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Résumé Le Provencal

du 11 décembre 1961

 

L'O.M. l'emporte sur CHERBOURG (2-0)

comme il s'était incliné à CANNES, médiocrement

Le public marseillais pouvait attendre de l'O.M. une rencontre de rachat, après la diffusion de Cannes, venant après les espoirs qu'avait fait naître une victoire indiscutable sur Valenciennes.

Certes, l'O.M. la remporté sur Cherbourg, mais dans toute victoire, comme dans toute défaite, il y a la "manière" qui compte. Le moins qu'on puisse dire, c'est qu'actuellement, l'O.M. n'a pas la manière. Il a gagné contre Cherbourg comme il avait perdu à Cannes, médiocrement.

Pourtant Cherbourg, dix-huitième du classement, n'est pas une grande formation. C'est une équipe courageuse et, partant de là, sympathique. On ne peut pas dire qu'elle bétonna. Elle fut pressée sur son but par un adversaire mieux armé, mais contre attaqua chaque fois qu'elle en a eu l'occasion, surtout par son minuscule intérieure de pointe : Badia, qui est rapide, bon manieur de balle et extrêmement courageux.

Il livra à Knayer hier un rude duel, ne se laissant jamais rebuter par le marquage sévère auquel l'arrière central marseillais le soumis.

Une fois, Badia réussit à percer sur la droite et à arriver en bonne position. De quelques mètres et en biais, il enleva sa balle et prouva que le tir n'était pas son point fort.

Un but de curieux

A la 32me minute, Cherbourg n'avait été inquiété (jusqu'alors) que par un tir plongeant de Kominek qui battit Moine, mais s'écrasa sur la transversale. À cette minute fatale, Khima voulut dégager et son dégagement fut freiné par la main de Pavon, qui se trouva en position de la balle. M. Rios ne siffla pas, et Cheyssac revenu en défense bouscula et abattit Pavon.

L'O.M. bénéficia alors d'un coup franc à la limite qui fut donnée de façon extrêmement suspecte par Lefevre et Aygoui qui plaça son gauche à ras de terre et dans le coin des filets de Moine.

Klemmenzak protesta auprès de M. Rios, et il eut raison, car l'arbitre en ne sanctionnant pas la main de Pavon commit une première faute. Même involontaire, cette main profita à l'O.M. Enfin, nous avons eu, de 60 mètres, il est vrai, impression que Lefevre avait donné à Aygoui la balle de la main.

En tout cas sans qu'elle soit arrêtée, et cette façon active de jouer le coup franc ressembla plus à un "tenu" de jeu du 13 ou à une introduction en mêlée qu'un coup franc honnête.

Kominek bien seul

Tout au cours de la rencontre, Kominek joua un rôle éminent. Il travailla énormément et fournit à son attaque un maximum de balle qu'elle utilisa très mal, de là, l'irritation du public.

Moine eut à intervenir très souvent, mais bien plus sur des poussées de l'attaque marseillaise que sur des actions cohérentes, et il s'en tira fort bien.

Il ne commit une erreur en ne jugeant pas très bien la trajectoire d'un corner de Lefevre en fin de match, et cette erreur lui fut fatal, puisque Sansonetti marqua de la tête (85me minute).

En dehors de Kominek, Knayer fut bon et très sûr. Bordere apparut en fin de rencontre et prouva alors qu'il pouvait être un élément intéressant. Ne jugeons pas la défense, dans son ensemble, car elle eut une tâche facile, et jugeons sévèrement l'attaque, qui ne réussit rien de bon.

À Cherbourg, le gardien Moine fut excellent, audacieux, souple et sur. Le petit et sombre Yapi fut le plus actif, indiscutablement, d'une défense bien groupée et courageuse qui ne s'inclina que sur des tirs de balle arrêtée (coup franc et corner).

Wozniesko joua très longtemps le rôle de Kominek, mais il sembla découragé en fin de match, tandis que Badia se montrait de loin le meilleur attaquant sur le terrain.

Louis DUPIC

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