Résumé Le Provencal du 12 mai 1961 |
TROP TARD... HELAS... TROP TARD L'O.M. domine et bat MONPELLIER (4-1) A la mi-temps, les olympiens, maître absolus du jeu, menaient déjà 3 à 0 |
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L'élite des supporters des deux équipes ayant délégué ses plus dévoués représentants, il y avait tout de même environ 5.000 personnes au Stade Vélodrome, pour cette rencontre qui aurait dû être un des sommets de la saison olympienne. Il y avait aussi quelques drapeaux aux couleurs de Montpellier, deux ou trois pétards qui saluèrent les meilleurs mouvements de l'O.M... et un fort mistral. Un gauche magistral d'Aygoui Dès la première minute, en trembla pour l'O.M. Misiasek ayant un peu lambiné pour dégager la balle, sel a fit prendre par Sekou. Le noir ailier tira sans attendre, mais Corazza plongea et bloqua. Ce fut à peu près tout pour Montpellier, car aussitôt commença le festival marseillais. Maîtres de la balle et du jeu au centre du terrain, Tellechea et Milazzo faisaient la loi, les Olympiens commencèrent par poser quelques banderilles : un beau tir de Tellechea (8me) et un autre d'Aygoui (11me). Sur ce dernier, malgré un Mallet eut un mal fou à éviter le but. L'estocade attendue vint à la 20me minute. Elle fut superbe. Matador : Aygoui. Le gaucher marseillais contrôla la balle du droit est toujours de volée tira violemment du gauche, bien sûr. "Bravo !" n'eut plus qu'à dire Mallet. Kominek et Sansonetti marquent encore Poussé par le vent et par ses demis, l'O.M. poursuit sa domination. A la 29me minute, un centre très pertinent d'Ugolini pris toute la défense du S.O.M. à contre-pied. Kominek qui se trouvait là, ne laissa pas passer une aussi belle occasion. O.M. : 2 ; S.O.M. : 0. |
... Et l'O.M. dominait toujours devant une équipe de Montpellier visiblement surprise par l'allant de son adversaire. Ugolini devait marquer un troisième but refusé, pour hors-jeu. Puis, à la 44me minute, à la suite d'une bonne combinaison de toute l'attaque de l'O.M., Sansonetti servi en dernier par Ugolini battait une nouvelle fois Mallet. Trois à zéro pour l'O.M. à la mi-temps. Sekou donne son but au S.O.M.... La deuxième mi-temps fut jouée sur un rythme nettement moins vif que la première. Le S.O.M. se sentait battu et l'O.M., jouant contre le vent, n'avait aucun intérêt à pousser à l'attaque. La partie faillit cependant se réveiller à la 60me minute. Profitant d'une hésitation de Misiasek et de Mola, et avec l'aide d'Augé, Sekou prit le ballon et le mors aux dents et marqua son but presque hebdomadaire. Mais Aygoui salle addition Pendant quelques minutes, Montpellier semblant retrouvait son style et son rythme Coupe de France, attaqua à outrance. Mais ce feu de paille fut rapidement éteint par le seul montpelliérain sur le terrain : Aygoui. À la 65me minute donc, Aygoui suivant une balle passée en profondeur, résista à une charge de Bourrier et du droit, trompa Mallet venu au-devant de lui. O.M. : 4 ; S.O.M. : 1. Cette fois c'était bien fini... et seule une excellente parade de Corazza, sur tir du jeune Augé, à quelques secondes de la fin, mérite d'être noté. |
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L'esprit de l'escalier |
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Nous l'aurions presque parié. L'O.M. n'ayant rien à perdre ni à gagner devait donner des regrets à ses supporters... et à son président. C'est le propre de toutes les bonnes équipes qui, pour des raisons souvent mystérieuses, ont laissé passer leur chance. Autre exemple récent Nîmes. L'O.M. nettement supérieur Donc, l'O.M. jouant sans le moindre complexe, ne pensant pas à se replier en défense après avoir marqué un but, domina et battit le S.O. Montpellier le plus simplement et le plus naturellement du monde. C'est ce qu'on appelle esprit de l'escalier. Sans doute équipe de Montpellier n'était pas exactement ce qu'elle fut à l'époque de ses triomphes en Coupe. Le rythme surtout n'était plus le même et les plus jeunes et les plus vieux des joueurs somistes parurent passablement émoussés. C'est d'ailleurs assez normal. Cependant, il faut ajouter honnêtement que la mauvaise partie des Montpelliérains est due, aussi, à la bonne partie des Marseillais. Il est toujours nécessaire de juger une équipe en fonction de sa rivale. Tellechea et Milazzo en vedette La supériorité marseillaise fut surtout marquée au centre du terrain. Les deux demis de l'O.M., Tellechea et Milazzo, le premier surtout, firent une excellente partie. |
Grâce à eux principalement, le reste de l'équipe, bénéficiant d'une assise stable, pu se montrer sous un jour favorable. C'est ainsi que Aygoui pouvant rester en pointe, marqua deux buts superbes c'est que Kominek moins isolé au centre du terrain, eut une action presque constante. Il y a quinze jours, à Béziers les joueurs de l'O.M. nous avaient déclaré qu'il ne savait pas jouer avec le vent. Hier, pourtant, aidés par un fort mistral, ils marquèrent trois buts. Ce qui prouve que les éléments ne sont rien quand une équipe a envie de jouer. La morale de ce match Du S.O. Montpellier on ne retiendra pas grand-chose, après cette rencontre. A l'épreuve d'une partie ne présentant pas un caractère exceptionnel, on s'est aperçu que certains des joueurs de Mirouze auraient du mal à s'adapter à la première division. Mais le même Mirouze pourrait nous faire remarquer que la remontée ne se joue pas sur une seule rencontre et qui son équipe à la "nationale" en point de mire, malgré ce retentissant échec. C'est bien la morale de ce match. A travers ses meilleures parties on s'est aperçu que l'O.M. valait nettement les quatre premiers de la deuxième division. Mais encore fallait-il le prouver, du mois d'août dernier à ce mois de mai. M.F. |
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ROESSLER : "Une victoire parfaitement méritée" Dans le couloir jouxtant les deux vestiaires, on n'entendait que la même réflexion : "dommage que ce soit trop tard !" M. Zaraya nous a même dit : "Il y a de quoi se jeter la tête en avant contre un mur !" Quant au calme Roessler, entraîneur des jeunes, il devait nous déclarer : "C'est une victoire parfaitement méritée. L'O.M., supérieur dans tous les domaines du jeu, a prouvé qu'il valait mieux que son actuelle place au classement". Mirouze : "le mauvais jour" Dans les vestiaires du S.O.M., en paraissait accepter cet échec avec une certaine philosophie. "Que voulez-vous, disait l'aimable Mirouze, dans un aussi long championnat, il y a des jours "sans". Aujourd'hui, notre équipe était méconnaissable. Il est vrai qu'elle a fait de tels efforts cette saison, qu'on ne saurait humainement la critiquer sévèrement". |