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Résumé Le Provencal

du 26 septembre 1960

 

A CHACUN SA MI-TEMPS A LA PRAIRIE

L'O.M. et ALES se partagent les points

(de notre envoyé spécial : Maurice FABREGUETTES)

Le football a atteint à Alès la cote d'alerte. Il faudrait remonter très loin dans le passé, pour trouver peu de spectateurs à la prairie, quand le visiteur du dimanche est l'Olympique de Marseille.

Qui plus est ce dernier carré des fidèles supporters cévenols nous a paru étrangement éteint.

En fait, on voit mal ce qui a empêché l'arbitre, dans des conditions aussi favorable pour lui, de diriger la partie comme si elle s'était déroulée sur un terrai neutre.

Les vieilles mauvaises habitudes sans doute.

Un festival olympien

Après cette première impression défavorable, une surprise, agréable, elle, nous attendait.

Jouant sans complexe aucun et faisant intelligemment courir la balle à terre, l'Olympique de Marseille aborda la rencontre comme à la parade...

... Et pendant vingt minutes environ, ce fut un festival olympien qui aurait étonné les spectateurs du récent O.M. - Besançon.

Aygoui, Milazzo et Francis Peri faisaient la loi au centre du terrain, les jeunes attaquants de pointe marseillais, lancée dans d'excellentes conditions, multipliaient les offensives et l'on vit alors la défense alésienne faire feu de tout bois pour écarter tant bien que mal le danger.

L'O.M. marque et devient conservateur

Aygoui obligea Banide à dévier le ballon en corner, Milazzo tira sur la barre, avant d'ouvrir le score, et enfin, après que Vescovali eut réussi, lui aussi, un très bon tir, ce fut au tour du petit Pavon de tirer sur la transversale, grâce à un retourné très acrobatique.

Donc, tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes marseillais, dont le succès commençait à se dessiner nettement.

Mais c'est alors que les Olympiens visiteurs commencèrent à devenir capitalistes. Les demis "blancs" devinrent de moins en moins offensifs, Milazzo se replia de plus en plus et, par voie de conséquence, les Alésiens, moins pressés sur leur but, se montrèrent sous un jour plus favorable.

L'attaque d'Alès en vedette

On s'aperçut alors que la jeune attaque cévenole ne manquait pas de qualités.

Séné se multiplia avec bonheur, Durand piqua quelques pointes et Khalfi, après avoir tiré magnifiquement sur le poteau, faillit battre Corazza de suite après.

Sur une contre attaque, Milazzo répondit par un nouveau tir sur le poteau, mais d'une manière générale, Alès menait le jeu en cette fin de mi-temps.

Accident... et égalisation

Une fin de mi-temps qui fut surtout marquée par un choc, tête contre tête de Vescovali et de Delset, qui laissa les deux joueurs étendus, saignants et pantelants, sur le terrain.

Après cet incident impressionnant, le jeu reprit tant bien que mal à 10 contre 10 e t Collados égalisa, alors que l'arbitre se préparait à renvoyer les deux équipes aux vestiaires.

1 à 1, donc, à la mi-temps, et l'on peut affirmer que la partie était alors pratiquement terminée.

Une médiocre deuxième mi-temps

La deuxième mi-temps ne nous apporta rien de nouveau, sauf une domination presque totale mais maladroite des Alésiens devant un O.M. de plus en plus prudent et défensif.

Il est certain que cette médiocre deuxième mi-temps a laissé le public sur une mauvaise impression.

Pourtant la première période du jeu avait été bonne et les deux équipes, l'une après l'autre, avaient laissé apparaître de réelles qualités.

Il nous a même semblé que l'O.M., s'il avait voulu ou pu poursuivre son offensive, l'aurait finalement emporté.

Bonne rentré de Milazzo et de Peri

Dans cette équipe marseillaise qui a fait, au moins pendant une bonne vingtaine de minutes, son meilleur match de la saison, les joueurs les plus constants dans leur effort, les plus utiles donc furent : Corazza, Molla, Peri et Milazzo. Misiazek, fut, certes, un défenseur énergique, mais sa virilité frise parfois la brutalité.

Aygoui, après un début de match très brillant, fut un peu plus effacé par la suite.

Bon match également de Bédelian et amélioration assez notable de Gransart.

Par contre, Pavon et Ugolini jouèrent, eux, moins bien que d'habitude.

Delset et Khalfi

A Alès, mention très bien à Delset, absolument parfait jusqu'à sa blessure. Khalfi fut l'attaquant le plus percutant, mais Collados, Sene, Hesse et même Durand peuvent être crédités d'un bon match.

A citer également le jeune Bosquier qui se révéla, en deuxième mi-temps, comme un futur arrière central de clase.

Banide, audacieux et souple, n'a pas grand chose à se reprocher, tandis que les deux arrières et Szeremeta se reprirent en deuxième mi-temps, après un début de match assez faible.

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VESCOVALI et DELSET

transportés à l'hôpital

Alès - la partie débute à l'avantage des Marseillais dont la rapidité d'action surprend les locaux.

C'est ainsi que Szeremeta commet d'entrée deux erreurs qui pouvaient coûter cher à son équipe. Il se reprend heureusement par la suite...

Le premier shoot de la partie est décroché par Milazzo à la 5me minute de jeu et la balle heurte la transversale. L'O.M. domine très nettement en ce début de match et Alès en est réduit à opérer par contre attaque qui permettent d 'ailleurs à Corazza de se mettre en évidence en particulier quand il intercepte un centre de Sene à la barbe de Shesse, lequel a bien suivi l'action.

Milazzo ouvre le score

Les Marseillais, de plus en plus menaçants, vont trouver la récompense à leurs méritoires efforts, à la 11e minute de jeu. A défense alésienne qui n'a pas encore trouvé son assise, tente, en pure perte, d'éloigner le danger. A la suite d'une série d'erreurs de sa part, la balle arrive à Milazzo dont le shoot ne laisse aucun chance à Banide.

Peu après Vescovali arrive seul devant le gardien alésien lequel sort à sa rencontre, ferme l'angle de tir et évite ainsi un nouveau but.

Alès se reprend...

A partir de cet instant, la physionomie du match change du tout au tout. Les visiteurs, qui paraissaient se contenter de l'avance acquise, font replier Misziaczek et dès lors, Alès domine nettement à son tour.

A la 19me minute, on apprécie la qualité d'un tir de Khalfi, détourné par une manchette sensationnelle de Corazza. Puis Khalfi récidive, Corazza plonge et repousse ka balle dans les pieds de Molla qui dégage.

... et joue de malchance

A la 28me minute, sur coup franc servi par Szeremeta, Hesse tente sa chance avec décision. Corazza semble battu, mais la balle heurte au passage son genou, d'où elle ricoche sur la transversale et finalement revient en jeu pour être dégagée par un défenseur marseillais.

Encore une attaque bien menée par les Alésiens et c'est Molla qui survient à temps cette fois pour concéder un corner, alors que Corazza avait quitté ses buts.

Servi par Khalfi (37me minute), Hesse shoote avec force : la balle passe de peu au-dessus.

 

Vescovali et Delset sérieusement blessés

A la 41me minute, pour enrayer une attaque menée sur la gauche par l'O.M., Delset se précipite et s'élance en même temps que Vescovali pour lui disputer la balle de la tête. Un choc violent se produit. Les deux joueurs restent à terre et, à en juger par l'affolement qui se produit sur le terrain, on craint de graves blessures. En effet, les deux joueurs rentrent peu après aux vestiaires, la tête saignant fortement. Tous deux devaient être transportés par une ambulance au Centre médical d'Alès où après les premiers soins que nécessitait leur état, ils restaient en observation.

Collardos égalise

Dès la remise en jeu, les Alésiens attaquent avec décision

Une attaque se développe sur la droit et Khalfi, dernier servi, lance à Collados dont le tir puissant et précis trompe Corrazza.

Jeu heurté en seconde mi-temps

A la reprise, Bosquier prend la place de Delset. Opérant avec beaucoup d'autorité et de facilité, le jeune espoir cévenol ne cessera de se mettre en évidence à ce nouveau poste.

La partie reprend à l'avantage d'Alès qui obtient coup sur coup deux coups francs. La défense marseillaise est quelque peu affoler. Pourtant, Pavon échappe à la surveillance de Bouchet et donne l'occasion à Ugolini de placer un shoot que Banide pare avec difficulté (53me minute).

La qualité du jeu baisse de plusieurs fyons et l'on assiste à un football assez décousu et sans grande envergure. Heureusement l'ardeur des joueurs n'a pas faibli et le match conserve in certain attrait.

A la 60me minute, un cafouillage monstre se produit devant la cage de Corrazza et finalement Collados tire en plein sur la barre.

La réplique ne se fait pas attendre et voila Pavon qui part seul droit aux bits. Mais en grandes foulées, Sene le remonte et, comme l'avait fait Molla en première mi-temps, évite le but en mettant la balle en corner.

Dans les dernières minutes, l'O.M. se donne enfin de l'air et Banide est à l'ouvrage. Une belle envolée de sa par lui met d'atteindre la balle, envoyée en pleine lucarne par Ugolini. Et finalement c'est sur un match nul équitable que se termine la partie.

Maurice LAURENT

 

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