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Résumé Le Provencal

du 29 août 1960

 

CORAZZA SERIEUSEMENT TOUCHE, ES HESITATIONS, UN PENALTY...

L'O.M. sut réagir à temps

devant FORBACH finalement malmené (3-1)

(de notre envoyé spécial : Louis DUPIC)

Forbach (par téléphone) - Régime de douche écossaise à Forbach, où les heures de lourde chaleur alternant avec les averses. La rencontre commença sous le soleil cependant.

La première occasion était pour Ugolini à la cinquième minute, où il ratait d'un cheveu une balle de Milazzo. L'allure était assez lente, malgré les coups d'accélérateur du Noir Sekou, que Molla surveillait de près.

Deux fois 16e et 18e minute, Corazza devait plonger devant lui.

On pouvait remarquer déjà que l'arbitre ne voulait faire nulle peine aux locaux et sanctionnait à leur profit les moindres chocs.

Penalty et but de Carrier

A la 26e minute, l'ailier gauche Housselstein descendait et Corazza devait lui plonger dans les jambes, pour rester étendu au sol, menton ouvert et durement touché à la poitrine... Penalty décidait l'arbitre ! Carrier le transformait difficilement.

Cinq minutes plus tard, Corazza sauvait devant Sekou.

Maintenant allait venir le tour de l'O.M.

Yansanne échoue

Pavon réussit

A la 36e minute, a la suite d'un coup franc, Ugolini réussissait à dévier la balle de la tête vers le but de Pinat. Yansanné arrêtait à toute allure et, alors qu'il n'était pas à plus de deux mètres de la cage, s'affolait et envoyait nettement au-dessus.

C'est une magnifique occasion d'égaliser qui échappait à l'O.M. Mais, trois minutes plus tard, Vescovali réussissait un très bon centre du gauche, qui prenait toute la défense lorraine à contre pied. Pavon surgissait et, de plein fouet, battait imparablement Pinat.

Peu avant la mi-temps, la pluie se remettait à tomber.

Aux vestiaires, Corazza grimaçait de douleur sur la table de massage et tout le monde se plaignait d'un arbitrage "très lorrain".

Le premier quart d'heure de la seconde mi-temps ne voyait aucune action notable. Les Marseillais jouaient prudemment ne voulant pas découvrir leur gardien handicapé.

Un tir remarquable de Milazzo

On en était à la 61e minute et les deux gardiens n'avaient pas eu grand chose à faire, lorsque Milazzo se trouve à vingt mètres du but adverse avec la balle dans la foulée. Il déclencha alors un tir violent et la balle, lourde de pluie, ne put être interceptée par Pinat.

Il restait une longue demi-heure de jeu et l'O.M. menait par 2 à 1. Deux minutes plus tard, Pavon, trop sur de lui, voulut lober Pinat, mais lui plaça la balle dans les mains.

Le temps passait bien lentement au gré des quatorze Marseillais présents à Forbach.

Yansanne dribblait deux défenseurs lorrains, mais tirait au-dessus. Ugolini (71e minute) marquait un but refusé pour hors jeu.

Milazzo et Vescovali étaient arrêtés pour des hors-jeu imaginaires, mais l'arbitre laissait partir Sekou et rousseau (77e minute), Corazza devait se coucher sur la balle devant eux. Puis, Pavon fut projeté en l'air dans la surface de réparation : l'arbitre recula la balle de cinq ou six mètres pour ne pas accorder le penalty.

Ugolini confirme

Mais malgré tout, dans cette dernière demi-heure, il n'y avait plus qu'une équipe sur le terrain. A la 86e minute, Yansanne se joua de ses adversaires et adressa une petite passe en biais à Ugolini, qui marqua imparablement un troisième but, ce point enlevait tout souci à son équipe.

D'ailleurs, les Marseillais faisaient courir la balle, tandis que la foule, déçue, commençait à quitter le stade.

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L'O.M. supérieur

dans toutes ses lignes

Forbach (par téléphone) - "nous n'avons peut-être pas fait un grand match, mais nous avons enlevé nos deux points sans qu'une contestation soit possible !" Ainsi s'exprimait Lucien Troupel qui, à la mi-temps, alors que les deux équipes étaient à égalité croyait fermement en la victoire.

Pourtant, les évènements, les impondérables n'étaient pas, hier, en faveur de l'O.M. : une formation adverse renouvelée entièrement et désireuse de faire ses preuves devant son public, chauvinisme exagéré du dit public qui d'ailleurs, abandonna son équipe lorsqu'elle alla à la dérive ; et enfin arbitrage d'une extraordinaire faiblesse en faveur des locaux d'un monsieur dont nous n'avons même pas voulu relever le nom.

Nous avons eu des craintes légitimes, qui durèrent une demi-heure. Mais ensuite, l'O.M. fut entièrement maître du jeu, tous ses équipiers étant mis en confiance par le but magnifique du à la collaboration Vescovali-Pavon. Après, il n'y eut plus de problème...

Si la défense ne commit pas d'imprudence, elle n'eut même pas à se masser devant son but après le point signé par Milazzo, tant la supériorité des visiteurs dans le maniement de la balle, le placement sur le terrain et la condition athlétique étaient manifestes.

Du coté lorrain, beaucoup de courage, mais un degré de préparation peu avancé et de grosses faiblesses techniques.

Pinat, le gardien et entraîneur, ne pouvait rien sur les buts marseillais, tous d'une netteté absolue, mais commit plusieurs erreurs, heureusement gratuites pour lui.

La défense, avec ses deux arrières amateurs craqua après une demi-heure, à l'exception de son arrière central Owczwarzak.

La ligne d'attaque ne valut guère que par le travail de Carrier et la hargne de Sekou, surveillé de très près de Molla.

L'O.M. se montra donc supérieur aux Lorrains dans toutes ses lignes.

Corazza, d'abord absolument excellent, fut ensuite extrêmement courageux.

Gransart, Misiazek, Bedelian et Peri formèrent autour de Molla un bloc absolument solide.

Nous oublierons certaines petites erreurs, pour ne voir que la performance d'ensemble.

Misiazek et Peri ne manquèrent d'ailleurs aucune occasion de contre attaquer, tandis que Milazzo, auteur d'un second but superbe, se comportait en grand animateur, en chef d'équipe.

Les jeunes qui avaient été intimidés au début, s'extériorisèrent pleinement lorsque l'ensemble de la formation pesa lourdement sur sa rivale.

Pavon, sur un centre de Vescovali, marqua un joli but, Ugolini et Yansanne collaborèrent à la réussite du dernier. Ainsi, les cinq attaquants participèrent-ils à la réalisation du score.

Mai, pour nous qui vîmes l'O.M. perdre sans gloire au printemps dernier sur le même stade ses ultimes chances d'accession, quelle différence entre cette nouvelle équipe, ambitieuse, riche en possibilité et sa devancière, vite décontenancés !

Sans verser dans un optimiste exagéré, nous pouvons supposer qu'avec le renfort d'un attaquant de classe et d'expérience, elle serait susceptible, sans doute, de lutter pour l'occasion avec des chances valables.

D.L.

 

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