Résumé Le Provencal du 28 décembre 1959 |
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L'O.M. se qualifie sans discussion en dominant SIDI-BEL-ABBES (6-0) |
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On attendait une farouche empoignade entre les pros marseillais et les purs nord-africains de Sidi-Bel-Abbes. Il n'y en eut pas, car les métropolitains, qui n'étaient guère confiants en leurs propres forces, jetèrent d'entrée toutes celles qui avaient dans la bataille. Les amateurs ne purent jamais suivre le train, et encore moins trouver la cadence accélérée qui aurait pu contrarier leurs adversaires. Dès la 12e minute Les jeux étaient pratiquement faits à la 12e minute, lorsque Marion battit son gardien James, à la suite d'une phase confuse. Car deux minutes auparavant, un centre d'Eschman avait été converti en but par Aygoui, d'une remarquable reprise de volée avec le revers du pied gauche. Deux à zéro. Il aurait fallu le miracle qui ne se produisit pas. Deux seules actions à mettre à l'actif des visiteurs : une tête imprécise de Bengamra sur centre de Taillepierre, que Molla, devançant Corazza, détournait de la tête. Mi-temps : 3 à 0 On s'acheminait vers la pause et des tirs appuyés d'Eschman et de Peri n'avaient pas modifié le score, lorsque Tillon réussit à conserver la balle sur l'aile droite, malgré l'assaut de Macia, et son centre en retrait, à mi-hauteur, fut catapulté de volée dans la cage de James par le pied gauche d'Aygoui. On alla aux vestiaires sur ce score. Les équipes étaient depuis trois minutes sur le terrain qu'Oliver, arrêté, centrait très haut, James ne bougeait pas et se faisait battre de la tête par Pierre Tillon, qui obtenait le 4e but.
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Cavalier seul des pros Ce point donna évidemment le signe de la débandade. Non seulement battus, mais maintenant fatigués, les amateurs ne pouvaient plus qu'essayer de limiter les dégâts, et dans l'ensemble y arrivèrent, grâce à leurs défenseurs Moulon et Marion... et à la détermination de leurs arrières. A la 53e minute, James lâchait un long centre de Tillon, et Oliver, survenu en trombe, marquait le 5e but de la tête. L'O.M. souffla un peu et repartir à l'attaque. James, qui venait de concéder deux buts assez faciles à éviter, stoppa superbement les deux meilleurs tirs du match, expédiés par Eschman (60e) et Oliver (62e). Il devait être battu pour la sixième et dernière fois par Oliver, servi par Aygoui, dont la passe en profondeur ne put être interceptée par Moulon. C'était donc une bien nette défaite qui était infligée à une équipe solide et athlétique, qui s'efforça de jouer au football appliqué, mais ne put y parvenir. Elle n'inquiéta Corazza que tout à fait en fin de match, lorsqu'un corner tiré par Gros se termina en cafouillage devant la cage marseillaise. C'était bien peu pour éliminer l'O.M., qui joua comme il le fallait. La recette fut de 2.106.000 frs pour 6.135 spectateurs. Louis DUPIC |
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Le "gauche" d'Aygoui a mis James k.o. On peut aisément supposer que les 6.000 et quelques personnes qui se rendirent, hier après midi, au stade de l'Huveaune, étaient partagées entre deux désirs. 1) Voir l'O.M. bien jouer et gagner nettement. 2) Assister à une rencontre très indécise, à un vrai choc de coupe et, pourquoi pas, à la victoire des amateurs sur les professionnels. L'O.M. a joué en challenger C'est la première de ces deux alternatives qui se produisit. L'O.M., qui avait pris ce match très au sérieux et ne pêcha point par excès de confiance ne laissa aucune chance à son adversaire. Imprimant au jeu une cadence très vive, jouant en fait comme un challenger, les Olympiens étouffèrent dans l'oeuf les velléités offensives des joueurs de Sidi-Bel-Abbès. Et comme ces derniers, après avoir encaissé un but splendide d'Aygoui à la dixième minute, s'en marquèrent eux-mêmes un second deux minutes plus tard, le restent fut, plus qu'une simple formalité pour les professionnels. On peut dire que, dès cette douzième minute fatale au gardien ex-biterrois James et au demi Marion qui se mésentendirent horriblement, la rencontre était terminée. Le plus mauvais match de Sidi-Bel-Abbès Atteints au moral et de plus en plus contractés, les hommes de l'entraîneur Rebibo jouèrent le plus mauvais match de leur saison. C'est du moins Rebibo lui-même, et les quelques supporters qui accompagnaient l'équipe qui nous l'ont affirmé. Nous voulions bien les croire, car ce n'est pas en jouant de cette façon que le Sporting de Sidi-Bel-Abbès a pu prendre la tête de la poule algérienne du CFA. Gardons-nous donc de juger définitivement, sur cette seule rencontre, les Taillepierre, Lefevre, Catayalud, Salas.. dont on nous a dit le plus grand bien. En fait, seuls le Marseillais Moulon et le demi-droit Marion peuvent être crédités d'un bon match. L'autre Marseillais de l'équipe Gros, fut trop isolé pour se mettre vraiment en valeur ; et James a au moins deux buts sur la conscience. Si Tillon L'O.M. a eu le grand mérite de jouer ce match comme il le fallait. Une victoire en Coupe, sur une équipe amateur ne parait facile qu'après. Si la défense, qui ne fut pas surchargée de besogne, valut surtout par l'autorité de Corazza et de Molla, Tassone et Ramon ne commirent pas de faute. Sborglia, très sobre, sut se rendre utile, tandis que F. Peri parait avoir retrouvé sa meilleure forme. En attaque Oliver et Eschman conduisirent les opérations ; et Aygoui nous prouva, une nouvelle fois, que son gauche était une arme redoutable. Durand, assez maltraité par son adversaire direct, joua un match moyen pou lui ; mais on espère, surtout que cette rencontre aura rendu à Tillon la confiance en ses moyens qui lui fait visiblement défaut. Si c'était vrai, ce serait le meilleur résultat de ce dimanche. Maurice FABREGUETTES |
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Les Olympiens : " Nous avons pris le match au sérieux"Il est évident que des footballeurs pros qui ne prennent pas un match au sérieux sont très blâmables, mais ce ne fut pas le cas de l'O.M. Lucien TROUPEL : "Nous avons joué comme il le fallait et c'est nous qui avions imposé notre rythme rapide à la partie. Nos adversaires n'ont jamais pu développer leur jeu. Il est simple maintenant de trouver que c'était facile, mais avant ? Célestin OLIVER renchérit : "Nous avons agi comme si nous avions à battre une équipe comme la notre en match de championnat..." et Norbert ESCHMAN ajoute :"Avant le match, nous n'étions pas tellement rassurés d'affronter un adversaire inconnu. Aussi avons nous appuyé d'entrée sur l'accélérateur. Cela nous a réussi..." Christian RAMON a été impressionné par la proximité des spectateurs mais il préfère cela. "Au moins ici, le public participe à l'action et nous soutient s'il lui plait de nous soutenir. Le stade Vélodrome est trop froid..." REBIBO : " Notre plus mauvais match !" Très calme, mais visiblement déçu, Rebibo l'entraîneur des amateurs nous dit : "Nous jouerions dix fois contre l'O.M., il nous battraient dix fois, c'est évident, mais nous avons fait, aujourd'hui le plus mauvais match de notre saison. Je n'ai pas reconnu mes joueurs et seul Moulon à fait son match habituel. Mais, aussi, quel terrain ! Le nôtre est un billard à coté, et je retrouve inadmissible qu'un match de coupe se joue sur un terrain dont les buts d'en bas ont 10 centimètres de moins que les buts d'en haut. -------------------------- MOULON et GROS les "Marseillais" Le premier en défense, le second en attaque furent, parmi les amateurs ceux qui soutinrent le mieux la difficile comparaison avec les pros. Il est vrai que Moulon militaire en Afrique du Nord, appartient à l'effectif amateur de l'O.M. dont il était l'arrière central (C.F.A). Il se tira au mieux d'un rôle ingrat. Quant à Gros, capitaine du Sporting de Sidi Bel Abbès, il opéra excellemment à Marseille II et nous parut être le seul capable d'inquiéter Corazza s'il avait été secondé plus utilement par ses partenaires de l'attaque. Ainsi les "Marseillais" ont été de rudes adversaires. On n'est jamais trahi que par les siens ! |
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Merci aux supporters de Sidi Bel Abbès pour la photo de leur équipe et la réalisation de la feuille de match |