Résumé Le Provencal du 09 novembre 1959 |
1 à 0 ! L'O.M. gagne à Boulogne Animés par Célestin OLIVIER qui monopolisa la balle, les Marseillais jouèrent intelligemment (D'un de nos envoyés spéciaux : Louis DUPIC)
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BOULOGNE - On nous avait annoncé le crachin, cette sale petite pluie fine qui noie éternellement le pays du Nord. Nous avons trouvé le ciel bleu le plus méditerranéen qui soit, et un gai soleil qui inondait à profusion le coquet stade municipal sur la colline, tout à coté du cimetière tout blanc. On attendait le match classique du prétendant affirmé comme la petite équipe sans prétention, et nous avons vu tout d'abord une alerte formation boulonaise affronter la rencontre tambour battant... puis laisser normalement la balle à son adversaire, au métier plus affirmé. Les premières minutes du match passèrent très vite... Après une dangereuse poussée initiale des Marseillais, Boulogne répliqua par des attaques fort dangereuses orchestrée par l'inter Guilcher. A la 5me minute, sur une percée d'HALBE RDA, Molla mettait en corner in extremis. Huit minutes plus tard, Guilcher traversait la défense marseillaise et échouait sur Pierre Périe, qui déviait habilement en corner. Le temps de souffler et Fernandez de l'aile gauche, tirait sur la transversale. Les locaux tiendraient-ils longtemps ce rythme ? Allaix, qui faisait ses débuts au poste d'arrière gauche, ou il remplaçait Bedelian, se comportait en élément d'avenir devant le noir Coffie. D'ailleurs, il stoppait sur la ligne à la 15me minute, un tir de Rivet qui prenait le chemin de la cage. Dans les minutes suivantes, l'allure baissait quelque peu... Une remarquable offensive menée par Peri-Oliver puis Eschman était terminée par une bonne tête de Durand qui allait de peu à coté. C'était la première action marseillaise qui mettait Neuville en danger. Oliver, Eschman et Peri acheminaient facilement la balle vers les 16 mètres adverses, où toute la ligne d'attaque piétinait désespérément. Eschman était touché à la jambe par Bernardet. Il traînait la patte. Il permutait avec Sansonetti. Peu avant la pause, après un échange de balles avec Durand, Oliver plaçait un bon tir du gauche à ras du montant. Il récidivait de l'autre pied, près de l'autre montant, encore côté, hélas sur service de Tillon. Quand M. Bondon interrompit la partie à la pause, nous entendîmes un spectateur dire "Déjà". C'était donc, somme toute, un bon point pour les deux équipes. Oliver en défense Lorsque les équipes revinrent sur le terrain, et après que Bernardet ait été réprimandé, par l'arbitre pour brutalités répétées - ce qui ne devait nullement l'empêcher de récidiver - on s'aperçut que l'O.M. avait adopté une tactique prudente. Celestin Oliver se plaça entre Molla et ses demis et se mit à dominer la situation de la tête et des épaules. Cherchant le match nul, l'O.M. eut la chance de marquer un but. Cela arrive parfois ! Eschman marque le but vainqueur Alors que rien ne le laissait prévoir, à la 53me minute, une offensive d'Eschman permettait à Durand de centrer sur Tillon. Le blond avant centre reprenait de volée, dans une position incommode, et il ne pouvait que plaçait la balle sur le montant. |
Eschman survenait en trombe et l'expédiait dans les filets, obtenant ainsi le seul but du match. Ensuite, l'O.M. supérieur en technique et en habilité au démarquage, au milieu du terrain tout au moins, allait conserver le ballon le plus possible. Cela ne fut pas sans énerver les ardents boulonais, notamment le capitaine Bernardet, qui accumulera les brutalités sur Tillon. Peri sauve deux fois Les réactions des locaux allaient se traduire par deux situations fort dangereuses pour Pierre Peri. Il devrait fort heureusement se montrer impeccable, en deux occasions au moins. A la 65me minute, après un corner, l'arrière Platek montait à l'attaque, plaçait un bon tir du gauche que le benjamin des Peri arrêtait en plongeant. Deux minutes plus tard, une faute de main d'involontaire de Molla était sanctionnée par M. Bondon. Le coup franc aux 1+ mètres était bien tiré par Guilcher, mais encore une fois Peri sauvait impeccablement. L'occasion d'Oliver Dix minutes s'écoulaient sur le même rythme, volontairement ralenti par l'O.M. Mais sur une belle attaque de Sansonnetti, terminée par un centre repoussée par la défense. Oliver surgissaient et expédiait un tir terrible que le gardien Neuville bien placé arrêtait au prix d'un bel effort. C'était une belle occasion d'estoquer les Boulonais qui s'en s'envolait pour l'O.M. Bernardet fauche Durand Trois minutes plus tard, alors qu'il restait dix minutes de jeu, Celestin Oliver jouait rapidement une touche sur Durand, à 30 mètres de la ligne de buts locale. Le jeune Albert partait balle au pied, poursuivi par le terrible Bernardet, qui l'abattit froidement par derrière, à 5 mètres du but Boulonais, sous l'oeil impassible de M. Bondon. Cette mansuétude aurait pu coûter cher à nos représentants, car sur la contre attaque, et tandis que tous les olympiens protestaient, Coffie poussait une offensive tranchante ? Attaqué par Peri, Molla et Ramon, il réussissait à lancer la balle vers le but, dont elle passa à quelques centimètres. La fin du match allait être plutôt passionnée mais les Marseillais, conservant la tête froide et la possession de la balle en général, faisait face calmement à tous les assauts de leurs adversaires. Leur succès, final, pour avoir été fortement contesté par les locaux, n'en reste pas moins très légitime. Ils n'avaient peut être pas fait un très match mais ramenaient les deux points de la victoire. Ceci veut bien cela |
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LA DEFENSE DE L'O.M. supérieur à l'attaque MOLLA brillant, TILLON énergique (D'un de nos envoyés spéciaux : Marcel SERRES-SUBE) |
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Boulogne - De ce match qui ne fut pas brillant, mais difficile il est malaisé de parler des joueurs avec une cotation cohérente, une sorte de règle à calcul du dimanche. Pourtant les meilleures individualités sont à signaler dans l'équipe victorieuse de l'O.M. et non dans la formation solide, laborieuse, rue mais sans talent, réel de l'E.B. de Boulogne. Les joueurs ayant eu un rôle défensif ont été à leur aise face à une défense d'une rugosité extrême. Ainsi de Tillon "matraquant' avec une constance excessive par le dénommé Bernardet, demi-centre de choc (au singulier et au pluriel !). L'avant centre au maillot blanc lutta avec un beau courage, mais sans grande réussite. Il ne peut lui en être tenu rigueur. Eschman et Celestin Oliver ont tenu correctement leurs places. Les shoots de ce dernier ont quelque peu manqué de précision mais Celestin fut pourtant le meneur de jeu de la ligne offensive. Des deux ailiers, Durand fut le plus percutant et le plus remuant. A la 75me minute, il était en mesure de marquer un but lorsqu'il fut "descendu" à moins de cinq mètres de la ligne. M. Bondon, arbitre distrait, oublia de siffler ce penalty indiscutable. L'autre ailier, Sansonetti, doit être aussi crédité d'un bon match. Il fut cependant peu servi, surtout en première mi-temps, où il fut pratiquement sevré de balles. Du grand Molla Voyons maintenant le comportement des autres lignes. Molla fut le grand demi-centre qu'il s'est révélé être depuis le début de saison ; sa détente a beaucoup passionné le public tout neuf de Boulogne. |
Bruneton et Peri ont lutté tout au long avec une obstination efficace, quelquefois brillante, surtout en ce qui concerne le premier nommé. Ramon fut sobre et n'a pas commis de grosse faute. Il a pleinement justifié sa titularisation, qui est effective depuis plusieurs mois. Quant à Allaix nous pouvons également écrire qu'il a réussi sa rentrée en équipe professionnelle. Sa deuxième mi-temps fut moins bonne que la première : Coffie l'ailier de couleur, ayant été très actif pendant ces 45 dernières minutes. Nous en arrivons maintenant à Pierre Peri qui fut un goal sans peur et sans reproche. Il stoppa entre autres à la 61e minute, un tir en coin de Piatek qui aurait bien pu faire mouche. A Boulogne, il est difficile de citer les meilleurs : peut-être nous avancerons nous en citant Guilcher, l'intérieur droit, Coffie pourrait aussi mériter une mention pour sa seconde mi-temps, s'il s'était montré moins personnel. Neuville fit aussi correctement ce qu'il eut à faire. Quant à M. Bondon, nous ne saurions dire qu'il a assuré un bon arbitrage sans pour cela être détestable. Sa plus grande erreur dut l'oubli qu'il manifesta lors du fauchage de Durand.
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M. BONDON "Je n'ai pas osé" Nous avons pu voir aux vestiaires, à l'issue de la rencontre, M. Bondon, l'arbitre du match. Alors que nous l'interrogions au sujet du penalty qu'iol n'avait pas sifflé pour le fauchage caractérisé de Durand par Bernardet, il nous a fait cette déclaration surprenante : "Je ne sais pas ce qui m'est arrivé, j'ai hésité, puis je n'ai pas osé..." Nos lecteurs reconnaîtront que c'est une déclaration pour le moins surprenante. M. Bondon devait d'ailleurs venir à l'hôtel où logeaient les Marseillais pour s'excuser. |
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CE QU'ILS DISENT |
Lucien TROUPEL "Ah ! si Oliver et Eschman "Vous voyez... si nous n'avions pas eu Oliver et Eschman aujourd'hui, nous risquions de connaître la même mésaventure qu'à Cannes. Sans eux nous n'avons qu'une équipe de deuxième division parmi d'autre. Avec eux le style de l'équipe est totalement modifié. Ce que je ne comprends pas, c'est l'arbitre M. Bondon, par quelle aberration n'a-t-il pas sanctionné la faute très nette de Bernardet sur Durand ?" Pierre Allaix a joué à Boulogne sa première rencontre avec les "pros" "Je ne suis pas mécontent de mon match bien que Coffie m'en ait fait voir en seconde mi-temps. La différence entre "pros" et amateurs est dans la vitesse du jeu. Enfin, débuter dans une équipe qui gagne ce n'est pas mal. M. Zaraya : "Je respire" Bien que les Marseillais mieux comme tous monopolisent la balle en seconde mi-temps tout en laissant l'occupation de leur camp à leurs adversaires en eut dit que M. Zaraya venait de souffrir mille morts... "Vous comprenez, il ne fallait vraiment pas que nous perdions ce match après les points perdus bêtement à Troyes et Cannes. "Aussi ce que j'ai pu souffrir au cours de ce match c'est impossible à dire. Le métier de dirigeant n'est pas recommander aux cardiaques." |