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Résumé Le Provencal

du 14 septembre 1961

 

Nouveau succès Marseillais devant TROYES (2-0)

mais LEFEVRE ne perça le béton visiteur qu'à la quarante huitième minute.

Des le coup d'envoi et selon la tradition, maintenant solidement établie, l'entraîneur troyen Roger Courtois expédia son numéro neuf Delaporte au niveau de l'arrière central Elise.

Cela permit à notre voisin de dire : "Si cet avant-centre marque un but, ce ne pourrait être que contre son camp !"

Maintenant nous allons entreprendre la longue relation les assauts que les Marseillais menèrent avec plus ou moins de bonheur contre la cage de l'excellent gardien D'Arménia, qui fut pour nous une révélation, comme son camarade Elise.

Les Troyens comptaient pour marquer un but sur un incident de jeu imprévisible, ou sur un exploit des bons "joueurs de salon" que sont Stopyra et Baden, car ce n'était pas Verdier et Steibel qui sont bien les ailiers les plus faibles qui aient jamais foulé la pelouse du boulevard Michelet, qui pouvait inquiéter la défense locale.

Une longue demi-heure et des occasions...

L'O.M. mit une demi-heure pour trouver l'ouverture et, à la 32me minute, Kominek résistait à l'attaque des défenseurs champenois redressait la balle vers Yansané qui piétiné, et de près, ne pouvait que tirer sur le corps du gardien visiteur.

À la 36e minute, Kominek dont l'action était permanente perçait face à la cage et décrochait un tir violent que d'Arménia réussissait à dévier sur le montant, à sa gauche.

Encore deux minutes et, à la suite coup franc donnée par Lefevre, Kominek tirait sur la transversale.

Un peu avant la pause, c'est Sansonetti qui s'échappait sur la droite et tirait de fort peu à côté de la cage, puisque la balle s'écrasa sur le côté du filet.

Lefevre d'entrée

Ce but que chacun attendait, l'O.M. allait le marquer à la 48me minute. Intelligemment, Kominek renversait le jeu sur la gauche ou Lefevre était démarqué. L'ailier gauche contrôlait et marquait de près un but imparable.

L'O.M. allait continuer de presser les visiteurs sur leur but. À la 67me minute, un bon coup franc de Kominek trouvait d'Arménia à la parade.

Deux minutes plus tard, sur une balle de Milazzo, Sansonetti se trouvait bien placé, mais tirait en force au-dessus de la transversale.

Réaction visiteuse

Alors que l'on abordait le dernier quart d'heure, les visiteurs allaient réagir, mais Moreira ne dut finalement intervenir que sur des centres de Baden, tout d'abord (78me), puis sur Diebold (83me).

Ce sera la seule contribution troyenne au jeu offensif...

Et l'estocade !

Il restait cinq minutes à jouer lorsque Lefevre et Yansane, surpris par un loupé visiteurs laissaient passer devant la cage un centre de Kominek.

Mais, deux minutes plus tard, d'Arménia cueillait remarquablement un centre de Lefevre et servait Lipiec à la main. Mais Bruneton lui soufflait la balle, faisait quelques pas avant d'expédier de 30 mètres la balle dans les filets.

Ce devait être le dernier événement marquant de la rencontre dont le résultat faisait de l'O.M. un leader.

Louis DUPIC

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Quand KOMINEK, le stratège

met le feu aux poudres

Troyes est voisine de Reims. Roger Courtois dont le seul nom évoque la grande époque sochalienne, et un zélé propagandiste du beau jeu, précis à souhait, voir même un tantinet fignolé.

On ne saurait donc être surpris de voir l'A.S. de Troyes, sacrifier, de façon semble-t-il excessive, au jeu en honneur à Reims.

Si l'expression "faire de la dentelle" n'avait déjà été trouvée par les premiers supporters sportifs, nous aurions pu inventer, hier après-midi, au spectacle des Stopyra, Baden... et autre Verdier, se passant et se repassant le ballon, dans ce que nos anciens, décidément imaginatifs, avaient qualifié de "mouchoir de poche".

Bon, cette méthode en vaut bien d'autres ; et chacun, au demeurant, est libre de jouer comme il l'entend.

On ne comprend pas

Mais alors, on se pose la question : " Que pouvait espérer une équipe dont les attaquants ont un style on ne peut plus menu et confidentiel, en massant six ou sept de ses joueurs devant son but ?

Viser le partage des points sur terrain adverse et le fait des équipes fort, disposant par-dessus le marché de contre attaquants rapides, précis et énergiques.

Quand, comme c'est très visiblement le cas de Troyes, on n'est pas doué pour ce genre de football violent, mieux vaut chercher autre chose. "

En misant sur un jeu de mouvement, l'A.S. Troyes eut contribué à la qualité du spectacle ; et nous nous ne pensons pas qu'elle eut pour autant diminuer ses chances.

Un jeu confus

Car, une fois de plus, nous avons assisté à une rencontre à sens unique.

D'un côté, l'attaque de l'O.M. renforcé épisodiquement par Milazzo ; de l'autre, la défense de Troyes faites les trois arrières, des de demis... et de l'avant-centre Delaporte.

Ce qui, de toute évidence, de peut se traduire que par un jeu confus, heurté et agrémenté -si l'on peut dire - de charges irrégulières.

Le principal de la partie se disputant sur un tiers du terrain, il pouvait difficilement en être autrement.

Kominek : "l'homme canon"

Dans d'aussi mauvaises conditions l'équipe de l'O.M. avait peu de chances de se montrer sous son meilleur jour.

Qu'elle l'ait emporté par 2 à 0 et déjà satisfaisant.

Il suffisait d'ailleurs de très peu de choses d'un rien de réussite pour que le total des buts en sa faveur, fut largement augmenté.

Hier, "l'homme canon" de l'équipe marseillaise s'appelait Kominek.

Certes, stratège autrichien occupait-il, au centre du terrain, une place de tout repos. Mais ce fut lui qui donna à Yansane une balle ne demandant qu'à rentrer. Ce fut lui encore qui permit à Lefevre de marquer le premier but olympien, grâce à un excellent renversement de jeu ; et de son pied partirent deux tirs redoutables, repoussés par le poteau.

Le tout mérite bien quelques félicitations.

L'exploit de Bruneton

Le reste de l'attaque marseillaise souffrit passablement du marquage étroit dont il était l'objet.

Pavon, Sansonetti et Lefevre directement opposé à ces excellents défenseurs que son Diebold, Élise et Khunapfed furent souvent gênés aux entournures.

Quant à Yansane, toujours aussi actif, il n'avait visiblement pas la réussite de son côté en ce très beau dimanche.

Milazzo joua le rôle très offensif imposé par la tactique troyenne. Bruneton pour sa part attendit les cinq dernières minutes avant de nous prouver de manière éclatante qui pouvait avoir, à l'occasion, de la dynamite dans son pied droit.

Un espoir d'Armenia

La défense, elle, pris un bon dimanche de demi-repos.

Moreira toutefois sans doute désireux de nous contrer qu'il existait, gratifia le public de la plus spectaculaire et aérienne des interceptions.

De l'A.S. de Troyes on retiendra sûrement l'autorité, la sûreté et les dégagements du jeune gardien d'Armenia.

Élise est certainement un réel espoir à son poste ; et Diebold et Khunapfel ne manquent pas de talent.

Maurice FABREGUETTES

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Roger COURTOIS :

"POUVIONS NOUS FAIRE MIEUX ? "

Roger Courtois est toujours le championnat du football.

"Certes - nous dit-il" mon équipe n'a pas fait un match très spectaculaire. Mais pouvions-nous faire mieux ? La vitesse de jeu des Marseillais et la chaleur ont surtout éprouvé mes jeunes. Certains d'entre-eux ont joué nettement au-dessous de leur valeur. Mais je crois que peu d'équipes feront mieux que la mienne au stade Vélodrome.

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M. ZARAYA : "La prudence sera de mise contre nous, cette saison "

À l'O.M., on commence à s'habituer à la victoire. Aussi la joie, dans les vestiaires, était-elle normale, mais pas débordante.

M. Zaraya semble s'être fait une philosophie du béton.

"Maintenant que nous sommes en tête" - confie-t-il à son entourage - "il faut s'attendre à voir tous nos adversaires pratiquer une politique d'extrême prudence sur notre terrain. C'est l'envers de la gloire. Aujourd'hui, nous aurions pu gagner plus nettement, mais enfin, compte tenu de la tactique troyenne, 2 à 0, ce n'est pas si mal".

À ce moment, on apprit que Toulon avait battu V.A. ce qui permettait à l'O.M. de s'élever à la première place.

"Ça va faire un match à succès dimanche prochain, et aussi un match à recette !" fut la réflexion générale, après l'annonce de cette bonne nouvelle.

... Et c'est sous les applaudissements d'un groupe très fourni de supporters que les joueurs quittèrent le stade.

À Marseille, le football est en train de retrouver son public et s'est "mordus".

 

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