Résumé Le Provencal

du 16 janvier 1961

AU STADE RAOUL BRULAT, A DRAGUIGNAN

Draguignan (Par téléphone). - Il régnait hier après-midi une vive animation au stade Raoul Brulat à Draguignan, avant le coup d'envoi du 32e de finale de Coupe entre l'A.S. Brignoles et l'Olympique de Marseille.

Les équipes se présentèrent dans les formations annoncées c'est-à-dire : Vitelli, Giraud, Comba, Marquet, Routier,Vitalis, Rettener, Grisolle, Ansaldi, Berthele, Gallard pour Brignoles et Corazza, Gransart, Misiasek, R. Tellechea, Molla, F. Péri, Ugolini, Kominek, Sansonetti, Aygoui, Lefevre.

Après une minute de silence observée pour le regretté Robert François, le joueur de l'A.S. Brignoles mort accidentellement au cours de la semaine dernière, la partie commence.

Dès le coup d'envoi donné par M. Rios, les Marseillais se lancèrent à l'assaut des bois de Vitelli.

À la 2e minute, Ugolini, dans sa foulée, botta sur Vitelli qui plongea avec aisance.

Après des essais de Kominek, Sansonetti, Lefevre, Sansonetti expédia un ras de terre qui obligea le keeper amateur à dégager en corner.

À la 25e minute, Aygoui shoota trop vite et manqua la cage.

La pression phocéenne ne cessait de croître au fil des minutes mais les défenseurs de Gallard nullement impressionnés, montaient bonne garde.

À la 30e, Lefevre rata une magnifique occasion, il envoya la sphère en dehors de la cage alors que Vitelli se trouvait à terre.

À la 36e, Aygoui shoota un bolide, le gardien brignolais était battu, mais la balle fila à côté.

À la 40e, Ugolini passa Vitelli en force, et tira mais Giraud sauva sur sa ligne.

À la 42e, Vitelli sortie de façon imprudente, Sansonetti, au lieu de donner une "pichenette", botta la sphère vers les nuages.

À la mi-temps, l'O.M. aurait pu mener par 3 à 0 mais le score était de zéro à zéro. Et les amateurs commençaient à croire avec juste raison que leur rêve deviendrait réalité.

À la reprise les poulains de Troupel firent encore le forcing.

Sur un coup franc de Kominek, Lefevre marqua (51e) mais l'arbitre avait sifflé quelques instants plus tôt, une pénalité contre Ugolini qui avait chargé le goal.

À la 55e, Brignoles gaspilla sa plus belle chance.

Grisolle déborda la défense, glissa le cuir à Ansaldi qui "loupa" la cage alors que Corazza se trouvait à terre.

Aygoui se déchaîna ensuite, obtint un corner (72e), puis adressa un boulet que Vitelli stoppa bien.

Enfin, à la 71e, l'O.M. concrétisa son incontestable domination territoriale.

Molla donna la balle à Kominek qui lança Sansonetti, ce dernier rendit la politesse à l'Autrichien. Un shoot dans sa foulée c'était le but.

À la 74e, Lefevre faillit aggraver le score, son "pétard", à deux mètres fut arrêté par le pied de Vitelli.

Les avants marseillais maladroits

Draguignan - Nous l'avons constaté, une fois de plus, hier après-midi, à Draguignan, lors du match de Coupe Brignoles - O.M., cette épreuve a un pouvoir magique : celui de permettre aux modestes de se hisser au niveau des meilleurs à maintes reprises.

Sur le papier, les Marseillais qui sont à l'heure actuelle en excellente forme ne devaient faire qu'une seule bouchée, et bien ils ont été obligés "cent fois sur le métier de remettre leur ouvrage".

Ils ont dominé copieusement, ils ont shooté d'abondance, mais vraiment ils ne se sont montrés très maladroits.

C'était à croire qu'ils ne parviendraient pas à tromper Vitelli, le gardien brignolais qui n'a pas commis une seule faute.

La stérilité des "blancs" donna confiance aux défenseurs du team de Gallard qui furent combatifs en diable, et ne firent qu'un minimum d'erreurs.

Et pourtant, les avants phocéens se trouvaient à plusieurs reprises dans une position que l'on pourrait dire presqu'idéal !

Sansonetti et Ugolini multiplièrent les tentatives sans grande précision et ils permirent ainsi à Rougier, puissant et décidé et au capitaine Comba de tirer leur épingle du jeu.

Lefevre déborda quelquefois le long de la touche et fut dangereux, malgré ce Giraud fournit une prestation remarquable.

Aygoui fut encore le tireur qui trouva le mieux l'encadrement, son shoot pourtant était moins nerveux que d'habitude. Kominek eut le mérite de signer la victoire de son équipe.

La défense marseillaise joua avec beaucoup de calme, de sang-froid et elle musela sans difficulté une attaque varoise pleine de bonne volonté mais qui, réellement, manquait de finish pour profiter de la merveilleuse résistance de ces lignes arrières.

Corazza ne fut pas souvent sollicité ; Molla trusta toutes les balles de la tête. Gransart et Misiasek dominèrent sans émoi Gallard et Retterer.

Berthelet fut plutôt effacé devant Raphaël Tellechea.

Ansaldi et Grisolle furent les plus en vue d'une quintette timide.

Francis Péri fit une rentrée honorable.

L'O.M. a souffert devant l'A.S. Brignoles qui n'aurait pu causer une surprise qu'à la condition de se montrer beaucoup plus audacieux dans le rayon offensif.

M. ZARAYA : "Cette victoire étroite est de bon augure"

L'entraîneur Lucien Troupel s'exclamait à l'issue de la rencontre : "nous avons eu de multitudes occasions et nous avons accumulé les maladresses ! Nous avons souffert !"

M. Zaraya avait eu chaud : "Les Brignolais n'ont pas été redoutables en attaque mais de gagner de manière aussi étroite et de bon augure ! "

M. Bicais : " Moi, je ne me suis jamais fait de mauvais sang sur le résultat final !"

Dans le camp varois, le président Roubaud constatait : "Dommage ! Nous avions une chance... mais l'arbitrage ne nous a pas été favorable !"

L'entraîneur Gallard précisait de son côté : "Nous sommes contents d'avoir bien résister ! Mais les olympiens ont été rudement maladroit !"