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Résumé Le Provencal

du 08 mai 1959

 

En deux tirs du gauche, l'Autrichien STOJASPAL

réduit à néant un bon travail des Marseillais (2-0)

(De notre envoyé spécial : Maurice FABREGUETTES)

MONACO (Par téléphone) - La rencontre Monaco-Marseille s'est jouée dans l'intimité du plus coquet des stades consacrés au football professionnel français, en face d'une mer bleu foncé pour cause d'heure tardive et en présence d'un millier de spectateurs, même pas de quoi faire rêver le trésorier d'un club de Division d'honneur.

Dans le luxueux vestiaire des Monégasques, M. Maurer nous apprend que Bruneton, qui a obtenu une permission in extremis jouera demi à la place de Mallet. En attaque, autre changement, Durand sera ailier droit, Tillon inter droit, Eschman avant-centre, Touré inter gauche et Sansonetti ailier gauche. Aygouipar conséquent ne figure pas dans la formation.

L'O.M. joue

à deux avants-entres

Dès les premières minutes, il apparaît qu'Eschman ne prendra le numéro 9 que dans l'espoir de tromper la défense adverse. En fait, l'O.M. joue à deux avant centre, Touré et Eschman restant dès leur entrée, presque au niveau d'Oliver et de Bruneton.

Comme presque toujours le début de la partie est favorable aux marseillais qui produisent une bonne impression.

Touré se multiplie, Durand se montre très entreprenant ainsi que Tillon et au centre du terrain Oliver joue les stratèges avec assez de bonheur. Il en résulte un tir de Tillon de très peu au-dessus et une percée au centre de Sansonetti. Ce dernier se laisse malheureusement devancé par Ludo au moment du tir.

Un excellent tir d'OLIVER

En face, Monaco qui joue dans un bon style, essaie de faire courir la balle sous l'impulsion principalement de Biancheri et Stojaspal.

La première action dangereuse des Monégasques est d'ailleurs l'oeuvre du "Marseillais" Biancheri qui s'infiltre, arrive seul devant Peri et glisse à la dernière demi-seconde.

Le temps de noter un bel arrêt en vol plané de Péri à la suite d'une poussée en force de Roy et la partie s'endort un petit peu. C'est le moment que choisit Célestin Oliver qui doit penser au public pour réussir de 20 mètres environ un de ses tirs tendus dont il a le secret.

Alberto se détend et dévie le ballon en corner du bout des doigts. Ce tir a-t-il le don de réveiller Monaco ? On pourrait le croire puisque Carrier, à son tour, place un gauche qui met Péri en difficulté.

Le gauche meurtrier

de STOJASPAL

Mais nous n'en avons pas fini avec les gauches et les gauchers.

À la 30me minute, le ballon choisit de venir faire un petit tour du côté du pied gauche et fameux de Stojaspal, à l'angle des 17 mètres.

Un tir "adroitement brossé" de pied de maître et le ballon suivant une trajectoire nettement courbe, va se loger dans le coin droit de la cage marseillaise. Monaco mène par 1 à 0.

Là-dessus, Bruneton que le public a adopté pour sa chevelure blonde et sa grande bravoure, réussit deux sauvetages... Et c'est la mi-temps non sans que Touré ait placé à la 44e minute un tir terrible toujours et encore du pied gauche qui oblige Alberto à concéder un corner.

L'O.M. domine

mais ne marque pas

Alors que la mère vire de plus en plus au bleu noir, l'O.M. affronte la deuxième mi-temps comme s'il s'agissait de la finale de la Coupe. Le public marseillais, s'il se trouvait là, ne reconnaîtrait pas ses maillots blancs 59, Oliver, Bruneton, celui-ci jouant avec le calme du chevronné, Tillon, Eschman et Touré font un excellent travail au centre du terrain. L'O.M. domine, plait au public et tire au but d'Alberto par Eschman, Bruneton et Oliver.

Malheureusement, il manqua un rien de sang-froid, un rien de précision... et aussi un rien d'expérience de la part des deux ailiers.

Bref, la défense de Monaco plie mais ne rompt pas, au grand dam d'ailleurs des spectateurs qui déçut par leur équipe souhaiteraient l'égalisation des visiteurs.

Encore un but du gauche

de STOJASPAL

Il est vrai que la domination marseillaise est de plus en plus écrasante au fil des minutes. Cette fois, il ne s'agit pas de faire de pâles essais, l'O.M. qui fait le jeu et Monaco qui subit la loi de son adversaire, à quelques contre-attaques près.

Il est utile d'ajouter que Glowacky et Stojaspal font à peine de la figuration intelligente sur le terrain. Par contre, Ludo, révélation de ce match au poste d'arrière central ou il remplace Kaelbel blessé, le grand et blond Novak, Courtoin, Thomas évidemment Alberto forme une barrière infranchissable... et ce que l'on redoutait se produisit à 7 minutes de la fin.

Sur une des dernières contre-attaques de Monaco, le ballon passe de nouveau mais de volée cette fois devant le pied gauche de Stojaspal, une pichenette et l'O.M. qui ne méritait pas cela est battu par 2 à 0.

La partie est bien terminée et l'on peut dire que, comme Marseille lors du match aller, le pire ennemi de Marseillais aura bien été le pied gauche de Stojaspal.

1.178 spectateurs pour une recette de 393.650 fr.

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Rentrée étincelante de BRUNETON

MONACO - Ah, ce gauche de Stojaspal !

On ne saurait dire qu'il a faussé le cours de la rencontre, ce gauche-là, faisant partie, de l'équipe de Monaco au même titre que le coût d'Alberto ou la robustesse de Thomas, mais il a pesé d'un poids lourd, très lourd, dans le résultat.

Car, d'une manière assez générale, les vingt dernières minutes de la première mi-temps exceptées, l'O.M. joua avec un courage exemplaire, conduisant les opérations territoire monégasques.

S'il est, en effet un reproche que l'on ne saurait adresser aux joueurs marseillais c'est bien celui de ne pas avoir défendu énergiquement leurs couleurs. Depuis une saison que nous voyons jouer cette infortune équipe, nous l'avions rarement vu se battre avec une telle conviction.

Évidemment, la précision n'est pas le fort de Tillon et de Touré, et les deux ailiers Durand et Sansonetti, dans la bonne volonté fut remarquable, ont manqué de métier et aussi d'un peu de technique.

Mais il nous semble que sur la moyenne de la partie, l'O.M. méritait aujourd'hui de partager les points avec son adversaire.

Le pied gauche de Stojaspal ne l'a pas voulu !

BRUNETON a gagné sa place

On attendait aujourd'hui avec une certaine curiosité les débuts de Sansonetti, d'Aygoui et la deuxième sortie officielle de Mallet.

Pour les deux seconds, c'est partie remise. Quant à Sansonetti, il n'a ni convaincu ni déçu. Disons donc à revoir.

Durand, après un bon début de partie, manqua par la suite de réussites au moment de l'estocade. Pour lui aussi l'émotion a sans doute joué et on ne saurait le condamner sur cette rencontre qui, somme toute, n'a pas été mauvaise.

Par contre Bruneton a fait dans l'équipe de l'O.M. une rentrée étincelante. Très calme, très décontracté et très sur en défense, notre jeune blondinet a été une des figures marquantes de cette rencontre. On ne saurait concevoir la future équipe de l'O.M. sans Bruneton.

TOURE à l'aise au poste inter

Pour les autres, que nous connaissons mieux, la surprise agréable est venue de Touré, qui ne s'est pas montré dépaysé au poste d'inter. La somme de travail que peut fournir ce sombre garçon dans une rencontre est proprement ahurissante.

Eschman jouait en fait plutôt demi-aile qu'avant-centre ; il a confirmé sa bonne forme du moment et ses dispositions pour la place intermédiaire.

Bonne partie également de Célestin Oliver, de Tillon et de Molla. Enfin Péri, qui fut surpris par les deux tirs de Stojaspal - d'autres, il est vrai, l'auraient été tout autant que lui - n'a pas grand-chose à se reprocher.

À Monaco, la défense en bloc a très bien joué, avec mention à Ludo et à Alberto... mais l'attaque a été très vivement critiquée par le public monégasque, surtout Glovalski et Hidalgo. Et c'est tout juste si le fameux gauche de Stojaspal a trouvé grâce devant les supporters monégasques.

L'arbitre, M. Barberan, le Montpelliérain, n'a pas opéré de façon toute paternelle.

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M. ROMAGNAN

directeur sportif de Monaco :

"L'O.M. vaut nettement mieux que l'avant dernière place"

Aux vestiaires ou nous avons trouvé tous les acteurs du match très calme après la rencontre. M. Zaraya se faisait semblant d'être fâché que pour la forme : Nous n'avons vraiment pas de chance nous a-t-il dit une fois de plus car sur cette rencontre nous ne méritions pas de perdre mais encore une fois le gauche de Stojaspal nous a joué un sacré tour. Et puis ne me parlez plus de ses arbitres qui font tous plus mauvais les uns que les autres.

Leduc, entraîneur de Monaco dont le crâne totalement dégarni fait penser au rocher célèbre de la Principauté : L'équipe marseillaise lui a fait une excellente impression, surtout le jeune Bruneton qui ne connaissait pas.

M. Romagnan enfin, le distingué directeur sportif de Monaco vous affirmait : Je ne comprends pas ce qui est arrivé cette saison à Marseille. L'équipe que nous avons vu jouer cette après-midi vaut nettement mieux que l'avant-dernière place. Vos joueurs ont en tous cas donné une leçon de volonté aux nôtres. Dommage que cette volonté n'ait pas été récompensée comme elle le méritait.

  

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