Résumé Le Provencal du 27 janvier 1958 |
Dans un marécage, l'O.M. et VALENCIENNES ont joué 46 minutes pour rien (De notre envoyé spécial : Jean PEYRACHE) |
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VALENCIENNES - Jusqu'au moment du coup d'envoi, on se demandait, si le match va se jouer, tant la pelouse du stade Nungesser regorge d'eau. C'est véritablement dans un marécage que M. Schwinge arrive sur le terrain pour permettre à Marcel de donner à son tour le difficile coup d'envoi. Comme il fallait s'y attendre, les locaux partent à fond. Le premier homme à terre et Jensen. Après quelques velléités marseillaises, les attaquants valenciennois s'ébranlent. Dès la deuxième minute, Stako met deux fois coup sur coup Predal à contribution, puis (4me minute) Balaguer à l'aile gauche, sollicite encore à ras de terre, le gardien marseillais qui s'en tire très bien. Deuxième corner pour l'O.M. Jensen est à son aise en ce début de match. Le flemme de Scotti, l'allant de Leonetti permettant à l'O.M. de contenir sans dommage les offensives des hommes au maillot rouge et peu à peu Jean-Jacques Marcel et ses coéquipiers rétablissent l'équilibre territorial. L'O.M. obtient deux corners au bout de 10 minutes. Tous deux sont tirés sans résultat. Sur le premier, Dantheny effectue un magnifique blocage aérien terminé par un saut périlleux, mais l'ailier insulaire met le second dehors. L'O.M. domine légèrement. Un confrère local nous souffle : "Beaucoup d'équipes mieux classées ont plus mal joué..." Reste à savoir si ça durera ! Une échappée de Fouillen oblige Predal à lui plonger au devant. |
Puis l'O.M. obtient de nouveau corner, mais Jensen n'a pas plus de réussite que Vescovali. PREDAL à l'ouvrage Nous notons deux magnifiques interventions de Predal sur des essais de Chiarelli et Bielicki. Nous sommes à la demi-heure et Valenciennes a repris initiative des opérations. Est déjà la fin de l'O.M. ? Non. Leonetti et Scotti ont permuté. Ce nouvel ordre de bataille va permettre au jeune Jean-Louis de tenter le premier tir digne de ce nom. Sur une combinaison Jensen (parti en position d'ailier droit) Marcel, Leonetti hérite en dernier lieu de la balle et shoote en force sous la barre. Dantheny se détend et stoppe. Tirons, en passant, un coup de chapeau aux deux équipes qui, dans ce bourbier, nous gratifièrent d'un jeu fort acceptable. Et Valenciennes repart. Foix (35me minute), expédie lui-même un bolide de 30 mètres sur lequel Predal bloque en plongeant et ce blesse à la cuisse droite dans un choc avec Balaguer, mais heureusement sans gravité. Un centre shoote de Fouillen (40me minute) crée une nouvelle situation critique pour le gardien marseillais, à la suite de deux reprises successives de Stako et Balaguer. Au repos le score est nul... et le public satisfait. Si Valenciennes a été plus dangereux c'est parce que sa ligne d'avants a plus souvent tenté sa chance mais l'O.M. a eu d'excellents départs malheureusement mal terminés. |
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Les Marseillais opposèrent une héroïque défense... |
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VALENCIENNES - Deux équipes, celle de Valenciennes et de l'O.M., nous ont étonnés hier au stade Nungesser. Sur leurs 46 minutes de jeu, elles ne méritent pas leur modeste classement. Elles valent mieux que cela pour employer une expression consacrée. Est-ce un sursis pour l'O.M. ? Oui, si l'on veut bien se souvenir que l'équipe a toujours baissé de plusieurs temps en deuxième mi-temps celle qui n'a pas eu lieu ! Pas à obligatoirement, si on se remémore les phases de ses 46 minutes exceptionnelles. Il fallait être en condition physique pour se battre comme se sont battus les hommes au maillot blanc. Ont-ils enfin compris où est leur devoir et, encore mieux, ou sont leurs intérêts ? JENSEN le meilleur attaquant Une ombre au tableau toujours la même. La nouvelle formule inaugurée en attaque n'a pas paru devoir porter ses fruits. Que l'on nous comprenne bien. Il n'entre nullement dans notre intention de vouloir jouer au juge impitoyable, car, nous venons de l'écrire, rarement match ou plutôt demi match ne s'était joué dans de telles conditions atmosphériques. Il n'en est pas moins vrai que si Jensen eut une remarquable tenue, techniquement s'entend, les shots furent rares et, hormis le corner tiré par Vescovali tout au début de la rencontre, il fallut attendre la 34me minute pour assister au premier essai celui de Leonetti consécutive à une action concertée de jeu. |
C'est peu comparativement à la dizaine de balles franchement dangereuses de Stako, Balaguer, Chiarelli, voire Foix qui alertèrent Predal. Une héroïque défense Le dit Predal réédita d'ailleurs son match de Lyon qui eut lieu le 1er janvier 1957 dans des conditions presque identiques. L'enfant du Lazaret est décidément l'homme des terrains gras et même plus que gras. La défense marseillaise dans son ensemble eut d'ailleurs une excellente tenue, le moins à l'aise nous ayant paru être Gransart que Valenciennes attaqua souvent par son aile gauche. VALENCIENNES en progrès Robert Domergue avait fait confiance à deux amateurs pour tenir les postes d'ailiers. Il n'eut pas à le regretter, car sans Van Rhijn l'attaque nous apparut d'une autre envergure que celle qui évolua au match aller au Stade Vélodrome. Il faut dire que Chiarelli, l'homme qui monte et n'a pas fini de nous étonner colla littéralement à elle. Voilà sans doute la raison majeure de cette transformation et nous avons aussi noté le réalisme dont fit preuve Fouillen et ses co-équipiers chargés de marquer les buts. On peut admettre qu'ils seraient parvenus à leurs fins si le débat avait eu la durée réglementaire de 90 minutes. Jean PEYRACHE |
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LE REPOS PORTA CONSEIL A M. SCHWINTE |
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La première mi-temps avait été pénible, car, en plus de la pluie qui avait recommencé à tomber depuis 13 heures, le dégel, dù au radoucissement depuis la veille de la température vint encore compliquer la tâche des 25 acteurs. Voilà pourquoi au repos les deux juges de touche étaient d'avis d'arrêter les hostilités tandis que M. Schwinte voulait continuer. Ce dernier, seul rentra sur le terrain, inspecta et ordonna la reprise. Mais déjà la cause paraissait entendue car l'arbitre hésita longtemps, trop longtemps pour qu'on puisse croire que la rencontre irait jusqu'à son terme normal. Une minute, en effet, s'était à peine écoulée depuis cette reprise quand M. Schwinte renvoya tout le monde... et lui-même aux vestiaires. Le public ne trouva évidemment pas la chose à son coup et longtemps les cris de "remboursez" scandé sur l'air des lampions retentir aux alentours du stade. M. Schwinte était formelle : "J'avais vu le terrain en long et en large le matin et je serais allé jusqu'au bout des 90 minutes si la pluie ne s'était pas remise à tomber après le repas de midi." "Je vous assure que le sol n'était pas le jouable après la mi-temps..." Nous le croyons sans peine. Mais le public put, à bon droit, estimer avoir été lésé. J.P. |
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UNANIMITE DES JOUEURS "NOUS AVONS EU FROID" |
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Aux vestiaires, les deux entraîneurs étaient d'accord : "Il était pratiquement impossible de jouer dans de telles conditions". Et Robert Doumergue, ajouta : "j'ai été obligé de changer une quantité incalculable de crampons car, sous le bourbier, il y avait encore une couche de verglas. L'O.M. s'est battu comme je ne l'aurais pas cru capable d'après les échos qui m'étaient parvenus sur son moral vacillant". Roger Scotti : "Je suis devenu demi-aile, sans que cela soit une décision définitive. Il fallait sortir la balle d'une flaque d'eau pour l'envoyer dans une autre flaque d'eau." Vescovali : "J'ai eu froid, terriblement froid..." Predal : "Lorsque j'ai arrêté le tir de Foix, Balaguier me voyant plonger s'est protégé avec son genou qui a heurté ma cuisse gauche. Je souffre encore terriblement." Johansson : "Un déplacement pour rien, mais aujourd'hui nous n'avons pas perdu..." |
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