Résumé Le Provencal du 22 février 1960 |
L'O.M. frappe d'entrée et le RED STAR est battu |
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L'O.M. a confirmé indiscutablement son premier succès sur un Red Star qui ne nous paru pas plus convaincant qu'au match aller... De dispositions évidentes, les Parisiens n'en manifestèrent que pour les coups défendus, cela malgré le nombre élevé des coups francs distribués par M. Franck, fort critiquable par ailleurs, comme nous le verrons. Le mérite principal des Marseillais fut de garder leur calme malgré les coups qui pleuvaient sur eux comme grêle. Ils en furent récompensés par deux buts, ce qui ne traduit qu'imparfaitement leur supériorité. Deux buts d'entrée Après une période initiale déjà marquée par des irrégularités fréquentes des visiteurs, l'O.M. obtint deux buts en deux minutes. Le premier après sept minutes de jeu par Braizat qui reprit de la tête un coup franc tiré par Eschman qui devait être comme face à Saint-Etienne, le grand homme de l'O.M. Deux minutes plus tard, Leonetti servait Tillon sur la gauche, qui parvenait à se débarrasser de plusieurs adversaires près du poteau de corner et à centrer en retrait. Leonetti survenait et plaçait un excellent tir à ras de terre qui faisait mouche. L'O.M. menait par 2 à 0. Le score devait conserver cet aspect jusqu'au coup de siffler final pour les raisons suivantes : L'O.M. devait dans l'ensemble continuer à mener le débat à sa guise mais M. Franck lui refusa deux buts contre toutes logique. Tout d'abord, à la 38me minute, une passe précises de Tillon vers le centre était parfaitement amortie par Braizat qui fonçait et marquait habilement. M. Franck avait vu une faute de main ! Ensuite, à la 76me minute, où Durand malgré plusieurs tentatives de crocs en jambes, conservait la balle et obtenait un très beau but du gauche. |
M. Franck sifflait coup franc au moment du tir, manquant complètement de réflexes... et laissait le Red Star tirer bénéfice d'une faute. Occasions ratées En dehors de ces quatre buts, l'O.M. se manifesta notamment à la 37me minute, où Braizat reprit parfaitement de la tête un coup franc d'Eschman mais en plein sur Nagy. A la 48me minute, lorsque Nagy réussit une parade sensationnelle sur un tir de près de Durand, renouvelant cet exploit à la 55me, sur une percée solitaire du même Durand. Tillon reprenant en force de la tête à la 51me minute, un coup franc d'Eschman eut l'infortune de trouver la transversale ; puis à la dernière de jeu, le même Tillon, bien lancé par Oliver, déborde la défense parisienne mais rata le cadre. Et le Red Star, me direz-vous ? Avec une majorité de tâcherons dans sa formation, il ne pouvait espérer beaucoup. Un peu avant la pause, Fouillen tira un coup franc bien arrêté par Corazza, puis enleva deux balles au-dessus en seconde mi-temps. C'était vraiment peu... Signalons en ouvre que la majorité des joueurs marseillais rentrèrent aux vestiaires les jambes fortement meurtries, Leonetti exhibant un protège tibia déchiré sur 10 centimes. Braizat fut touché sévèrement à la 30me minute et boitilla ensuite. Les joueurs parisiens et M. Franck furent hués par le public et ils ne l'avaient pas volé... Louis DUPIC |
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André SIMONYI "Nous avons été cueillis à froid L'ancien buteur du Red Star de la belle époque ne semble pas trop déçu : "Notre équipe n'a pas mal joué - nous dit-il - mais elle a été cueillie à froid." |
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LUCIEN TROUPEL : "Les coups francs ne suffisent pas !" Bien que vainqueurs les Marseillais sont rentrés aux vestiaires assez mécontents... de l'arbitrage et de la façon de jouer des Parisiens, Lucien Troupel disait : "Nous ne portons aucune responsabilité en cette affaire. Mais il est navrant de voir que l'anti-jeu ne puisse être sanctionné que par des coups francs. Cela ne suffit pas !" S'adressant à Albert Durand : " Mon pauvre Bébert, on dirait qu' "ON" a décidé de ne pas vous laisser marquer de but !" |
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Une vedette inattendue autant que fâcheuse : L'ANTI JEU |
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Malgré une évidente bonne volonté et une impartialité, M. Franck a frisé la Correctionnelle hier au Stade Vélodrome. Il eut suffit en effet, que l'attaque du Red Star, moins primaire et maladroite dans son jeu, marquât un but ou deux, pour que la mauvaise humeur du public se transformât en franche colère. On a reproché généralement à M. Franck d'avoir refusé un très joli but à Braizat, pour une faute de main invisible à l'oeil nu, et un autre à Durand alors que l'ailier olympien venait d'être victime d'une charge brutale. Le football n'est pas la savate C'est sans doute exact, et dans le deuxième cas on peut même dire que "la faute a profité à celui qui l'a commise", mais ce c'est pas le principal, à notre avis. L'arbitre, pour nous, a surtout été coupable, tout en sifflant exagérément, de ne pas réprimer énergiquement l'anti-jeu. Trop de charges dangereuses, de pieds qui traînaient, de coups divers... ont si fâcheusement illustré cette partie que le rôle de l'arbitre eut dû être en premier de réfréner cette furie aveugle. Le football n'a rien à gagner à s'apparenter au catch ou à la savate. Un pôle RED STAR Nous voulons bien admettre que le Red Star avait un intérêt majeur à gagner cette rencontre, mais ses joueurs ont assez de classe pour ne pas être contraints à utiliser exclusivement la manière forte. |
Il est vrai que le Red Star, que nous avons vu hier était fait d'une majorité d'honnêtes "bourreurs" et que la finesse lui faisait cruellement défaut, surtout en attaque. En fait de cette équipe sans inspiration et qui fut, en plus, trahie par son gardien Nagy, on n'a retenu que Davion, Loubière et Bruat à la rigueur et, par instant Penverne et Bliard. Un succès indiscutable L'O.M. en face, a fait un de ses bons matches ; et son succès est un de ceux qui ne se discutent pas. Le résultat final de 2 à 0 ne reflète même qu'imparfaitement la nette supériorité des Marseillais dans tous les domaines de jeu. Avec un peu plus d'adresse ou de sans-froid dans les tirs, la défaite des Parisiens eut pu se transformer en déroute. Dans une équipe de l'O.M. qui est en passe de retrouver son deuxième souffle, les meilleurs ont été Eschman, Leonetti, et Molla. Mention bien à Durand et à Tillon. Rentrée utile de Braizat, tandis que Corazza très peu à l'ouvrage, ne commis pas de faute. Maurice FABREGUETTE |