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Résumé Le Provencal

du 07 décembre 1959

 

Faillite de l 'O.M. nouveau

Le "onze" marseillais, sans inspiration, a été bousculé et mis k.o. par la jeune équipe cannoise (4-2)

Trois buteurs : LACHOT, HEYNARD et Celestin Oliver

Que ceux qui n'ont jamais pronostiqué la victoire du troisième, à domicile, sur l'avant dernier, et cela au moment même où il reçoit le renfort de trois joueurs, nous jettent la première pierre !...

Mais enfin, si les favoris ne succombaient pas de temps devant les outsiders, on pourrait faire d'avance le classement au mois d'août, sans faire disputait le championnat.. n'est ce pas ?

Un but d'entrée

Pourtant, tout avait bien député pour l'O.M., puisque, dès la 2me minute, Oliver réceptionnait un centre de Moresco et battait Pachis d'un bon tir croisé.

Braizat récidivait peu après, sur corner d'Oliver mais M. Becret refusait justement le point pour poussée préalable sur Casoni. C'est encore Braizat qui partait deux fois sur les ailes et centrait impessablement pour Tillon qui ne parvenait pas à conclure.

Le néo-olympien allait encore à la 20me minute rater de peu un lob devant Pachis, sur une ouverture de Moresco.

Oui, tout avait assez bien débuté pour l'O.M.

Lachot dans ses oeuvres

Lachot qu devait être le meilleur homme du match allait bien vitre tout remettre en question.

Tout d'abord, à la 32me minute, la défense marseillaise s'arrêta voyant Flament hors-jeu, mais celui-ci fort intelligemment resta au garde à vous et Lachot dribbla successivement Molla et Corazza avant d'égaliser.

Stupeur dans le stade.

Personne n'étais remis de cette émotion que le demi cannois Schembri réussissait un bon dribble puis donnait à Lachot qui profitai d'une glissade de Molla pour donner l'avantage aux azuréens à la 37e minute.

Oliver égalise

Après la pause, Cannes ne ferma pas le jeu. Il n'y avait aucune comparaison possible entre la formation que nous avions vue aux Hespérides et celle qui opérait au stade Sélodrome.

Malgré cela, l'O.M. eut de la chance.

Tout d'abord à la 54me minute, Oliver resta vainqueur d'un combat singulier avec Schembri, tira en force sur Pachis, récupéra le renvoi pour loger finalement la balle dans les filets.

... mais rata un penalty

Ensuite à 20 minutes de la fin, le demi Lui écarta sans ses 16mètres de la main un centre de Moresco. Tandis qu'il s'arrachait les cheveux. Oliver tirait le penalty, mais Pachis parti du bon coté réussissait à renvoyer la balle !

C'etait le premier penalty raté par le capitaine marseillais depuis son entrée à l'O.M.

Comble de malheur - pour l'O.M. évidement - des éléments de base comme Molla, Leonetti et Bruneton craquaient complètement et accumulaient les erreurs.

Heynard imite Lachot

C'est un petit Heynard, que Tassone avait jugulé jusqu'alors qui allait sonner le glas ! ...

A la 77me minute, Bruneton abattait Lachot à 20 mètres de son but pour racheter (!) une grosse erreur de Molla. Le coup franc tiré évidemment par Lamberti arrivait sur a tête de Antoni, blessé depuis un quart d'heure et qui clopinait à l'aile droite. Mauvais arrêt de Corazza qui renvoi sous la transversale. Reynard arrive en trompe et expédie la balle au fond des filets.

L'O.M. se ruait désespérément à l'attaque mais continuait à accumuler les erreurs aussi bien offensives que défensives.

Il devait connaître l'infortune totale quant, à une minute de la fin, Lamberti, tirait longuement un franc à l'intérieur de son camp. Molla et Tassone se gênaient lamentablement et laissaient la balle à Heynard qui allait fusiller Corazza !

Il donnait ainsi une conclusion cruelle au plus mauvais match qu'ait jamais joué l'O.M. au Stade Vélodrome!

Louis DUPIC

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LAMBERTI avait averti PACHIS

Celestin Oliver ne rate pas les penalties. Il n'eut sans doute pas manqué la transformation de celui d'hier si Pachis le gardien visiteur avait eu le moindre instant d'hésitation. Il était tiré correctement puissamment fort et près du montant à sa droite.

De la tribune, on crut que Pachis, comme beaucoup de gardiens, s'était décidé pour l'un des coins de sa cage et "y était allé de bon coeur".

Mais notre reporter photographe Alex Minassian, qui se trouvait bien entendu à proximité, nous a assuré que l'arrière droit Lamberti, l'un des meilleurs hommes du match avait glissé à son portier : "Il va tirer à ta gauche".

Pachis tint compte du conseil et Celestin rata son premier penalty.

Rien à dire. C'était de bonne guerre - D.L.

Dante LERDA :

"Cette victoire, nous la méritions bien !"

Dans le vestiaire cannois, on chantait, on s'embrassait... a qui mieux-mieux. Dante Lerda, qui entraînait Fréjus la saison dernière, ne nous dissimula pas sa joie : "Cette victoire, nous la méritions bien ! Je suis très heureux pour mes jeunes, qui ont magnifiquement joué et surtout pour Lachot, qui a pris sa revanche du match allez sur Molla..."

Lucien TROUPEL : "Inexplicable"

Dans les vestiaires de l'O.M. c'est le silence et la consternation sous la douche. Sur la table de massage "Manu" Giraud soigne Celestin Oliver que sa main fait énormément souffrir.

A notre question : Que s'est-il passé, Lucien Troupel nous répondit :

"Inexplicable ! On n'explique pas un pareil désastre, Nous avons eu l'occasion de reprendre la situation en main mais cette chance, nous ne le méritons pas..."

 

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LE MATCH DES DUPES

(par Maurice FABREGUETTES)

Nous étions allés au Stade Vélodrome, le coeur plein d'un optimisme certain.

Et dans ce "nous" on peut englober tous ceux qui de près ou de loin, s'intéressent à l'O.M. : dirigeants, entraîneur, joueurs... et supporters.

Ce match de l'équipe marseillaise renforcée par Corazza, Braizat et Moresco, contre l'A.S. de Cannes, 19me au classement de la deuxième division, devait être une simple formalité.

Les yeux de Chimène

On ne se posait pas la question : "Gagneront-ils ?", "Combien de buts marqueront-ils ?", et, avant tout, on était venu pour voir les nouveaux.

Pour les voir, non point en sévères critiques, en ennemis jurés de M. Zaraya, mais avec les yeux de Chimène.

Aussi, dès la 2me minute s'extasiait-on, non point sur la promptitude avec laquelle Célestin Olivier avait contrôlé la balle d'un pied et tiré victorieusement de l'autre, mais sur la passe adressé par Moresco à son nouveau capitaine.

Un peu plus tard, Braizat centrant de la droite et Tillon, d'un coup de tête, rabattait le ballon à gauche des buts gardés par Pachis.

Ce fut du délire dans les gradins.

"Vous avez vu cette technique,"

Là-dessus, sur un corner concédé par la défense de l'O.M., Corazza bondit et se saisit magistralement de la balle, au milieu d'un paquet de partenaire et d'adversaires.

L'optimisme était alors à son comble. On allait voir ce que l'on allait voir.

L'A.S. de Cannes

que l'on n'attendait pas

Mais personne, absolument personne, ne se doutait que c'était surtout l'A.S. de Cannes que l'on allait voir !

L'A.S. de Cannes et la vivacité de son jeu, sa supériorité manifeste dans l'attaque du ballon... L'A.S. de Cannes et son avant centre Lachot.

Un Lachot qui mit littéralement Molla k.o. ; et qui par la puissance, sa vitesse, l'excellence de son dribble et de ses passes relégua Braizat et Moresco aux oubliettes.

C'est petit à petit, que la situation de l'O.M. se dégrada.

L'O.M.

sans colonne vertébrale

On commença par s'apercevoir que Bruneton et Leonettti, deux des habituels piliers de l'équipe étaient en très petite forme.

Puis ce fut au tour de Peri de se gâter et, enfin, Molla, ordinairement tour de défense de l'O.M., se mit à donner de la bande.

Tant et si mal, que l'O.M. sans colonne vertébrale, incapable d 'imposer son jeu au centre du terrain, fut mis dans l'impossibilité de conduire les opérations malgré l'excellente partie de Celestin Oliver.

Cannes égalisa puis prit l'avantage par le même Lachot qui, deux fois, put arriver seul devant l'infortuné Corraza.

Le coup de pouce

du sort

La deuxième mi-temps débuta, comme avait fini la première, avec un O.M. dont les joueurs semblaient figés.

Et pourtant, à ce moment là le sort, sans doute compatissant aux malheurs de M. Zaraya, donna un coup de pouce favorable aux Olympiens.

Celestin, indomptable, qui jouait, précisons-le, avec une main cassée, égalisa, après avoir au préalable, bousculé assez irrégulièrement le jeune Schembri.

L'optimisme commençait à renaître, en dépit de la mollesse de Braizat, de l'imprécision de Moresco et de la visible difficulté qu'éprouvait Corraza à se baisser, quand Lui, fit une main particulièrement stupide dans sa surface de réparation.

Penalty bien sûr. Le septième pour l'O.M. depuis le début de la saison.

Quand Celestin Oliver, qui avait déjà marqué de pied de maître, les six précédentes, se présenta pour tirer ce septième, le préposé à l'affichage sortit le N.3 pour le substituer au N.2 en face du nom e l'O.M.

Hélas la chance avait tourné ; et Pachis anticipant le tir de son redoutable adversaire, réussit à détourner le ballon.

Jet d'éponge ?

On comprit, alors, que l'O.M. ne pouvait plus gagner ; et d'est une équipe à la limite de l'épuisement et du découragement que l'A.S. Cannes battit sans peine.

En boxe Lucien Troupel eut jeté l'éponge.

Ainsi se termina cette rencontre qui, en définitive fut pour tous, dirigeants, entraîneur, joueur... et supporter, un match de dupes.

Nous voulons encore croire, malgré les apparences, qu'elle n'aura pas été, pour l'honorable M. Zaraya la conséquence d'un marché de dupes.

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Corazza, Braizat et Moresco en déroute... comme l'O.M. !

On attendait avec beaucoup d'intérêt de pouvoir juger le comportement de Corazza, Braizat et Moresco de qui on espérait une amélioration du potentiel offensif et défensif de l'O.M. Or, le dit O.M. a encaissé 4 buts, et c'est encre Celestin Oliver qui a été l'unique butteur marseillais, comme il en a pris l'habitude. Il fur aussi le meilleur joueur de son équipe, et cela encore, ce n'est pas nouveau.

Avec lui, le moins critiquable, nous parait être Ramos. Mais Corazza visiblement diminué, ne fut que peu utile à son équipe, et ne réussit aucun miracle.

Des éléments de base comme Molla, Leonetti et Bruneton, jouèrent leur plus mauvais match. Balles en l'air, balles en touche ou à l'adversaire, toute la gamme des erreurs y passa.

De plus l'irréprochable Molla habituel, eut sa responsabilité enagée sur tous les buts réussis par les Cannois. Ce n'était pas Tassone qui pouvait venir à son secours comme un Gransart des grands joueurs eut pu le faire... Le régulier Francis Peri se mit à l'unisson, et les avants de pointe furent noyés dans la faillite générale, Oliver excepté.

Braizat fut mou, Moresco brouillon et imprécis. Tillon maladroit.

En fait, cette formation de qui on attendait un nouveau départ avec le début des matches retour, fut la plus faible alignée par l'O.M. depuis août.

C'est à n'y rien comprendre. Ce n'est pas de gaîté de coeur que nous écrivons cela, mais c'est un O.M. désespérant que nous avons vu hier.

Chez les Cannois la défense bien groupée est sans reproche. Lamberti ayant été le plus net, le plus élégant, Casoni et Millet bouclèrent Tillon et Braizat. Lui et Schembri travaillèrent sans relâche. Grattarola ne perdit aucune balle.

Et Flament fut le moins heureux, si Antoni dut abandonner ses camarades en seconde mi-temps, tout en participant au troisième but. Heynard et Lachot se partagèrent la marque.

Le premier nommé surgit alors qu'on ne l'attendait plus. Le second fut le meilleur homme sur le terrain. Il secoua Molla du début de la rencontre à la fin et fut le net vainqueur de son duel avec l'arrière central.

Rapide, incisif, bon tireur, bon technicien il est parmi les bons avants centres du championnat.

En outre, les Cannois furent sur la balle avant les marseillais, plus adroits sur la balle et plus précis dans leurs passes. Leur succès ne souffre aucune discussion.

D.L.

 

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