Résumé Le Provencal du 18 avril 1960 |
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L'O.M. dispute ardemment la victoire aux Troyens qui l'emportent (3-2) |
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Troyes - Pour les Troyens, ce match contre l'Olympique de Marseille présente un intérêt capital. Battus, ils risquent, en effet, de devoir renoncer définitivement dès aujourd'hui à la montée en 1re Division. L'international amateur Marcel Artelesa ait sa rentrée chez les Champenois. Les Phocéens, de leur côté, alignent l'équipe qui a bat Aix en Provence, il y a huit jours. Il souffle un vent assez violent, ce qui fait dire à un spectateur : "les Marseillais ont amené le mistral avec eux". Les Troyens vont bénéficier du concours de ce vent au départ, mais ils devront jouer face au soleil. Le match débute sur un rythme très vif et les locaux sont maintenant en action. Sur un centre tir de Baden, Corazza doit détourner du poing et il lui faut récidiver aussitôt après sur un shoot de Curyl. Les Marseillais sont pressés sur leurs buts et, sur un envol de Curyl, Corazza sauve encore en corner. Sur la tête de Curyl, toujours lui, il lâche, par contre, la balle, mais il la reprend aussitôt. Les Marseillais, qui viennent d'avoir très chaud, réagissant et se dégagent. Puis Troyes repart à l'attaque, mais les Méridionaux réagissent maintenant avec vigueur et décision. Tillon parée dangereusement au centre. Hélas pour l'Olympique, il manque son tir du pied gauche et la balle va en sortie. Marseille est à nouveau alerté, Corazza lâche la balle mais Bedelian parvient finalement à écarter le danger. Corazza ne semble décidément pas posséder " la patte aujourd'hui et il lâche une fois de plus la balle, mais sans dommage. PERI avait ouvert le score... Le jeu se stabilise un moment au centre du terrain, lorsque se produit un véritable petit coup de théâtre. A la 17me minute, sur une molle attaque de Marseille, Peri décoche un tir sans malice et Versini, pris à contre pied, plonge à retardement et laisse filer la balle au fond des filets. Troyes reprend alors sa domination territoriale et l'on note un excellent shoot de Curyl. A la 22e minute, Galceran centre, la balle est repoussée mais Baden l'intercepte et fusille le portier marseillais. C'est l'égalisation. Le temps de remettre en jeu et Curyl réussit un centre extrêmement précis, Stojaspal reprend à bout portant, mais Corazza, au prix d'une détente acrobatique, détourne la balle sur la ligne. La défense marseillaise reste en constant état d'alerte. Le jeu est extrêment animé et le public se passionne. Les Troyens disputent chaque balle avec le maximum de cran, mais la défense marseillaise pratique une énergique défense de zone, où il est difficile de trouver une brèche. Marseille s'assure un moment l'initiative de la manoeuvre et Versini doit stopper un tir assez dangereux de Célestin Oliver. A la 41me minute, à la suite d'un dégagement de Diebold, Keller, embusqué aux 18 mètres, reçoit une tête de Stojaspal et fusille Corazza. |
TROYES mène 3 à 1 A la reprise, Troyes se montre tout de suite pressant. Un tir de Baden échoue d'un rien. Les "bonnetiers" poursuivent leur action et Keller, à la 48mme minute décroche, de 25mètres, un tir tendu qui ne laisse absolument aucune chance à Corazza. Nouvelle action extrêment dangereuse du même Keller. Marseille, cette fois échappe au but. Les Marseillais ont réagi et Versini doit s'employer pour sauver sa cage. Le but est en train de chauffer pour les Troyens. Viendra-t-il de Bruneton. Non, celui-ci shoote au-dessus, mais le jeu demeure dans le camp troyen. Puis les Champenois relancent leurs attaques et Keller donne le frisson aux Phocéens. L'échappée cependant dure peu. Marseille, très combatif et qui profite du vent favorable, menace à nouveau et, dans la mêlée, Versini doit s'incliner sur un tir à bout portant du très vivace Durand. Les Troyens en dépit de leurs efforts ne réussissent pas à desserrer l'étreinte et leurs buts restent très menacés par les Marseillais acharnés à obtenir l'égalisation. La mêlée est quelque peu confuse dans les 18 mètres troyens. Cette fin de match est absolument haletante. Durand est bien près aboutir à la 80me minute. Mais la balle sort finalement. Dans le feu de l'action, Curyl s'est fait une élongation et il doit quitter le terrain. Voila les Troyens réduits à dix. Ils doivent aussitôt concéder un corner, puis Versini arrête, du bout des doigts, un tir de Durand. Sur la fin, Duran re part à l'attaque et Stojaspal est arrêté très irrégulièrement dans la surface de réparation par un arrière marseillais, mais l'arbitre, M. Carette n'accorde pas le penalty. A la toute dernière minute, Stojaspal est à nouveau fauché et cette fois le penalty est accordé, mais Corazza parvient à sauver. Finalement, Troyes bat Marseille : 3 buts à 2. Dans les vestiaires marseillais, l'atmosphère est mi-figue mi-raisin. M. Zaraya nous déclare : "Nous méritons mieux et, à tout le moins, le match nul. Il y avait penalty sur Moresco, malheureusement, l'arbitre n'a pas cru devoir brancher. Mais dans l'ensemble, je suis assez satisfait de nos joueurs." L'entraîneur M. Troupel semble partager le point de vue de M. Zaraya : "Nous avons été près de la victoire et les Troyens reviennent de loin, nous dit-il, mais il ajoute, avec un soupir et une petite grimace : dommage qu nous ayons commis ces deux fautes de défense qui nous ont coûté les deux premiers buts." Jacques MARGAINE |