Résumé Le Provencal

du 16 octobre 1959

L'O.M. arrache le nul à Béziers

(De notre envoyé spécial : Maurice FABREGUETTES )

BEZIERS (PAR TELEPHONE) - L'O.M. reste l'équipe qui fait recette. Aussi les tribunes de Sauclières sont elles abondamment garnies, en dépit du classement modeste de l'équipe locale.

Contrairement à ce que nous pouvions craindre, la pluie n'est pas au rendez-vous et c'est par un temps doux et marin que va se dérouler cette rencontre, sous un éclairage électrique légèrement insuffisant.

Pas de changement dans l'équipe d l'O.M., nous a dit M. Zaraya que nous venons de voir dans les coulisses quelques minutes avant le coup d'envoi.

A Béziers, Boukhalfa, blessé, est remplacé au poste d'inter par l'ex-Alésien Bourtal, tandis que Bourdel joue en demi.

Dès le début, l'O.M. part très vite, surtout par Durand et Tillon, qui conduisent les premières offensives marseillaises.

On devine que Lucien Troupel a demandé à ses hommes de marquer les premiers, pour éviter toute tentative de béton de la part de l'adversaire.

Et c'est très exactement ce qui se produit, dès la 10eme minute. Sur un service en profondeur de Celestin Oliver, Tillon déborder la défense locale sur la gauche et centre adroitement en retrait, prenant Halrabedian à contre pied. Aygoui, qui a suivi, n'a plus que la peine de pousser la balle dans la cage vide.

O.M. 1 - Béziers 0.

Tout de suite après, Boulle s'échappe sur la droite, repique au centre et dribble Griffith en pleine surface de réparation.

C'est alors que la demi-centre de Béziers, d'un magistrat coup d'épaule, expédia son adversaire au tapis.

Penalty ? non simplement coup-franc indirect dans la surface.

Sans être de grande classe, la partie est cependant aussi animée que vivante.

Le jeu est résolument offensif des deux côtés et tour à tour Peri et Hairabedian se distinguent, l'un sur un tir d'Amara, l'autre sur un centre très tendu de Durand, aux environs de la 20eme minute alors que Béziers vient obtenir le premier corner de la partie.

Peri se voit admonester par l'arbitre pour une peccadille.

L'O.M. cependant, fait preuve de plus de maturité et, sur un tir de Tillon de 25 mètres environ, Hairabedian ne peut que détourner en corner au prix d'un plongeon acrobatique.

Encouragée autant que sifflée par son public, l'A.S. Béziers jette toutes ses forces dans l'offensive, dégarnissant un peu ses lignes arrières.

Et c'est pourquoi à la 24me minute, on voit Boulle percer au centre, seul maillot blanc au milieu d'une meute de maillot rouge Biterrois, et n'être stoppé in extremis que grâce à une audacieuse sortie d'Hairabedian.

Le service était d'Aygoui, qui fait du bon travail au centre, à coté de l'infatigable Eschmann.

Là dessus, Béziers s'ébranle sur la droite, et Bessonnart, que l'on reconnaît à ses bas tombant sur les chaussures, décoche un excellent tir que Peri bloque non moins excellemment

Deux minutes plus tard à peine. Peri a une nouvelle occasion de se distinguer sur coup franc tiré par Bessonnart. Un cafouillage se produit devant marseillaise. Le ballon voltige. On croit au but. Mais Peri, en exécutant un magnifique saut de carpe se saisit de la balle et retombe sur la ligne.

Nous arrivons à la fin de cette mi-temps, et la physonomie de la partie ne change guère.

Béziers fait des efforts désespérés pour égaliser, mais la défense de Marseille fait front avec beaucoup de calme aux offensives désordonnées des Biterrois.

Peri, bien protégé par ses arrières et ses demis , à fait jusqu'à présent une grande partie, plongeant et sortant à son escient.

A Béziers, l'attaquant le plus dangereux est Bessonnart ce qui n'est pas une surprise, mais on note une certaine tendance à l'énervement, si juste comme nous écrivons ces lignes, Durand reçoit un mauvais coup violemment distribuer par Albert.

Plus de peur que de mal heureusement, et la mi-temps est sifflée sur le score de 1 à 0 pour Marseille.

Le quart d'heure de repos parait avoir calmé les 22 joueurs, qui reprennent le jeu dans de meilleures dispositions d'esprit.

L'O.M. qui mène au score joue normalement la prudence : Eschmann restant le plus souvent au niveau de ses demis, même assez repliés.

Quant à Aygoui, son rôle consiste à alerter ses attaquants de pointe par de longues balles en profondeur.

De toutes façons, l'O.M. est collectivement supérieur à son adversaire, qui joue en ordre un peu trop dispersé.

Mais le retour au calme que nous avions annoncé n'a juré que quelques minutes. Nous notons tour à tour un coup de pied vicieux de Bessonnart dans les chevilles de Durand et une charge de rugby d'Albert dans un paquet de joueurs.

L'arbitre laisse faire.

Et c'est l'accident, sur une balle en cloche , Ramon rate son dégagement : la balle va sortir en corner mais Peri emporté par l'élan, retient Amara. Penalty...

Un penalty qu'Amara transforme en but.

Ce coup du sort semble avoir ranimé l'O.M. qui se rua aussitôt à l'attaque. Un tir lointain mais très bien ajusté d'Eschmann est détourné difficilement en corner par Haidabedian.

Sur ce corner, mêlée générale devant le but de Béziers. Les coups pleuvent de tous les cotés.

Il est à remarquer, d'ailleurs que les procédés de jeu irréguliers se produisent par flambées. C'est ainsi que nous connaissons une nouvelle période de calme, les Biterrois paraissant satisfaits du match nul , tandis que l'O.M. au contraire essaie d'arracher la victoire. Mais à mesure que le temps s'écoule rien de décisif ne se produit et le jeu tend à un certain équilibre au centre du terrain.

Notre impression, alors qu'il reste vingt minutes à jouer, est que la partie se jouera sur un coup de dés, si toutefois les deux équipes arrivent à se départager.

Mais voici qu'Amara part sur la gauche et centre. Boissonnart amortit d'un pied et frappe de l'autre. But ? Non ? Péri plonge et détourne en corner.

La fin de partie est nettement à l'avantage de l'O.M. qui presse l'équipe biterroise dans son camp.

Durand à la suite d'une série de dribbles, obtient un nouveau corner et ensuite Durand et Aygoui se gênent au moment du tir. Mais il faut toujours se méfier des contre-attaques de Béziers. Sur un long service de Bourtal, Guinard prend Bobik, de vitesse et tir dune dizaines à peine. Une fois de plus, Peri plonge et détourne en corner

Peri aura fait aujourd'hui une très bonne rentrée.

Alors que se jouent les dernières minutes, on assiste à un dernier rush des Biterrois, qui essaie et de surprendre la défense marseillaise. Mais sans résultat.

Et c'est sur le score de 1 à 1 que se termine la rencontre.

L'excellent moral de l'O.M.

de soutenir un véritable combat

BEZIERS (PAR TELEPHONE)

- C'est à un match de coupe que nous avons assisté, sous la lumière diffuse des projecteurs de Sauclières, un match de Coupe avec, par-ci, par-là, quelques phases de jeu dignes du meilleur rugby, ce qui n'a pas été pour surprendre les spectateurs biterrois.

L'énervement fut à son comble à la fin de la première mi-temps et aux environs de l'égalisation biterroise.

Il ne s'est agi, d'ailleurs que de flambées anti-jeu dues à de la mauvaise humeur de certains joueurs plus qu'à une tendance nettement marquée à la brutalité.

Ce match nul que les Marseillais viennent arracher à Sauclières et qui leur vaut un point très précieux, est dû avant tout à leur esprit de corps ; car il fallait tout autant se battre que jouer au football.

Très supérieur par son organisation sur le terrain et par la valeur d'ensemble de ses joueurs, l'équipe marseillaise aurait cependant pu se faire battre si ses qualités morales n'avaient pas été à la hauteur de ses qualités techniques ;

C'est par suite l'équipe entière qui convient de féliciter car ce demi succès, qui vaut à l'O.M. un point très précieux, est dû avant tout à la collectivité.

Privée de Bruneton et de Léonetti, l'équipe marseillaise, placée dans des conditions très difficiles dues à l'état du terrain et à la combativité de l'adversaire n'a pas paru tellement diminuée.

Il faut dire que les remplaçants ont très bien tenu leur place. Aygoui a joué à la perfection son rôle d'inter distributeur. Peri très sûr et très audacieux n'a pas fait regretter Fischbach, tandis que Bobik jouait certainement son meilleur match en équipe première.

Les autres joueurs marseillais que nous connaissons déjà mieux, ont joué leur match habituel, avec mention particulière à Eschman qui fit preuve d'une activité remarquable au centre du terrain et à Durand, très entreprenant.

Celestin Oliver, lui, a joué efficacement son rôle de demi-aile replié.

Molla a été égal à lui-même tandis que Ramon, malgré son mauvais dégagement qui fut à l'origine de l'égalisation biterroise tint constamment son adversaire, le redoutable noir Passi, en échec.

Bon match également de Peri et boulle.

Quant à Tillon, il fut hier excellent pendant toute la première mi-temps et c'est sur une de ses échappées que l'O.M. put marquer son but

Le penalty qui permit aux Biterrois d'égaliser est de ces penalties de circonstance que l'on ne siffle qu'à l'avantage de l'équipe locale.

Le ballon allait sortir en corner à la suite d'un dégagement raté de Ramon quand Peri, en plongea fit tomber Amara qui n'avait aucune chance de marquer un but.

Etant donné que le plongeon de Peri visait le ballon et non point Amara qui se trouvait là par hasard, la décision de l'arbitre est pour le moins abracadabrante.

Dans l'équipe Biterroise qui fit preuve de combativité exceptionnelle, le meilleur joueur fut Bessonnnart, qui réussit quelques dribbles et quelques tirs de la meilleure facture.

On nota également le travail de l'inter droit Amara, la vitesse de l'ailier gauche Passi.

La défense, elle, paru assez lourde par son centre gallois Griffith

Quant au goal Hairabedian, il fit un bon match et ne peut être rendu responsable du but qu'encaissa son équipe

M.F.