Résumé Le Provencal du 23 novembre 1959 |
Le "onze" bisontin, meilleure défense de Division II n'a pas tenu ses promesses La plus nette victoire de l'O.M. ! BESANCON est battu (3-0) |
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Le football est une science totalement inexacte. Dimanche dernier, l'O.M. encaissait à Montpellier un 3 à 0 sec comme un coup de trique, alors que Besançon battait le Red Star par 3 à 0. Huit jours plus tard, au stade vélodrome, c'est toujours par 3 à 0 que le même O.M. triomphait du même Besançon. Ajoutons, pour compléter l'illogisme de ces résultats que Montpellier était défait à Rouen (9 à 0 S.V.P.) tandis que le Red Star l'emportait sur Béziers par 4 à 0. D'un match à l'autre Si encore l'O.M. avait très mal joué à Montpellier et très bien joué hier, au stade vélodrome, on pourrait trouver une raison raisonnable à ce curieux état de fait. Même pas. Pour nous qui avons assisté aux deux rencontres, la valeur de l'O.M. n'a guère changé d'un dimanche à l'autre. La seule différence est qu'à Montpellier le Dieu du football était favorable à l'équipe locale (un tir de Pokossy, en particulier, comme Pokossy n'en réussira qu'un ou deux dans sa vie) alors qu'à Marseille les divinités du sport, nos anciens disaient les impondérables, avaient résolument misé sur l'O.M. Comme se manifesta cette faveur du ciel ? En faisant commettre à la réputée défense de Besançon une telle série d'erreurs que l'entraîneur bisontin Avellaneda en était encore toute pâle dix minutes après le coup de sifflet final. Les petits cadeaux Si notre carnet de notes est bien tenu, c'est six cadeaux royaux que les rudes défenseurs de Besançon firent à l'attaque de l'O.M. Deux de ces cadeaux, un blocage loupé de Hinkler et une tête aventureuse de Pernin, furent nettement à l'origine des deux premiers buts marseillais. Les autres cadeaux (hélas !) ne furent pas utilisés et par Tillon et par Durand et même par Oliver, sinon le score eut pu atteindre des propositions astronomiques. Mais on peut dire que la défense de Besançon, Kautzman en tête, aura été la grosse déception de cette rencontre. C'est d'ailleurs pourquoi, malgré toute la sympathie que nous éprouvons pour l'équipe olympienne et le désir que nous avons de la trouver brillante en toute circonstance, cette rencontre ne nous a ni convaincu, ni satisfait. De bout en bout, les actions des deux équipes, parfois bien conduites au départ des mouvements ont laissé une fâcheuse impression d'inachevé. |
Or, on finit par sa lasser de voir des joueurs professionnels tout entamer et ne rien terminer proprement 90 minutes durant. Et, une nouvelle fois se confirme que le niveau de cette deuxième division est bien bas. Une victoire méritée. Cette importante réserve faite, convenons que la victoire de l'O.M. est parfaitement méritée ; et qu'après avoir vu jouer à peu près tous les compétiteurs de cette longue épreuve, il n'est pas injuste que l'équipe marseillaise soit en tête. Tout bien posé, elle n'est certainement pas la plus brillante, mais sans doute la moins incomplète. Hier, ce sont en définitive les habituels petits rôles, Fischbach, Ramon, Francis Peri et même le débutant Tassonne qui ont le mieux rempli leur contrat. Tassonne, en dépit de deux ou trois dégagements "en vrille" a bien tenu sa place manifestant une puissance et une autorité de bon aloi. Ont peut également créditer Boulle d'un assez bon match. Par contre Bruneton et Molla furent moyen sans plus, contrairement à leur habitude. Oliver, on le sait est en plus dangereux quand il vient de l'arrière que quand il reste constamment en pointe. Il nous en a une fois de plus, administré la preuve. Léonetti, dont la classe ne se discute pas, fit une rentrée honorable. Mais qu'ont Durand et Tillon à remettre toujours ou presque le moment de tirer ! Un mauvais match des Bisontins A Besançon où Kautzman nerveux au possible et Bruat excessivement impulsif ne jouèrent pas sur leur valeur, les meilleurs furent l'ailier droit Braizat et l'avant centre Mayret. De temps à autre on a remarqué la finesse de Cassar, de Sucré et de Grevin. Mais, comme devait nous le dire Avelanneda, Besançon a joué hier, son plus mauvais match de la saison. Maurice FABREGUETTES |
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L'O.M. POUVAIT REUSSIR UN SCORE FLEUVE MAIS RATA LES OCCASIONS LES PLUS FACILES |
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Le public marseillais, qui aime voir gagner l'O.M. s'est peut-être finalement retiré satisfait, puisque sa formation favorite a enlevé devant Besançon sa plus large victoire de la saison. Mais ce ne fut pas sans avoir copieusement sifflé les 25 acteurs de cette rencontre : les Olympiens pour leurs incroyables maladresses, les Bisontins pour... l'énergie de Bruat, et les arbitres pour des... divergences de vues. Bagatelles Le début de la partie donna à tous des promesses que les deux équipes ne tinrent pas. Mais la première demi-heure, de loin la fraction la plus agréable, laisse une impression, laissa une impression d'inachevé. Les Marseillais tirèrent beaucoup en dehors du cadre par Tillon, Oliver et Leonetti. Nous renoncerons à en tenir la comptabilité. A ceci, Besançon répliqua par des contre-attaques dangereuses. A la 4e minute, Bonato tirait de près au-dessus, après relais entre Mayet et Cassar. Sept minutes plus tard, Cassar, bien lancé par Braizat, laissait la balle à Fisbach qui avait plongé... visage en avant. Mayet rate... Célestin réussit A la 31e minute, pendant que les Marseillais discutaient, Bonato servait rapidement une touche sur Mayet, qui envoyait la balle quelques centimètres au-dessus. Sur le renvoi, une passe imprécise de Boulle était cafouillée par le demi Hincker, Oliver partait balle au pied, poursuivi par les trois demis visiteurs, et devançait habilement la sortie de Kautzman. L'O.M. menait 1 à 0 et allait rater plusieurs occasions de prendre un avantage décisif. Car deux minutes plus tard, Kautman lâchait puis rattrapait une balle de Tillon sous le nez de Celestin Oliver. A la 37e minute, le gardien bisontin lâchait, chargé par Tillon une balle de Peri, et Oliver, survenu, voyait son tir stoppé par un dos visiteur. Quelques secondes après, c'est le pied de Koos qui suppléait Kausman sur un essai du capitaine marseillais consécutif à un amorti parfait. Enfin, cette première mi-temps avait été plutôt attrayante. Il n'allait pas en être de même pour la seconde. Occasions ratées Dès la reprise, Mayet ratait de peu la cage de Fischbach, mal sorti, à la suite d'une belle ouverture de Cassar. Tillon et Oliver ne voulaient lui faire nulle peine, car en une minute (3eème), le premier mettait à quelques mètres la balle sur Kautzman, après loupé de Bruat, et le second manquait la cage vide, quelques secondes plus tard. Il y a 6 minutes de jeu lorsque Boulle, de la ligne médiane, alerta Tillon qui lui redonna la balle en l'air, devant le but visiteur. Une tête maladroite de Pernin, une tête réussie de Boulle devant Kautzman, inexplicablement figé, et c'était le second but de l'O.M.. La fin du match, allions nous écrire... |
Vers la 20ème minute, Durand puis Boulle se trouvaient à quelques mètres du but sans pouvoir tirer parti de ces occasions... Sifflets ! Besançon domine La passivité des locaux émoustillait les Franc-Comtois qui allaient attaquer sans plus de réussite au début. Leurs meilleures occasions, ils les auront à la 32e minute de la seconde mi-temps, quand Cassar termina au-dessus une belle action, puis deux minutes plus tard, un corner, lorsque Braizat ratera de près, une facile reprise. Déjà, à la 71e minute, Peri avait du extirper de sa cage une balle manquée par Fischbach. A Tillon le troisième Comme cela se produit souvent, c'est l'O.M. qui, orage passé, allait scorer. Leonetti trouva tout d'abord l'angle de la transversale et du montant. Puis, à sept minutes de la fin, Tillon réussira un tir en biais, à la limite du hors jeu, à la suite d'un centre de Boulle lancé par Oliver. C'est ainsi que l'O.M. enlevait largement ce match, en profitant des grossières erreurs dans la défense bisontine très faible, après avoir manqué les occasions les plus faciles de conclure. 10.157 spectateurs pour une recette de 3.435.080 frs. Louis DUPIC |
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Norbert ESCHMAN "Que faut-il pour qu'on sorte un joueur ?" Aux vestiaires, les Marseillais attribuaient leur mande de réussite offensive aux irrégularités constantes des défenseurs Bisontins, Bruat en particulier. Norbert Eschman, spectateur nous demandait ce qu'il fallait qu'un joueur fasse pour qu'on le sorte... Qu'il insulte l'arbitre pardi ! Le jeune Tassone tout essoufflé : " ce ne sont pas les joueurs qui sont tellement plus impressionnants qu'en C.F.A. mais le rythme de la partie... Chez les "pros" on n'a pas le temps de respirer. Et puis, ce que la balle peut aller vite ! " En fait, le junior de l'an passé s'était fort bien tiré d'affaire devant Bonato. |