Résumé Le Provencal du 04 mars 1962 |
Après sa victoire sur le C.A.P., l'O.M. conserve ses chances "Vaut mieux gagner en "zouant" quelconque que perdre en "zouant" bien" (de notre correspondant particulier : M. SERRES-SUBE) |
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PARIS (par fil spécial) - Otto Gloria semblé être frigorifié et fort surpris samedi après-midi vers 14h45, entre les murs tristes qui cernent le Stade de Saint Ouen. Entre les briques rouges et les noires cheminées d'usine, la neige tombait blanche mais discrète. Quelques flocons de-ci de-la. "Jamais neige au Brésil. C'est très joli, mais très froid", disait le nouvel entraîneur engoncé dans un pardessus européen et portant un chapeau tyrolien enfoncé jusqu'à ce que le permettaient ses oreilles. Pendant ce temps, les joueurs marseillais s'échauffaient devant quelques centaines de spectateurs. Des mordus, ceux là. De la catégorie que rien n'arrête, ni le C.A.P., ni de neige ni le froid. M. Zaraya, fidèle au complet veston, prenez contact avec les personnalités parisiennes. "Nous resterons demain pour assister au match Racing-Lens", devait nous dire le président marseillais. Non loin de là, un homme rasait les murs, vêtu d'un pardessus couleur de muraille. C'était "l'espion" du jour. L'entraîneur angevin Michlowskj était venu observer ses futurs adversaires en Coupe de France. "Espion" sera reparti perplexe, car après une première mi-temps prometteuse et efficace, l'O.M. s'est éteint comme vieillard cède au fil des ans. Kominek songeait à la retraite que l'Union des joueurs professionnels allait bientôt obtenir. M. Zaraya aidé par Milazzo supputait l'avenir en évoquant les prochaines journées du calendrier. Bruneton effectuait l'autocritique objective de la partie. Les remplaçants Bordere et Perard avouaient avoir souffert dans leur rôle passif de spectateurs partisans. C'était le bilan d'un étrange après-midi pendant lequel l'O.M. après avoir donné l'impression de gagner les "doigts dans le nez" a eu finalement très peur et a conservé péniblement un logique avantage. Le C.A.P. : Pas si facile Sans doute, le C.A.P. est-il moins facile à jouer qu'il apparaît dès l'abord. Oublions pas que les parisiens ont déjà battu Valenciennes et Nantes est tenu en échec Bordeaux, Besançon, Limoges et Troyes, c'est-à-dire tous les adversaires directs de l'O.M. En considérant ces résultats, la victoire des Marseillais prend davantage de relief et de signification. Aussi sommes nous peut-être trop sévère envers les maillots blancs. "Qui aime bien châtie bien", dit ma concierge. Peut-être sommes-nous victimes de cet amour désintéressé que nous portons à l'O.M., texte porte-drapeau du football français. Comment ne pas évoquer dans ce triste décor d'usine, la rencontre qui, il y a quelques années décida provisoirement du sort de l'O.M. C'était un match de barrage entre Marseille et Valenciennes pour savoir qui descendrait en Seconde Division. Ce jour là, les Suédois de l'O.M. prolongèrent illusoirement le destin de l'O.M. Andersson et Johansson y furent éblouissants. Dard y joua avec un bras en écharpe. Le match de samedi dernier de valut pas cette rencontre d'anthologie du football marseillais. Mais nous laisserons la conclusion de tout cela aux bons soins d'Otto Gloria qui déclara après le match C.A.P. - O.M. : "Faut pas vous - fasser - , vaut mieux gagner en "zouant" quelconque, que perdre en "zouant" bien" |