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Résumé Le Provencal

du 02 mai 1961

 

A SAUCLIERES, OU LE VENT SUFFLAIT EN RAFALES

ROBINET marqua, HAIRABEDIAN arrêta...

... et l'O.M. battu par BEZIERS (1 à 0)

ne put saisir sa toute dernière chance

(de notre envoyé spécial : Maurice FABREGUETTES)

BEZIERS - "En avril n'ôte pas un fil... Même le 30 de ce mois capricieux !"

Pour avoir cru que nos anciens radotaient nous avons dû, dimanche, à Sauclières, mettre un lourd manteau d'hiver sur un costume d'été.

Sinon, le vent du Nord, aidant, nous eussions immanquablement hérité de la dernière grippe biterroise de la saison.

L'O.M. n'aime pas le vent

Les joueurs qui, heureusement pour eux, se remuent, n'avaient en définitive, qu'à tenir compte de l'influence de cet élément déchaîné sur la conduite du ballon.

L'O.M. débutant avec le vent dans le dos, sembla se refuser à considérer cet allié naturel comme un auxiliaire.

Aussi, malgré un violent tir de Sansonetti (3me minute) qui tordit presque les mains d'Hairabédian, vit-on les joueurs marseillais, adopter, sur le terrain, une position extrêmement prudente.

On pense surtout aux deux demi-ailes : Tellechea et Milazzo qui restèrent obstinément au niveau de leurs arrières.

Tant et si bien que le score était toujours de 0 à 0 à la mi-temps.

Béziers, dans les joueurs faisaient preuve d'une folle activité, avait même plutôt dominé.

On avait noté un but marqué par Boukalfa (15me), mais refusé par l'arbitre pour hors-jeu ; et deux tirs de Robinet, le noir avant-centre, qui permirent à Corazza de se distinguer.

Quant à l'O.M., seul un second et dangereux essai de Sansonetti avait traduit dans les faits ses rares velléités offensives.

Sansonetti se distinguent...

On s'aperçut, des la reprises, que les Marseillais jouaient beaucoup mieux contre le vent.

Milazzo se décida enfin à appuyer sur l'accélérateur, on vit l'O.M. passer à l'offensive, devant une équipe biterroise un peu fatiguée par ces généreux efforts précédents.

Le haut sommet de cette période se situe à la 60me minute.

Après que Robinet, toujours lui, eut contraint Corazza à parer un tir très tendu, Sansonetti s'envola.

En deux feintes, le jeune avant-centre élimina proprement les deux meilleurs joueurs d'en face, Saez et Fioriti... Et tira du gauche.

Le ballon rebondit sur la transversale... malheureusement pour l'O.M.

... mais Robinet marque

La réponse fut presque immédiate.

Une contre-attaque en rafale des Biterrois, une tête judicieuse de Boukalfa, un tir en extension du souple et véloce Robinet... but (62me minute).

Par la suite, Béziers ayant replié Griffiths en défense pour conserver ce petit avantage, l'O.M. domina de plus en plus.

Aygoui réussi à placer trois "gauches" qui trouvèrent l'excellent Hairabedian à la parade ; et Kominek tira un coup franc de pieds de maître que le gardien biterrois arrêta une fois encore.

A l'opposé, Robinet, donc la vitesse posa quelques problèmes à la défense marseillaise, passa deux fois de plus, sans résultat concret, si ce n'est un bon arrêt de Corazza.

Et la fin survint là-dessus, ouvrant et double contentement des spectateurs biterrois, qui venaient d'apprendre que leur équipe de rugby s'était qualifiée pour la finale du Du Manoir.

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UN TIR DE SANSONNETTI

FIT TREMBLER LA TRANSVERSALE

BEZIERS - Il est certain que l'O.M., à quatre ou cinq joueurs près, dispose d'une équipe techniquement plus étoffée que celle de l'A.S. de Béziers.

Dimanche, plus particulièrement, les Biterrois, privé de leur avant-centre titulaire Albert, alignèrent deux inters d'occasions Griffith et Bourdel, et d'un ailier improvisé Cuxac.

Portant cette équipe, faite de pièces et de morceaux, a non seulement gagné dimanche, mais surtout possède à cinq journées de la fin, deux points d'avance sur l'O.M.

Du pile ou face

C'est sans doute la preuve que l'équipe marseillaise, pour des tas de raison, dont la plupart ont été déjà longuement exposées n'a pas su utiliser au maximum ses forces dans ce long championnat.

Dimanche encore, comme à Besançon, comme contre Aix et Metz, pour ne pas remonter au déluge, la victoire ou la défaite n'ont été qu'une question de pile ou face.

Mais, tant trop souvent la pièce prend l'habitude de tomber du mauvais côté, c'est que quelque chose ne tourne pas rond.

Pour nous, qui étions dans les tribunes de Sauclières, le témoin navré de ce nouvel échec, il nous a semblé que l'équipe marseillaise comptait trop justement sur sa supériorité technique, sur l'organisation de son jeu, pour l'emporter.

En face, les Biterrois, à l'image de l'indomptable Gallois, Griffith de battaient sur tous les points du terrain, s'accrochant à la balle avec une rare détermination.

Quand le "train-train" ne suffit pas

A l'O.M., si on accepte les arrières, dont la raison d'être et de se battre, seul Sansonetti, Milazzo en deuxième mi-temps et Vescovali rivalisèrent avec leurs adversaires dans la lutte pour la conquête du ballon.

Nous ne voulons pas écrire par la que les autres aient mal joué mais il est des rencontres ou le "train-train" même assorti de quelques exploits techniques, n'est-ce pas Kominek et Aygoui ne suffit pas.

Quant à Vescovali, dans la bonne volonté, le désir de s'intégrer dans le jeu collectif, sont hautement louables et qui peut même être crédité d'une certaine amélioration, il ne sera qu'un espoir, tant que ces frappes des deux pieds et de la tête seront aussi dénués de force.

Le meilleur : Sansonetti

Ceci dit, l'O.M., dans l'ensemble de la partie a mieux joué qu'à Besançon, surtout grâce à Molla et Corazza, qui furent dignes de leur réputation.

Sansonetti fut, une fois encore, le meilleur attaquant. Aygoui prouva qu'il est indispensable au poste d'inter, d'autant que Milazzo, quand il veut sortir de sa réserve, reste le demi le plus efficace de l'équipe.

Dans cette étonnante équipe de Béziers, où personne ne triche, le meilleur football est représenté par Boukalfa, Fioriti et Saez.

Hairabedian a fait un très bon match. Robinet s'est surpassé et le débutant Lavagne, une découverte de Nuic, paraît avoir l'étoffe d'un futur bon défenseur professionnel.

M.F.

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Lucien TROUPEL : "Nous aurions pu gagner !"

Lucien Troupel s'est fait maintenant une raison : l" O.M. ne "montera" pas cette saison.

Ainsi est-ce très calmement qui déclara :

"Si notre équipe avait joué de cette façon à Besançon, elle aurait certainement gagné. Aujourd'hui, tout, même l'arbitre, c'est ligué contre nous.

"Ah ! Ça si seulement ce tir magnifique de Sansonette était passé un demi centimètre plus bas !"

NUIC : "On ne peut pas nous demander plus !"

L'entraîneur Nuic, donc le travail est unanimement apprécié à Béziers, n'est pas l'homme des déclarations spectaculaires.

"J'ai de la peine à comprendre - nous dit-il - que cette équipe de l'O.M., faite pourtant de bons joueurs, ne soit pas nettement mieux classée.

"Quant à nous, il est impossible de nous demander davantage. Je suis très satisfait de mes garçons qui, s'ils ne sont pas tous des aigles, savent au moins lutter sur le terrain".

 

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