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Résumé Le Provencal

du 25 décembre 1961

 

LES PREMIERES MINUTES FATALES A L'O.M.

QUI LAISSE LA VICTOIRE A GRENOBLE (1-0)

Il est certain que les premières minutes de la rencontre pesèrent lourdement sur l'issue de celle-ci. Malheureusement pour les Marseillais qui avaient, tout comme leur adversaire, des raisons impérieuses de rechercher un succès, elles leur furent à plusieurs titres défavorables.

Yansane échoue

Il y a quelque temps, Yansane nous disait que de son comportement en début de match dépendait beaucoup pour lui le reste de la rencontre...

Hier, en deux minutes, il eut deux fois le but au bout du pied droit et ces deux minutes étaient les premières de la rencontre !

Mais il ne réussit qu'à alerter Abad, d'ailleurs, très sur tout au long du match...

Et Aygoui se blesse

Comme si cet échec initial ne suffisait pas, on voyait Aygoui se mettre à boiter bas dès la 5me minute, se faire soigner sur la touche, puis reprendre place à l'aile gauche, la cuisse fortement bander. Comme son intérieur, l'attaque de l'O.M., qui avait pris un départ rapide, allait désormais boiter jusqu'au coup de sifflet final.

Le jeu allait être assez égal dans l'ensemble, rapide et plutôt agréable pendant près d'une heure, les défenses prenant en définitif le pas sur les attaques.

Sansonetti se démenait à l'aile droite de celle de l'O.M., tandis que les Van Rhyn et Levandovicz montraient parfois le bout de l'oreille. Il alertait Moreira au 7me et 11me minute, tandis que "Sanso" où été stoppé de façon pour le moins suspect à la 14me minute.

On arrivait ainsi tout doucettement à la pause.

Dès la reprise, Moulon devait sauver devant Moreira et Levandovicz plaçait un tir tendu au-dessus.

Sansonetti lui donner la réplique et à la 50me minute il était littéralement "jeté" par l'énorme Kovalski.

Le seul but du match

A partir de ce moment, le leader donna le coup d'accélérateur qui devait lui valoir la victoire, et qui aurait pu se traduire par un avantage plus grand.

Nous en étions à la 57me minute. Van Rhyn réussit à déborder sur l'aile gauche et à exécuter un centre classique à ras de terre que Levandovicz, bien placé à la pointe de l'attaque, n'eut aucun mal à convertir en but...

Et quelques occasions.

La pression dauphinoise fut ponctuée à la 65me minute par une bonne combinaison Dereuddre - Van Rhyn - Levandovicz sur laquelle Moreira se détendait et déviait en corner.

À la 70me minute, un centre aérien de Levandovicz était rabattu de la tête par Van Rhyn, mais son tir frôlait le montant.

Enfin Desgranges s'échapper tirait sur Moreira. Van Rhyn reprenait le renvoi du gardien marseillais mais tirait sur la barre.

On voit qu'au cours de ce quart d'heure, milieu de la seconde mi-temps, Grenoble se comporta en bon leader. Par opposition, les actions de la ligne d'attaque mutilée de l'O.M. étaient bien moins net. Sansonetti avait permuté avec Yansane, mais il s'est heurté à une défense solide.

Abad stoppait un de ses tirs à la 62me minute, et Vovalski, une fois de plus, l'arrêtait de façon très suspecte, ce qui ne lui coûtait qu'un corner. Il avait frôlé le penalty.

Yansane, de son côté, se trouvait encore en bonne position à la 68me minute, mais plaçait sa balle bien au-dessus, montrant que ce n'était pas son tour.

Grenoble se défend

Au cours des vingt dernières minutes qui durent paraître longues à Fornetti, les leaders ne laissèrent que Levandovicz en pointe avec Van Rhyn et se contentèrent de défendre leur mince avantage. Ils y parvinrent nous ne dirons pas aisément. Mais tout au moins sans se désunir, ni sans perdre leur sang-froid, et cela est fort méritoire.

Les attaquants marseillais, Aygoui y compris, se montrèrent très courageux, à l'image de Sansonetti, mais l'on sait que cette qualité n'est pas suffisante pour obtenir de grands résultats... ni pour battre un leader.

Les dernières minutes se déroulèrent dans une demi-obscurité. Espérons seulement que la seconde partie de cette malheureuse saison ne se déroulera pas dans une obscurité complète... qui n'arrangerait guère les affaires de l'O.M., ni celle du football à Marseille.

Louis DUPIC

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Le claquage d'AYGOUI coupa en deux

l'équipe marseillaise

Grenoble a déjà un pied en Première Division. L'O.M. a encore ses deux pieds solidement enlisés dans la boue de la Deuxième Division.

Voilà ce qui ressort le mieux de cette rencontre.

Sans faire preuve de génie, grâce surtout à son homogénéité supérieure et à un très net avantage au milieu du terrain, Grenoble a justement gagné.

Fiasco de la nouvelle formule offensive

L'O.M. peut cependant faire valoir une excuse très valable : Aygoui, claqué dès les premières minutes, ne fut plus qu'un figurant jusqu'à la fin de la partie.

Lourd handicap pour une équipe faite déjà de trop de joueurs dont la dispute du ballon n'est pas le point fort.

Quant à la nouvelle formule offensive : Yansane au centre, Sansonetti à l'aile droite, elle ne fit pas long feu.

Un Yansane, au demeurant en petite forme, a besoin de champ pour exprimer ses qualités... et ses défauts.

Sansonetti, dont la finesse et la précision ne sont pas au niveau de sa combativité, parait ligoté par la ligne de touche et par son arrière, à l'aile.

Un vide au centre du terrain

Il semble d'ailleurs que l'on se soit aperçu trop tard, que le retour de ces deux joueurs à leur ancienne place, centre avant et inter vagabond, s'imposait.

Lefevre et Kominek, s'ils savent jouer de façon rationnelle, sont trop souvent et trop régulièrement battus dans la lutte pour le ballon. De ce fait, leur présence au poste d'inter se traduit par un vide énorme au centre du terrain.

En première mi-temps, plus particulièrement, Donnard se promena littéralement entre les lignes offensives et défensives de l'O.M.

Par suite, les attaques marseillaises, si l'on excepte la flambée initiale qui faillit être décisive, se développèrent de façon trop anarchique pour être concluante.

Dans ces conditions, le rôle de l'avant-centre, servi entre deux ou trois adversaires acharnés à sa perte, devient impossible.

Moreira meilleur olympien

La défense marseillaise si elle pêcha par manque de qualités athlétiques (ou est Alaunzun ?), n'en fit pas moins ce qu'on attendait d'elle.

Prendre un seul but n'est pas honteux.

Moulon ne saurait être critiqué, pas plus que Tellechea, meilleur cependant comme demi offensif que comme arrière, et que Leonetti.

Moreira fut même excellent, ainsi que Bruneton dans un rôle de demi de soutien de défense. Ce dernier devrait, toutefois, soigner ses passes.

Milazzo a été l'homme de la deuxième mi-temps. Sa fin de match aura été très bonne. Pour un résultat négatif, hélas !

Donnard en vedette

A Grenoble, le meilleur homme fut Donnard. Un joueur de classe presque internationale.

On a aussi remarqué Kovalsky loin et fort, le jeune Mourrier, Fossoud et Levandovicz.

Quant à Van Rhyn, il fait peu de choses, mais il les fait si bien qu'on doit tout de même prendre son travail d'orfèvre en considération.

Maurice FABREGUETTES

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OM :

Pas de chance

FORNETTI :" On est toujours content d'avoir gagné"

Souvent les équipes battues invoquent le manque de chance a leur décharge. Mais il faut bien convenir que la blessure d'Aygoui, victime d'un profond claquage à la cuisse est une excuse valable...

C'est bien sûr de cela que parler Lucien Troupel : "Grenoble est une belle machine de championnat. Nous avons raté le coche au cours des premières minutes et ensuite, très vite privée d'Aygoui, notre attaque ne put s'exprimer normalement".

M. Zaraya, plus sombre que jamais :

"Nous ne méritions pas de perdre !"

Quant à Moulon, qui n'avait rien à se reprocher, il pleurait la défaite de son équipe.

L'ex-Crocodile Fornetti n'est pas du genre loquace.

À notre première question : "Vous êtes en première division n'est ce pas ?" il s'empressa de répondre : "Je vous en prie, n'exagérons rien. Le championnat est encore loin d'être terminé."

Après quelque tape sur l'épaule de ses joueurs il poursuivit :

"Bien sûr, on est toujours content d'avoir gagné, mais notre équipe peut mieux jouer, surtout en attaque. Il reste cependant que notre défense (la 5e la saison dernière en première division) me donne pleine et entière satisfaction. Je suis même surpris que les sélectionneurs n'aient jamais été intéressés par ces garçons.

Vous avez vu Mourier (N.3). Il n'a que 20 ans et je vous assure que je ne le changerais pas contre Kaelbel.

 

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