Résumé Le Provencal du 31 août 1959 |
UN BUT REMARQUABLE DE TILLON (61e minute) ET L'O.M. BAT LE RED STAR PAR 1 à 0 qui rata le coche en début de match (de notre envoyé spécial : Louis DUPIC) |
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PARIS (par fil spécial) - Sous un beau soleil et devant une coquette assistance, prompte à s'enthousiasmer, puisque ayant très longtemps été privée du plaisir d'encourager une bonne équipe, les choses au Stade de Paris commencèrent assez mal pour nos représentants. Début rapide du Red Star En cinq minutes, les Parisiens avaient obtenu 3 corners consécutifs aux efforts de Bourbotte et Billard, très incisifs. A la 2me minute, Francis Péri devra même dévier de la tête une balle qui prenait le chemin des filets. La première action dangereuse de l'O.M. se situe à la 7me minute lorsque, sur une belle action Tillon - Oliver, le demi-local Loubières manqua de battre son gardien Moreira. D'ailleurs, les deux lignes d'avants se manifesteront plus par des poussées que par de véritables tirs, dans l'encadrement du moins. A la 12me minute, cafouillage indescriptible devant la cage de l'O.M. Trois tirs successifs de Billard, Fernandez et Chicha étant repoussés miraculeusement. L'OM réplique peu après. Moreira boule comme u lapin pour aller cueillir un centre dangereux de Péri. Sur le renvoi il doit plonger sur un tir d'Oliver. A la 18me minute, Bliard, bien lancé, évite le plongeon, de Fischbach, mais tire à coté. Centre de Bourbotte est cafouillé dangereusement par la défense marseillaise. L'O.M. obtiendra cependant à la 20me minute son premier corner, suivi d'une bonne passe en retrait de Durand vers Tillon, dans les pieds duquel Moreira plonge courageusement. L'O.M. trouve son équilibre Alors que la parole avait, jusqu'alors été exclusivement aux Audoniens, l'O.M. commence à trouver son équilibre. A la 26me minute, consécutivement à un coup franc tiré par Eschmann, Moreira est sauvé deux fois de suite par sa défense... Bien sûr, Balliez, sur centre de Chicha gâchera bien une belle occasion de marquer (30e), Bruneton concédera un corner devant Bliard (31e) et Ramon dégagera in extremis une balle lâchée par Fischbach (39'). Mais de l'avis unanime, le Red Star a laissé passer sa chance. A la 34me minute, Nungesser concède un corner. Une minute plus tard, sur centre d'Aygoui, Durand devance Moreira, mais la balle roule à coté. A la 44me minute, Aygoui obtient le 3me corner de l'O.M. et, peu avant que l'arbitre ne siffle à pause, Loubières, en voulant dribbler devant son but se fait prendre la balle par Oliver, qui tire au-dessus. |
A la reprise, après une poussés de l'O.M. contenue par le Red Star, Fischbach doit plonger dans les pieds de Chicha. Il est touché, mais il y a eu plus de peur que de mal. Trois tirs d'OLIVER L'O.M. devait par Célestin Oliver, rater trois occasions d'ouvrir le score aux 52e, 53e et 54e minutes, sur de belles actions d'Eschman, puis de Tillon, le capitaine olympien tirait au-dessus de la transversale... Baillez, à la 58me minute ratait lui aussi une occasion de scorer, mais obtenait un corner. Tillon, à la minute suivante, était arrêté in extremis par Bruat. Un but remarquable de Tillon A la 61me minute, l'O.M. allait obtenir le seul but de match dans les conditions suivantes. Un long dégagement de Fischbach est contrôlé par Bruat. Celui-ci voit sa passe interceptée par Tillon qui par au sprint de la ligne médiane poursuivi par Nungesser, Bruat et Allard. Lavant centre marseillais leur résiste et arrive aux 15 mètres, tire et bat Moreira. Un exploit remarquable, applaudi vivement par le sportif public parisien. Cette réussite allait encourager l'O.M. qui, quoique ne prenant aucun risque défensif, se mit à mener les opérations tambour battant, se créant les plus nettes occasions de marquer. BRUNETON et la transversale Tillon échouait encore de justesse, bien lancé par Aygoui à la 70me minute, deux minutes plus tard, un échange de passes croisées entre Eschman et Tillon mettant Oliver en possession de la balle, mais il l'envoyait au-dessus. A la 76me minute, une bonne passe en profondeur d'Oliver allait à Durand qui servait fort bien Bruneton, monté à l'attaque. Le tir du demi marseillais trouvait hélas, la transversale. Moreira était bien battu. Jusqu'à la fin, les efforts des locaux pour égaliser devaient être vains. La défense marseillaise, Molla en tête, repoussait tout. Les deux équipes obtenaient 2 corners chacune, ce qui en portait le compte à 7-6 pour le Red Star. Mieux, les dernières minutes voyaient Eschmann et Durand inquiéter fortement Moreira. C'est donc somme toute, une victoire absolument légitime que l'O.M. a remportée sur le Red Star, victoire due à une condition physique impeccable, à l'observation, stricte des consignes et à l'esprit collectif remarquable qui anima les onze équipiers. 10.606 spectateurs assistèrent à la rencontre pour 3.335.540 frs de recette. |
MOLLA, chef de défense a fait un match de grand demi centre (par Marcel Serres Sube) ------------------------------------------------ PARIS (par fil spécial) - Un match complexe par les commentaires qu'il appelle. Telle est la première impression après ce Red Star - O.M. disputé dans le vieux stade de Saint-Ouen. L'impression première peut se formuler ainsi : "L'O.M. l'a échappé belle ..." ; puis en examinant de plus près les faits du match, on est amené à penser : "Victoire logique et méritée de l'O.M.". Domination vaine Expliquons-nous sur ces impressions contradictoires ; le Red Star ayant bénéficié d'une nette domination territoriale pendant toute la première mi-temps, on peut considérer que les Marseillais étaient chanceux de ne point être mené à la marque. Mais ce score de 0 à 0 doit aussi s'expliquer. Et l'explication fait ressortit que, malgré la domination territoriale, le Red Star a été fort maladroit dans ses tirs et que, d'autres part, l'O.M. ne s'est pas affolé outre mesure durant cette poussée parisienne, la défense Molla et Bruneton en tête, sauvant des situations qui paraissaient être sérieuses. La seconde mi-temps, elle, fut beaucoup plus égale, les Parisiens étant prématurément usés par les efforts fournis pendant les 45 premières minutes. C'est alors que la condition des joueurs méridionaux pesa dans la balance du match. Des raids bien construits par Bruneton, Oliver et Durand, en particulier, renversaient la physionomie de la partie, Oliver n'avait pas de réussite, mais tentaient quelques tirs de volée qui marquaient (à défaut de buts ...) le désir de l'O.M. de ne pas jouer battu. Vint alors l'évènement de la 61me minute ou, sur un dégagement de Fischbach, Tillon - très malheureux jusqu'alors - recevait involontairement la balle du demi-centre adverse Bruat, et, malgré trois adversaires lancés à ses trousses, marquait un but que l'on n'attendait plus guère. Décontractés, les Marseillais tenaient bon jusqu'à la fin, grâce à une défense groupée et renforcée par la présence d'un Oliver défensif. MOLLA le meilleur Ce succès fut d'avantage celui du courage que du talent. Mais il serait mal venu de nous montrer trop sévère envers onze garçons méritants et sympathiques. Prendre deux points au Red Star en terre parisienne écarte bien des critiques. Trois joueurs méritent tout particulièrement nos compliments. En premier lieu, Molla qui a complètement neutralisé Bourbotte et s'est montré comme étant le meilleur homme sur le terrain, Molla a justifié amplement dimanche son titre de demi-centre titulaire ; il a fait très bien oublier J.J. Marcel. Bruneton a failli marquer Bruneton garde du corps de Bliard a très bien accompli son travail défensif, tout en se montrant attaquant lorsqu'il le fallait(un de ses tirs fut renvoyé par la barre à la 77me minute, alors que le gardien Moreira était battu ! Bravo Bruneton ! |
Fischbach est aussi à citer dans ce trio des plus talentueux. Ses plongeons, ses sorties, tout fut judicieux, hormis à la 38me minute, lorsque le gardien marseillais oublia la balle derrière lui. Heureusement, Ramon était là... Ceci nous amène à parler des deux arrières qui furent bons sans être étincelants. Nous avons dit le bien que nous pensions de Bruneton, mais Péri a été très utile à l'équipe par un gros travail effectué sans relâche. En première mi-temps, il sauva à deux reprises des situations sérieuses. Nous arrivons à la ligne d'avants - là les choses sont plus difficiles à dire. Disons pourtant et nettement que l'O.M. manque ailiers de métier. Pourtant Durand a fait de son mieux et Aygoui doit être un bon ... inter. Tillon, excepter son excellent but, nous a paru être en méforme. Le problème de l'avant centre se posera d'ici peu si Tillon ne connaît pas des jours meilleurs. Celestin Oliver fut sans doute le meilleur avant, mais ses tirs au but étaient bien mal réglés. Les nuages étaient leur royaume. Eschmann fit une partie moyenne, traînant la jambe en seconde mi-temps, tout en montrant son sens du jeu qui n'est pas négligeable. L'O.M. est sur la bonne voie. Beaucoup de travail, beaucoup de patience seront pourtant encore nécessaires. ---------------------------------------------- Hommage spontané Au coup de sifflet les marseillais parurent avoir des ressorts sous leurs chaussures tellement le saut fut pratiqué collectivement. Un seul joueur ne sautait pas. Il courait. C'était Régis Bruneton qui se précipitait vers Molla et l'embrassant sur les deux joues, le "Blondinet" rendait hommage à celui qui avait fait un match extraordinaire pour sauver ses buts très sérieusement menacés pendant 45 minutes. TROUPEL le travail est payant Dans les vestiaires, Lucien Troupel disait à ses joueurs attentifs : "vous ne regrettez pas les efforts fournis à l'entraînement ? Aujourd'hui sans une condition physique parfaitement vous ne pouviez pas gagner ce match. Ce sont les heures d'entraînement qui nous rapportent deux poins ". Et tous d'opiner, mais Peri hochait la tête, répétant : "C'etait dur, c'était dur..." M.S.S. ---------------------------------------------- Le Red Star a déçu L'équipe nouvelle du Red Star dont on attendait tant s'est montrée assez décevante devant l'O.M. semblant souffrir du même mal que l'équipe rivale : pas de tirs au but. De plus la défense du Red Star s'est montrée bien incertaine par ses arrières Nungesser et Allart. En fait seuls, Penverne, Loubière, Billard et Moreira ont été satisfaisants. Quant à Chicha, Paris ne l'a pas changé. M.S.S. |