Résumé du Petit Provencal

du 07 octobre 1935

Nette victoire de Marseille sur Rennes

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Belle chambrée hier, au stade Fernand Bouissons pour assister à la rencontre Rennes-Olympique. Le demi échec des Marseillais à Alès et le bel exploit des bretons contre Sochaux laissaient supposer que l'on allait assister à un choc très serré, palpitant et indécis. On pouvait d'autant y croire que la paire d'arrières rennaise soutenue par Braun et le trio Castro Chauvet et Maybock avaient bénéficié d'appréciations flatteuses de la presse parisiennes. Il n'en fut rien. Les Olympiens ont nettement et indiscutablement tranché la question en triomphant par un score fort éloquent.

Le onze breton soutint cependant tout la première mi-temps, une comparaison heureuse en activité, si ce n'est en belles phases de jeu. Tout au long de cette première partie de la rencontre Rose, Pleyer et Braun se montrèrent dans une forme insuffisante pour permettre à leur team de défendre chèrement leur chance. Adroits sur les balles, très décidés dans les interceptions, les arrières offrirent aux attaquants marseillais non seulement une belle résistance, mais encore permirent à leurs forwards de se déployer. C'est ainsi qu'au repos, la marque était seulement de deux buts en faveur des locaux à un aux visiteurs.

C'est grâce à un joli départ de Zermani, qui au moment opportun laissa le soin à Zatelli de conclure, que Bambridge s'inclina pour la première fois. Pour ne pas être en reste, Barlemann, quelques instants après d'un shoot très net de vingt mètres parvint à égaliser. La partie fut dès cet instant émaillée de bon nombre d'irrégularités et M. Conrie dut à plusieurs reprises intervenir pour tenir en main les deux équipes.

Dès cet instant, les locaux sentent que la partie peut être favorable. Ils déploient habillement leurs ailes. Rennes concède un corner sur un loupé magistrale de Rose et sur celui-ci Zermani donne l'avantage à son équipe trente secondes avant la pose.

Comme on le voit, rien n'est perdu jusque là pour les Bretons. La seconde mi-temps décidera de leur sort. En effet au cours de ce half, les Olympiens qui ont conduit de façon réfléchie le jeu, coordinent beaucoup mieux leurs actions. Les visiteurs, d'une très nette façon ne paraissent plus en course. La défense qui jusqu'à à s'était assez bien comportée se montre très imprécise et dès lors l'attaque olympienne trsé bien soutenue par sa ligne intermédiaire s'avère dangeureuse. Le résultat ne se fait attendre. Kohut, Zatelli et Alcazar aggravent respectivement la marque.

Sans défaillance, toujours avec un même rythme, les forwards poursuivent leurs offensives, au point que les Rennais éprouvent une peine énorme à les enrayer. Zatelli et Alcazar trouvent à nouveau le chemin des filets. La supériorité de nos représentants se manifeste d'une façon continue, seules quelques réactions de Lopez sont à signaler sans succès cependant et la fin est sifflée sur le score de 7 à 1.

Comme nous l'indiquons plus haut, les Rennais firent l'impossible pour ne point se laisser surclasser en première mi-temps. Mais par la suite, il furent nettement dominés dans toutes leurs lignes. Baimbridge, plein de souplesse sur les balles hautes, prouva sa faiblesse sur les shoots à mi-hauteur et à ras de terre. Pleyer et Rose furent constamment doublés, pris de vitesse et Braun qui avait par instant montré une certaine finesse dans son jeu ne put lui aussi apporter un concours sérieux aux défenseurs. De ce fait, il ne pouvait guère espérer quand au résultat.

Sur la partie d'hier, le onze breton parut avoir une réputation quelque peu surfaite. Faible défense, ligne intermédiaire débordée et guère susceptible d'enrayer des offensives larges et rapides déployées. Braun donna l'impression d'avoir de bonnes qualités. Cependant son jeu, fait de dribbles courtes et trop exagérées, ne permit pas toujours à l'attaque d'obtenir des services de grands styles. Même défauts chez les demis ailes seul Laurent fit preuves d'une grande ténacité, mais cela ne servit à rien. Il eut été bien préférable qu'il opéra par de longs services.

Quand à l'attaque, elle ne donna jamais l'impression de pouvoir inquiéter la défense locale. Aucune phase classique, absence de réalisation, dans ces conditions les Rennais ne pouvaient rien espérer.

Mabjbock que l'on avait annoncé comme d'une classe certaine fut lent au possible et ne sut jamais utiliser les occasions qui leur furent offertes. Son service n'apparut guère meilleur. Castro ne brilla à aucun moment et dut s'incliner à chacun de ses départs devant un Bastien en pleine forme. Seuls Chauvel et Lopez ressortirent du lot encore que leurs efforts ne purent trouver une heureuse solution.

On reste quelque peu étonné que cette équipe ait pu tenir en échec un onze aussi scientifique que Sochaux.

L'Olympique joua un bon match. Il sut attendre le moment indiqué pour attaquer à fond son adversaire et chacun des joueurs se montra dans une condition suffisante pour ne jamais faillir.

La ligne intermédiaire fut pour beaucoup dans ce résultat éloquent. Elle ne céda jamais en défense et s'avéra d'une qualité égale en attaque. Heureusement épaulé par le trio intermédiaire le quintette s'avéra efficace, surtout en deuxième mi-temps. Kohut et Zermani exécutèrent de bons déboulés. Janin parut améliorer quelque peu ses services qu'il exécuta tant à son co-équipier qu'à Zermani. Son Style peut encore se modifier d'heureuse façon. Il conviendra pour cela de doser convenablement son entraînement.

Enfin signalons la belle impression laissée par Zatelli. Ce joueur se montra sous un jour beaucoup plus favorable que précédemment.

Composant des services d'intelligente façon, il déploya une activité agissante et obtint des shoots fort bien ajustés et puissants. Il commit bien quelques erreurs, mais il convient de dire qu'il réussit aussi de jolies choses. Ce joueur peut à nouveau être essayé afin de le voir à l'oeuvre devant une défense beaucoup plus avertie que celle de Rennes.

Hier, il mérita qu'on lui fasse encore crédit afin de pouvoir étaler dans d'autres conditions ces qualités.

Georges DARBOS