Résumé Le Provencal du 27 août 1962 |
GROCHULSKI AVAIT FRAPPE LE PREMIER... Un but " d'avant-guerre" de Sansonetti donne à l'O.M. une victoire méritée (2-1) Sur la bonne équipe de NANCY |
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12.418 spectateurs payants, pour une recette de 51.812 N.F. 40. Buts de Grochulski (15e), Stopyra (55e), Sansonetti (66e). Victoire de l'O.M. par 2 à 1. C'est là, pour lecteurs pressés, le compte rendu le plus sec que l'on puisse faire de cette rencontre. On en déduire, sans peine, que la première mi-temps fut nanceiène et la seconde olympienne. En fait cette première mi-temps fut un festival Grochulski, le blond, teigneux et percutant avant-centre de Nancy. L'O.M. attaque le premier mais... Les premières passes d'armes avaient pourtant été favorables à l'O.M. À la 8e minute, une action adroitement conjuguée Bruneton - Dogliani, sur la gauche, s'était traduite par un bon centre en retrait. Ce centre, prenant Sanso à contre-pied, tombait devant Viaene. Mais ce dernier hésitait à propos prendre le risque du tir immédiat. Puis, peu à peu, on vit Nancy prendre l'initiative du jeu, surtout au centre du terrain, ou Gauthier, Chevalier et Florindo, entre autres, faisaient courir la balle. Grochulski ouvre score L'inévitable se produisit à la 15e minute. Grochulski, trompant Moulon deux fois, d'un double crochet (modèle Andersson) termina son action d'un excellent et imparable tir du gauche. Nancy 1 - O.M. 0. Deux minutes plus tard, nouveau tir de Grochulski, de 25 mètres environ, n'était arrêté que par la barre transversale. 22e minute : Encore un tir du même joueur, bien arrêté par Moreira. À la 25e minute, enfin, premier tir de l'O.M., signé Sansonetti, mais à côté. Bravo Moreira ! À la 29e minute se situe un tournant de la partie. Coup franc pour Nancy, à la limite. Brezniak glisse la balle à Grochulski qui tire en force, dans le coin droit des buts de l'O.M. But ? Non ! Un petit diable noir se détend, plonge et bloque. Bravo Moreira ! C'est alors que l'O.M. change la formation de son attaque. Milazzo devient centre avant, Sansonetti ailier gauche et Dogliani inter. Ça va un peu mieux, mais à la mi-temps Nancy mène toujours de l'O.M. regagne les vestiaires sous les sifflets de ses supporters. L'O.M. à son tour La deuxième mi-temps début très mal pour les Marseillais. |
Gassert évite la charge de Tassone et tire, presque à bout portant. Moreira doit s'y reprendre à deux fois pour contrôler la balle. À peine cette chaude alerte passée, Stopyra sert Sanso sur la gauche. Ce dernier fonce, centre ras de terre, dans la foulée, juste devant le pied droit de Stopyra. Tir remarquable de force, tir imparable, miraculeusement arrêté par la poitrine, ou le bras de Collot. C'est la meilleure action de l'O.M. depuis le début. Et ce n'est pas fini ! Dogliani... Stopyra... Égalisation A la 55e minute, Viaene part en dribbles au centre du terrain, évite deux adversaires et passe à Dogliani sur la droite. Le jeune olympien fait quelques pas et centre avec une admirable précision sur Stopyra. Reprise directe... et très joli but. O.M. 1 - Nancy 1. Nancy ne s'avoue pas battu pour autant. Deux minutes plus tard, sur corner, Gauthier de la tête, trompe Moreira,. Mais Alauzun, bien placé, dégage sur la ligne. Ouf ! Le but étonnant de Sansonetti. L'O.M. domine maintenant. Sur une grosse erreur des arrières de Nancy, Viaene rate une assez belle occasion. Mais Nancy est toujours là. A la 60e minute, sur coup franc, Moreira arrête, avec beaucoup de peine, un tir de Grochulski. C'est maintenant que nous allons assister à l'action la plus spectaculaire de la rencontre. Nous sommes à la 66e minute. Dogliani lance Sansonetti au centre. L'avant-centre marseillais amortit la balle, en pleine course, sur l'extérieur de son pied droit, continue sa course... et, sans marquer le moindre temps d'arrêt, tire en pleine foulée. Et c'est, comme nous le dira Penverne, un peu plus tard, un but d'avant-guerre. O.M. 2 - Nancy 1. Encore Grochulski La fin est ce que l'on peut deviner : Nancy attaque, l'O.M. défend. On assista quelques accrochages Moulon - Knayer - Grochulski, et à deux nouvelles tentatives de l'attaquant nancéien. Mais rien ne passe, de part et d'autre, les joueurs sont d'ailleurs fatigués : et c'est sur une victoire de l'O.M. que M. Barberi siffle la fin. Maurice FABREGUETTES |
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Le régime de la douche écossaise |
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Pour ses débuts en première division au Stade Vélodrome, l'O.M. a soumis ses supporters régime de la douche écossaise. Eau froide, glacée même, en première mi-temps : eau chaude, par instants bouillante, en seconde mi-temps. Pensons, bien sûr, à cet extraordinaire but de Sansonetti qui enchanta, à la fois les amoureux de la balle en mouvement et les irréductibles partisans du "droit au but". En fait, si l'on veut faire une juste moyenne, on s'aperçoit que l'O.M. fut inexistant quand il tomba dans le jeu "bien léché" de Nancy, le jeu précis, fignolé, mais statique ; et qu'il prit l'avantage sur son adversaire à partir du moment ou il comprit que la vitesse de course et d'exécution étaient ses meilleures armes. Une mi-temps décevante pour l'O.M. Jouée sur un rythme assez lent, la première mi-temps fut celle de Nancy. Gauthier, demi offensif, Chevalier et le subtil Florindo firent à peu près ce qu'ils voulurent au centre du terrain. En face, O.M. était l'image même de l'incohérence, de l'à peu près. Qui plus est, ses joueurs paraissaient totalement dépourvus d'influx nerveux. En outre, les deux arrières centraux Moulon et Knayer, n'ayant qu'un seul adversaire à marquer, se gênaient plus qu'ils ne se complétaient. Ajoutez-y que Milazzo courait dans le vide, que Dogliani, isolé à l'aile gauche, ne faisait rien de bon... et vous comprendrez aisément la désillusion des supporters à la mi-temps. Sur la seule impression de ce début de partie, l'O.M. n'aurait rien à faire en première division. L'O.M. a besoin de se battre Il y eut, heureusement, les 45 dernières minutes. Est-ce la modification apportée à l'attaque qui influa sur la façon de jouer des Olympiens ? Peut-être, mais pas certain. Plus que le placement des joueurs sur le terrain, compte leur manière d'attaquer la balle et de se la passer. En élevant le rythme du jeu, l'O.M. fit apparaître le principal défaut de l'équipe de Nancy : une certaine incapacité à suivre une cadence accélérée. |
Jouant plus vite, plus direct, l'O.M. réussit à prendre plusieurs fois en défaut la sûme, mais statique défense de Nancy, et en définitive, arracher la victoire. L'équipe marseillaise, on le savait déjà, n'a pas un style d'exhibition : il leur faut se battre, pour exprimer complètement ses qualités. Moreira en deux arrêts Du général, passons au particulier. Moreira, en deux arrêts de haute classe et de haute voltige, préserva la victoire de son équipe. Knayer et Moulon ont encore à mettre au point leur défense à deux. Surtout devant une équipe n'attaquant vraiment qu'à trois ou quatre joueurs au plus. Tassonne a encore les défauts de jeunesse, mais le fond vert. Alauzun, placé, il est vrai, face à un ailier droit à peu près inexistant, joua avec une sûreté rassurante. Tout ce qu'il fit fut presque parfait, passes et dégagements. Bruneton se battit du commencement à la fin. Sur l'ensemble du match on doit lui accorder une excellente note. Le meilleur et le pire De l'attaque et de ces cinq composants, on vit le meilleur et le pire. Viaene, qui gagnerait cependant à ose un peu mieux, fut sans doute le plus constant. Milazzo n'a pas la partie d'inter dans les jambes. Placé à un poste de pointe, il sut se rendre utile. Stopyra a marqué son second but de la saison, faillit en marquait un troisième et prouva qu'il avait du football dans les jambes. Que son activité ne soit pas toujours débordante est autre chose. Dogliani, il faut bien tout de même le noter, a eu sa large part dans les deux buts de son équipe. Ce n'est déjà pas si mal. Quant à Sanso, le meilleur est de "laisser faire et de laisser jouer". La preuve... Grochulski : le meilleur tireur. De Nancy on retiendra le bon jeu collectif ; organisation de la défense, la classe de Gauthier, la virtuosité de Florindo, les dons du jeune Chevalier... et avant tout, le "punch" de Grochulski meilleur tireur du match. |