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Résumé Le Provencal

du 09 octobre 1961

 

SANSONNETTI et YANSANE traduisent

LA SUPERIORITE DE L'O.M. (3 à 0)

Sur un C.A.PARIS timide et impuissant

Il faut bien le dire, nous n'avons pas reconnu le sympathique C.A.P., qui plaisait par son jeu ouvert dans cet ensemble bétonnant... et impuissant.

Dès le coup d'envoi, demis et arrières parisiens se placèrent en ligne à 20 mètres de leur but, avec Bernard et Grisetti, voire Vivien, ne dépassant pas la ligne médiane, la charge de marquer des buts incombant, au miracle... ou a Bereau et Malberta.

Ces derniers sont de bons petits joueurs, tout comme leurs camarades, mais leur entraîneur leur réclame une tâche au-dessus de leurs forces.

Un but longtemps attendu

Bien sûr, l'O.M. attaque continuellement le but de Pivois, ce qui provoqua un regroupement d'une bonne quinzaine de joueurs devant celui-ci, et ne facilita nullement le travail des avants marseillais.

À la 4me minute, trompé par un loupé adverse, Kominek ratait de près la transformation d'un centre de Milazzo et Pavon l'imité 10 minutes plus tard.

On notait une échappée de Vivien qui devait être la seule action offensive visiteuse avant la mi-temps.

À la 30me minute, Pavon donnait à Sansonetti décrochait un bon tir de volée bien arrêté par Pivois. Deux centres très aériens de Lefevre étaient bien accueillis par le gardien parisien, et tout juste avant la pause, à la 43e minute, un nouveau centre aérien de Lefevre était tout d'abord contrôlé plus catapulté de 20 mètres dans les filets par Sansonetti... Ouf !

Après le repos, on espérait que les Capistes se rueraient à l'attaque, donnant une explication plus vivante.

Pas du tout... Ils continuèrent de bétonner, ce qui n'empêcha pas Yansane de percer et de se présenter seul devant Pivois qui dut lui plonger dans les jambes.

Yansane fait le trou

C'est alors que Yansanne, qui s'était jusqu'alors dépensé en pure perte, apparut et confirma qu'actuellement sa présence était indispensable au bon rendement de l'attaque de l'O.M., tout comme celle de Sansonetti, souvent critiqué, mais qui marquer des buts.

À la 67me minute, Yansane perça sur la gauche, arriva près du but et transmit en retrait la balle à Sansonetti qui arrivait en courant et fusilla le pauvre Pivois.

À 2 à 0, l'O.M. avait match gagné, et on attendait une réaction visiteuse. Elle fut inexistante. Sur un tir de Sansonetti, Pivois repoussait tout d'abord, puis soufflait de justesse la balle à Pavon. À la 73e minute, Yansane démarrait irrésistiblement sur la gauche, dribbler Chailly, évitait Pivois par un crochet digne de Kopa et plaçait calmement la balle dans les filets.

Peu avant la fin une action d'Halberda mis Bereau en position idéale face au but marseillais, et l'ont pu constater que la tactique Grizetti était une hérésie... puisque ne pouvant se justifier par une grande efficacité les avants de pointe.

Louis DUPIC

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Que vouliez vous prouver

M. GRIZETTI ?

Qu'avez-vous voulu prouver, M. Grizetti ?

C'est la question que nous aurions posée à l'entraîneur du C.A.P., si nous n'avions pas craint de fâcher inutilement cet excellent homme.

Car enfin, on voit assez mal ce que l'équipe visiteuse pouvait espérer, en dressant devant son gardien Pivois une défense constamment faite de six joueurs au minimum.

Sans doute essayer de limiter les dégâts.

Mais alors, on s'oppose une autre question :

"A quoi bon ?"

Contre-propagande parisienne

Quand on s'appelle le C.A. Paris, que l'on est la réserve du Racing, toujours de Paris, que nul problème de "montée" ou de "descente" n'est posée, quelle raison raisonnable peut-on avoir de faire, en province, de la contre-propagande au football ?

C'est bien là, où nous ne comprenons plus.

D'autant, que cette équipe Capistes ne manque pas de joueurs de talent, sous son maillot rouge sang de boeuf.

Mais comment peuvent s'exprimer le talent et la finesse, quand entre les lignes arrières sans cesse renforcées et les deux ou trois plus souvent deux que trois, avants de pointe existe un "trou" d'une bonne quarantaine de mètres.

Nous voulons bien que chaque entraîneur et le droit de disposer ses joueurs sur le terrain comme il l'entend. Le sport est une démocratie.

Mais alors, il ne faut pas s'étonner que le principal résultat de ces tactiques abusivement défensives soit d'interdire au public l'accès des stades.

Il faut être deux

Ce long préambule remplacera aisément la description de la partie.

Car la partie se résume, de bout en bout, en une longue lutte entre les multiples défenseurs parisiens et la ligne d'avants de l'O.M.

Dans d'aussi mauvaises conditions, on excusera l'équipe marseillaise d'avoir assez souvent piétiné, comme de n'avoir pu offrir à ses supporters qu'un spectacle incomplet.

Pour faire un bon match, il faut être deux... comme le disait récemment l'entraîneur de Sedan, Dugauguez.

Trois buts d'excellente facture

Fort heureusement, Sansonetti fit-il parler quatre fois la poudre, dont deux de façon définitive.

Fort heureusement, encore, Yansane, pourtant marqué au millimètre, réussit-il deux ou trois exploits de la meilleure cuvée.

Ce qui nous valut trois buts d'excellentes la facture. Chose assez rare, pour mériter d'être soulignée.

Nous resterons donc sur cette bonne impression. L'O.M. semble avoir retrouvé ses deux "fers de lance" ce qui est tout de même encourageant.

Yansane et Sansonetti

A l'issue d'un match pareil, il est assez difficile de porter un jugement sur tous les joueurs.

Que penser, par exemple d'Escale qui n'eut pas un seul arrêt à effectuer ?

Sans entrer dans le détail disons donc que Moulon, bien qu'amateur, a parfaitement rempli son contrat. On ne pouvait plus lui demander.

Au centre du terrain, Milazzo confirma son actuelle très bonne forme.

Kominek n'eut pas à se surpasser, pour occuper une place assez éloignée du véritable combat. Bon match de demi repos pour lui.

Et bien sûr, si l'on tient compte de la difficulté de la tâche, les deux meilleurs joueurs oémiste de cette rencontre furent Yansane et Sansonetti.

Dommage !...

Au C.A.P. ou Dollin, grâce à sa technique supérieure, fait figure de vedette, on a, aussi beaucoup remarqué l'arrière Pompilius, l'autre demi Zitoune, le gardien Pivois... et, en attaque, au hasard des rares offensives parisiennes, Halberda et Vivien.

Ce qui ne fait qu'aviver nos regrets, car on peut aisément supposer une tout autre partie, entre ces deux mêmes équipes, se terminant par un score 5 à 2 ou 6 à 3, par exemple.

Maurice FABREGUETTES

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Lucien TROUPEL :

"A vous de juger"

Hier, exceptionnellement, nous n'avons pas interrogé Lucien Troupel, car nous savons qu'il nous aurait répondu :

"Je suis payé pour entraîner l'équipe et vous pour écrire le compte rendu des rencontres. Les rôles étant ainsi bien déterminés, à vous de juger".

Mais nous savons aussi, qu'emporté par l'élan, il aime tellement parler football, il eut ajouté :

"Nous avons marqué trois bons buts contre une équipe jouant exclusivement la défense que pouvions-nous faire de mieux ?

 

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