

LIMOGES - L'O.M. a perdu un match qui, sur le papier, paraissait à sa portée.

Au terme des 90 minutes, avec le recul du temps et même en relisant les notes prises en cours de match, on est obligé de convenir que Limoges était à la portée des footballeurs marseillais.

Travail de titan

La défense olympienne, sollicitée depuis le début de la partie fut battu à la minute 26 par Sauvage, elle faillit l'être à plusieurs autres reprises et c'est bien ce qui se serait produit sans la hardiesse de Camille Fischbach d'une part, et l'imprécision des joueurs locaux d'autre part.

En seconde mi-temps, Ossey botta sur le poteau alors que Fischbach avait inutilement plongé ; mais à la 51me minute, Tholon détourna quasi miraculeusement un bolide de Farmanian, décoché sur une admirable reprise de volée.

Tout en se comportant à l'image de Farmanian (bien pâle en dehors de cette action), l'O.M. faillit bien arracher le match nul. L'eût-il mérité ? Ceci est une autre histoire.

La défense fit l'impossible. Elle dut serrer encore les coudes quand Oliver remplaça l'infortuné Fischbach remplissant ainsi son rôle sans s'attirer de gros reproches. Elle lui en tout cas le mérite de ne pas s'incliner davantage, malgré une domination territoriale portée au maximum.

Un problème à revoir

Un problème à revoir par contre : celui de l'attaque. Contre Nice, sur un plan général, l'équipe entière reçut un avertissement quelque peu déguisé par un but hors-jeu et un autre marqué contre son camp par un défenseur azuréen.

À Limoges, le compartiment offensif ne retint rien de cette leçon et joua arrêté.

Au tout dernier moment, en revoyant son quintette du fait de l'absence de Chicha, Louis Maurer avait mis sur pied une attaque dont on pensait beaucoup de bien.

Du papier au gazon la différence est grande.

C'est ainsi que l'O.M. joua non seulement sans ailier, mais encore sans inter ni avant-centre et avec un seul demi valable : Leonetti.

C'était insuffisant bien sur, pour arracher deux points à Limoges.

Sur des chardons ardents la défense se multiplia et conserva les chances de l'attaque intacte. Mais les composants du cinq offensifs il ne s'exprimèrent jamais en ne se trouvant pas, en se plaçant mal, ne conservèrent aucune balle. Ce n'est pas ainsi que l'on peut espérer gagner un match à l'extérieur.

G. LEOST

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FISCHBACH excellent jusqu'à la témérité

LIMOGES - La revue des effectifs marseillais ne sera pas aujourd'hui encore, une tâche aisée.

Nous le regretterons d'autant plus que nous avons voyagé sa midi, et plus de dix heures durant, avec des garçons animés d'excellentes dispositions et en tout cas d'un moral qu'ils n'avaient pas l'année dernière.

Camille Fischbach n'a rien à se reprocher. Sur le but de Sauvage, sa responsabilité est loin d'être établie.

Et puis il réalisa par ailleurs des prouesses d'autant plus nécessaires qu'il se trouva seul dans des conditions périlleuses.

Gransart fut excellent et tint Sauvage sous sa coupe jusqu'au moment ou les Limougeaux, maîtres incontestés du terrain, se présentèrent à deux ou trois devant lui.

Marcel, facile jusqu'à devenir impérial plaça plusieurs contre-attaques mais i reste prudent. On comprend cela...

Molla ne commit aucune faute et porta à son actifs plusieurs repêchages.

Léonetti fut le seul composant du carré à mériter des éloges. Très actifs, courageux, il donne l'exemple en effectuant quelques raids pleins de promesses.

Oliver allia le bon et le moins bon. Il est sur le chemin de la forme, sans pour autant être arrivé à destination.

Farmanian très effacé, reconnut sa carence.

Amalfi (sans se replier) s'efforça de construire. Il y parvint le plus souvent, mais sans succès. Ne lui en demande-t-on pas beaucoup trop ?

Tillon eut beau décrocher et éviter ainsi le contact d'un Kowal décidé, il ne réussit jamais à se mettre en vedette.

On en dira autant d'Eschman, trop effacé, surtout en seconde mi-temps, pour qu'il ne s'agisse pas là d'un off-day

Bakalian, enfin, ne ressortit jamais, Comment l'aurait-il pu dans de telles conditions ?

Limoges, ou Abad donna le frisson, valut surtout par son carré magique.

Hatchi et Thomas épaulent parfaitement un étonnant Delcampe et Konrady ne fait non plus aucun cadeau.

Boucher se rendit coupable d'une véritable agression sur Fischbach et Sauvage offrit quelques échantillons d'une classe qui doit encore s'épanouir.

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Farmanian :

"on a trop mal joué"

LIMOGES - Dans les vestiaires marseillais, l'esprit n'était évidemment pas à la plaisanterie. Farmanian, qui a joué à l'aile droite cette fois à une place qu'il connaissait ne chercher aucun faux fuyant :

"Nous ne pouvions pas gagner. L'attaque a beaucoup trop mal joué pour qu'il en soit autrement."

Ce n'était pas l'avis d'Amalfi qui laissa tomber :

"On méritait au moins le match nul, sinon la victoire".

Louis Maurer peu loquace, concéder :

"Cette attaque ne tourne pas du tout." Tandis que M. Zaraya abondait dans ce sens ajoutait :

"La première mi-temps a été excellente et puis le rythme a baissé".

L'animateur olympien a aussi estimé que l'O.M. n'avait pas aligné sa meilleure attaque, laissant ainsi la porte ouverte à de nouveaux changements de postes.

Fischbach explique ainsi le but réussi par Sauvage :

"L'ailier gauche tira puissamment. J'étais placé sur la trajectoire du shoot. Mais celle-ci changea brusquement, à deux mètres de moi, au moment ou je pensais immobiliser le ballon sur ma poitrine. Il ricocha alors sur ma main et pénétra dans les filets".

Dans le local voisin, les Limougeots, sans pavoiser, affichaient une satisfaction évidente qui fit dire au président Dupont :

"Nos ambitions sont limitées cette année, à notre maintien en Division Nationale. Nous avons donné un spectacle qui a plu à notre public. Gagner par un petit but d'écart, cela suffit à notre bonheur.

L'ex-Rémois Raymond Cicci, actuellement souffrant, et qui pense retrouver sa place d'ici une huitaine de jours, n'était pas tendre :

"Les Olympiens m'ont terriblement déçu. Leur attaque est inexistante et personne ne lutte.

"En jouant de la sorte, le grand club marseillais risque de connaître les mêmes inquiétudes que l'an passé."

Un peu sévère sans doute, car ainsi que le faisait remarquer Eschman : la ligne d'attaque ou l'homogénéité manque, se cherche encore.

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