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Résumé Le Provencal

du 08 janvier 1962

 

MATCH AGREAGLE ET NULLEMENT PASSIONNE DE LA PRAIRIE

PONT-St-ESPRIT a tenu une mi-temps devant

Une équipe marseillaise supérieure (4 à 0)

(De notre envoyé spécial : Maurice FABREGUETTES)

ALES (Par téléphone) - Pas de surprise au stade de la Prairie. L'O.M. sans trop forcer son talent l'a emporté assez nettement, sans avoir jamais été poussé dans ses derniers retranchements.

Pont-Saint-Esprit a joué en challenger consciencieux, avec une correction exemplaire, mais ses sympathiques joueurs passèrent assez difficilement le cap de la première mi-temps. Il est vrai que le vent soufflant avec violence dans le sens de la longueur du terrain, fut pour les amateurs un handicapé supplémentaire au cours des 45 dernières minutes.

Le penalty raté par Touleron

Pourtant, ce match, plus gentil que passionné, faillit avoir son histoire.

À la 43ème minute alors que l'O.M. de mener que par 1 à 0, Alauzun, trompé par une bourrasque de vent, dévia le ballon de la main dans la surface de réparation.

Penalty assez peu discutable.

Touleron, l'arrière gauche spiripontain, vint le tirer ; et l'on vit le ballon heurter la transversale.

Il est certain que le fait d'être à égalité avec les Pros à la mi-temps eut constitué pour les amateurs un "doping" moral de premier ordre.

En Coupe, le plus faible n'a pas le droit de laisser passer une pareille chance.

C'est Fontaine lui-même qui nous l'a confié après le match.

Un excellent but de Milazzo

Mais revenons-en à cette première mi-temps, qui vit les joueurs de Pont-Saint-Esprit, aidés par le vent, faire excellente figure devant les Marseillais.

Certes ces derniers avaient manifesté une supériorité indéniable dans la conduite du ballon ; mais les réactions des amateurs étaient toujours dangereuses.

Le seul but de cette mi-temps fut d'excellente facture. Avec le concours précieux du jeune Dogliani, Milazzo réussi à s'infiltrer au centre de la défense de Pont-Saint-Esprit... et son tir placé ne laissa aucune chance à Abdou.

Toujours durant cette première mi-temps, Lefebvre, Tellechea et surtout Sansonetti eurent le but au bout du pied sans réussir à conclure.

De l'autre côté, Perolari, d'un bon tir du gauche, contraignit Moreira à repousser le ballon en corner.

La deuxième mi-temps, trop à l'avantage des professionnels fut assez monotone.

Elle fut essentiellement marquée par la maladresse des attaquants de l'O.M. et la fatigue de la plupart des défenseurs de Pont-Saint-Esprit.

C'est d'ailleurs cette fatigue qui fut à l'origine des deux buts marqués par Lefebvre (57e et 82e minute). La première eut pour cause principale un véritable cadeau de Delaygue et le second un cadeau non moins royal de Paskewich.

Tant et si bien que l'O.M. - c'est ce que nous a dit Lucien Troupel - a raté les buts qu'il devait marquer et marquer ceux qui n'avait pas mérité.

Fontaine avait peut-être sauvé l'honneur.

Entre-temps, Fontaine, en vétéran courageux et lucide, avait sauvé l'honneur de son équipe en trompant Moreira à la suite d'un excès de fignolage de Knayer.

Mais l'arbitre, M. Becret, estima que le capitaine de Pont-Saint-Esprit était parti en position de hors-jeu.

Ce qui était impossible, mais pas tellement certain.

À quelques minutes de la fin, Sansonetti, intelligemment servi en retrait par Tellechea, donna le coup de grâce aux amateurs.

Pont-Saint-Esprit n'a pas à rougir

Nous devons tout d'abord féliciter les vingt-deux joueurs pour l'exemplaire correction dons ils firent preuve.

Pont-Saint-Esprit a fait un match très honorable pour une équipe de sa division. Mais, pour causer une surprise en Coupe, il faut se surpasser et avoir un peu de chance aussi.

Quoi qu'il en soit, les Spiripontains n'ont pas à rougir de cette défaite, somme toute normale.

Outre Fontaine, les meilleurs joueurs de cette équipe furent : le gardien Abdou, les demis Delaygue (malgré son erreur) et Grincourt, l'avant centre Ayme et l'inter Delon.

Quant à Paskewich, dans la classe est certaine, il a joué un peu trop avec le feu, ce qui devait d'ailleurs, en fin de match, occasionné le troisième but de Marseille.

Dogliani a confirmé sa valeur.

L'O.M., il faut bien le dire, n'a pas produit sur le public alésien une impression inoubliable. Il a cependant nettement gagné après avoir conduit quelques bonnes offensives. Mais, ce qui a surtout frappé les spectateurs, c'est le nombre étonnant d'occasions ratées par maladresse par les avants olympiens.

Une grande satisfaction pour nous : le jeune Dogliani, dont les passes furent de premier ordre, et qui semble avoir mieux que ses partenaires, le sens du jeu sans le ballon.

Pavon brilla en première mi-temps ; ses feintes et ses dribbles surprirent visiblement ses adversaires directs. Toutefois, il commet l'erreur de garder trop le ballon, ce qui contribue à rendre son travail le plus souvent inefficace.

Très bon match de Milazzo, Lefebvre eut le mérite de profiter adroitement des occasions qui lui furent offertes.

Moreira, également, est à l'abri de tout reproche.

Mais il est bien évident qu'une équipe "Pro" est assez difficile à juger au cours d'une telle rencontre.

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Après une défaite honorable de Pont Saint Esprit : Fontaine :"On ne fait pas de miracle sur commande"

Le capitaine entraîneur de Pont-Saint-Esprit, le sympathique Fontaine, que nous avons vu débuter en 1943 sous les couleurs fédérales de Montpellier Languedoc était sans doute déçus par cette défaite. Mais nullement catastrophé. En près de 20 ans de carrière il en a tellement vu que la philosophie lui est venue tout naturellement.

"Que voulez-vous, nous a-t-il dit, on ne fait pas de miracles sur commande."

"Mes joueurs ont fait ce qu'ils ont pu contre un adversaire dont nous savions qu'il était le plus fort."

"En deuxième mi-temps, le vent violent et la fatigue ont joué un rôle déterminant. "

Hilt lui aussi a raté des penalties

"Ah ! Si seulement nous avions marqué ce penalty. Je ne dis pas que nous aurions gagné pour autant mais notre moral eut été bien meilleure".

"N'incriminez pas Touleron de ce fâcheux loupé.

"Il y a le penalty d'entraînement que tout le monde marque facilement et le penalty capital qui se rate tout aussi facilement.

"Les plus grands joueurs, les plus insensibles au trac sont passés par là.

"J'ai vu un jour le fameux Hilt en raté un. C'est pour dire !

"Au demeurant notre équipe n'a pas fait un mauvais match et j'espère qu'en championnat nous réussirons à gagner quelques places".

"Je ne sais pas si j'étais hors-jeu"

- Et le but que vous avez marqué lui demandâmes-nous ?

"Et bien je ne sais pas si j'étais hors-jeu ou pas, quand on joue c'est difficile de se rendre exactement compte de la position sur le terrain, de tous ses adversaires.

"Cependant, si j'étais hors-jeu ce dont je ne suis pas du tout certain, c'était d'extrême justesse.

"Enfin, un but de plus ou de moins il n'y eut rien changé, mais j'aurais été tout de même heureux de sauver l'honneur d'une balle est aussi de marquer contre mon ancienne équipe.

 

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