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Résumé Le Provencal

du 12 septembre 1960

 

Un but de la tête de POKOSSY ruine les espoirs marseillais

S.O. MONTPELLIER : 1 - O.M. :0

MONTPELLIER (par téléphone) Le trop beau temps a nul au succès populaire de ce derby. Palavas les Flots, où le soleil a rarement été aussi généreux cette saison, a enlevé plusieurs milliers de personnes au Parc des Sports.

Cependant, au moment du coup d'envoi, quelques légers nuages blancs viennent apporter une relative fraîcheur.

Nous avons vu les deux entraîneurs Lucien Troupel et Hervé Mirouze, qui nous ont dit à peu près la même chose :

"Pas de changement de dernière heure. Le moral et la forme sont bons."

Deux belles passes d'armes

Le début de la rencontre est favorable aux Montpelliérains qui partent au quart de tour et menacent Tonda à l'occasion plutôt de cafouillage que d'attaques bien conçues.

Mais assez rapidement, l'O.M. se reprend grâce surtout à Milazzo et à Pavon qui rate de peu les buts à la 12me minute.

A ce moment, la situation semble stabilisée et à la 15me minute on assiste à deux excellentes passes d'armes.

C'est d'abord Ferrier qui s'échappe sur la droite et dont le tir violent rebondit sur la transversale.

C'est ensuite Milazzo qui lance Pavon. Le minuscule Marseillais centre adroitement devant Ugolini et ce dernier rate la cage que de quelques centimètres, alors que Mallet était battu.

Un but de Pokossy

Mais Montpellier, dans les rangs duquel Oualiken fait de l'excellente besogne, repart de plus belle.

A la 16me minute, servi par le même Oualiken, Bourrier centre en hauteur, de la droite. Le ballon tombe juste sur la tête noire de Pokossy et va se loger dans la cage de l'O.M.

Montpellier, 1 - Marseille, 0

Ce but, au demeurant de bonne facture, a pour effet de rendre Montpellier conservateur, et Marseille plus entreprenant.

On note quelques belles actions olympiennes qui, toutes permettent d'apprécier le remarquable sens du jeu de Pavon.

Bien que menée au score, l'équipe marseillaise produit un assez bonne impression d'ensemble.

Yansanne et ses dribbles

Le jeu, sans atteindre les sommets, tant s'en faut, est plaisant, mais depuis le but montpelliérain, il semble que les tireurs aient mouillé leur poudre.

C'est tout juste si à la 34me minute on note un tir net, mais au-dessus, de Yansanne.

Et le public, qui essaie de se distraire, applaudit un duel on ne peut plus coloré entre Pokossy et Yansanne. Au sujet de ce Yansanne, dont la bonne volonté n'est que trop évidente, forcée nous est de constater qu'il s'embrouille passablement dans ses dribbles.

1 à 0 à la mi-temps

Ce qui nous conduit tout doucement vers la mi-temps, alors que Fabre et Gransart jouent à se renvoyer la balle à longue distance.

Attraction que le public, passablement déçu par la prudence de Montpellier, salue de nombreux quolibets. On n'apprécie pas les "chandelles" au Parc des Sports ! Il est vrai que cette fin de mi-temps n'a pas valu le début de la rencontre, les deux équipes ayant sombré dans la plus totale imprécision.

Tonda se distingue

Le début de la deuxième mi-temps ne nous apporte rien de nouveau.

Les deux équipes, dans les rangs desquelles figurent beaucoup trop de joueurs inexpérimentés n'arrivent pas à surmonter une excessive nervosité.

De part et d'autre, les stratèges n'arrivent pas à prendre la situation en mains, ou plus exactement en pied.

Nous sommes à la limite de la deuxième division professionnelle et du C.F.A.

Aussi ne pouvant se passionne pour l'ensemble, le public s'intéresse-t-il au détail.

On suit les chocs Pokossy - Gransart, l'assaut Oueliken - Misiasek, et seuls les départ toujours de Pavon parviennent-ils à sortir les puristes de leur torpeur.

Il faut attendre la 60me minute pour assister à la première tentative sérieuse de cette mi-temps.

Sur centre de Ferrier, le poing de Tonda et la tête de Pokossy sont en concurrence. But ? Non le gardien de l'O.M. se détend et dévie le ballon en corner.

L'O.M. à l'attaque

Il n'en fallait pas plus pour réveiller l'attaque montpelliéraine. Sur le renvoi de ce corner, Ugolini force Mallet dans ses derniers retranchements. Bousculé, affolé, le gardien de Montpellier se saisit du ballon en dehors de la surface de réparation. Coup Franc que Milazzo tire au-dessus.

Tout de suite après, Yansanne du plat de pied, tire légèrement à droite.

Mais ce n'est pas tout.

Un excellent centre de Pavon trouve Milazzo, lequel reprend la balle au premier bond. La dessus, Imbernon s'interpose de telle mauvaise façon que le ballon dévié par son pied échoue sur la barre latérale gauche, alors que Mallet avait été pris à contre pied.

Nous venons d'assister au meilleur moment de l'O.M.

L'O.M. termine au sprint

Mais voici que les choses se gâtent entre Pokessy et Gransart.

Deux coups d'épaule de déménageur du blond marseillais expédient le noir montpelliérain au tapis à quelques deux minutes d'intervalle. Le public hurle, quelques pierres voltigent, l'ambiance "derby sudiste est enfin retrouvée.

Cet incident ne ralentit pas pour autant l'ardeur de l'O.M. qui jette résolument ses dernières forces dans la bataille. Mais la rude et avisée défense montpelliéraine fait feu des quatre fers, et malgré les efforts conjugués des cinq attaquants de l'O.M. et deux tentatives in extremis, une de Milazzo et un autre de Pavon, la parti se termine sur la victoire de Montpellier par 1 à 0.

Six mille cent treize spectateurs pour une recette de 1.978.163 fr. légers.

 

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