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Résumé Le Provencal

du 02 janvier 1961

 

L'O.M., en verve a dominé CANNES (61)

Trois fois deux font six : Sansonnetti, Aygoui et Ugolini

réalisent chacun un doublé

Pourquoi la défense cannoise, formé pourtant de joueurs expérimentés, mais ni très rapides, ni très mobiles, joua t-elle le " hors-jeu " de façon aussi systématique ? Il était pourtant visible que les jeunes avants marseillais évoluaient sur le terrain gorgé d'eau avec une très grande facilité...

Certes, pendant 90 minutes, le sifflet de M. Barberan des arrêta-t-ils vingt, trente fois... Mais en contrepartie, après 12 minutes de jeu, l'O.M. pouvait mener 3-0...

Sansonetti fait le trou

Tout d'abord, alors que Corazza venait de plonger dans les pieds d'Amand, Kominek mena la contre-attaque et centra. Casoni voulu redressait la balle vers son gardien mais Sansonetti surgit à toute allure, tira une première fois sur Siméoni, récupéra le renvoi du gardien et marqua le premier but à la 7me minute.

 

Deux minutes plus tard, il passait Casoni en pleine course et obtenait un second but d'un tir croisé du pied droit.

Encore quelques minutes et le même Sansonetti brûlait encore la politesse à Casoni et dribblait Siméoni, mais heureusement pour ce dernier, son élan, sur le terrain glissant, le portait en dehors de la cage...

L'excellent Étienne venait de gagner le match, et des par inexplicable placement des défenseurs visiteurs qui trahissaient littéralement la fortuné Siméoni.

Car les avants et demis cannois jouaient de façon extrêmement plaisant, sinon efficace.

Histoire de penalty...

Par ailleurs, M. Barberan se montrer extrêmement sévère... Et s'offrait deux penalties en trois minutes.

Tout d'abord, à la 19me minute, Lubrano essayait de crocheter Lefevre, quelques dizaines de centimètres à l'intérieur de la surface de réparation, mais il le manquait.

Tout le monde fut surpris lorsque M. Barberan indiqua le point de penalty. Aygoui ne rata pas l'occasion de donner un troisième but à l'O.M...

Trois minutes plus tard, Lachot perçait sur la gauche, et roulait dans la boue avec ses adversaires Molla et Corazza. Penalty, encore, mais en faveur de Cannes, transformé par le capitaine Casoni... 3 à 1...

Les Cannois allaient-ils redresser la barre ?

Sur une belle ouverture de Robert Laugier, Bertrand centrait et Lachot, de la tête, mettait de peu à côté.

... et de coup franc

A la 30me minute, coup franc pour l'O.M., à 25 mètres... Kominek mine la passe, mais c'est Aygoui qui tir très violemment.

Le dos de Mori dévie la balle, Siméoni, pris à contre-pied, tente une parade désespérée, mais ne peut se saisir de la balle qui roule dans les filets. 4 à 1 !

Courageusement, Siméoni sauve deux fois sur centres excellents de Ugolini... Et c'est la mi-temps.

Après la pause, Cannes rate tout d'abord plusieurs occasions de réduire la barre. C'est ainsi que Gransart, sur corner, sauve de la tête après sortie manquée de Corazza...

Mais les jeunes avants azuréens n'ont décidément pas le punch. Le temps passe et travail pour l'O.M.

Ugolini

met le point final

Daniel Ugolini, allait parapher le succès marseillais. Très en vue en première mi-temps, quelque peu oublié en seconde, ses partenaires orientant surtout la balle vers la gauche. Il allait tirer remarquablement son épingle du jeu...

À la 72me minute, Lefevre tirait un corner au cordeau. Ugolini s'élevait au-dessus de tout le monde et frappait la balle de la tête avec une extrême violence, obtenant un superbe cinquième but.

Deux minutes plus tard, attaque générale des avants marseillais. Siméoni défend sa cage avec bec et ongles, saute ici, planche là, repousse quatre ou cinq fois la balle en 10 secondes, mais c'est encore Ugolini qui reste maître de la situation et glisse finalement cette balle dans les filets...

Il reste un quart d'heure de jeu...

Les Cannois tentent désespérément d'obtenir un score moins écrasant. Rien n'y fait et rien ne leur réussit. Au contraire Aygoui se présente seul devant Siméoni qui plonge et dévie en corner.

Ainsi l'O.M. obtient par 6 à 1 une surprenante victoire sur une plaisante équipe cannoise qui, en valeur absolue, ne lui est sans doute pas tellement inférieure.

Louis DUPIC

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Quand l'attaque va, tout va

SANSONNETTI, AYGOUI, UGOLINI : La vitesse, le punch, la tête

" Avec nos meilleurs voeux de nouvel An ! " C'est sans doute ce que les attaquants de l'O.M. ont voulu dirent aux 3.668 spectateurs payants du Stade-Vélodrome, en ce premier jour de 1961.

Ne disposant pas du micro de notre ami M. Gascard c'est avec leurs pieds - et plutôt six fois qu'une - que les olympiens adressaient ce traditionnel message à leur fidèle public.

La nouvelle année et le match retour se présente donc sous les meilleurs auspices.

Il faudrait d'ailleurs remonter assez loin dans le passé, pour trouver une ligne d'avants marseillais ayant marqué six buts au cours d'une rencontre de championnat.

Certes les éternels pessimistes vous feront remarquer qu'un de ses six buts marqués à Cannes aurait été plus utile à Roubaix. Bien sûr, mais ce qui est pris est pris ; et ce résultat fleuve aura au moins l'avantage d'améliorer le "goal average" de l'O.M.

Le côté le plus sympathique de cette indiscutable victoire et qu'elle a été surtout l'oeuvre de jeunes joueurs.

Deux buts de Sansonetti, deux d'Aygoui, deux d'Ugolini ! C'était vraiment le jour des "I".

Sansonetti a porté les deux premiers coups à l'adversaire cannois ; Aygoui la mit K.O., et Ugolini se charger des deux coups de grâce.

À notre avis, deux éléments ont contribué principalement à faire pencher aussi nettement la balance en faveur de l'O.M. :

1) La vitesse et la force de pénétration de Sansonetti. Il est certain que le jeune avant-centre olympien en prenant constamment le dessus sur Casoni, a créé le premier, les conditions de la victoire.

2) Le gauche fulgurant d'Aygoui. Sur le coup franc qui marqua, avec la complicité du dos de Mori, l'inter de pointe de l'O.M. trompa surtout ses adversaires en ne prenant qu'un minimum d'élan. Personne dans ces conditions ne pouvait supposer que la frappe serait aussi forte.

Quant à Ugolini, dont on sait qu'il est plus à l'aise à l'aile qu'au centre, son principal mérite fût d'avoir marqué un but sur corner, d'un excellent coup de tête.

Retour en forme de Tellechea

Quand l'attaque marque, tous les autres problèmes paraissent simplifiés. Le football, on l'oublie trop souvent, est d'abord un jeu d'adresse.

Les jeunes attaquants de l'O.M. ayant pour eux l'efficacité et aussi la chance, ne craignons pas de l'écrire, les joueurs olympiens eurent la partie grandement facilité.

C'est ainsi que Kominek et, à un degré moindre, Lefevre purent se contenter de suivre le mouvement au lieu d'avoir à l'orchestrer.

Leur tour viendra une autre fois, si cela doit les rassurer.

Les défenseurs, s'il eurent parfois à souffrir de l'habilité et de la vélocité cannoise s'en sortirent au mieux, grâce à une tactique de zone parfaitement adaptée à l'état du terrain.

On constata, avec plaisir, que Molla été égal à lui-même, malgré la ...... elle qu'il vient de subir ; et que Misiasek ne se laissait nullement influencé par les conditions atmosphériques.

En nota, aussi, le net retour en forme de Raphaël Tellechea. Certains spectateurs se sont plu à souligner la qualité des passes de ce joueur. Tout de même, c'est bien le moindre qu'on puisse attendre d'un ancien titulaire du F.C. de Sochaux.

Erreur défensive de Cannes

A.S. de Cannes a-t-elle déçu ? Tel n'est pas notre avis. Cette très jeune équipe dans le jeu voudrait s'apparenter à celui de Reims, nous paraît pétrie de qualités.

Son attaque manoeuvra le plus souvent avec une très grande subtilité, et l'on comprend aisément qu'elle ait pu réussir, dans un passé récent de bonnes performances.

Des jeunes comme Laugier, Bertrand, Amand et Lachot font plaisir à voir ; et, tant que leur équipe eut un semblant de chance, ils posèrent de sérieux problèmes aux défenseurs marseillais.

Mais là où l'A.S. de Cannes commit une erreur évidente, c'est en voulant jouer la tactique défensive du hors-jeu, sur un terrain lourd et contre des avants aussi rapides que le sont ceux de l'O.M.

L'infortuné Siméoni se trouva, par suite, seul à de nombreuse reprise, face à des attaquants marseillais.

La défense de Cannes, et plus particulièrement son arrière central Casoni, porte une lourde part de responsabilité dans ce cinglant échec.

Maurice FABREGUETTES

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Dante LERDA :

"Notre défense a fait des cadeaux

Dante Lerda, l'excellent entraîneur de L'A.S. de Cannes été assez affecté par l'échec de son équipe :

"Notre défense a trop fait de cadeau aujourd'hui", nous dit-il en dégustant une tasse de thé - "que voulez-vous c'était le jour de l'An. Certes, je ne discute pas la victoire de l'O.M., mais ce 6 à 1ne reflète nullement la différence entre les deux équipes. Notre ligne d'avants n'a pas mal joué, mais tout s'est ligué contre elle, alors que le contraire se produisit de l'autre côté ".

Le célèbre dirigeant cannois M. Poesi, qui venait d'arriver, fit alors remarquer à l'entraîneur : "que voulez-vous, un match n'est qu'un match. A Cannes nous ne méritions pas de gagner par 3 à 0 et aujourd'hui ce 6 à 1 ne signifie rien. Il ne nous reste plus qu'à montrer notre vrai visage, au public marseillais dans 15 jours en Coupe.

 

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