Résumé Le Provencal du 11 septembre 1961 |
Deux à un pour l'O.M., .... un score flatteur pour BEZIERS qui n'en espérait pas tant |
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Une bien curieuse rencontre en vérité ! L'O.M. ne tint pas finalement des promesses non négligeables qu'il donna au cours de la première demi-heure. C'est le petit ailier Cuxac qui posa la première banderille à la 4me minute ou Moreira dut lui plonger dans les jambes... Ensuite, les attaquants biterrois s'endormirent par la force des choses jusqu'à ce qu'on aborde et dernières minutes. Pendant tout ce temps, l'O.M. attaqua le but bien défendu par Hairabedian, brillamment pendant une demi-heure, obstinément mais sans réussite ensuite. Histoire de la rencontre comporte trois chapitres. Celui des buts marqués, des buts refusés et des buts ratés. Il y en eut en effet pour tous les goûts. Les buts réussis Ils furent au nombre de trois. À la 21me minute, Milazzo ouvre la marque d'un tir de près, qui connaît tout d'abord la fortune d'arriver sur le montant, mais qui a ensuite la chance de ricocher sur Hairabedian, et de là derrière la ligne. À la 28me minute, Yansanne perce, s'écarte du but, mais dribbles Lavagne et et Fioritti avant de marquer irrésistiblement. À ce moment-là, on prévoyait un écrasement des jeunes visiteurs et personne ne pensait que la marque était clôturée pour l'O.M. Enfin, à la 84me minute, après une première percée enrayer difficilement par Knayer, le jeune Christol grillait tout le monde, y compris Moreira, et adroitement, réduisait la marque. Béziers obtenait donc, contre toute attente, un but qui sanctionnait une défaite honorable. Les buts refusés Venons-en maintenant au chapitre des buts refusés, au nombre de trois, comme les précédents. Tout d'abord, à la 15me minute, après un premier centre raté de peu par Lefevre, Pavon marquait un but superbe, refusé pour main parfaitement inutile de Sansonetti. |
À la 55me minute, Sansonetti était balancé par Lavagne, et c'était un penalty assez sévère tiré par Lefevre. Son tir était dévié sur le montant par Hairabedian, mais Lefevre suivait et marquait de près. Le but était refusé pour jeu dangereux ? ! ? Enfin, à la 75me minute, sur centre de Lefevre, Yansanne escamotait la balle du bout du pied, foncait et marquait. But refusé pour "pied en avant" ! ! Essayez un peu de jouer au football sans avancer le pied de temps à autre ! ! ! Et les buts ratés Aarrivons-en au chapitre des plaisants les buts ratés. Là, nous devons dire que Étienne Sansonetti fut extrêmement malheureux, et que le public ne le remit pas en confiance par son attitude hostile. À la 20me minute, Yansanne dribble Hairabedian légèrement en dehors de la cage, et passe à Sansonetti, littéralement dans la cage. Un but comme on en rate un dans une vie, et qu'Étienne rata hier. Une minute plus tard, Milazzo marquer... À la 27me minute, Sansonetti recevait une balle de Milazzo. Bien placé, il tirait nettement à côté. Une minute plus tard, Yansanne marquait. A la 38me minute, Lefevre débordait après relais de Sansonnetti, arrivait seul, mais sa balle frôlait le montant. À la 46me minute, Yansanne percait au centre, mais tirait au-dessus. Il récidivait à la 73me minute. Ajoutant à cela de nombreux arrêts de l'excellent Hairabedian et nous comprendrons que le score de 2 à 1 en faveur de l'O.M. ne reflète nullement sa nette supériorité. Louis DUPIC |
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YANSANNE le "fer de lance" |
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Le moins qu'on puisse écrire à l'issue de cette rencontre, et que l'O.M. n'a pas été payé de sa constante domination et de ses généreux efforts offensifs. L'arbitre M. Barde, il est vrai, a su donner un coup de pouce au destin. En deuxième mi-temps, Lefevre venait de marquer, sur penalty, avec l'aide des deux poteaux et le concours d'Hairabedian. Ce but fut refusé, pour jeu dangereux, de l'ailier gauche de l'O.M. Bon, n'en faisons pas un drame ! Mais un peu plus tard, quand Yansane, d'un pied levé qui ne menaçait personne, eut subtilisé la balle aux défenseurs biterrois et marqué, d'un tir admirable dans la foulée, on s'explique mal que ce but est été, lui aussi refusé. On ne se l'explique même pas, quelque bonne volonté qu'on veuille y mettre. Deux vedettes maison Quoiqu'il en soit, 2 à 1, 3 à 1, 4 à 1, cela fait toujours deux points. Deux points qui permettent à l'O.M. de figurer dans le lot de tête après la cinquième journée. Le départ, cette saison n'a pas été ratée. Sur cette rencontre, dont la première mi-temps a été aussi vivement jouée que plaisante, on serait tenté de conclure que l'O.M. a surtout été renforcé, par rapport à la saison dernière, grâce à deux joueurs dont on ne parlait pas du tout en juillet et août : Yansane et Pavon. Yansane, dans un style déroutant pour l'adversaire et avec l'aide d'une vitesse d'exécution étonnante, fut le "fer de lance" de son équipe. Le complément idéal, pour un joueur nommé Kominek. Quant au petit Pavon, il enchanta, une nouvelle fois, les connaisseurs par la finesse de son jeu, son sens de la chose à faire et son imagination. Deux vedettes maison en somme. Qui s'en plaindrait ? |
Match de tout repos pour la défense Le reste de l'équipe marseillaise fournit un match satisfaisant. La preuve ! Moreira, battu à la suite d'une faute d'inattention de sa défense, n'eut pas un seul tir véritable à arrêter en 90 minutes. Il est bien évident que dans de pareilles conditions, il est honnêtement impossible de juger les trois arrières Knayer, Alauzon et Leonetti ont eu la partie tellement facile que mieux vaut attendre d'autres occasions pour apprécier leur valeur d'ensemble. Car l'équipe biterroise, sympathique certes et courageuse, justifia jamais sa réputation. Si l'on excepte Hairabedian, l'excellent Floritti, Saez et à la rigueur Bourdel, le reste nous parut très amateur. Accordons, cependant, le bénéfice du doute au jeune avant-centre Christol, dont les qualités furent plus entrevues que réellement vues. Ne tirons pas sur Sansonetti Pour en finir : le cas Sansonetti. En première mi-temps, l'avant-centre de l'O.M., seul sur la ligne de but est servi par Yansane qui venait de dribbler trois biterrois dont le gardien Hairabedian, réussit l'exploit rarissime d'enlever la balle par-dessus la barre... Ce genre de louper s'explique assez facilement. Le geste a faire est tellement banal, tellement routinier, que le pied, lancé mécaniquement, est à la merci d'un dernier faux-bond de la balle. Dans notre carrière, nous avons vu pire. Il est certain que ce loupé décontenança complètement Sansonetti. Le public se mit alors à le siffler, ce qui n'arrangera rien. À notre avis, le public eut grand tort (exemple récent : Yansane) et nous gardons toute notre confiance à l'impulsif avant-centre olympien. Maurice FABREGUETTES |
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NUIC : "L'OM a battu une mauvaise équipe amateur" |
Le choeur de l'OM : "Le vrai score était 4 à 1 " |
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L'entraîneur biterrois Nuic n'y va pas par quatre chemins. "L'O.M. - dit-il aux représentants de la presse marseillaise réunit autour de lui - a battu une mauvaise équipe amateur." Et d'ajouter : "Ce n'est pas avec des navets que l'on peut faire une bonne soupe. Je dispose de 5 "pros" de trois stagiaires et de trois amateurs est encore aujourd'hui ont-ils joués de façon incompréhensible. Dans ces conditions, je suis heureux que l'O.M. n'est pas gagné par 4 ou 50 à zéro..." Paroles amères et nous semble-t-il un peu injustes pour une équipe dont le désir de bien faire était évident. |
Dans les vestiaires de l'O.M., MM. Zaraya, Bicais, l'entraîneur Troupel et tous les joueurs étaient d'accord sur un point : "Le vrai score de cette rencontre était de 4 à 1." Personne, en effet, ne pouvait s'expliquer pourquoi l'arbitre M. Barde avait refusé le but (très joli) de Yansanne et celui marqué, sur penalty par Lefevre ! D'autre part, Lucien Troupel nous a dit que Sansonetti avait été tellement ému par le but raté par lui en début de match, dans des conditions assez extraordinaires, qui n'avait jamais pu retrouver son équilibre. Nous excuserons d'autant plus volontiers le courageux Sansonetti que Yansanne, très critiqué après Cannes-O.M., a été hier le grand bonhomme du match comme à Besançon d'ailleurs. M.F. |