Résumé Le Provencal du 06 avril 1959 |
Deux grossières erreurs et l'O.M. s'incline (3-2) devant le STADE de REIMS au terme d'une rencontre nettement à sa portée |
|||||||||||||||
Depuis trente-huit minutes, les formations "1959" de l'Olympique de Marseille et du Stade de Reims s'évertuaient à pratiquer un football digne de leurs illustres devanciers. Un passé pas très éloigné en ce qui concerne Reims qui était pourtant nettement dominé par l'O.M. Donc, à la 38me minute, après avoir monopolisé le ballon et sans cesse envahi le camp adverse, l'O.M. n'avait qu'un avantage platonique de sept corners à 0. Deux fois ses avants avaient eu le but au bout des pieds par Eschman dès la 4me minute, qui bien servi par Alauzun déborda tout le monde mais tira au-dessus. Quatre minutes plus tard par Leonetti qui fut balancé de façon suspecte alors qu'il était rentré balle au pied dans la surface de réparation champenoise... À cela Reims n'avait pu répliquer que par un rush de Fontaine parti de la ligne médiane qui résista à Gransart avant d'être rejoint par le même Gransart tout juste devant Fischbac. Farmanian faisait une bonne rentrée. Deux fois consécutives en moins d'une minute il faisait trembler Jacquet... En somme tout allait bien, sauf le tableau d'affichage ! Contre le cours du jeu C'est pourtant Reims qui contre le cours du jeu et contre toute attente allait obtenir l'avance d'un but. Une avance que l'O.M. n'allait jamais pouvoir combler. À la 38me minute, Gransart qui avait la balle au pied fut poursuivi par Fontaine et il vint buter contre Fischbac. La balle arriva dans les filets sans l'intervention du Rémois. Tout de suite après, Marcel envoya la balle vers la cage de Jacquier. Le pied de Rodzik la dévia... dans les mains du portier visiteur. Déveine noire... À la reprise l'O.M. reprit son avantage territorial. Il obtint très vite trois nouveaux corner dont l'un par Gransart. Un beau tir d'Oliver. Gransart n'était pas encore revenu à sa place. Il hérita de la balle et la donna à Alauzun qui, de volée, le mit dans la course de Célestin Oliver accouru. Toujours de volée, l'ex-Sedanais ne laissa aucune chance à Jacquier (57me minute). C'était l'égalisation si longtemps attendue... |
Le temps de s'embrasser Les Marseillais avaient tout juste eu le temps de congratuler leur capitaine que Lamartine descendait et obtenait un corner discutable. Il le tirait et la mauvaise déviation de Fischbach arrivait dans les pieds de Fontaine qui redonnait l'avantage aux visiteurs. Rien ne se produisit de saillant jusqu'à la 64me minute ou se produisit un second coup de théâtre. Eschman d'un retourné splendide Jean-Jacques Marcel, disputant la balle au point de penalty la dévia de la tête vers Eschman, qui, en position d'ailier gauche, égalisa d'un retourné sensationnel au-dessus de Jacquet. Les Rémois mettaient la balle au milieu et attaquaient en masse. Réplique de Lamartine Lamartine au milieu d'un amas de partenaires et d'adversaire dribbla, redribbla et de 15 mètres du pied gauche et à ras de terre donna la victoire à Reims moins d'un minute après. Reims, quelques minutes plus tard faillit réussir le k.o. par Fontaine. Lancé par Vincent, le roi des buteurs déboula, dribbla deux fois Molla mais seul devant Fischbach mit nettement au-dessus. L'O.M. joue son va-tout. Reims répliqua appliquant âprement. Gransart monta à l'attaque et donna même une belle balle à Oliver qui alla ensuite de bien peu au-dessus. Mais deux offensives de Siatka en fin de partie auraient pu être payantes. Lorsque M. Devillers siffla la fin, l'O.M. avait un avantage de onze corners à un, mais ajouter une défaite moralement et immérité à son passif. Décidément rien ne lui réussira cette saison... Louis DUPIC |
----------------------------
LE PAUVRE O.M. S'EST PAYE LE LUXE D'OFFRIR DEUX BUTS A M. GERMAIN |
||
Après la rencontre l'aimable M. Germain, président du Stade de Reims, était un peu gêné. Ne se trouvait-il pas lui qui a l'habitude de recevoir généreusement ses invités, dans la situation d'un Monsieur un peu plus qu'à l'aise, à qui un pauvre diable vient de faire un cadeau royal... ...et qui ne sait ni comment le rendre, ni comment remercier. Deux buts absolument idiots Car, tout ce que l'on pourra dire ou écrire sur cette rencontre est fausse à la base par un fait indiscutable : sur les trois buts concédés par l'O.M., deux sont la conséquence directe de grossières erreurs de défense. Pour une fois, tout le monde sera d'accord. Le premier but rémois a été marqué par Gransart, suite à une mésentente avec Fisbach, alors qu'il n'y avait nullement danger en la demeure olympienne. Fisbach a-t-il oublié d'avertir son partenaire, où ce dernier ne l'entendit-il pas ? On ne le saura sans doute jamais, mais une chose est certaine : but absolument idiot. L'O.M. venait à peine d'égaliser superbement, quand sur un centre de la gauche rémoise, Fisbach sauta et rabattit la balle juste devant le pied de Fontaine. On devine la suite : re-but aussi idiot que le premier. Si l'on ajoute que l'O.M. marqua un autre but également magnifique, domina le plus souvent, obligea Jacquet à se démener avec bonheur... et que Reims, outre ces deux buts invraisemblables, ne tira véritablement que trois fois en direction de la cage adverse, on mesurera mieux combien pouvait être amer pour les dirigeants et joueurs marseillais le goût de cette nouvelle défaite. |
Reims et son petit "petit jeu" D'autant plus amère, que Reims n'était pas hier après-midi, un adversaire invincible. Sans doute, sous la baguette de Penverne, au demeurant en petite forme, avons-nous assister à une agréable démonstration de ce célèbre "petit jeu" champenois. Mais que ce jeu paraît vraiment "petit" quand Fontaine ne par pas, que Vincent joue en position de demi et que Piantoni, Leblond et Bliard sont sur la touche. Il semble que la nouvelle cuvée rémoise ne vaille pas l'ancienne, et, hier, seul l'arrière droit Rodzi et à la rigueur le demi gauche Baratte ont trouvé grâce auprès des connaisseurs. L'O.M., bien qu'il est cruellement déçu les secrets espoirs du dernier carré de ses supporters, a pourtant fait un de ces matches les plus acceptables de la saison. Enfin on a découvert Oliver - mieux vaut tard que jamais - car pour une fois, l'ex-Sedanais ne s'est pas contenté de marquer un but "à l'Agachon", mais a joué effectivement de bout en bout. Répétons que la place d'ailier gauche et la plus mauvaise ou puisse jouer Touré, que Leonetti est un titulaire indiscutable... et que la tactique adoptée, quatre attaquants et un bloc défensif coiffé par le seul Alauzun laisse au milieu du terrain un trop vaste champ libre. Notre impression est que cette équipe, moins mauvaise qu'on ne le croit, et pas aussi bonne qu'on nous l'avait dit, aurait gagné à jouer plus simplement. Maurice FABREGUETTES |
----------------------------
BATTEUX : "Il y a des jours où ça ne veut pas sourire |
|||
"Il y a des jours où ca ne veut pas sourire" nous a dit Batteux, dans les vestiaires rémois. Mais c'est de l'O.M. qu'il parlait. "Il est bien évident - a poursuivi l'entraîneur de l'équipe de France - que notre victoire a été pour le moins heureuse. C'est le sport, mais nous eussions préféré que pareille mésaventure n'arrivât pas à un club déjà aussi éprouvé que l'O.M.. Car, vous pouvez dire que cette équipe marseillaise, que je viens de voir jouer pour la deuxième fois cette saison, m'a produit chaque fois une assez bonne impression. - Pensez-vous être au complet, pour la Coupe d'Europe ? - je le crois. Piantoni va rentrer, c'est presque certain et je ne désespère pas faire jouer Leblond et Bliard. - Et que pensez-vous de l'Aixois Bérard ? - Bérard, qui suit les cours du C.R.E.P. S. de Reims, ne s'entraîne jamais avec nous. Dans ces conditions, sa progression est freinée, mais j'ai confiance en lui". M. Zaraya : "Toujours ces arbitres ! Et toujours la "poisse" ! Côté marseillais, M. Zaraya et son état major étaient catastrophés. On le serait à moins. "Vous avec vu - nous a dit le président olympien - toujours ces arbitres et toujours la "poisse" ! Qu'auriez-vous répondu ? |