Résumé Le Provencal du 24 octobre 1960 |
Hier, au Stade vélodrome, ou Nantes a joué le jeu VICTOIRE DE L'O.M. (3 à 1) Public réduit (3.450 personnes) mais une fois satisfait |
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Il n'y avait que 3.425 spectateurs payants, hier après-midi, au stade vélodrome, mais ils étaient visiblement satisfaits à la fin de la rencontre. Ce qui est bien l'essentiel, quoiqu'on puisse penser de cet O.M.-Nantes. Un spectacle n'est-il pas, avant tout, fait pour ses spectateurs. Deux méthodes contraires La bonne impression produite par ce match est due à la façon de jouer des deux équipes. L'O.M. ne compliqua son jeu par de vaines subtilités, mais utilisa à fond ses meilleures armes qui sont la vitesse et la promptitude dans l'action de ses jeunes attaquants. Le F.C. de Nantes, au lieu de viser un problématique match nul en massant la moitié de ses joueurs devant son but, essaya de battre son adversaire, grâce à son habilité supérieure dans l'art d'utiliser le ballon. Ce qui s'en suivit est tout à fait logique. Quand le rythme de jeu était élevé, l'O.M., plus rapide, plus nerveux, prenait nettement l'avantage bousculant passablement la défense nantaise. Quand, au contraire, le train devenait plus lent, les scientifiques offensives nantaises, adroitement orchestrées par Schindalauer, Couronne et Derreudre, mettaient dans leurs petits souliers les défenseurs marseillais. La vitesse, quand elle est soutenue, était la reine des batailles, le résultat 3final 3 à 1 reflète assez bien la physionomie de la partie. Mais outre que le score réel nous parait être de 4 à 2, l'arbitre ayant assez curieusement refusé un but de chaque équipe pour des hors jeu imaginaire, le nombre de buts manquait d'un cheveu, de part et d'autre, fut assez grand. Avec un rien de chance, la partie aurait pu se terminer sur un 7 à 4 ou même un 8 à 5. Ce qui prouva à quel point le jeu fut ouvert, donc agréable à suivre. Toutes les équipes professionnelles feraient bien de s'inspirer de cet exemple. Sans être génial, le football, même de 2me Division, peut encore intéresser le public, à la seule condition que le désir de ne pas perdre, n'empêcha pas les équipes de jouer. En deuxième mi-temps l'O.M. enfin ! Mais revenons à la rencontre. L'O.M., sans doute piqué au vif par toutes les critiques relatives à son inefficacité qui lui avaient été faites, démarra au quart de tour. Les Yansanné, Sansonetti, Ugolini et Vescovali, durant 20 bonnes minutes, en firent voir de toutes les couleurs à la défense de Nantes. Que l'O.M. n'ait alors marqué qu'un but est proprement miraculeux pour Nantes. Sansonetti, trop impulsif, rata deux buts faciles et Milazzo mit à coté un penalty. Et comme M'Nick avait alors marqué un peu plus tard, un très joli but, tout était à refaire à la mi-temps. En deuxième mi-temps, la "bourrasque" olympienne finit enfin par payer... et Sansonetti se racheta amplement en marquant les deux autres buts de son équipe. |
Il en marqua même un troisième, que l'arbitre lui refusa, on se demande encore pourquoi. Le plus joli but refusé Mais l'arbitre conseillé, il est vrai, par son adjoint de la touche, fit mieux encore, puisqu'il refusa à Nantes le plus joli but, le plus clair, le plus net, le mieux amené, marqué au cours de cette partie. C fut tellement net, tellement criant d'injustice, que le public, pourtant unanimement acquis à la cause marseillaise, siffla énergiquement cette ahurissante décision. Il est heureux que ce coup de sifflet intempestif n'ait eu, en définitive, aucune influence sérieuse sur le résultat du match. Car, aux vestiaires, même les joueurs nantais, les plus exités contre l'arbitre ne discutaient pas la légitimité de la victoire de l'O.M. Sansonetti en vedette Certes, l'équipe marseillaise ne nous a pas parue transformée. Il n'y a pas de miracle en football. Mais, hier, elle a eu le mérite de jouer simplement et vivement. On ne peut guère, pour l'instant, lui demander davantage. A chaque dimanche suffit sa vedette. Hier, l'homme du jour fut Sansonetti, qui, sans cesse à la pointe du combat, tentant sa chance en toute occasion, sut profiter habillement des fautes de la défense nantaise. Plusieurs expériences prouvent que les équipes de 2me Division peuvent difficilement se passer d'un centre avant du genre "enquiquinant". En effet, dans cette division, on marque autant de buts sur fautes des adversaires qu'à la suite de combinaisons savamment conduites. Ce n'est peut-être pas du très... très... grand football, mais il faut savoir se contenter de ce que l'on a. Yansanné, très actif et plus clairvoyant que l'ordinaire, Bruneton, Molla et surtout Corazza méritaient aussi la mention bien. Quant aux autres, ils firent figure très honorable, avec des fortunes diverses. Nantes : du bon mais du vieux Le F.C. de Nantes possède une ossature de qualité, mas dont le vieillissement est indéniable. A ce jeu agréable et à ce rythme, le club nantais ne peut espérer mieux que terminer au milieu de tableau. Les bonnes intentions, même assises sur un solide fond technique, ne suffisent plus quand la vitesse est absente. Dans cette plaisante équipe se signalèrent à l'attention ; M'Nick, Samson, Bodini, Carpentier, Fiori et Schindalauer. Maurice FABREGUETTES |
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SANSONNETTI (2 buts) a usé la défense nantaise |
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Les Nantais, malgré une ambiance très atlantique, pluie fine et temps couvert, ont subi normalement la loi de l'O.M., après une rencontre très animée... Après un quart d'heure de jeu, l'O.M. pouvait fort bien mener 3 à 0 ! Aux 6me et 9me minutes, Sansonetti perçait sans pouvoir conclure. A la 13me, Yansane, échappé, était balancé au sol par Lepage et Milazzo, d'ailleurs dans un mauvais jour, manquait le penalty accordé par M. Uhlen... Yansane ouvre la marque A la 21me minute, Lepage laissait échapper un centre d'Ugolini et Yansané, survenu à toute allure, ouvrit le score... Enfin ! disaient les supporters marseillais ! Mais M'nich égalise Les Nantais qui ne s'étaient guère manifestés au point de vue offensif, allaient égaliser bien vite à la 33me minute. M'Nich plaçait de façon remarquable, Corazza plongeait dans ses pieds et finalement Misiasek envoyait en corner. Sur le corner, M'Nich reprenait la passe en retrait de Schindlauer et égalisait d'un très bon tir croisé. On arrivait à la pause. L'O.M. repartait très vite par Sansonetti qui aux 45me et 50me minutes, forçait Lepage à s'employer. Dereuddre répliquait par une balle sur la transversale... But refusé à Sansonetti A la 56me minute, Sansonetti reprenait de la tête un centre de Vescovali. Lepage plongeait, lâchait la balle et Sansonetti la plaçait dans la cage. Le but était refusé sur l'intervention d'un juge de touche. Peu après, Bruneton, devant sa cage, repoussait un tir de Couronne (60me) Enfin Sansonetti Trois minutes plus tard, sur une longue balle, Ugolini e t Sansonetti traversaient la défense nantaise à toute allure et le second nommé trouvait enfin la récompense de ses efforts. Mais ce n'était pas fini et les émotions ne devaient pas manquer... Robinet frusté d'un but... A la 65me minute, Couronne débordait et centrait. Schindlauer plaçait un bon tir que Corazza renvoyait d'un manchette. Mais le rapide et souple Robinet survenait à toute allure et marquait de la tête... A la surprise générale, le point était refusé su l'intervention de l'autre juge de touche!... Sansonetti confirme 3 minutes plus tard, Yansané et Vescovali, après une série de passes, mettaient Sansonetti en position de tir. Un contrôle rapide et Lepage ne pouvait que dévier la balle dans le coin de ses filets tant le tir avait été puissant ! Peu après, il réussira encore à souffler la balle à Caullery, mais ne pourra qu'envoyer la balle à quelques centimètres du montant... et du pied d'Ugolini... Cette rencontre fort animée ne devait pas se terminer sans que Corazza n'ait à cueillir remarquablement un superbe tir à ras de terre de Couronne, le meilleur avant visiteur avec M'Nich... Le public, malheureusement peu nombreux, ayant été jusqu'au bout tenu en haleine. Louis DUPIC |