Résumé Le Provencal du 14 novembre 1960 |
L'O.M. n'a pas été payé de sa bonne 1re mi-temps trois jolis buts de LEFEVRE, BOUKHALFA et AYGOUI |
|||
Pour les joueurs de l'A.S. de Béziers, ce 13 novembre sera une date mémorable : celle de leur première défaite de la saison 60-61, en déplacement. Pour les spectateurs, ce derby sudiste aura été marqué par le triomphe des purs gauchers. Ils étaient trois sur le terrain, Lefevre, Aygoui Boukhalfa, et chacun marqua son but du gauche bien sûr. Lefevre en finesse, Aygoui et Boukhalfa en force. Trois buts excellents, au demeurant. Par contre, les droitiers, de part et d'autre, confondirent trop souvent la ligne droite et la ligne courbe, ce qui explique, à la fois, le petit nombre de buts marqués et la façon dont se déroula la partie. L'O.M. domine... mais marque peu En première mi-temps, l'O.M. maître du ballon et du jeu, aurait dû assurer nettement sa victoire. Une maladresse certaine, ou un excès de précipitation, au moment de l'estocade, ne le lui permit pas. 1 à 0, seulement, à la mi-temps, ne constituait par ce que l'on appelle une marge de sécurité. Ce petit but d'avance, en tout cas, ne payez pas suffisamment la supériorité manifestée par les Marseillais dans tous les domaines du jeu. Boukhalfa leur fit bien voir, dès la 52me minute, en égalisant d'un magistral tir du gauche. Béziers lui aussi inefficace Toujours du gauche, Aygoui redonna l'avantage à son équipe, mais la fin de la rencontre fut tout aussi biterroise qu'avait été olympien le début. L'O.M. réduit à huit joueurs valides, Lefevre, Ugolini et même Sansonetti, étant plus ou moins blessés ou fatigués, l'équipe marseillaise passa un dernier quart d'heure assez inconfortable. Mais, si les attaquants de l'O.M. s'étaient montrés maladroits durant la période faste, les avants biterrois eurent tendance à les imiter, alors que le match nul était à leur portée. Il est bon, aussi, d'ajouter que l'énergie des Olympiens encore en état de sauter et de courir efficacement entra pour une part non négligeable dans l'inefficacité biterroise. Bref, cette rencontre que les Marseillais eussent pu gagner avec une certaine aisance donna lieu à un dernier quart d'heure style Coupe de France... et c'est avec un "ouf" de soulagement que les supporters du club local entendirent le dernier coup de sifflet de M. Becret. |
Après avoir laissé entrevoir de belles promesses, l'O.M. en définitif ne fut vainqueur qu'à l'énergie Deux rencontres en trois jours c'est beaucoup pour les jeunes joueurs olympiens ; et l'on ne doute pas que la semaine de repos qui se présente à eux ne soit la bienvenue. Béziers a également déçu On attendait avec curiosité cette surprenante équipe de Béziers qui, malgré cet échec, et toujours dans la course. D'une manière assez générale, elle a déçu. Notre impression est qu'elle a essayé, noblesse oblige, de jouer trop bien, pour la valeur technique de ses joueurs. Trop de passes latérales, de fantaisie n'est-ce pas Diouf et Saez, trop de complications. On ne change pas impunément de style ; et il semble que les Biterrois auraient intérêt à puiser davantage dans leurs qualités naturelles que dans une pseudo science dont ils ne sont pas les maîtres. On a cependant noté, dans cette vaillante équipe, l'arrière central Fioritti, les deux arrières latéraux Sleber et Bourdel, le courageux centre avant d'occasions Nury et bien entendues Boukhalfa. On suppose, par ailleurs, que Diouf et Saez, dont la classe est évidente, doivent mieux jouer en temps normal. Corazza, Misiasek... et Lefevre A l'O.M., Corazza s'il n'eut pas tellement à faire, démontra une magnifique autorité. Bon match également de la défense et des demis, avec mention spéciale à Misiasek, "Monsieur courage" et à Bedelian. En attaque, Lefevre, auteur d'un but, tout d'adresse et de finesse, fit une excellente première mi-temps. Sansonetti se battit avec une énergie admirable ; et Aygoui fut bien meilleure que vendredi dernier. Ugolini et Vescovali eurent les qualités et les défauts de la jeunesse. Le tout est que cette jeunesse ne soit pas éternelle. Maurice FABREGUETTES |
-----------------
Sous le signe du pied gauche LEFEVRE ET AYGOUI ont battu BOUKHALFA |
|||||
En battant Annecy, les amateurs locaux venaient d'ouvrir la voie aux succès olympiens. C'était un heureux présage. Néanmoins les Biterrois avaient les premières occasions. Dès la première minute, Nury ouvrait vers Boukhalfa qui, "encore froid" ne tirait pas parti de la situation. Coup sur coup, au 7e et 10e minute, Corazza, sur tir de loin de Nury, Hairabedian, sur tir à bout portant de Lefevre, devaient faire preuve de leur talent. Hairabedian intervenait encore en plongeant sur un tir de Sansonetti lancé par Ugolini. Lefevre ouvre la marque A la 17e minute une erreur de Gritfith permettait à Bedelian de contre-attaquer avec décision. Il poussait loin son action et Lefevre dernier possesseur de la balle, tiré à ras de terre et en biais, la balle ricochée sur un montant. Ceci du pied gauche cela va de soi. L'O.M. continuait à dominer nettement, mais sans accentuer son avantage. En 26e minute Hairabedian, impeccable, plongeait sur la reprise par Aygoui d'un centre de Sansonetti. Il repoussait la balle que personne ne parvenait à reprendre. Vescovali échoue Peu avant la pause, Vescovali qui fut d'ailleurs bien plus en verve à l'aile droite qu'à l'aile gauche précédemment, eut la malchance de voir se présenter sur son pied gauche une balle centrée par Lefevre. L'O.M. rata ainsi une belle occasion de prendre le large. Après la reprise, l'O.M. continua à dominer, mais c'est Béziers qui égalisa dans les circonstances suivantes à la 52e minute. Un exploit de Boukhalfa Sur une contre-attaque visiteuse, le jeune intérieur Cuxac réussit à conserver la balle et à lancer son ailier Boukhalfa, délaissé par Gransart sur l'aile gauche. Boukhalfa entra dans la surface de réparation marseillaise et, avant d'être attaqué par Molla, déclenchant un tir croisé remarquable distance de 15 mètres qui laissa Corazza impuissant. |
Toujours du pied gauche. Il y avait longtemps que nous n'avons eu l'occasion d'applaudire un aussi bel exploit. Aygoui eut le dernier mot L'O.M. allait bientôt, cinq minutes plus tard, prendre un avantage, définitif cette fois. Sur un coup franc donné de la droite pas Vescovali, Hairabedian fut contraint de repousser la balle du point, Aygoui placé à la limite des 16 mètres, la reprend de volée et l'expédia dans les filets, non s'en qu'elle est touchée quelques tibias au passage. Encore un triomphe du pied gauche. Les Marseillais allaient continuer sur leur lancée pendant quelques minutes. Fioritti dut dévier de la tête en corner un centre précis de Lefevre boitillant, comme Ugolini (60e) Hairabedian saisissait de justesse un bon centre de Vescovali (61e). Après un bon départ et un centre de Vescovali, Ugolini reprenait de la tête, mais la balle allait à côté (67e) l'O.M. fatigué Mais les vingt dernières minutes allaient être pénibles pour l'O.M. Sansonetti, les jambes truffées de coups, vaciller de fatigue. Lefevre et Ugolini peinaient. La fatigue du match précédent contre Lille pesait dans toutes les jambes, et les Biterrois, plus frais puisque n'ayant pas opéré vendredi menait le jeu. Nury reprit puissamment un centre d'Albert, mais dirigea la balle à côté. Sur une vive offen profitait pas. sive, Molla était pris à contre-pied mais Albert maladroit n'en Ainsi pour n'avoir pas été plus efficace en première mi-temps l'O.M. courut-il jusqu'au bout le risque d'être rejoint à la marque. Il ne l'aurait pas mérité. Louis DUPIC |
-----------------
O.M. : "la rançon de la fatigue" Enfin les visages détendus dans le vestiaire marseillais. " Prendre 3 points en deux matches, sans Milazzo, ce n'est pas si mal, après tout. " Nous aurions dû nous imposer nettement en première mi-temps. Nous avons payé en fin de match le tribut dû à la fatigue. " Béziers, qui n'avait pas joué vendredi, termina bien mieux. C'est normal. " C'est ainsi que Sansonetti termina presque à bout de force, et que presque toute la ligne d'attaque traînait la jambe en fin de partie... " Cela ira mieux encore dimanche prochain. |
|
Nuic : "Notre équipe a manqué de métier " L'entraîneur biterrois Nuic est un modèle de calme et de pondération. La défaite de son équipe la peiné, mais non point surpris. " Il fallait bien que ça arrive, un dimanche ou l'autre, nous a-t-il dit. Notre équipe a manqué de métier. Les jeunes, aussi qui jouent depuis le début commence à être fatigués. Trop de fantaisie, en plus, chez les meilleurs. "La victoire de l'O.M. est normale, mais nous aurions dû égaliser en fin de rencontre". |
|