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Résumé Le Provencal

du 19 mars 1961

 

L'O.M. avait fait cavalier seul...

quand la blessure d'AYGOUI redonna espoir...

... et le "nul" à METZ (2-2) pendant le dernier quart d'heure

Jamais match ne vit un aussi surprenant renversement de situation... Après une heure un quart de jeu, que pouvait-on mettre à l'actif de Metz, archi-bétonnant ? Rien ou presque... Un centre d'Erhardt, échappé par Corazza, à la 2me minute, un centre de Tillon, repris de la tête par Vagner, à la 15me, un remarquable travail de Masucci peu après la pause et enfin, après un bon échange de balles entre Erhardt , Bessonart et Vagner, un joli but de la tête de ce dernier, refusé pour hors-jeu, à la 53e minute.

C'était peu pour inquiéter l'O.M. qui, s'il ne possédait pas un grand avantage à la marque, faisait tout au moins cavalier seul.

Un but remarquable

Aygoui, dès la deuxième minutes avec contraint Altpeter à un bel arrêt d'un tir très sec du pied droit ; puis à la 6me minute, servi par Bruneton, Bernard Lefevre, très en verve, avait raté la conclusion de quelques centimètres.

Nous étions à la 28me minute, quand Lefevre servit Milazzo qui redonne la balle sur l'aile gauche. Son centre, excellent, fut repris irrésistiblement par Kominek qui s'était élancé pour recevoir l'ouverture. Un but remarquable et très applaudi.

Deux minutes plus tard, de l'ordre de la surface de réparation Lefevre alertait d'une balle très tendue Altpeter qui arrêtait bien.

Avant la pause, ce même Altpeter, successeur du malchanceux Fischbach, devait s'y prendre à deux fois pour stopper un tir remarquable de 15 mètres d'Aygoui consécutif à un coup franc.

On arrivait ainsi à la pause. L'O.M. allait en seconde mi-temps jouer contre le vent, ce qui ne l'empêcha pas de dominer Metz qui bétonnait toujours, bien que mené à la marque.

Sansonetti, peu servi en première mi-temps, allait effectuer des raids extrêmement dangereux. Sur un de ces centres, Milazzo manquait d'un rien la reprise de volée.

A Lefevre le second

Puis, à la 57me minute, un but était refusé pour hors-jeu à l'ailier droit marseillais à la 64me minute, il entrait balle au pied dans les 16 mètres messins et y créait une véritable panique. Milazzo parvenait à donner la balle à Lefevre qui marquait tranquillement du plat du pied... 2 à 0 !

L'O.M. continuera à conserver le contrôle des opérations, malgré quelques pâles réactions des visiteurs...

Le drame

A la 74e minute, Aygoui était sérieusement blessé à la base du tibia par le noir Kouadio. On l'emmena sur la touche, tandis que la défense locale perdait de son assurance. A la suite d'un coup franc, un centre de Wagner été malencontreusement repoussé par Corazza, assez loin, mais sur le pied de l'arrière Grimbert placé en embuscade à 25 mètres.

Celui-ci réussissait un tir splendide de puissance et de précision, et l'O.M. commençait à douter de sa chance. Nous étions à la 74me minute et l'on soignait Aygoui.

Deux minutes plus tard à la 76me minute, Bruneton concédait un corner. Bessonnart le donnait, mais ratait sa frappe. La balle tombait vers le montant le plus proche, au milieu des joueurs marseillais. Chacun voulant laisser la balle à l'autre, celle-ci allait finalement dans les filets, à la stupéfaction générale. C'était le but le plus stupide qui soit.

Les dernières minutes ne changèrent rien au résultat. Les Messins étonnèrent plus que jamais. Les efforts des olympiens furent impuissants à leur redonner une victoire qu'ils laissaient échapper aussi bien par la chance que par maladresse.

C'est encore le blessé Aygoui, revenu sur le terrain, qui réussira à inquiéter Altpeter d'un splendide tir de sa jambe malade. Mais le gardien messin s'envolera littéralement et préservera le nul inespéré obtenu par les Lorrains.

Louis DUPIC

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Ce n'était tout de même pas une raison

pour insulter grossièrement CORAZZA

Tout se si vite que le public, une fois la rencontre terminée, ne savait pas encore à quel saint se vouer... et surtout lequel les joueurs marseillais désavoués.

A un quart d'heure de la fin, donc, l'O.M. menait par 2 à 0 devant une équipe messine assez faible dans toutes ses lignes.

La cause paraissait entendue et déjà, sur le petit blanc, M. Zaraya et Lucien Troupel se disait :

"Quelle belle journée si Cannes, par-dessus le marché, est battu à Alès !"

Le temps de soigner Aygoui

C'est alors que l'on vit Aygoui, victime d'un coup de "godasse" du noir Kouadio, se tordre de douleur sur le terrain.

Le temps de porter l'avant-centre olympien sur la touche, de le soigner, de le voir revenir en boitillant à sa place, cinq minutes en tout point.. Et le score était de 2 à 2.

Rarement vit-on, au cours d'une rencontre de championnat, renversement aussi brutal.

Manque de chance, c'est certain, mais aussi deux erreurs de défense visible à l'oeil nu.

Deux fautes : deux buts

La première fois, Corazza repoussa des deux poings un centre de Vagneur sous un angle de tir très ouvert.

Le ballon tomba juste devant l'arrière gauche messin Grimbert qui s'empressa de le loger imparablement dans la cage marseillaise d'un excellent coup de pied.

La seconde fois, trois minutes plus tard à peine, Bessonnart tira un corner, avec beaucoup d'effets, et la balle pénétra de nouveau dans la cage de l'O.M. sans avoir été touchée par un quelconque joueur des deux camps.

La faute, cette fois, n'incombe pas à Corazza mais au joueur Raphael Tellechea, nous a t-on dit aux vestiaires, chargé de couvrir son gardien près du poteau droit.

Et voilà, assez exactement, comment l'O.M., qui avait mené tout le jeu, à l'exception de ces cinq minutes fatidiques, fit le bonheur de Metz et laissa échapper sa meilleure chance de "revenir dans la roue" des quatre premiers.

Corazza et ses "supporters"

Ceci dit, nous n'approuvons pas du tout les "supporters" qui, après la rencontre, attendirent Corazza pour le huer, à l'abri de leur anonymat.

De quoi, en fait, est coupable le gardien de l'O.M. ? D'avoir dégagé du point de façon peut-être un peu hasardeuse ?

Sans doute n'est ce pas à conseiller. Le ballon doit être repoussé, quand on ne peut faire autrement, vers l'extérieur, nous le savons, mais enfin il n'y avait pas de quoi insulter grossièrement un gardien pour cette faute banale.

Un peu de mesure, messieurs les prétendus supporters !

Carence (aussi) de l'attaque

Ces cinq minutes fatales mises à part, que s'est-il exactement passé.

Pas grand-chose entre deux équipes visiblement contractées par l'importance de l'enjeu.

Metz, comme on s'y attendait, nous avait servi un béton garanti sur facture ; et l'O.M., ce ne fut pas une surprise aussi, ne semble pas avoir adopté sa meilleure formation offensive.

Sansonetti à l'aile, Aygoui au centre... Il ne semble pas que l'expérience ait été concluante.

Le premier n'est pas particulièrement à l'aise à une place qui demande plus de finesse et de précision que de force, et le second n'a rien d'un footballeur de choc.

Bref, Sansonetti manqua au centre et Aygoui à sa place habituelle.

Rien n'est encore perdu

Cette carence de l'attaque, d'une attaque qui ne valut que par Kominek et Lefevre, ne doit pas être négligée.

Si, durant la première mi-temps il domina constamment, l'O.M. avait concrétisé son avantage autrement que par un petit but, il n'eut pas été question du redressement de Metz.

Efficacité insuffisante de l'attaque et deux fautes défensives ; il n'en fallut pas plus plus pour arrêter net l'O.M. dans sa remontée.

Certes, rien n'est encore perdu, l'expérience prouve que l'on peut tout espérer et redouter de ce championnat, mais avouons-le, la position de l'O.M. ne s'est pas améliorée comme on pouvait l'espérer.

Éloge et critique... mesurés

On ne s'attardera guère sur les joueurs des deux camps. A Metz, le meilleur fut l'inter replié Masucci, tandis que Bessonnart ne commença à ce manifester, très utilement il est vrai, qu'en fin de rencontre.

Mention honorable au gardien Altpeter, à Fuchs et à Tillon.

Les jeunes du club messin : Scheid, et Erhard plus particulièrement, n'ont pas complètement justifié leur réputation.

À l'O.M., on accordera les meilleures notes à Lefevre, Kominek, Tellechea, malgré son erreur, Molla et Misiasek.

Milazzo marqua trop de temps de retard dans son jeu pour être un inter avancé et Bruneton devrait soigner la qualité de ces passes.

Aygoui paraissait en forme hier, ainsi d'ailleurs que Sansonetti, mais tous deux parurent dépaysés.

Quant à Bedelian, il fit un match très honorable.

Maurice FABREGUETTES

 

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