Résumé Le Provencal

du 29 janvier 1962

Admirable démonstration marseillais de

(De notre envoyé spécial : Maurice FABREGUETTES)

CLERMONT-FERRAND - Au stade municipal de Clermont-Ferrand, la presse étant confortablement logée dans une cabine vitrée, c'est dans les meilleures conditions possibles et au chaud que nous avons assisté à trois heures et demie de football. Trois heures et demie durant lesquelles aucun but ne fut marqué. Mais si les juniors de Gardanne qui jouaient en ouverture quittèrent le terrain sous les applaudissements de la foule et vainqueurs au bénéfice de l'âge, c'est sous les huées du même public que les professionnels seniors de l'O.M. regagnèrent leurs vestiaires.

Après cet heureux préambule l'O.M. et Belfort, cette dernière équipe encouragée par une bonne centaine de supporters, engagèrent leur match de coupe sur un rythme alerte.

À la suite d'une passe imprudente de Perard vers le centre, les amateurs faillirent marquer dès la 3me minute.

Il fallut un plongeon de Moreira dans les pieds de l'avant-centre adverse pour que cette disgrâce fut épargnée aux Marseillais.

Cette chaude alerte passée, l'O.M. prit totalement la direction du jeu ; et jusqu'à la mi-temps contraignit Belfort à jouer, par la force des choses, une défense renforcée.

Ce fut la mi-temps de Bruneton, Aygoui et un degré moindre de Tivoli.

Mais si les Marseillais affichaient une très grande supériorité au centre du terrain, leur efficacité restait très discutable.

C'est ainsi que tout en obtenant dix corners à zéro, ils ne mirent à leur actif que quelques trop rares occasions de tirs.

À vrai dire, le gardien de Belfort n'eut à intervenir que sur un tir de Bruneton (5me minute) et un autre de Lefevre (25me minute). Dans des conditions relativement dangereuses pour lui tout au moins.

Tout le reste se passa en ronds de jambes, tentatives de percées par le centre, vouées à l'échec par suite à la grande densité des joueurs amateurs dans cette zone et tirs ratés.

En seconde mi-temps, bénéficiant du vent, Belfort se montra beaucoup plus offensif.

Durant les dix premières minutes de cette période, les amateurs se permirent même de bousculer les "pros" grâce à une meilleure activité et à une plus grande résolution dans l'attaque de la balle.

Moreira fut alors obligé de sauver sa cage en déviant une balle en corner par-dessus la transversale.

Mis en dépit des "Allez Belfort !" venus des gradins, ce ne fut qu'un feu de paille et rapidement le jeu reprit la physionomie mis du début : domination très nette autant qu'inefficace de l'O.M.

A quelques minutes de la fin on crut tout de même que Marseille allait l'emporter.

Sur passe de Sansonetti, Pavon marqua un but, mais l'arbitre le refusa pour hors-jeu.

Hors-jeu qui, du haut de notre tribune, n'apparaissait pas tellement.

Enfin 0 à 0 toujours à la fin.

La première partie de la prolongation fut à l'avantage constant de l'O.M. face à une équipe dans certains joueurs étaient tour à tour victimes de crampes.

On note un tir de Pavon repoussé par le gardien de Belfort et un second tir de Bruneton à la suite d'un corner... Lequel tir alla se loger miraculeusement dans les bras du gardien belfortain.

La deuxième partie la prolongation fut terne au possible malgré un trop tardif passage d'Alauzun en attaque.

Sur notre carnet de notes, cette deuxième partie de la prolongation est figurée par une feuille blanche. C'est tout dire.

Il faudra donc rejouer dimanche prochain.

Un nouveau fiasco

de l'attaque olympienne

Ce n'est certes pas un grand match, et encore moins à une passionnante rencontre de Coupe que nous venons d'assister.

On ne saurait parler ni de démonstration technique des professionnels, ni de défense héroïque des amateurs.

L'A.S.P. Belfort onzième dans le sa poule en C.F.A., n'a valu que parce que les qualités athlétiques de la plupart de ses joueurs et sa bonne volonté.

Elle fut assez faible en attaque et sa constante position de repli ne favorisa guère son jeu collectif.

Nous n'avons pas eu l'impression - peut-être nous trompons-nous - que cette équipe était de celles qui, normalement, réussissent un exploit en Coupe.

En fait, le grand responsable de ce match nul et surtout l'O.M.

Une fois de plus l'inefficacité, maintenant chronique de l'attaque olympienne a sauté aux yeux. Il fallait pourtant très peu de choses hier pour que ce demi échec fut transformé en victoire. Un peu plus de sang-froid, un rien de rapidité supplémentaire dans les échanges et quelques tirs mieux ajustés.

Mais ce minimum même n'a pu être réalisé correctement.

Nul n'ignore que, devant une équipe fortement bouchon devant ses buts, le passage par les ailes s'impose.

Or, Pavon et Lefevre ne purent jamais passer ; et leurs centres trop haut, pas assez en retrait ou insuffisamment tendus étaient une proie facile pour les défenseurs adverses.

Au centre Sansonetti trop isolé et d'ailleurs en petite forme, se battit le plus souvent sans espoir. Aygoui, après un bon début de match, sembla démuni de ce qui fait ordinairement sa force : son coup de pied du gauche.

Quant à Tivoli, si l'on peut qualifier sa rentrée d'honorable, il peina visiblement pour suivre de bout en bout le rythme, cependant pas tellement élevé du jeu.

Bruneton fut le roi du terrain en première mi-temps et Raphaël Tellechea peut-être le meilleur joueur marseillais sur l'ensemble de la rencontre. Knayer fut un pivot assez sur encore qu'il ait commis plusieurs fautes inhabituelles de sa part.

Alauzun nous a paru en excellente condition. Il mit à son actif quelques exploits techniques et quelques imprudences aussi. Nous persistons à penser qu'il serait plus utile à une autre place.

Pérard, dans le placement est assez défectueux, souffrit parfois devant son ailier gauche.

Match facile et irréprochable de Moreira.

À Belfort, où le gardien n'eut pas à se surpasser, nous avons surtout remarqué l'arrière central Spony, l'ailier gauche Gester et l'avant-centre Philippe Schmitt.

Mais cette équipe, au demeurant sympathique, ne devrait pas poser de très grands problèmes à un O.M. simplement moyen.