Résumé du Petit Provencal

du 26 août 1935

EXCELSIOR : 5

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La journée d'ouverture du Championnat professionnelle au stade Fernand Bouisson n'a pas été gratifiée d'un joli temps. En effet, la pluie ne cessa de tomber qu'à 16 heures, au moment même où la partie devait commencer. Elle débuta sur un terrain entièrement détrempé et devant un nombre respectable de spectateurs.

En raison du mauvais état de la pelouse, les joueurs ne purent pas toujours se mouvoir à leur aise. La partie s'en ressenti quelque peu. Il convient de dire cependant que les visiteurs furent beaucoup moins handicapés que leurs adversaires, aussi en profitèrent ils pour aborder la lutte à une bonne allure.

Dès le début on eut l'impression que la rencontre serait difficile pour les Marseillais. Le jeu plus soudé, la précision des passes, le net contrôle de la balle et l'ardeur déployée par les Nordistes accentuèrent tout au long du match ce sentiment.

Par contre, les Olympiens ne firent montre d'aucune coordination dans leur effort, leur jeu fut une très grande pauvreté. Il était pénible par un instant de les voir opérer sans âme, sans commandement.

C'est ainsi que les Roubaisiens arrivèrent au repos avec deux buts d'avance marqués par Rodriguez, dont un sur hors-jeu que l'arbitre ne voulut point reconnaître.

Les olympiens, au cours du second half, véritablement pas en course, furent encore handicapé par une blessure survenue à Metzer alors qu'il opérait au poste d'arrière. on eut pensé, c'est d'ailleurs une coutume basée sur l'expérience, que cet arrière d'aucune utilité pour son équipe, allait être placé en poste d'ailier pour laisser sa place à un camarade valide, plus à même de garantir les buts de Di Lorto. Il n'en fut rien, faute grave qui facilita à souhait les Roubaisiens et leur permit de terminer la rencontre par le score assez net de 5 à 2.

Sur la rencontre d'hier, le team olympiens déçut grandement ses partisans. Jamais il ne donna l'impression de pourvoir s'imposer. Trop nombreux étaient les trous de cette formation et l'insuffisance de certains joueurs se fit nettement jour. Des nouvelles recrues, seul Janin peut parvenir à donner quelques satisfactions. L'on doit certainement regretter quelque peu les départs de Charbit, Max Conchy et Kurka, avec lesquels le rendement du onze eut donné - on en a eu d'ailleurs maintes fois la preuve - un bien meilleur résultat. Pourquoi aussi avoir écarté systématiquement le modeste Roviglione ? Son remplaçant lui est-il tellement supérieur ? Il ne nous en a point donné la preuve hier. L'action constante de tous les instants et le shoot appréciable de Rovi auraient certainement donné à l'attaque une toute autre impulsion.

 Il est vrai que la rencontre d'hier n'est que le premier essai. Il n'a pas été très heureux. Souhaitons que le nouvel entraîneur prête une oreille bienveillante aux conseils d'anciens joueurs olympiens, à qui ont peu accorder un certains crédit et qu'une meilleure orientation soit donnée à la formation marseillaise. Il serait pour le moins regrettable de voir les bons résultats de l'an passé sans lendemain.

Roubaix présenta une bien bonne équipe. Excellente défense, active, hardie, ayant un sens assez net de la place. On peut cependant reprocher à Gonzales son manque de sûreté dans le bloquage des balles. Il est vrai qu'hier cette action était particulièrement difficile.

La ligne de demis, la meilleure du onze fit un énorme travail. Elle fut constamment maîtresse de la balle et Kalmar se montra d'une rare habilité.

L'attaque des Nordistes ne dépare pas le reste du onze, peu s'en faut. Le trio Fructoso, Cesember, Hilt sut, avec une belle virtuosité, conduire les offensives à sa guise. Ces trois joueurs de très bonne classe, gagneraient à notre avis, énormément en efficacité en fignolant beaucoup moins, car devant deux arrières de classe cette méthode pourrait quelque peu nuire à leur évolution.

Quoiqu'il en soit, les Nordistes ont fait dans l'ensemble une bonne impression. Leur condition d'ensemble s'améliorant, par la suite, leur équipe s'affirmera certainement au nombre des meilleures chose indispensable en raison du lot relevé des compétiteurs de la nouvelle saison professionnelle.

Georges DARBOS