Résumé Le Provencal du 19 mars 1962 |
DESESPERANT PENDANT PLUS D'UNE HEURE... L'O.M. abat TOULON en dix minutes (2-0) |
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Les Toulonnais, dirigeants et joueurs reconnaissaient bien volontiers à la fin de la rencontre qu'ils venaient de jouer un très mauvais match. Côté marseillais, le fait d'avoir gagné faisait oublier que pendant plus d'une heure, l'O.M. n'avait pas mieux joué que le Sporting ! Dans la matinée d'hier dimanche, Otto Gloria et M. Zaraya décidaient de modifier leurs batteries. Bordere à qui l'on demandait de jouer arrière, se récusait et finalement on remplaçait l'arrière et l'ailier absent par un arrière et un ailier ce qui était somme toute logique. Le grand vide Il ne se passa pas grand-chose pendant une première mi-temps, absolument insipide. Les Toulonnais étaient plus souvent que cinq en défense et, comme les Marseillais se découvraient le moins possible, les attaquants de part et d'autre, se trouvaient placés dans des conditions de jeu exécrables. À la 27me minute, sur coup franc donné par Knayer, Corazza sortait, mais était bousculé par Borowski. La balle lui échappait, revenait vers Milazzo qui la plaçait à côté de la cage vide... Déception ! À la 35me minute, Alauzun attaquait Simian et restait au sol, atteint d'une profonde déchirure à la cuisse gauche. Il passait à l'aile gauche et Bruneton devenait arrière. On arrivait à la pause où l'on apprenait que Besançon menait 1 à 0 à Cannes. Après le repos, c'était Robinet qui était touché par Ugolini et qui allait quitter le terrain pendant 10 minutes. |
Aygoui ouvre le score L'O.M. allait ouvrir la marque dans des conditions suivantes : Tellechea, qui était devenu arrière depuis la mi-temps attaquait le long de la touche et centrait. La défense toulonnaise repoussait mal la balle et Aygoui, placé en embuscade en dehors de la surface de réparation plaçait un gauche terrible qui secouait les filets de Corazza... trompé qui plus est, par une tentative de contre de Borowski... Et Milazzo confirme Lefevre fut à deux doigts d'aggraver la marque en anticipant sur une passe de Vicot à Corazza. Mais c'est Milazzo qui allait obtenir le second but. Aygoui conservait la balle à l'aile gauche et centrait à ras de terre. Milazzo reprenait sans contrôle et expédiait un tir à ras de terre qui se logeait en coin malgré un plongeur de Corazza. Nous en étions à la 75me minute, et personne ne pouvait supposer que les jeux n'étaient pas faits. À quelques minutes de la fin Alauzun qui, depuis la pause s'était montré le plus lucide des attaquants, donnait à Milazzo une balle excellente. L'avant-centre tirait sec mais Corazza réussissait à dévier en corner. Ainsi, l'O.M. laissait son public sur une bonne impression. Un public d'autant plus heureux qu'il apprenait la défaite de Besançon à Cannes. Décidément l'O.M. est dans une période faste ! Louis DUPIC |
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Les pommes d'or des Hespérides ou quarante cinq minutes qui comptent |
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Entre quatre heures de l'après-midi de ce dimanche 18 mars, et cinq heures moins le quart, l'O.M. a réussi un redressement quasiment miraculeux. À la mi-temps, donc, les Marseillais, tenus en échec par les Toulonnais (0 à 0) regagnaient leur vestiaire la tête basse. C'est le moment que choisit notre excellent ami Gascard pour annoncer que Besançon menait aux Hespérides par 1 à 0. Elles étaient loin, les pommes d'or de la Première Division ! Pessimisme général à la mi-temps D'autant plus loin que l'O.M. allait devoir reprendre le jeu à dix, Alauzun s'étant claqué, en discutant la balle à un adversaire. Deuxième coup du sort : Otto Gloria, souffrant d'un lumbago, ne pouvait suivre les évolutions laborieuses ses joueurs que d'une position très repliée. Aussi, durant la mi-temps, pouvait-on compter sur les doigts d'une seule main les supporters marseillais comptants, encore, sur la chance de leur équipe. C'était, rappelons-le, à quatre heures de l'après-midi. 45 minutes qui compteront A cinq heures moins le quart, l'O.M. venait de gagner par 2 à 0 ; et la voix d'un transistor nous apprenait que Cannes avait battu Besançon par 2 à 1. De 4 points, l'écart, entre l'O.M. et son principal rival, tombait à 1. Deuxième bonne nouvelle : Troyes était tenu en échec par Boulogne, sur son terrain. Tant et si bien que l'O.M. se trouve à présent, à la 5me place, à égalité avec Troyes et à un point de Besançon. Deux équipes, on le sait, ayant disputé un match de plus que le "onze" marseillais. Rarement vit-on une situation s'éclaircir de façon aussi totale, en 45 minutes. Au nom de la sainte prudence Pourtant, cette victoire extrêmement utile, l'O.M. ne l'a pas obtenue sans soumettre ses supporters au régime de la douche écossaise. En première mi-temps, les deux équipes parurent complètement empêtrées dans leur tactique défensive. Au nom de la sainte prudence, on avait vu, de part et d'autre, trois ou quatre attaquants, au plus, se débattre contre cinq, six ou parfois sept défenseurs. Résultat : au cours de ces 45 premières minutes, n'importe quel spectateur en pardessus aurait pu faire aussi bien que Moreira et Corazza. Disons zéro tir dans l'encadrement à zéro pour résumer les opérations (?) de cette mi-temps. Quand le football tombe aussi bas, dans l'inefficacité, il devient un spectacle particulièrement soporifique. Quand Aygoui fait parler la poudre On s'en aperçut, d'ailleurs, à la 19me minute de la deuxième mi-temps. Sur un centre très judicieux de Tellechea, la défense de Toulon renvoya tant bien que mal. Le ballon tomba juste devant le pied gauche d'Aygoui... et ce fut, de 25 bons mètres, un tir fulgurant qui secoua les filets de la cage gardée par Corazza et réveilla l'enthousiasme des spectateurs. Voilà, de toute évidence, ce que le public aime : sentir l'odeur de la poudre. Ajoutant que ce tir était le premier de l'O.M. dans l'encadrement ; qu'il fut légèrement dévié, au passage par Borkowki, et que son auteur n'avait, à peu près, rien fait d'utile jusqu'à là. |
Deux buts en trois tirs Ce tir, remarquable autant que miraculeux, suffit à transformer les conditions de la partie. Toulon se mit à flotter, comme un boxeur k.o. debout, et l'O.M., revigoré, passa franchement à l'attaque. Il s'en suivit deux tirs de Milazzo dont le premier fit mouche, tandis que le second était dévié, en corner, par Corazza. Deux à zéro, finalement, tout était bien qui finissait bien, mais on avait eu chaud. Deux buts, en trois tirs véritables ; il faut, dès à présent, se persuader que cette chance ne durera pas. Le jeu à deux arrières centraux Répétons, comme après Boulogne et comme après Angers (à Grenoble) que la tactique devenue celle de l'O.M. ne vaut que contre un adversaire attaquant résolument. Dans le cas contraire, la réussite d'un but devient chose exceptionnelle. Le jeu à deux arrières centraux, tous deux plus doués pour la défense que pour l'attaque, contribue à créer un trou immense au centre du terrain et à réduire l'attaque à quelques joueurs dispersés se battant contre des adversaires supérieurs en nombre. Nous ne pensons pas que ce soit la bonne solution, encore que les éléments semblent prouver le contraire. Moulon, Tellechea et Milazzo Sur ce match, que peut-on dire des joueurs ? Les meilleurs, sur l'ensemble de la rencontre, furent Moulon, dans la vitesse fut la reine de la défense, Tellechea, pour sa première mi-temps, et Milazzo. Moreira ne peut être jugé, sauf sur ses dégagements assez médiocres. Knayer, ce rude défenseur, parut un peu gêné aux entournures, quand les circonstances en font un attaquant. Ugolini, sans faire oublier Sansonetti, fit une bonne rentrée. On ne pouvait, décemment, lui demander mieux. Aygoui représente un cas très spécial. Dire qu'il ne fit rien, sauf marquer le premier but et contribuer à la réussite du second est une ânerie. S'il fit peu, ce peu fut capital. Alauzun, le claqué Alauzun, claqué n'en réussit pas moins quelques-unes des actions les plus "techniques" les plus intelligentes de la rencontre. Ne répétons pas que sa vraie place est au centre du terrain, ce ne serait qu'une redite. Bruneton fut assez bon, sans plus. Lefevre, devenu encore plus demi que d'habitude, par suite du repli de Tellechea, essaya de se rendre utile. Quant à Pérard, dont le manque de compétition est évident, il tira son épingle du jeu. Toulon : zéro tir Toulon, zéro tir en 90 minutes, ne méritait pas de gagner pour cette raison importante. Aucun de ses joueurs ne mérite la citation. À notre avis, ils valent beaucoup mieux que la stupide tactique ultra défensive qui leur est imposée Maurice FABREGUETTE |
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M. ZARAYA : "Une modification de dernière heure !" Ce n'était pas tant du match, que de ses incidences, que l'on parlait au vestiaire, ou Milazzo ne voulait pas croire que Besançon avait perdu de 2 à 1 à Cannes après avoir mené 1 à 0. Nous demandions à M. Zaraya les raisons des modifications apportées au dernier moment dans l'équipe : "Bordere n'était pas tellement décidé à jouer arrière comme nous le lui avions demandé. Nous avons préféré faire rentrer Pérard. Quant à Ugolini, nous avions pensé à lui tout d'abord, mais il est militaire, et nous avons été assurés de sa présence au dernier moment. |
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Duval : "Nous comptions sur une contre attaque" On ne se congratulait pas, dans les vestiaires toulonnais. À un confrère qui lui demandait : "Mais enfin qu'espériez vous prouver, en jouant de la sorte ?" . Duval répondit : "Mes joueurs sont moins forts que ceux de Marseille. Alors, nous comptions sur une contre-attaque heureuse, pour faire la décision. Le but miraculeux d'Aygoui a ruiné notre espérance. Si nous avions ouvert le jeu, nous aurions perdu encore plus nettement". Ce qui, à notre avis, n'est pas du tout prouvé. La peur de perdre empêche souvent de gagner. M.F. |